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Belfort
Moins de bière et plus de danse pour la fête de la Saint Patrick

L’Irlande exporte plus que sa bière, son whisky et la Saint-Patrick. La musique celtique — ici un concert du groupe belfortain FFR au Fimu — séduit par-delà les frontières de l’île. Archives Le Pays
La fête nationale irlandaise s’exporte bien grâce à une ambiance festive. Mais le 17 mars n’est pas seulement « un jour de plus pour boire ». C’est également l’occasion de découvrir un pays attachant, à travers des spectacles de danse et de contes.
Belfort vibrera-t-il au son des cornemuses et des pipeaux (tin whistle) irlandais lundi soir pour la Saint Patrick ? Pas vraiment si l’on en croit les tenanciers de bars de la cité du Lion. À part le Finnegan’s, qui maintient la tradition, les autres n’ont rien prévu de particulier pour le 17 mars.
Lundi sera « une journée comme une autre » pour le Murphy’s, par exemple, qui se détache progressivement de l’ambiance pub. Terminées les joyeuses bousculades irlandaises autour du comptoir, quatre pintes pleines à ras bord en main. Les clients sont dorénavant servis à table.
Cette année, la Saint-Patrick tombe un lundi, ce qui n’est pas très pratique commercialement. Les étudiants de l’UTBM ont donc avancé leur soirée Saint-Patrick à hier soir. Mais pour Frédéric Rossez, du bistrot des Moines « le jour, c’est le jour ». S’il organise quelque chose de particulier — comme les cocktails à base de whisky et de bière irlandaise qu’il proposait l’an dernier — ce sera lundi et pas avant.
La Saint-Patrick a longtemps été interdite à Belfast car elle donnait lieu à des revendications
Lundi, à l’heure où deux millions de personnes défileront sur la 5e avenue à New York, à l’heure où un million de spectateurs déguisés en vert — la couleur de l’Irlande — applaudiront au passage de la parade sur O’Connel Street à Dublin, Belfort célébrera le saint patron des Irlandais avec plus de discrétion.
Pour se mettre dans l’ambiance, quelques événements culturels permettent de découvrir la culture gaélique. Cet après-midi à la maison du peuple, les danseurs gaéliques présenteront le folklore irlandais à grand renfort de claquettes et de bignous (lire ci-dessous). Ce soir, la quinzaine irlandaise s’achève à Delle avec un spectacle chanté et conté de la compagnie Water Please (lire ci-contre). L’après-midi, Christine Wronski animera un atelier d’écriture sur le thème des auteurs irlandais.
« C’est un peuple qui véhicule une histoire dramatique et romantique. On comprend en voyant leur pays pourquoi de cette terre sont nées autant de légendes pleines de farfadets et de lutins » juge pour sa part Christophe Vincis. Ce réalisateur de documentaires a présenté son film sur le rugby en Irlande, mercredi soir à la Médiathèque de Delle. Parti en 2000 sur l’île, le Toulousain a vite été happé par son sujet. « Il y a deux Irlande, l’Eire, qui est indépendante, et l’Irlande du nord qui est rattachée à la Grande-Bretagne. Dans tous les sports, il existe deux équipes nationales. Sauf en rugby, où les joueurs des deux Irlande jouent ensemble. » Christophe Vinci a donc cherché à savoir « pourquoi ce qui est possible au rugby ne le serait pas dans la vie de tous les jours ».
La Saint-Patrick, il l’a filmée à Belfast, en Irlande du Nord. « Cette fête a longtemps été interdite à Belfast car elle donnait lieu à des revendications. Ce n’était que le deuxième ou troisième édition. L’ambiance était donc électrique. Le cortège était encadré par des militaires armés de fusils d’assaut. Et un haut-parleur diffusait un message demandant aux gens de ne surtout pas user de pétards ».
Tout s’est finalement bien passé et c’est l’alcool — et non pas l’armée- qui a fait le plus de victimes ce jour-là. « No worries » (pas de soucis) conclurait un Irlandais.
Marie-Lise Perrin