peqa a écrit :En tout cas ce Monsieur Kaenel est très précis dans son descripif des objets retrouvés. C'est intéressant et j'aimerais bine avoir le même genre de texte sur ce qui a été retrouvé sur les 3 sites dont nous parlons ici
Peqa
Archéologie du Plateau d'Amancey
Alésia, Métropole disparue - Prix Louis Pergaud -, A. et G. Gauthier, page 40.
"La Bourgogne et la Franche-Comté à l'époque de Hallstatt, (-750 -450), la Champagne aux premiers temps de la Tène (- 450), tels ont été successivement, d'après les sépultures, les principaux centres de civilisation des Celtes sur le territoire de la France. En Franche-Comté les archéologues distinguent trois groupes principaux : la Combe d'Ain (Calendrier de Coligny), le groupe de Salins et celui d'Amancey (en fait, un même groupe dépendant des salines). C'est ce dernier qui nous intéresse. Sur une étendue de cinq à six lieues carrées, on se croirait dans un immense cimetière où l'on a dénombré plus de 30.000 tombes. Dès le XVIIe siècle le plateau d'Amancey avait attiré l'attention des savants : M. Bourgon, professeur d'Histoire à la Faculté de Besançon ; l'abbé Jean-Pierre Casimir Cuinet, curé d'Amancey ; Edouard Clerc, auteur de plusieurs ouvrages archéologiques. Il existe dans le plateau d'Amancey un grand nombre de tumuli de diverses grandeurs. Sachant que les murgers pouvaient receler des trésors, chacun se mit à fouiller ; le 25 avril 1839 un cultivateur d'Amancey découvre 150 monnaies des premiers siècles ; on se remémore d'autres découvertes : 3.000 pièces à Longeville-Ornans, 400 médailles romaines près de Mipoux.
C'est l'historien Edouard Clerc qui le premier essaiera d'interpréter ces trouvailles.
Le 31 juillet 1843, sur les instances du député Demesmay, le Préfet allouait une subvention à la Société d'Emulation du Doubs pour entreprendre des fouilles sur le plateau d'Amancey ; le rapport des fouilles présenté en 1845 par M. Percerot signale le grand intérêt archéologique de ce plateau : les milliers de tumuli, les vestiges de retranchements. Il conclut : "Tout semble prouver que ce plateau a été le lieu d'une occupation constante, ou que tout au moins il a été souvent et opiniâtrement disputé."
Une autre série de recherches commença vers 1856. Avec Alphonse Delacroix, de nouveaux historiens, archéologues, militaires, encouragent ces nouvelles explorations et militent en faveur de l'Alésia Comtoise : Jules Quicherat, Auguste Castan (Conservateur
de la Bibliothèque de Besançon), Charles Toubin (professeur au collège arabe d'Alger), Louis Quicherat (membre de l'Institut), Henri Martin (historien), Karl Müller (géographe allemand), le capitaine Gallotti (professeur à l'école impériale d'Etat-major), Paul Bial, le
vicomte Chifflet, etc...
Résultat des fouilles : Les fouilles vont exhumer une abondante moisson qui permettra de constituer à Besançon un Musée archéologique (et qui contribue aussi à la richesse du Musée de Saint-Germain-en-Laye).
Malheureusement, les fouilleurs clandestins travaillent aussi de leur côté pour leur compte personnel : les tumuli étaient éventrés sans méthode. Une nuée d'antiquaires s'abattit sur le pays et achetait au prix fort les monnaies, médailles, petits trésors que chaque famille avait eu l'occasion de constituer. Le caractère de charnier revient à chaque instant dans la lecture des procès-verbaux : découverte de nombreux squelettes humains accompagnés d'ossements d'animaux : chevaux, chiens. Dans la région de Chassagne, Flagey, on trouve des rites d'incinération ; l'abbé Cuinet a même constaté à Fertans une grande fosse contenant cent-cinquante voitures de cendres.
On trouvera sur cette campagne archéologique d'amples renseignements dans les Mémoires de la Société d'Emulation du Doubs (années 1844, 1855, 1856, 1863, 1864).
Citons aussi le << Répertoire archéologique du Plateau d'Amancey de Jules Gauthier, 1893. 20 pages. >>,
à "La petite bibliothéque du plateau d'Amancey". Par P. FRECHARD