Le bostryche, en maître de la forêt

La préservation de l'environnement, la flore et la faune, le développement durable, le climat...
Répondre
Avatar du membre
Thierry39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 10702
Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
Localisation : Belfort, TdB
Contact :

Le bostryche, en maître de la forêt

Message par Thierry39 »

LES DEPECHES LE PROGRES
http://www.leprogres.fr

Article du mardi 23 octobre 2007


Le bostryche, en maître de la forêt


Depuis quatre ans, l'insecte décime les forêts du premier plateau. L'arrêté préfectoral, signé il y a sept mois, ne semble toujours pas faire évoluer la situation


Été 2003 : une sécheresse, avec des phases caniculaires intenses, plombe littéralement l'Europe de l'ouest. Au cÅ“ur de cet été maudit, un petit insecte, de type scolyte - communément appelé bostryche - a profité de ces conditions particulièrement favorables pour multiplier ses populations de façon exponentielle. Conséquence de la colonisation : une production de sève stoppée et à très court terme, la mort du résineux. « En seulement deux mois, l'arbre peut mourir », prévient Pierre-Yves Lahaye, responsable territorial de l'ONF Saint-Claude.

Un protocole difficile à appliquer

Quatre ans après la canicule, selon l'ONF, ce serait 80 % des parcelles situées à moins de 800 mètres d'altitude qui seraient aujourd'hui décimées dans le département. En gros point noir, l'ensemble du premier plateau est rudement mis à mal. Face à l'urgence de la situation, la lutte semble désorganisée. Un arrêté préfectoral oblige pourtant, depuis le 24 avril 2007, « les propriétaires à faire procéder sans délai à la reconnaissance, l'abattage et la prise en charge de leurs épicéas sur pied, abritant des scolytes vivants (...) et les faire évacuer vers leur lieu de transformation ». Mais le protocole reste difficile à appliquer dans un département où les forêts morcelées appartiennent souvent à des propriétaires non jurassiens. « Il est dur pour eux d'être attentifs à la santé de leurs parcelles, car ils n'habitent pas sur site », explique Gérard Laforet, du bureau de l'environnement de la préfecture. Et le spécialiste de rajouter : « Cette mesure ne changera pas la situation du jour au lendemain, mais elle a l'avantage d'avoir une portée pédagogique ». Ce décret s'applique sur une zone dite « de lutte obligatoire », c'est-à-dire les parcelles situées au dessus de 800 m d'altitude. Autrement dit, on « laisse » mourir les arbres atteints, enracinés en dessous de ce seuil. « On estime que l'épicéa n'a pas sa place naturelle en dessous de cette altitude », expliquent les responsables territoriaux

Multiplication des étapes administratives

Fatalisme ou laxisme ? Pour les spécialistes, sylviculteurs, propriétaires, en tout cas, le constat est amer. Depuis le centre-ville de Champagnole, on voit, sur le Mont-Rivel par exemple, de vastes taches d'arbres malades, progresser de mois en mois. Du côté de l'ONF, même la solution chimique, qui consiste à diffuser des phéromones pour attirer puis piéger les scolytes, ne fonctionne pas. « Les arbres voisins des pièges finissaient massacrés par le parasite. » Pour l'office, il reste donc le réflexe de la coupe, mais là encore, la disponibilité des entreprises de travaux forestiers, qui sont assaillis par la demande, et la multiplication des étapes administratives ralentissent une procédure déjà lourde. « L'ONF gère déjà les travaux de coupe " normale ", donc si l'on rajoute à ça les travaux de coupe de sauvegarde, il faut une coordination de toute la filière, de la prévention à la détection, qui est très difficile à mettre en Å“uvre », assure le spécialiste préfectoral. Pendant ce temps, le bostryche avance.

Marie Morlot et Charly Thevenin



--------------------------------------------------------------------------------
Gérald Monin, rapporteur de la commission des bois, Equevillon: «L'anéantissement total»

La première coupe sombre fut l'Å“uvre des tempêtes de décembre 1999. Une partie des 75 ha de forêt appartenant à la commune d'Equevillon se trouve, en effet, placé sur l'adret de la Fresse et encaisse, de ce fait, la globalité des flux d'ouest. Hélas, ce constat est également valable pour les nuées de bostryche. Ce qui fait qu'aujourd'hui, Gérald Monin, rapporteur de la commission des bois, constate l'anéantissement total de la forêt résineuse adulte, soit la petite moitié du territoire. Comme beaucoup, il déplore, sous les attaques répétitives de scolytes, l'apathie des services concernés. Ses appels au secours, en temps opportun, furent souvent d'un lénifiant « vous n'êtes pas les seuls... ».



