« Erat a septentrionibus collis, quem propter magnitudinem circuitus opere circumplecti non potuerant nostri: paene iniquo loco et leniter declivi castra »
Constans
« Il y avait au nord une montagne qu’en raison de sa vaste superficie nous n’avions pu comprendre dans nos lignes, et on avait été forcé de construire le camp sur un terrain peu favorable et légèrement en pente. »
Université de Louvain
« Il y avait au nord une colline qu'on n'avait pu comprendre dans l'enceinte de nos retranchements, à cause de son trop grand circuit; ce qui nous avait obligés d'établir notre camp sur un terrain à mi-côte et dans une position nécessairement peu favorable. »
La traduction, une fois de plus !!!
Comment n’y ai-je pas pensé plus tôt…
L’article n’existe pas en latin, et les « doctes personnages » (selon Vieux Sage) ont utilisé l’article indéfini
« un ». Alors que le référent est bien « quem circumplecti circuitus », fermer la circonvallation de la colline au Nord, ainsi l’article défini pourrait être de circonstance. L’on comprend parfaitement que la colline ne peut être intégrée en totalité au système de défense, seule une partie le sera, et pour ce faire, la nécessité (necessario) d’établir les camps sur
LE lieu presque défavorable.
Cela donnerait donc :
« Il y avait au Nord une colline, laquelle
(quem) être entourée
(circumplecti), à cause
(propter) de la grandeur
(magnitudinem), les nôtres
(nostri), n’avaient pu (
non potuerant) quant au travail
(opere) de l’action de faire le tour
(circuitus); ils furent contraint de faire (
necessario fecerunt) les camps
(castra) sur
l’endroit presque défavorable
(paene iniquo loco) et sur
les pentes douces
(leniter declivi).
A noter l’utilisation du singulier de « paene iniquo loco » et du pluriel de « leniter declivi ».
« Sur l’endroit, ou, le lieu défavorable » (iniquo loco) : cela veut dire que les camps (castra) sont établis sur la partie défavorable, avec un non dit, une partie favorable existerait ; et Thierry l’a bien pressenti : le sommet de cette grande colline.
Seulement nous ne traitons pas la signification « paene » (presque). Si la situation est « presque » défavorable c’est qu’elle pourrait être pire, avec des pentes carrément défavorables ; ou alors, qu’un élément du site atténue quelque peu le désavantage. Une chose est certaine « paene iniquo loco » traite de la position des camps, eu égard à l’axe Sommet/Base de la colline.
Voilà pourquoi l’Université de Louvain traduit par « un terrain à mi-côte ».
« Sur les pentes douces » (leniter declivi) : la colline présente aussi des ou une pente(s) moins douce(s). Mais surtout un pluriel. Dans ce cas sur site nous aurions :
- Une pente douce, suivie d’un plat ou d’une légère remonté, donc d’une rupture de pente, puis une nouvelle pente douce, et cela sur un seul versant.
- Une pente douce étalée sur plusieurs versants de la colline.
Ainsi, « leniter declivi » traite de l’implantation des camps, eu égard au dénivelé latéral (le devers) de la colline.
Certains, dirons une fois de plus que César n’est pas précis. Moi je trouve cela magistral ! Un singulier et un pluriel … Tout est décrit, de haut en bas, de long en large.