Quelles fonctions occupent les cadres dans l'Aire urbaine de Belfort-Montbéliard ? C'est l'objet de la dernière étude que vient de publier l'INSEE (Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques). Une étude qui porte précisément sur les "cadres des fonctions métropolitaines". Entendez par là des fonctions présentes dans les grandes villes qui regroupent les cadres (hors administration, santé, éducation et fabrication), les professions intellectuelles supérieures et les chefs d'entreprises de plus de dix salariés.
Devant Besançon
En 2006, ces catégories professionnelles représentaient 8600 emplois, contre 120 800 recensés à l'époque sur l'Aire urbaine Belfort-Montbéliard (soit 6,9% de l'emploi total). Ce qui place cette agglomération quasiment au même niveau que Mulhouse dans le Grand Est, où elle devance Besançon.
"Les cadres sont principalement employés dans les activités de services aux entreprises, de l'industrie automobile et de l'industrie de biens d'équipement. La présence de grands donneurs d'ordres industriels comme PSA Peugeot-Citroën, General Electric ou Alstom joue un rôle déterminant", révèle l'INSEE.
L'enquête indique par ailleurs que depuis un quart de siècle, ces fonctions se sont considérablement développées : leur nombre a doublé dans l'Aire urbaine Belfort-Montbéliard. En 2006, plus du tiers de ces emplois sont exercés dans le domaine de la conception-recherche et la gestion. La seule conception-recherche a connu une évolution de 157% en 25 ans.
L'Aire Urbaine peine à attirer
En terme d'effectifs, ce domaine concentre 3000 emplois. A l'instar de Toulouse et Grenoble, cette structure par fonction est proche de celle des quatorze aires urbaines (hors Paris) de plus de 500 000 habitants, où la conception-recherche est sur-représentée. Ainsi, l'Aire urbaine de Belfort-Montbéliard se démarque des aires urbaines de moins de 500 000 habitants, au sein desquelles la fonction de gestion prédomine (45%). "Un tissus productif diversifié est plus favorable à l'émergence de l'emploi métropolitain et à ce titre, Belfort présente un léger atout sur Montbéliard, dont l'activité reste très liée à l'automobile", précise encore l'INSEE.
Et l'institut de faire savoir que "la Franche-Comté, comme le Grand Est, peine à attirer des cadres, notamment les plus localisés en dehors de son territoire, principalement en Île-de-France [...] Entre 2001 et 2006, le déficit migratoire observé dans l'Aire urbaine Belfort-Montbéliard est principalement dû au solde négatif des échanges avec l'Aire urbaine de Paris [...] En somme, l'ensemble de la zone urbaine Belfort-Montbéliard paraît peu attractive, tant d'un point de vue professionnel que d'un point de vue résidentiel. Dans ce contexte, l'accompagnement de l'arrivée du TGV fin 2011 est un enjeu fort pour l'avenir de ce territoire".
Fabrice Colombani, le 25/12/2010
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