--------------------------------------------------------------------------------
Des facteurs aggravants

Les hauteurs du Mont Rivel à Champagnole, très touchés par le phénomène, sont de réels terrains minés. Porté par les vents dominants, l'insecte xylophage s'envole et « arrose » toute la région située en contrebas. Les fûts ou les « stères » des bois atteints qui viennent d'être coupés restent parfois toute la saison chaude stockés sur place en forêt et sans autre précaution, au pied des populations sylvestres encore saines. Or ceci est interdit par le deuxième volet de l'arrêté préfectoral. Le scolyte profite donc de la situation de « stress » de l'arbre pour se démultiplier et coloniser les arbres voisins.



--------------------------------------------------------------------------------
Il y a cent ans déjà...

En 1907, il y a tout juste cent ans, le bostryche sévit avec ardeur, sur le premier plateau du Jura, et notamment sur le pays champagnolais. Les « Eaux et Forêts », dépassées par l'ampleur du mouvement, avaient appelé les municipalités concernées au secours. A Champagnole, le maire en tête, le conseil municipal unanime, avait accordé « le concours financier à l'administration forestière afin de combattre ces maladies ». Des moyens humains ont alors été mobilisés pour « couper tous les bois dépérissants, sans précomptage ». Dès qu'un arbre était atteint, on le coupait et on l'évacuait, sans autres formalités. Cette « réactivité », on le sait, était le seul moyen d'endiguer l'infestation. Cent ans plus tard, les mêmes moyens tentent d'être mis en place.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
Avatar du membre
Domi
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 8052
Enregistré le : mar. 26 sept. 2006, 12:31
Localisation : SPM
Contact :

Message par Domi »

Qu'est ce que c'est comme bestiole ? :what:

alors voici la bête!!! :corne: :invis:


Bostryche typographe


bostryche typographe (Ips typographus)est un petit coléoptère ravageur ligniforme des forêts d'épicéas.

Il a un corps cylindrique allongé avec des élytres et sa couleur est brun rouge. Son nom vient du grec Bostrukhos, « boucle de cheveux ».
Il fait partie de la grande famille des scolytes. Plus de cent espèces de scolytes sont présentes en Suisse. La plus répandue et la plus redoutée du point de vue économique est le typographe (lat. Ips typographus).
L'adulte, de couleur brun foncé, mesure environ 5 mm de long. Il pond dans l'écorce et ne laisse donc aucune trace de galerie dans le bois.
Il appartient aux quelques espèces de scolytes qui tendent à pulluler si les conditions leur sont favorables et qui risquent ainsi de mettre en danger les peuplements forestiers.

Il colonise actuellement les forêts d'altitude des Alpes et du Jura. Il ne s'en prend pas seulement aux arbres affaiblis mais aussi aux sujets en bonne santé.
Le typographe n'attaque que les épicéas, ou presque. Il colonise généralement les arbres malades, stressés ou récemment abattus.
On parle alors d'épicéas attractifs ou d'épicéas propices à la ponte (ou simplement arbres de ponte).
Les mâles partent en pionniers à la recherche de tels arbres.
Il sont attirés par des substances odorantes émanant des tissus corticaux de ces arbres (kairomones) et par les substances attractives sécrétées par leurs congénères (phéromones). Après avoir foré un couloir de pénétration et s'être accouplés, ils forment une nouvelle génération.

Un épicéa sain peut empêcher l'intrusion des scolytes en sécrétant de la résine collante. Mais si les populations sont denses, les scolytes peuvent apparemment coloniser des arbres sains ou momentanément affaiblis.
Les intenses activités de forage des larves et jeunes insectes se trouvant sous l'écorce interrompt le flux de la sève à l'intérieur de l'écorce, provoquant ainsi la mort de l'arbre infesté.

Jamais le bostryche n'avait autant proliféré depuis au moins 2 siècles dans la forêt

suite à http://fr.wikipedia.org/wiki/Bostryche
Image
Avatar du membre
Thierry39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 10702
Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
Localisation : Belfort, TdB
Contact :

Message par Thierry39 »

Image
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
Répondre