A l'esseute
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A l'esseute
Que signifie l'expression à l'esseute ?
Re: A l'esseute
dans le VA on dit à l'essoute.
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Re: A l'esseute
Chaque village a sa propre prononciation.amélie a écrit :dans le VA on dit à l'essoute.
Toutes ces variantes dérivent d'un même vieux mot, essente qui veut dire ...
Re: A l'esseute
abri.
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Re: A l'esseute
A l'esseute, à l'essoute, à l'aissote, ai l'aissouaite, ai l'assoute ... veut bien dire à l'abri (de la pluie ou de l'orage).
C'est un mot très intéressant qui prend en défaut tous les glossaires de patois de Franche Comte qui proposent des éthymologies discutables pour l'expression à l'esseute.
Colin - Trésors des parlers comtois, le fait descendre de sotchie = sécher,
Dromard - Barbizier, le voit comme une forme substantive verbale (vraiment tirée par les cheveux) du verbe latin substare = cesser, arrêter de pleuvoir,
d'autres plus anciens, imaginent cette expression comme issue de à la soute.
Le seul fait de connaitre le sens du mot essente suffit à comprendre que toutes ces éthymologies savantes ne tiennent pas.
Il reste à trouver la signification de ce mot.
Mais le mot essente ne signifie pas abri.amélie a écrit :abri.
C'est un mot très intéressant qui prend en défaut tous les glossaires de patois de Franche Comte qui proposent des éthymologies discutables pour l'expression à l'esseute.
Colin - Trésors des parlers comtois, le fait descendre de sotchie = sécher,
Dromard - Barbizier, le voit comme une forme substantive verbale (vraiment tirée par les cheveux) du verbe latin substare = cesser, arrêter de pleuvoir,
d'autres plus anciens, imaginent cette expression comme issue de à la soute.
Le seul fait de connaitre le sens du mot essente suffit à comprendre que toutes ces éthymologies savantes ne tiennent pas.
Il reste à trouver la signification de ce mot.
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Re: A l'esseute
Bon, on résume. Ce n'est pas un abri mais ça permet d'être à l'abri. Limpide !
Alors une suggestion: peut-être est-ce tout simplement quelque chose qui permet à un abri qui n'est plus un abri (car détérioré ou vétuste) de redevenir un abri qui joue son rôle d'abri. Vous suivez toujours ?
Alors je propose une planche de bois ou une bâche et vu l'heure tardive, après un effort intellectuel aussi intense, je vais me coucher.
Alors une suggestion: peut-être est-ce tout simplement quelque chose qui permet à un abri qui n'est plus un abri (car détérioré ou vétuste) de redevenir un abri qui joue son rôle d'abri. Vous suivez toujours ?
Alors je propose une planche de bois ou une bâche et vu l'heure tardive, après un effort intellectuel aussi intense, je vais me coucher.
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Re: A l'esseute
C'est effectivement utile de résumer.gg25 a écrit :Bon, on résume.
J'ai confirmé à Amélie qui avait laissé entendre qu'elle connaissait l'expression à l'esseute, que ses 36 variantes locales signifient bien à l'abri (de la pluie ou de l'orage).
Comme la discussion avait évolué sur le sens du mot essente, j'avais ensuite indiqué qu'il ne signifiait pas abri.
Une essente est une grande tuille en bois, le plus souvent enduite de goudron ou de poix qui était surtout utilisée pour couvrir les clochers ou les parties les plus hautes des constructions. Ces essentes avaient l'avantage de permettre d'alléger les charpentes et elles étaient quasi éternelles.
La connaissance de ce mot qui n'est pas spécifiquement comtois et surtout de son sens, permet de comprendre l'expression à l'esseute sans aller chercher les éthymologies farfelues que j'ai évoquées dont certains éprouvent le besoin d'émailler leurs ouvrages pour les rendre plus savants.
Et en résumé du résumé, bravo Amélie et gg pour votre participation.
Re: A l'esseute
von à l'èssoute sous lou sombardon (allons à l'abri sous le sombardon) : voilà ce que disait ma grand'mère dans les années 50, lorsque la pluie arrivait brutalement.
C'est simple et c'est tout ce que j'avais à dire.
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Re: A l'esseute
En clair et si je comprends bien, tous les dictionnaires, glossaires et autres ouvrages plus ou moins savants concernant la langue, les expressions et le patois comtois sont bons pour allumer la cheminée ?Chévouainé a écrit : C'est un mot très intéressant qui prend en défaut tous les glossaires de patois de Franche Comte qui proposent des éthymologies discutables pour l'expression à l'esseute.
