Riolettes-Racontottes

Les questions et remarques sur le patois comtois
Répondre
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Aujourd'hui, bisontins savez pourqoui on appelle les habitants de Battant les boubots?
Question sérieuse ! Mais je suis sur que vious en avez déjà parlé dans un traje du forum.
La combe Boussebot
“ On y va les deux Nicolas ” (Nicolas et moi) lança Marc à sa mère. “ Où? ” Répondit une voix du fond du poêle (pièce principale). “ Au marais. On reviendra quand (en même temps) les poules. On part avec la chiotte ”. Renchérit le fils bien né (bien élevé).
Et les voilà, à deux, sans casque, partis sur la route de Montfaucon. Tout de suite après le pont, en brochant (tournant) à gauche, partis par le traje (sentier), et enfin les sauces (masauces: saules) majestueux, les aigretiers (sorbier terminal) et les suris (sureau) à kisses (seringue à eau) et à fieutots (sifflets) que même les soubiati (vendeurs de sifflets) y n’en avaient pas des comme ça. “ Ah! Ça te change de B’sançon, hein, vieux. Tiens, on va chercher des bots (crapaud) ”. A quatre pattes sur le bord du bouillet (petite mare) sans souci de se grafigner (égratigner) les genoux, les mains dans la vase, ou crampés (agrippé) à la laiche (herbe de peu de valeur dont on remboure les chaises paillées), les deux compères recherchent les beaux bots (crapaud) verts tachetés de jaune typiques du marais, pas les renonzelles (grenouille) bien trop petiotes (chétive, petite). “ Tiens on va faire un concours : on va voir çui qui bousse (pousse) le plus loin son bot , d’ici à la mare ”. La course démarre. Marc a beau s’agiter son gros crapaud ne veut pas avancer, par contre dès que Nicolas s’approche du sien, celui-ci détale par d’immenses bons; Peut être est-ce dû à l’odeur, car en bon ado, Marc ne conçoit l’eau qu’avec une bonne dose de sirop.
Une réputation se construit lentement, mais elle met longtemps à s’effacer. Pourquoi croyez-vous que les habitants de Battant s’appellent les Bousbots, si ce n’est parce que Marc y habite et sait pousser les bots?
Le riolu
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Il existe à Saone une perte-résurgence qui s'appelle l'oeil de boeuf.
L’Oeil de boeuf

Le boeuf rencontra au sortir du ravin le sanglier (sandya). Tous deux pleuraient leur michotte (se plaignaient), l’un d’une vie trop tranquille, l’autre d’une vie toujours dérangée par les chasseurs et les braconniers. Tous deux décidèrent d’échanger leurs vies.
Ainsi fut fait, non sans sourciller de part et d’autre, car il n’est pas facile de changer de peau comme cela. Essayez, vous verrez! Le boeuf s’en alla par les pré-bois (espace intermédiaire entre pré et bois) par les tchampaignes (plaine unie), les gouillasses (flaques de boue), les margouilles (flaques d’eau), et les fontenis (endroits marécageux). A la pique (début) tout allait bien pour le sanglier, il mangeait à sa faim, se vautrait dans le matras (fumier), mais se faire conduire par un enfant dans des trages, entre les murgers et ne pas sortir des prairies; ça, non alors! Où était sa liberté ? A la piquette (début) tout allait bien pour le boeuf, mais décrotter (déterrer) des racines alors qu’il pouvait exister une si belle herbe verte, devoir fuir sans cesse les chasseurs, les calandaus (mauvais chasseurs) et vivre le ventre creux; ça non alors! Où était sa tranquillité? Au bout d’un an, ils se donnèrent rendez vous à la perte, par une nuit sans lune. Ils changèrent ensemble de peau, mais le coassement d’un bot (crapaud), les effraya tant que(à tel point que) l’un d’eux tomba dans le poutiu (trou), que l’autre enfila une peau au hasard et disparut.
Allez voir cette perte, vous pourrez voir dans la petite flaque au fond, quand la lune est pleine, un oeil tout rond qui vous regarde. Sanglier ou boeuf? Qui sait?
Le riolu


Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Mais qu'est ce qu'il a ce traje pour ètre si propre ? Il est mort ou quoi? Pas une herbe folle, pas un caillou! Y aurait-il un nouveau animal mythique qui s'appellerait femme de ménage-cantonnier ?
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Le lavoir de la chevillotte
Qui saura démêler dans les riolettes (conte, radotage) la part du vrai et des menteries. A vous d’essayer d’y voir clair dans ces nouvelles racontottes (histoire, récit paysan).
La chevillotte.
Rendez-vous au lavoir de La Chevillotte! Méfiez vous si l’on vous donne un tel rencard.
Aux nailles, la Marie s’était trouvé un gaichon (garçon) : le Blaise. Blaise le gadeux (simplet), comme on l’appelait. Il ne disait rien que des trueries (bêtises). Evidemment ça l’a fait rire la Marie, et puis de moins en moins. Jusqu’à quand qu’elle en a vraiment eu assez du Blaise. Impossible de le décrocher de sa biaude (tablier), celui là. Il fallait trouver quelque chose pour s’en débarasser. Un jour lui vint une aivisaie (idée) elle lui promit un rendez-vous tout de même. “ A six heures le dimanche suivant au lavoir de la Chevillotte juste sous le clocher de l’èglise où monsieur le curé pourra faire de toi un mari.”[et non un mari : apprenti]. Blaise partit donc à pied et chemina longtemps sans rien trouver, et pour cause. Il retrouva Marie le lundi sur la place de l’Etoile, en le gremonnant ( réprimendant), elle lui fit le reproche de ne point s’être présenté. En fait elle s’était trouvé un nouveau galant avec lequel elle avait dansé à Mamirolle, pour s’en revenir à la reveuillée (aurore), quand (en même temps) le chant du coq. Le dimanche suivant, Revigoulé (rendre de la vigueur) par un coup de gniole Blaise repartit en quête de ce fameux lavoir de La Chevillotte. Il passa par toutes les riottes (chemin), s’empâtura (se prendre les pieds) dans chaque buisson, visita tous les rétros (cachettes) et trouva... La gouttote (petite goutte) [c'est une source, seul monument de la Chevillotte], mais elle n’y était pas. Le lundi il attendit Marie de reviro (retour), qui l’agonisa (insulter, agonir) d'insultes. Tellement déçu par tant de perfidie le grelu (simplet) revint à cette maison qu’il avait découverte dans ses pérégrinations où ne menait ni route ni bi (ruisseau). Cet endroit s’appela La Blaisotte.

Le riolu


Note de la rédaction : A La Chevillotte, il n’y a ni lavoir, ni église. La Blaisotte se trouve sur la route de Nancray
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Oh ! un ouazôôô ! j'ai vu un oiseau!
Mais de quelle espèce est-ce ?
Voilà un peu de vie dans cette vie (chemin)
On ne pourra plus dire qu'on n'y voit pas un chat.
Pas besoin d'autre traje, il en a déjà .....
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Aujourd'hui est née une nouvelle figure mythique : Lou Vyeil, ou lou veil !
On la retrouve, & toujours au centre du monde Saone
Sur les perrières.
lou veil.

Pier (Pierre) était un petit gardien de caibe (chèvre), qui s'en allait garder ses bêtes. Beuillant (voyant) une pauvre vieille qui n'arrivait pas à se relever d'une chute dans l'ornière, il l'en sortit gentiment. Pour le remercier, la vyeil (vieille) sûrement un peu zombé (folle), lui bailla (donna) une pierre qui traînait par là, en lui recommandant de le lui rendre l'année suivante. Car ce caillou était magique, il pouvait multiplier tous les objets qu'il toucherait.
Pier examina l'caillou sous toutes ses coutures. Ne trouvant aucun intérêt à ce caillou, il le jeta par dessus son épaule. La pierre se mit à rouler. Il entendit alors une dégringolade, il se retourna et vit un tas de cailloux. Pier farfouilla dans le tas. La vieille aurait-elle dit vrai ? Le tas lui semblait venir (devenir) encore plus grand. Il continua une heure, puis deux, puis trois. A la fin de la journée le tas était énorme, et la pierre introuvable.
On rapporta à Pier , un an plus tard qu’une veil (vielle femme) le cherchait à l’endroit qui s’appelait désormais ‘’Sur les perrières’’. Pier s’y rendit tête basse, sachant ce qu’elle lui voulait. Quand il fut devant elle, il dut avouer qu’il avait perdu son cadeau. Elle se baissa, ramassa une pierre juste devant ses pieds, et la frotta sur une pièce. Dans sa paume trésirent (pousser) dix pièces. Merci dit-elle, j’espère que cela t’a été utile, et elle jeta l’objet par dessus son épaule. Tu n'en as surement plus besoin ? Bouche bée, il la regarda tourner le pied (partir). Alors il se jetta à terre cherchant fébrilement la pierre qu’il n’a jamais retrouvée sur les perrières.
Quelquefois, un troleur (passant) vient y touiller (remuer) les tas en cherchant ce caillou magique. Chaque fois les pérrières devient plus grand.

