héraklès a écrit :Même si les lieux correspondent à ce qu'en dit César, il y a à Eternoz une grosse interrogation.
La plaine à l'est d'Alésia est en pente douce.
Pourquoi César aurait mis un mois à prendre cette place qui pour les Romains et leurs techniques de siège, aurait facilement pu être prise en quelques jours. Une contrevallation n'aurait même pas été nécessaire pour si peu de temps.
César n'a-t-il pas dit qu'Alésia ne pourrait pas être enlevée sans un siège. Cela veut dire que seul la faim pourrait venir à bout des assiégés. C'est que la place forte devait être située en hauteur et difficilement voire quasi impossible à atteindre par des engins de jet.
Si dans la description de Gergovie les notions de pentes sont légion, il n'en est pas de même à Alésia où les Gaulois rentrent dans l''oppidum ou en sortent !
VII,69,6 :"pour empêcher une sortie soudaine des assiégés". VII,70 : "mis en fuite les ennemis s'embarrassent eux-même par leur nombre. Les Germains les poursuivent jusqu'à leurs fortifications."VII, 73 : "Les gaulois essayaient de faire une sortie très violente".VII 84 : "Vercingétorix apercevant de l'ARX d'Alésia,ses compatriotes, sort de la place".
Voila, à aucun moment César ne parle comme à Gergovie de montée pour atteintre l'oppidum, ni de descente pour en sortir !
Il y a aussi un autre point à soulever. La superficie de la ville et de l'arx n'occupent pas toute la superficie du plateau selon les dessins de Vieux Sage. Tu les situe au sud vers Eternoz. Pourquoi alors les Romains, pour être au plus près des assiégés, n'ont-ils pas occupés le reste du plateau (la partie au nord). Tu dis que le mur gaulois faisait deux kilomètres de long et barrait la totalité de la longueur du plateau. Pourquoi déployer ce mur pour protéger une partie du plateau qui n'abrite rien à part peut-être la source, des pâtures ou des forêts.
L'oppidum comprenait tout l'éperon barré, de la Vau d'Eternoz à la Vau de COULANS.
Amitiés d'un voisin à Vieux-Sage que je respecte.
Est-ce César qui a amené Vercingétorix à Alésia ou l'inverse ?
César n'est pas clair sur ses desseins :
VII, 56 : "Se tourner vers la Province, chose qu'il n'eût point voulu faire dans le
cas le plus urgent, non seulement l'infamie et la honte d'agir ainsi..."
VII, 65 : "César ne pouvait recevoir aucun secours de la Province ni de l'Italie.
VII, 66 : "Afin de pouvoir plus aisément secourir la Province."
VII, 66 : “Vercingétorix réunit les chefs de ses cavaliers et leur déclare : “Les
Romains sont en fuite vers la Province, ils quittent la Gaule.”
Vercingétorix se serait-il opposé à la fuite de César vers la Province ou l'Italie ?
Dans l'attente d'un éventuel retour des Romains avec des forces plus grandes encore -
hypothèse fort peu probable car la retraite de César aurait été jugée infamante à Rome,
son titre de Proconsul n'y aurait pas survécu -, Vercingétorix, auréolé par son succès,
aurait eu la possibilité d'asseoir son pouvoir et de mobiliser alors toute la Celtique.
César avait-il intérêt à essayer de prendre la ville d'assaut ou de l'affamer ?
Là est la question !
Le premier combat de cavalerie ayant eu lieu à une petite journée d'Alésia, on est en droit de penser que le Proconsul se dirigeait vers la Ville sainte.
Si cette hypothèse est juste, alors cela change complètement les données du problème !
En assiègeant l'oppidum César aurait obligatoirement subi des pertes importantes : les Gaulois étaient protégés par le rempart et ils disposaient aussi d'armes de défenses : voir le siège de Gergovie et même celui Avaricum.
César dès son arrivée entreprend le blocus d'Alésia. Après le départ de la cavalerie, il sait qu'une armée viendra au secours de la Ville sainte ;
(Attaquer une Ville sainte est un sacrilège, dans n importe quelle religion) Il sait donc qu'il aura en face de lui toutes les forces vives gauloises : quelle occasion de décimer d'un seul coup tous les forces coalisées. Dans le premier combat, il a déjà bénéficié du lâchage des Eduens , dont les chefs se sont rendus, alors qu'ils avaient fait le serment de lutter jusqu'à la mort.
César entreprend alors la construction d'une ligne de défense tournée vers l'extérieur.
Oublié l'intention de porter secours à la Province ?
Voila la raison de la décision de César de ne pas prendre d'assaut l'oppidum !