Colin - Trésors des parlers comtois, le fait descendre de sotchie = sécher,
Dromard - Barbizier, le voit comme une forme substantive verbale (vraiment tirée par les cheveux) du verbe latin substare = cesser, arrêter de pleuvoir,
d'autres plus anciens, imaginent cette expression comme issue de à la soute.
Le seul fait de connaitre le sens du mot essente suffit à comprendre que toutes ces éthymologies savantes ne tiennent pas.
Plus sérieusement, je pense que tous ces ouvrages, même s'ils contiennent forcément des approximations voire des contresens, restent des ouvrages de vulgarisation aussi honorables qu'indispensables. Les consulter fait preuve d'un désir de connaissance tellement peu répandu de nos jours qu'il ne faut pas les bouder.Lorsqu'on cherche un mot sur un dictionnaire de la langue française (d'ailleurs qui le fait encore ?) on va sur le Larrousse ou le Robert, pas sur le Littré en 8 volumes.
Même chose pour l'Histoire, les ouvrages à succès de Lorant Deutsch sur l'histoire de Paris à partir des stations de Métro ou les émissions de Stéphane Bern à la télé sont sans doute truffées d'erreurs ou d'accomodements avec la vérité historique (existe-t-elle seulement ?), mais il n'en reste pas moins que si ces initiatives vulgarisatrices sont très imparfaites, elles peuvent quand même donner le goût de l'histoire à certains, ce qui est fort louable en soi. Si on veut aller plus loin, il existe moult publications de référence rédigées par les spécialistes mais qui ne sont pas forcément à la portée de tout le monde.
Et pour en revenir à nos chers "Parlers Comtois", l'ouvrage de référence absolument parfait reste à écrire. Alors si quelqu'un veut bien s'y coller ...
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Re: A l'esseute
En cherchant bien et en se mettant à plusieurs, ça finit par fonctionner !Chévouainé a écrit : Et en résumé du résumé, bravo Amélie et gg pour votre participation.
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Re: A l'esseute
C'est drôle de voir comment le fait d'être critique et de ne pas faire dans le politiquement correct est perturbant.gg25 a écrit :En clair et si je comprends bien, tous les dictionnaires, glossaires et autres ouvrages plus ou moins savants concernant la langue, les expressions et le patois comtois sont bons pour allumer la cheminée ?
Je n'ai pas dit cela. J'ai simplement dit que, malheureusement, les vulgarisateurs du Parler Comtois (et de beaucoup d'autres choses) dont certains ont indiscutablement du talent, éprouvent le besoin d'émailler leurs livraisons de commentaires plus ou moins savants et de références éthymologiques qui n'ont rien à faire dans des ouvrages de ce genre. Et plus encore quand il s'agit de références et commentaires "discutables".
Je n'ai rien dit d'autre.
Vulgariser est un art, un talent qui n'a rien à voir avec la linguistique. Je dis que chacun doit rester à sa place pour éviter la confusion.
Pour ce qui est de Bern ou de Deutsch, ils restent intelligemment sur le registre de la vulgarisation où ils excellent.
Ils ne se prennent pas pour des historiens qu'ils ne sont pas !
gg25 a écrit :Et pour en revenir à nos chers "Parlers Comtois", l'ouvrage de référence absolument parfait reste à écrire.
Il existe deux excellents ouvrages signés de linguistes reconnus, Le Trésor étymologique des mots de la Franche-Comté et Les Parlers comtois d'oïl, Études phonétiques, de Colette Dondaine, ainsi qu'un ouvrage plus ancien de Charles Beauquier, Vocabulaire éthymologique des provincialismes usités dans le département du Doubs.
Pour ce qui concerne la vulgarisation, c'est une autre affaire. Seuls les anciens, Charles Contejean, Glossaire des patois de Montbéliard, ou Auguste Vautherin, Glossaire du patois de Châtenois, ou encore Simon Vatré, Le Glossaire des patois d’Ajoie et des régions avoisinantes, inversé par Gilles Galeuchet, se sont tenus à l'écart de la tentation de faire dans le savant.
Toujours !gg25 a écrit :En cherchant bien et en se mettant à plusieurs, ça finit par fonctionner !
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Re: A l'esseute
Rassure-toi, je ne suis pas spécialement perturbé et encore moins un adepte du politiquement correct, ce n'est pas le genre de la maison.Chévouainé a écrit : C'est drôle de voir comment le fait d'être critique et de ne pas faire dans le politiquement correct est perturbant.
D'ailleurs un petit terminait ma première phrase.