Le riolu.
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
claudibus
Une cuillère pour goûter
Une cuillère pour goûter
Messages : 42
Enregistré le : lun. 24 mars 2008, 13:39

Re: Riolettes-Racontottes

Message par claudibus »

A propos du sanglier:

Effectivement Saône s'enorgueillit d'un sanglier de pierre qui ornait une fontaine.

Mais il faudrait préciser le petit saône par opposition au grand Saône.

Saône avait construit de belles fontaines au 19ième siècle:
au grand Saône la fontaine du carcan , la fontaine du bas où on allait chercher de l'eau fraiche en été avant la pollution
ces deux là existent toujours et la fontaine du haut qui a disparu il y a 40 ans pour cause de gène à la circulation en plein milieu du carrefour.

Au petit Saône la fontaine dite du sanglier avec sa belle arche de pierre et dessous un sanglier de pierre.

Savez vous ce qui se passa il y a 51 ans?
Le premier spoutnik bien sûr mais parlons de choses importantes!

Le conseil décida de déplacer le sanglier du petit saône sur la fontaine du haut au grand saône.
D'où mécontentement des habitants du petit saône.
Des gens du petit saône organisèrent un commando de nuit en piquant une voiture au paysan en face de la poste et en déplaçant le sanglier devant la poste qui était alors au petit saône.

Au petit matin émoi de tout le grand saône: le sanglier avait disparu!
Respectant l'omerta qui entoure cette affaire depuis 1957 je me garderai bien de donner des noms même s'il y a prescription

déplacement nocturne d'édifice public ça doit aller chercher dans les combien au pénal?

Une anecdote qui en dit long sur les rapports entre les deux parties du village à l'époque.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Merci Claudibus
J'adore tes précisions qui recadrent vraiment bien mes racontotes
Tu vas avoir du boulot à tout remettre d'aplomb !
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Samedi jour de match
bien qu'à Saone ce soit le mercredi.
Faut qu'ça claque
Saone! O! Saone! chantent les joyeux sportifs en entrant sur le terrain ceinturé de bleu. Dans leur superbe tenue, short rouge, maillot blanc à parements rouges. Les bleus sont acceptés, le libéro a une tenue extraordinaire, lui. Alors, ils s'échauffent
Bientôt ils pourront défaire leurs adversaires. Ils vont servir; Ne comptez pas sur eux pour mettre des gants blancs. Ils vont réceptionner, on ne comptera plus les manchettes. Ils réceptionneront, passeront et attaqueront. Heureusement les armes blanches et à feu sont prohibées. Leurs seules armes seront la vitesse la souplesse, la force, mais surtout l'intelligence. Ce jeu est un jeu de malins, voire de dupes. Ils devront défendre leur terrain , en plongeant en roulade , en corse ou en poisson; Défendre en haut, défendre en bas. Il faut monter le block, descendre sur ses appuis. Ce n'est pas le serveur qui va leur donner de quoi faire grandir le mur ,les parpaings sont réservés aux pointus, il faut y mettre les mains, doigts écartés, bien durs, passer aussi les mains et les orienter pour le block-in.
Chaque point s'additionnera aux autres grace aux pains, aux plombs, aux sacs et autres quéquettes. Les filles aussi feront des quéquettes, mais oui, monsieur. Il va falloir ruser, faire des feintes, des croix, des chinoises, des balles hautes, des tendues, des courtes, des carottes, des gazelles, des baskets, des boites à lettres, des groles, des chausses, des pompes, ou pistons, pour tromper la vigilance des autres. Ils se devront d'aller jusqu'à vingt cinq (le Doubs ?) Oh! Ils ne seront pas en reste ils nous rendront la monnaie de nos pièces; Le demi n'est pas présenté par le serveur, lui vous en donnera des flottants, des asiatiques, des balanciers, des services précis ou smatchés et aussi à la cuillère.
Comme passeur, il y a une fille qui pourtant a des frères et des soeurs. Son rôle hyperimportant, sera néanmoins mis à mal parfois, le relais devra intervenir pour la surpasser. Sans aller chez l'adversaire, il lui faudra pénétrer. Quand ils reçoivent un ballon, ils s'y mettent à trois. Ils joueront en six reculé bien que leurs adversaires soient en six avancé. Espérons qu'une cinquième manche ne sera pas nécessaire. Quel drole d'habit, avec cinq manches!
La rencontre va commencer. Alors, dés que les deux équipes de volley-Ball se présentent, ils s'écrient avec un bel ensemble :
Faut qu'ça claque ----- Saône !


