Arrachart

[pieradam]

A v i a t i o n
Ludovic Arrachart
ou la passion
des airs
Quel est le point commun entre l’aéroport de Diego
Suarez (rebaptisée Antsiranana après la malgachisation),
la plus grande ville du nord de Madagascar, et une artère
de la capitale comtoise qui, depuis 1934, relie la rue des
Docks (aujourd’hui le boulevard Diderot) et la rue du Funiculaire
(ex chemin sous Beauregard) ? Vous avez trouvé ?
C’est simple, tous deux portent le nom du capitaine Ludovic
Arrachart, né à Besançon le 15 août 1897 et décédé le 23
mai 1933 à Maisons (Eure-et-Loire). Engagé à 17 ans en
octobre 1914 au 35e régiment d’infanterie, ce fils d’officier
combattit en Champagne avant de passer sergent et d’être
sérieusement blessé à Verdun. Sa convalescence achevée, il
entrait à l’école militaire de Saint-Cyr d’où il sortait souslieutenant
début 1917. De nouveau blessé sur la Meuse et
déclaré inapte à l’infanterie, il prenait la décision d’intégrer
l’aviation pour continuer à servir son pays. Une formation
en accéléré plus tard, et on le retrouve à assurer des réglages
d’artillerie ou des liaisons d’infanterie à basse altitude
avant de gagner le droit d’intégrer la chasse. Officier
d’armement à Thionville après l’armistice, il ne tardait pas
à prendre son envol pour le Levant où, pendant près de
deux ans, il commanda l’escadrille d’Alexandrette en Syrie
(à l’époque sous mandat français avant d’être rattachée à
la Turquie en 1938). Affecté à la Commission des essais en
1923, il remporte la coupe Michelin en 1924 avant de se
retrouver plongé dans l’effervescence des grandes liaisons
intercontinentales qui caractérise l’après-guerre. A son palmarès
notamment, deux records du monde de distance en
ligne droite : 3 166 km sans escale en février 1925 avec
Henri Lemaître entre Etampes et Villa-Cisneros (aujourd’hui
Dakhla au Sahara occidental) puis 4 305 km en mars 1926,
associé à son frère Paul, entre Paris et Bassorah (Irak). Les
années suivantes, sur Potez 28, Farman 190, Renault 250 ou
Breguet 27, le Bisontin d’origine multiplie les sorties (tour
d’Europe en 1929, liaison record Tananarive – Marseille…).
Touché comme nombre d’autres pilotes tricolores de renom
par le virus de l’aviation sportive, il se préparait à disputer
la coupe Deutsch de la Meurthe lorsqu’il s’écrasa avec son
appareil dans l’Essonne. Il n’avait pas encore 36 ans.
< 42 > mars 2011 BVV BVV mars 2011 < 43 >

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L'aéroport porte toujours le nom d'Arrachart.
A noter que les habitants d'Antsiranana(ce qui signifie:il y a du sel) parlent toujours de "Diego" pour désigner leur ville.