Ce que je voulais simplement rappeler, et sans aucunement polémiquer, c'est l'importance de tous ces ouvrages, même modestes, même imparfaits, même contenant des approximations ou des erreurs pour la vulgarisation, noble mot s'il en est malgré son côté vaguement péjoratif. Ces glossaires et autres lexiques sont généralement sans prétention (celui de Dromard en est un bon exemple) mais tout à fait honorables et sympathiques.
Pour les passionnés et autres spécialistes, il existe d'autres ouvrages de référence, beaucoup plus savants, souvent plus hermétiques et moins attrayants et généralement écrits par des universitaires, mais là on est sur un registre différent.
L'essentiel est que chacun y trouve son compte, et surtout prenne du plaisir, en consultant les ouvrages qu'il a en sa possession. Personnellement je ne dispose pas des ouvrages de référence que tu cites, seul le Beauquier pourrait m'intéresser, mais c'est surtout lié à la personnalité de l'auteur qui a marqué son temps par une activité politique assez étonnante.
Sans doute ne suis-je pas assez passionné par le sujet, les parlers comtois m'intéressent parce qu'ils évoquent des souvenirs et sans doute une certaine nostalgie à mesure que le temps passe, mais l'étymologie (qui ne m'indiffère certes pas) n'est pas forcément pour moi une préoccupation première.
Quant à l'allusion que j'ai pu faire à Stéphane Bern et à ses émissions historiques, c'est plutôt positif, je me réjouis que l'Histoire, même un peu enjolivée et traitée superficiellement, soit à l'honneur à une heure de grande écoute, en plus l'animateur fait preuve d'un talent certain.
Je serais plus réservé à l'égard de Lorant Deutsch car j'ai reçu son livre à succès en cadeau par des proches qui connaissent mon goût pour l'Histoire et pour ma ville natale. Franchement je ne suis pas arrivé au bout, ce n'est pas inintéressant, bien sûr, mais le style est quand même bien léger et ça finit par devenir ennuyeux. Reste que même si cet ouvrage est décrié par d'éminents spécialistes qui y ont découvert nombre de contre-vérités, son succès de librairie est plutôt encourageant et montre que l'Histoire peut encore intéresser du monde.
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Re: A l'esseute
Le seul mot sur lequel je tique est "attrayant". C'est évident, la linguistique et l'éthymologie sont des sciences hermétiques au commun des mortels et déjà le vocabulaire qui leur est propre est tout à fait rebutant pour qui n'y est pas versé. Il est donc normal qu'elle ne puissent pas être attrayantes pour ceux dont la curiosité se limite à la simple découverte.gg25 a écrit :Pour les passionnés et autres spécialistes, il existe d'autres ouvrages de référence, beaucoup plus savants, souvent plus hermétiques et moins attrayants et généralement écrits par des universitaires, mais là on est sur un registre différent.
Toute la difficulté est dans la démarche de vulgarisation qui, elle, doit être attrayante et doit se cantonner à l'évocation et à la découverte, sans rebuter et sans demander au lecteur une implication qu'il n'est pas prêt à consentir. Et en cela, la vulgarisation est tout aussi noble que la science qu'elle vulgarise puisqu'elle repose sur un savoir et un savoir-faire qui est l'élément magique capable de déclencher l'intérêt.
Personnellement, je ne crois pas que la qualité d'un vulgarisateur se mesure au degré d'orthodoxie de la chose qu'il vulgarise, mais plutôt à sa capacité à captiver et à faire adhérer son lecteur ou son auditeur. Après tout quand on dit que ce sont les cigognes qui apportent les petits enfants, on prend des libertés avec la vérité scientifique mais on fait passer un message de connaissance à un auditoire particulier. Et dans ce cas, il est incongru de parler de parturition ou de plagiocéphalie pour faire savant. C'est ce que je veux dire à propos des références éthymologiques dans les glossaires de vulgarisation du patois.
Je pense qu'il est temps maintenant de passer à autre chose.
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Re: A l'esseute
A condition quand même de ne pas se permettre trop de libertés avec l'orthodoxie, on ne peut pas raconter n'importe quoi pour faire des effets d'annonce et ainsi attirer l'attention du grand public. Le manque de sérieux ne peut que décrédibiliser le vulgarisateur et nuire à son entreprise.Chévouainé a écrit : Personnellement, je ne crois pas que la qualité d'un vulgarisateur se mesure au degré d'orthodoxie de la chose qu'il vulgarise, mais plutôt à sa capacité à captiver et à faire adhérer son lecteur ou son auditeur.
Mais comme nous sommes d'accord, on peut donc effectivement passer à autre chose.
Tiens, au hasard, si tu nous soumettais un petit mot de patois ou une expression régionale ? Moi je dis ça comme ça ...