le riolu.
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Spéciallement pour poussinou ! Elle demandait des histoires de ioutons.
La rue des prairies.

Au bout de la vie (rue) le Roger avait un champ qu'il allait ensemencer. Il lui fallait faire vite, car il y aurait bientot du temps (mauvais). Alors qu'il se demandait comment procéder pour un si grand travail, il remarqua près de lui un petit iouton tout gentil qui lui demanda : "Mais, que fais tu?"
Vu la bonne réputation des ioutons, il lui répondit "Eh bin ! Tu vois, je sème mes graines." -"Ah? je peux t'aider d'aivo (avec) mes frères ?" -"Bin ! Pourquoi pas ?" Les frères arrivèrent, se précipitèrent sur les sacs de grains, en firent voler partout, jusque sur la route et le champ du voisin. "Arrètez malheureux !" Mais c'était trop tard, tout avait été semé. Quelques mois plus tard, le pégot (paysan) envoya son fils pour s'assurer que le blé était prèt à ètre moissonné.
Le gaichon (garçon) vint gouter un épi."Qu'est ce que tu fais ?" dit une voix près de lui. "Bin, tu vois je goute les épis pour savoir s'il est mur, et bon pour la récolte." -"On peut t'aider !" Et, en un tournemain, le champ fut ravagé. Rentré dans la moéson (maison), le gachenot (garçon) se fit battre comme platre par le père en colère. "Qu'est ce que tu fais?" -"Tu vois bien ! Je corrige mon fils qui parle à des imbéciles". "On peut t'aider !" Et tous les ioutons se mirent gentiment à taper à tours de bras sur le garçon, qui en mourut.
La mère se mit à pleurer sur ce grand malheur. "Qu'est ce que tu fais?" -" Je pleure mon fils qui est mort." "On peut t'aider !" Ils pleurèrent si tellement (tant) que la plaine se remplit d'eau, inondant le village.
La plaine se transforma en Marais. Plus personne ne sema quoi que ce soit dans ce champ de peur d'y voir apparaître les gentils ioutons. Ces champs devinrent des prairies et donnèrent leur nom à la rue.
Méfiez-vous des gentils ioutons qui veulent vous aider. Ils peuvent ètre pire que les sauterelles.

