LE PAYS
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Article du 25 janvier 2008
Le Doubs
Compostière : Une phase de mise au point
M. Didier Hantsch, PDG de la société qui a construit la compostière, reconnaît que les installations sont « en phase de mise au point ». Photo José Gonzalvez
Les membres de la commission locale d'information et de suivi (CLIS) mise en place depuis 2005 autour de la compostière de Fesches-le-Châtel, ont appris, hier, que l'usine est en phase de mise au point. Et que cela peut prendre des années...
Désappointement visible et exprimé par certains des membres de la commission locale d'information et de suivi (CLIS) présidée par M. André Gerwig, maire de Valentigney, et réunie, hier, à l'invitation de M. Serge Gouteyron, sous-préfet de Montbéliard, sur le site de la Compostière des Landes, à Fesches-le-Châtel. Ils ont fait la moue lorsqu'ils ont appris, tant de la bouche des techniciens, que de celle de M. Didier Hantsch, PDG de la société du même nom qui a construit l'usine de compostage de Fesches-le-Châtel, que cette installation se trouve en phase de mise au point, et que cela peut prendre des années. Au cÅ“ur du débat improvisé en plein air, à quelques mètres des installations arrêtées depuis le 12 janvier, à la demande du maire de Fesches-le-Châtel, M. Charles Demouge, relayant les doléances de certains de ses administrés déplorant la nuisance olfactive générée par la compostière : les mauvaises odeurs (Le Pays du vendredi 18 janvier). Le sous-préfet ayant rappelé le rôle de la CLIS, chargée notamment de détecter tous les dysfonctionnements relatifs à l'environnement et à la santé des populations, la discussion s'est rapidement engagée sur les deux principales nuisances dénoncées par les riverains : le bruit et les mauvaises odeurs.
« Ça sent la m... ! »
Il a lu le rapport que vient de lui transmettre la DRIRE (direction régionale de l'industrie, de la recherche et de l'environnement), qui a visité le site le 18 décembre dernier, et qui conclut à la parfaite conformité technique de cette installation qui est en cours de mise en service. « Mais le procédé n'est pas fiabilisé », reconnaît la DRIRE. En d'autres termes, « il y a des réglages à faire, comme sur une Formule 1 », a expliqué le sous-préfet. Ce qui n'a pas manqué d'inquiéter, voire plus, certains riverains, ainsi que le représentant du Poumon Vert, M. Christophe Verrier, ou le maire de Dampierre-les-Bois, M. André Duvernoy, qui ne mâche pas ses mots : « Ça sent la merde ! ».
M. Didier Hantsch a tâché de les rassurer : « Cette usine est en phase de démarrage. Elle marche, mais elle demande des mises au point, notamment au niveau des biofiltres. Il faudrait monter en charge pour que les biofiltres fonctionnent correctement ». Le PDG reconnaît qu'il y a « un phénomène local très précis », lié à l'inversion des températures ou à la pression atmosphérique. « Justement, pourquoi n'avez-vous pas tenu compte de ce particularisme local pour modéliser votre installation ? », s'insurge André Duvernoy. M.Cyril Vurpillot, technicien de la CAPM (Communauté d'agglomérations du pays de Montbéliard) informe la CLIS du lancement d'une étude par un bureau spécialisé sur les nuisances olfactives. Il conclut à la nécessité de remettre en marche les installations, pour permettre leur validation complète.
La commission, qui se réunira dans deux mois environ à la sous-préfecture, examinera les différentes propositions susceptibles d'aboutir au redémarrage de la compostière.
José Gonzalvez