simone guillou a écrit :
Le sempiternel argument qu'Alésia soit en Séquanie, reposant essentiellement sur des écrits de Dion Cassius et de Plutarque, écrits forcément faillibles pour deux raisons, l'une précisée à l'instant plus haut qu'aucun site séquane ne correspond, l'autre parce que les quelques lignes de ces auteurs ont été écrites très longtemps après les faits (pour rappel : deux siècles en moyenne) est ainsi un argument ayant très très peu de poids, bref peu valide. Au mieux on peut encore y croire pour ceux qui s'accrochent à la Séquanie...
Il est tout de même trop facile de rejeter des historiens antiques dont les témoignages ne vous arrangent pas sous pretexte qu'ils étaient faillibles.
On peut dire cela de n'importe qui et de n'importe quoi dans ces cas là!
Je rappelle que Plutarque et Dion Cassius sont des historiens antiques mondialement reconnus qui ne sont pas discutés.
Je souscris entièrement à ce que dit l'universitaire Jean Yves Guillaumin dans son article publié en 2009 dans la revue XLVI/2009 des "Cahiers des études anciennes" mis en ligne en 2010 intitulé "Dissimulation et aveu chez César autour du combat de cavalerie préliminaire du siège d'Alesia (BG VII,66,2)" et que je conseille à tous les lecteurs de ce forum de lire.
Au chapitre VII intitulé "les Séquanes",après avoir cité les 2 auteurs mentionnés plus haut à propos de leur passage respectif sur la Séquanie (je ne vais pas les reciter,l'ayant déjà fait il y a presque 2 jours),il poursuit:
"On n'a pas de raisons sérieuses pour rejeter l'affirmation de Plutarque,dont la documentation est vaste et variée,comme l'explique l'introduction de l'édition CUF procurée par R. Flacelière et E. Chambry (tome 9,page 134):il a lu et utilisé César,Cicéron,Asinius Pollion,C.Oppius,Tite-Live,Strabon,Tanasius;cela fait de l'écrivain grec "pour les historiens une source extrêmement importante" dit Flacelière (CUF,tome 1,1957,p.XXIX).
Quand à Dion Cassius,si son "il surprit dans le pays des Séquanes..." mettait en grande colère l'impétueux Rossignol,archiviste de la Côte d'Or au XIXe siècle,lequel le voyait "comme un homme ivre qui balbutie",il a fait l'objet,il y a trente ans,d'un travail très appronfondi de G. Zecchini,Cassio Dione e la guerra gallica di Cesare (Milan,1978),qui débouche sur la réhabilitation de l'écrivain bithynien.
Les conclusions de notre collègue italien,en effet,sont claires.
Lorsque Dion parait s'écarter de César ou lorsqu'il ne dit pas les choses de la même façon,c'est Dion que l'on doit suivre pour corriger César.
Car Dion remonte à des sources contemporaines de César,mais indépendantes de lui et hostiles à l'imperator;en dernière analyse,G.Zecchini pense que la matière de Dion vient d'un annaliste pré-livien,sans doute Quintus Aelius Tubero.
Or l'analyse détaillée des récits donnés par les deux écrivains grecs sur l'ensemble des évènements d'Alesia,et particulièrement sur tout ce qui concerne la retraite de l'armée romaine,
montre qu'ils sont en grande cohérence avec celui de César et l'on ne relève,entre ces différents auteurs,aucune contradiction."