le riolu.
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

claudibus a écrit :A propos du sanglier:
Effectivement Saône s'enorgueillit d'un sanglier de pierre qui ornait une fontaine.
Ecoutes bien claudibus la vraie de vraie racontote du sanglier telle qu'elle me l'a été racontée par le Sanghya lui-mème. :yeah: :yeah:
:toilet3: Le synghia
Ce gouri (cochon) sauvage avait la mauvaise habitude de mouiser (péter) partout où il passait, et ne cessait de fuir de toutes les gouillasses (flaques de boue) et les bouillets (patites mares) où il se prélassait, par la faute des enfants, des chessous (chasseurs) ou des chiens qui le repéraient partout à cause de l'odeur de ses mouises (pets). même le teuchon (blaireau) le fuyait. Il était facilement repéré. Gos, gos ! (vois, regarde) Il n'entendait que cela toute la journée. «Faut qu'je trouve une solution, faut pas me prendre pour un létan (cochon de lait) »
Le vara (cochon), parcourut les champs, les gouilles (flaque de boue), les magouilles(flaques d'eau), les fontenis (marécages), les gours (trous en rivière), les sombres (jachères) et les rapailles (brousailles). En revirant (labourant) un tas de matras (fumier), Il aperçut le meufion (museau, muffle) d'une tarpie (taupe) bournicle (malvoyante) qui massachubait (abimait) le clousey (planche agricole) . Alors il entrevit la solution. à son commerce (affaire compliquée). Il posa son coeuche (cul) sur le pouthu (trou) du darbon (taupe) et mouisa un bon coup. L'odeur s'en fut par les galeries se répandre au loin. Vouaïe! mes amis. Quelle odeur, à découenner (décorner) les boeufs. Mais on ne pouvait plus le repérer. Enfin sa vie changea. Il ne fut plus inquiété par noun (quiconque), car il les redouillait (trompait, bernait) facilement. C'est en l'honneur de ce syndia (sanglier) que le plus grand artiste que la franche-Comté ait connu fit une statue de synghia (sanglier) le coeuche sur une mounière (taupinière).
Avez-vous compris aussi pourquoi il n'y a plus de boussot (taupe) dans les fontenis de Saone ?


le riolu.
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Connait'on la rue du canton ? A Saone il y en a une.
Rue du canton
Une cane de belle famille se dandinait sur la place. Suivie à la queue leu leu par ses canetons tout ensoleillés. Voyant ce festin de jaunotte (jaune ou chanterelle) se promener impunément le renard s’en pourlécha les babines et attendit que la cane quitte le ran (appentis) où nichait sa couvée laissant seuls ses boubottes (petits oiseaux)..
Il s’approcha à pas de renard sur ses attiots (orteils) après (auprès) la maison et demanda bien poliment qu’on veuille bien lui ouvrir Bien entendu la maman avait vrillé (fermé à clef) la porte. Ma maman nous a dit de ne pas ouvrir lé pout (la porte) à un inconnu. Cinq minutes plus tard il revint dévo (avec) lé cou:e (queue) sur la tête. Ouvrez-moi s’il vous plaît. Ma maman nous a dit de ne pas ouvrir la porte à un inconnu. Mais je ne suis pas un inconnu, regarde, je suis rouge comme le Père Noël avec ma belle houppelande et j'apporte une brique (morceau) de pain. Non ! On n’ouvre pas la porte.
Accul (à bout de nerf) dépité le renard chercha une nouvelle idée. Il partit dans les fontenis (marécages) couper de l’herbe tendre et dénicher de beaux vers tout roses. Devant la porte il cria allons ouvrez-moi, c’est le père Noël, j'ai du butin (bien) pour vous. Oui, mais ma maman nous a dit de n’ouvrir la porte à personne. Eh bien ! ouvres-moi la fenêtre. Puisque tu es le Père Noël, tu ne veux pas (peux pas) passer par lé f'nètr(la fenêtre, entre par lé chemnà (cheminée). Mais le tuyé est trop haut, envoyez moi une corde. Les canetons lançèrent la corde qui servait à empatter (entraver) la vache. Passes ta tête dans la boucle et nous allons te tirer. L'écrigneule (animal affamé) que l’appétit taraudait passa sa tête dans le nœud coulant. Les canetons hâlèrent l’infortuné animal qui en mourut étouffé. Chez (la famille) cane est bien plus madré qu'un rouquin.

Le fermier n’a jamais compris pourquoi un renard chargé d’un sac d’herbes fraîches grouillant de vers s’était pendu à l’appentis dans la rue du caneton.
Mais pourquoi donc appelle t’on cette rue, la rue du Canton.

