Mourey a écrit :@ De jost et @ Obelix
Concernant le mot fastigium, voici, outre le sens de pente que lui donne César dans le Gaffiot, d'autres passages que j'ai relevés dans le web : capreoli molli fastigio, César : des traverses un peu en pente…loci ad declivitatem fastigium…sed quae superare fontis fastigium posset. La dernière expression concerne Uxellodunum. Dans tous ces cas, le sens de pente s'impose. Je pense qu'il n'est pas nécessaire d'aller plus loin.
Si, bien au contraire,il est nécéssaire d'aller beaucoup plus loin

Tout le problème vient du fait que cette notion de fastigium ou de toit à 2 pentes a été oubliée au cours des siècles.Nos traducteurs modernes comme Constans pour le B.G. et Fabre pour le B.C. l'ignorent totalement et ne la traduisent pas.
2 cas:-ou ils la traduisent par pente,bateau et passe partout,quand ils sont bien obligés de trouver un mot (alors qu'il y a déjà un mot pour cela:declivis) et amputent ainsi gravement son sens complet (une pente est loin de représenter 2 pentes se rejoignant en pointe)
-ou bien,plus grave encore,ils l'ignorent complètement et ne mettent rien.
C'est flagrand dans le 1er exemple en B.C. II,10 que vous citez qui concerne le toit de la galerie que construisent les Romains pour s'attaquer aux fortifications de la ville de Marseille.Pierre Fabre traduit le passage par "On relie entre eux ces piliers par des fermes
en pente douce..." alors que c'est
d'un toit à double pentes qu'il s'agit.Un peu plus loin César parle de la contruction de la partie pointue du toit (ou fastigato) et où le traducteur se réveille enfin en traduisant par comble à 2 pentes!Mais malheureusement,c'est sur
fastigio qu'il aurait du déja en parler.Là,avec fastigato,il s'agit de la partie située à la pointe.D'ailleurs les 2 mots ont la même origine.On comprend encore mieux au chapitre suivant en II,11 quand César écrit:"Ictum firmitas materiae sustinet,et quicquid incidit
fastigio musculi elatibur" que le traducteur rend par "La solidité du bois soutient le choc,et tout ce qui tombe glisse à coté,grâce
à la pente du toit."Eh bien il aurait du traduire:"grâce aux
(2) pentes du toit" ou "
du toit à double pentes".Car nous avons affaire là à un vrai "
fastigio" .Le musculus est un engin de guerre connu qui,comme la tortue, possède un toit à 2 pentes.C'est un précurseur du batiment du bélier appelé plus tard "aries".Je suis d'ailleurs surpris,qu'en tant qu'ancien militaire,vous ne connaissiez pas cela.Pente n'est pas assez précis! En effet il était important que les soldats protégés par cette galerie couverte le soient des 2 cotés,et pas sur un seul (le coté le plus bas),en restant vulnérable sur le coté haut.Il servait aussi bien sûr aussi à évacuer le plus efficacement possible les divers matériels jetés dessus par les assiégeants.C'est pour cela que ces galeries couvertes avaient un
toit à 2 pentes! A la guerre chaque détail compte et peut faire la différence!
Pour les autres éxemples que vous citez,je suis sûr que c'est encore cette notion qui n'est pas rendue par les traducteurs.Il est d'ailleurs bien triste que le Gaffiot ait avalisé toutes ces erreurs et ces à peu près qui nous plongent dans l'imprécision!
Hélas,il reprend à son compte les traductions faites par les traducteurs officiels qui "vasouillent" complétement sur le sujet.
C'est pourquoi la véritable Alesia Mandubiurum n'est toujours pas retrouvée
