Le citoyen de Beaufort...pour ceux qui ont la flemme..

Les questions et remarques sur le patois comtois
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J-Mi
Un pot par jour
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Enregistré le : lun. 12 mai 2003, 0:09

Le citoyen de Beaufort...pour ceux qui ont la flemme..

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Estoit doncques viendu en Beaufort le sieur de Zircossa, ministre de l'Intérieur-Dedans de Sa Majesté et plus n'en pouvoit le sieur d'Amiot-Meslin et en avoit chopé débandades en l'impestin et autres courantes depuys que luy avoict escrit le susdict Ministre : « Oquet, pisseque t'es mal sans moy dans ta cité ouskiha le de Mèchevent, un ex-gollègue à moy, entre parendaises, je rapplique, mais vittfai, car serai-je très pressé. Prespare-moi un oguedogue et un demi pour que poinct ne cresve-je de faim dans la diligence enrpartant ».

Mais oualà que fuct l'effervescence en la cité quand jour fuct viendu de ceste visite et avoict les chocottes le gouberneur, M. d'Edépiero de Vellepais, que se fesasse gestes de meschanceté en l'en-près du ministre, et par ebsemple que luy soyent criés des noms, ce qui seroit en moindre gravité, ou que luy soyent lancées tomates, eudures ou eumollets, pichets de baillonnaise, gonvettis du cardaval ou autre tartetatins. Avoyct doncques ledict gouberneur sonné le togsin chez les gens d'armes et chevaliers du guet et avoient les iceux été mis en embuscadres en tous coins de rues ousque chouffoient les gens qui passoient et arrestoient ceux qu'estoient des sucepets, et c'est assavoir sieurs ou dames qu'avoient l'air louche et devoient lesdicts sieurs montrer leurs poches de futes pour qu'on voye si que poinct n'avoient d'arquebuses ou autres flingues, et devoient lesdictes dames montrer que poinct ne planquoient de sarbacadres ou de matraques en les plis de leurs atours ce qui permettoit aux susdicts gens d'armes ou chevaliers du guet de faire ce qu'appeloient « la tripote » et que bien aimoient en la raison que ça leur fesoit kettequefoys « petits reschauffements en l'en-dessous du ceinturon », à ce que disoient.

Quand arrivit M. de Zircossa en un carosse qu'estoit tiré par des chouales bleublanrouges, fut mené jusques en la salle des festivités ousqu'estoient desjà ses fanes, mais avant que soyent les portes de ladicte salle refermées, pouvu le ministre ouïr gens qu'estoient restés daihore, qui poinct n'estoient ses potes, et qui crioient « Zircossa, poilaubra ! » en fesant grimaces et piédnés, mais qui poinct n'avoient pris leurs fourches et autres haupinelles ainsy que l'avoit croyu le sieur Souferais, un verdâtre, qui avoict dict que « cette venute du Zircossa, mieux vaudroit l'empescher en la raison pourquoy ça va finir en baston », et qui ainsy s'estoit mis le doigt dans l'oeil jusques aux rognons. En l'en-dedans de la salle des festivités, pouvu ainsy M. de Zircossa faire ses discourances dont auxquelles en furent les susdicts fanes qu'estoient là fort charmés pisse que ce furent causances sur les malfrats, ganstères et autres chauds vageons dont auxquels se fault « les botter alcu dès qu'on les choppe » à ce que répétit le ministre, au lieu de leur dire, comme l'avoient faict « les sossos, les cocos et autres gauchos », qu'estoient « des pauvpetits qu'avoient moult maux et ahans en notre société et que poinct ce n'estoit de leur faute si que fesoient lékons. »

Hiavoit gens qu'estoient restés daihore.

Source : http://www.lepays.net
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