Le riolu
Modifié en dernier par Le riolu le mer. 29 oct. 2008, 15:19, modifié 1 fois.
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Je suppose que personne n'ignore qui était Mozart, mais peut ètre ne savez vous pas que c'est grace à Saone qu'il est célèbre.
Rue Mozart


Un lotissement s’est construit dans cette goulue (petite vallée en pente) qui n’avait pas de nom. Cela ne gênait pas les habitants, ni les jeunes du quartier qui se réunissait chez Maxime, simplement parce que son père avait un peu d’outillage de mécanique. Maxime et ses potes débringuaient (démonter, démolir) leurs mobs et leurs scoots, les remontaient, puis les redébringuaient, perçaient les pots, croyant dévo (avec) cela rouler plus vite. Quelquefois deux gros (garçons) se tiraient la bourre, la poignée dans le coin, en essayant d’éviter la gamelle dans les virolos (virages). L’employé de l’administration de la poste préposé à la distribution du courrier et au recouvrement des surtaxes des envois dûs à leur non-affranchissement (le facteur) n’appréciait que très modérément cette cacophonie, mais n’en tenait pas trop rigueur aux jeunes gens, car il était sourd comme une bouille (pot). Il avait un autre problème, on ne pouvait décemment nommer cette viotte (chemin) la rue sans nom. Ca devenait un commerce (affaire compliquée), lorsque quelqu’un devait voir Chez (la famille) Tairetevelle (femme bavarde). En apportant le courrier le préposé etc... faillit se faire renverser par maxime le darin (dernier) de la course, qui faillit se répandre dans le rebro (virage). Il fit vouiner (hurler) son moteur, quand (en même temps) il lui cria “ c’est du Mozart ”. Et le facteur de lui répondre : ah! La rue Mozart .
Rendons grâce à Maxime le fils Tairetevelle d’avoir trouvé un nom pour cette rue.


Le riolu
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Aujourd'hui nous sommes demain. donc je vais vous envoyer ma riole. Malheuresement je ne pourrai pas vous rejoindre avant lundi. Alors à lundi !
rue Pied de Roche


Simon, le fils du pattier, avait grâce aux yeux de Nicole la fille du plus chirr (riche) armailli ( paysan) de Sagona. N’étant pas un drouillon (coureur de filles) il était enjôlé par la belle. Sachant leurs amours impossibles, ils se beuillérent (voir, regarder) en cachette. A la reveuillée (matin) d’un jour d’automne, Simon demanda au père de sa belle la permision de faire son taboulage (fréquentation entre promis). En colère, le touéro ( patron) lui fila une avoinée qui le laissa tout en dreillons (guenilles). Toute la journée ils allèrent, cirotte, lairotte (de ci, de là) au vu et su de tous et à la nuit tombée disparurent.
Le lendemain tout un chacun partit à la recherche des deux amoureux mais sur le roueneu (crépuscule), des rabasses (trombes d’eau) et de éclias (éclairs) interrompirent toutes les recherches. La punition du ciel dura, dura. Les marais débordèrent et le trou de pied de roche ne put servir de déversoir car il s’y formait un bouchon d’oave (eau).
Le lendemain aux sources d’Arcier, le père Matthieu vit sortir de la fontaine des branches de laurier tressées en couronne, et l’on comprit où étaient les jeunes gens. C’est pourquoi vous pouvez voir barrer (fermer) la perte, une grille de fer forgé où s’entrelacent un blaireau et une colombe, dans une couronne de laurier. Cela dissuadera peut-être les jeunes beuzenets (idiots) d’en faire autant
.


Le riolu
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Tu as raison Pivoine de t'appeler ainsi, cela te protera bonheur. Par contre le lilas ...
:kiss: Rue des lilas :kiss:
Le Mai

En ce temps là, la coutume la plus suivie par les jeunes gens était le Mai (Le 1° mai, les garçons accrochent aux volets des files, ou sous leur fenêtre des branches. Suivant l’essence le message est différent : le houx, mauvais caractère; le sureau, les paresseuses; le charme, la grâce; l’églantier, la méchanceté; le sapin, la légèreté; le cerisier, le manque de vertu; le lilas, la gentillesse etc...). Et germain, un peu zombé (dérangé, un peu fou) qui voyait toutes les filles belles mettait partout des lilas. Chez (la famille) Mandrin (Nom de famille qui signifie vaurien ) n’appréciaient pas les mais quand ils retrouvaient le jardinet envahi de lilas, de daie (rameau de sapin), et de guilleris boutons (églantier ) encoumaillés (emmêlés) . La Martine les remplaçait avant la reveuillée (aube) par des rosiers sans penser que les branches possèdent des épines comme les grataculs, pour espérer être la mairiotte (jeune reine du 1° mai). Elle avait beau temps (ça ne sert à rien) de faire diacre (laisser dépasser son jupon sous la robe), les garçons n’y croyaient pas. Alors de plus en plus engraignie (en colère, irritée), à l’age de trente ans, cette iaude (femme sotte, stupide) arracha tous les mais du village, et les brûla dari (derrière) le fenaud (grenier à foin). On aurait dit une folère (faulère : bûcher de carnaval). Le feu n’est pas à mettre n’importe où: En un instant le charri fut en flammes. Effarfantée (épavurée, ou épouérée : épouvantée, effrayée ) la Martine se mit à courir comme une folle, pour avertir le village de la catastrophe. Chacun vint avec son boroillot (petit baril), mais c’était trop tard, c’était la chavanne ( tas de branchages auquel on met le feu à la saint Jean) de Saint Jean. Désormais on appela ce lieu du surnom de Martine : Matentyuait (maudit soit ...). :grr1: :grr1: :grr1:
Le riolu
Modifié en dernier par Le riolu le lun. 27 oct. 2008, 19:22, modifié 1 fois.
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
lionel
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 24041
Enregistré le : ven. 08 déc. 2006, 14:09
Localisation : A l'ouest, toujours plus à l'ouest...

Re: Riolettes-Racontottes

Message par lionel »

Le riolu a écrit :boroillot (petit baril),
Quel rapport avec les habitants de Valentigney ? D'où cela vient-il ? :what:
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Je ne sais pas exactement mais je suppose que la commune était peuplée de petits gros.
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
lionel
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 24041
Enregistré le : ven. 08 déc. 2006, 14:09
Localisation : A l'ouest, toujours plus à l'ouest...

Re: Riolettes-Racontottes

Message par lionel »

Bon, je vais dire ça à tata Simone. Pas sûr que ça lui plaise. :;)
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

lionel a écrit :Bon, je vais dire ça à tata Simone. Pas sûr que ça lui plaise. :;)
Bonjour Tata Simone :kiss:
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Avatar du membre
Le riolu
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 2068
Enregistré le : sam. 04 oct. 2008, 0:11

Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

au jourd'hui, il pleut les marais se remplisent.
Rue du Marais
Le cro du Craa


Il y a bel age ( il y a longtemps), le cro (corbeau noir, curé, appelé aussi craa ou noir; mais aussi : monticule, colline, trou, creux; arbre mal taillé, tordu), qui n’était vraiment pas méchant homme, bien au contraire, replu, joufflu, promenait sa bedaine sympathique par tout le village, et les habitants lui rendaient bien sa gentillesse en l’invitant chez l’un ou chez l’autre à des banquets à s’en faire mouiser (pêter) la sous-ventrière. Cela prenait de telles proportions qu’au sortir d’un compérage (repas de baptême), festin qu’il préférait entre tous, après avoir fini son chapelet (bonne eau de vie), son âne refusa tout dret qu’il s’assupe (s’asseoir) sur son dos. Il tenta plusieurs fois l’escalade, mais chaque fois retombait. Emu, mais plein de gentillesse, le daubot (idiot) du village, le poussa, le tira tant qu’à la fin, le pauvre craa échiqua ( glisser), et s’écofa (écraser) sur le carreau. Il se remit debout et partit tout chambillant (chanceler) à la cure, pour y faire son midi (sa sieste) dominical. Tout par un coup (tout à coup) le noir buta sur une pierre et débaroula juqu’au bas du village et vint encastrer son coeuche (cul, cuisse) tout étreulé (rétréci) dans le gour (trou fait par l’eau). Tout le village se mit à creuser, creuser pour le dégager, qu’on fit un si grand trou qu’on appela le Cro du craa, mais il fallut attendre carême prenant (début du carême) pour l’en dégager. Puis il se remplit d’oave (eau) et devint le marais de Saône.

Le riolu
Parler beaucoup est une chose, parler à bon escient en est une autre.
Sophocle.
Répondre