Couler la bue

[pieradam]

Toujours d'actualité,mais pas de la même manière,heureusement.

[Murie]

La bue, c'est la lessive, le linge sale. Mais "couler la bue" ? J'avoue que je ne vois pas bien...
Mouiller le linge pour le laver ? le rincer ?

[Mitch]

Ou faire la lessive, tout simplement ?

[Murie]

tout simplement ?

[amélie]

comme je suis paresseuse de nature, je fais un simple copié-collé d'un extrait de mon livre concernant le jour de la "bue" : (...) On lavait ce jour-là le gros linge c'est-à-dire les draps, les taies d’oreillers, les taies de traversins, les essuie-mains, les torchons de cuisine, les serviettes de toilettes, de table, le linge de corps, les mouchoirs, etc …
La lessiveuse était installée sur un vieux fourneau à quatre trous où était entretenu un feu vif avec de la charbonnette.
Après avoir été savonné sur la planche à laver, le linge était disposé dans la lessiveuse. Au fond, l’eau. Ensuite une couche de cendre (celle conservée lors de la cuisson du pain au four), une couche de linge et ainsi de suite jusqu'au remplissage de la lessiveuse. Et l'on tassait. Des cristaux de soude et des boules bleues étaient ajoutés pour une blancheur immaculée. L’eau chauffait rapidement. Elle atteignait l’ébullition et montait dans le diffuseur (une espèce de tube en fer blanc placé à la verticale dans la lessiveuse et terminé par le champignon). Du champignon, perforé sur son pourtour, l’eau bouillante aspergeait le haut du contenu de la lessiveuse et traversait les couches de linge.
De temps à autre, grâce au robinet situé en bas de la lessiveuse, ma mère vidangeait de lessus à l’aide d’un pot à anse et le reversait, bouillant,au dessus du linge. (...)"
ça se passait ainsi chez moi, ailleurs c'était peut-être légèrement différent.

[pieradam]

Toujours les mêmes ,Murie,Mitch, et Amelie qui développe. et à l'ensemble des chercheurs .

Il faut savoir que la lessive autrefois prenait du temps et obéissait à une rite,on appelait ce travail " couler la bue " coula lè bue en patois.
Ethymologiquement,on peut penser au verbe latin " colare " filtrer,dans le sens du texte qu'Amelie a cité,récupération de liquide additionné de lessive,pour le reverser à nouveau sur le linge.

Ce jour de lessive, qui revenait sans cesse, me mettait dans mon jeune âge de très mauvaise humeur,car ce jour là tout était chamboulé,il fallait littéralement déménager la cuisine pour y installer les rondes nécéssaire,ça sentait mauvais,et de plus,ce lundi nous ne mangions pas les petits plats qu'immanquablement,notre mère chérie nous préparait.

[Murie]

A propos de "Bue", à lire un article très détaillé sur les bateaux-lavoir et aussi sur la lessive "à la maison", cet article :

FRACHEBOIS F. "Les « poules d'eau » de « la plate » : la vie d'une barque lavandière bisontine". Barbizier, 2008, n° 32, pp. 46-74.

[gfbertrand]

comme je suis paresseuse de nature, je fais un simple copié-collé d'un extrait de mon livre concernant le jour de la "bue" : (...) On lavait ce jour-là le gros linge c'est-à-dire les draps, les taies d’oreillers, les taies de traversins, les essuie-mains, les torchons de cuisine, les serviettes de toilettes, de table, le linge de corps, les mouchoirs, etc …
La lessiveuse était installée sur un vieux fourneau à quatre trous où était entretenu un feu vif avec de la charbonnette.
Après avoir été savonné sur la planche à laver, le linge était disposé dans la lessiveuse. Au fond, l’eau. Ensuite une couche de cendre (celle conservée lors de la cuisson du pain au four), une couche de linge et ainsi de suite jusqu'au remplissage de la lessiveuse. Et l'on tassait. Des cristaux de soude et des boules bleues étaient ajoutés pour une blancheur immaculée. L’eau chauffait rapidement. Elle atteignait l’ébullition et montait dans le diffuseur (une espèce de tube en fer blanc placé à la verticale dans la lessiveuse et terminé par le champignon). Du champignon, perforé sur son pourtour, l’eau bouillante aspergeait le haut du contenu de la lessiveuse et traversait les couches de linge.
De temps à autre, grâce au robinet situé en bas de la lessiveuse, ma mère vidangeait de lessus à l’aide d’un pot à anse et le reversait, bouillant,au dessus du linge. (...)"
ça se passait ainsi chez moi, ailleurs c'était peut-être légèrement différent.

ma mère opérait pareil, sauf qu'elle ne mettait pas de cendre

[amélie]

si ma mémoire est bonne, les cendres c'était pour adoucir le linge.

[pieradam]

si ma mémoire est bonne, les cendres c'était pour adoucir le linge.

Oui,à condition qu'il soit appliqué avant hier par exemple !

[Murie]

si ma mémoire est bonne, les cendres c'était pour adoucir le linge.

je crois plutôt que c'était pour le blanchir, en plus d'un azurant que l'on nommait "boule bleue".

[pieradam]

Sans plaisanterie aucune,c'est bien la cendre de bois,qui passant à travers le linge éliminait les saletés,avec la conjugaison des boules de bleu pour le blanc.

Le bleuté sur le blanc,le rend plus lumineux,de même que si l'on additionne du cirage rouge avec le noir,on rend rend les chaussures noires plus rutilantes.

[lionel]

rouge avec le noir,on rend rend les chaussures noires plus rutilantes.

C'est du Beyle, " L'Histoire de la peinture ".

[amélie]

au fait, cendre = potasse ?

[Murie]

Non, pas de la potasse, de la "vraie" cendre de bois, bien noire ! On fait d'ailleurs encore des filtres au charbon pour les hottes de cuisine ou pour... les caisse à chats !

[Beuillot]

Du charbon est aussi utilisé dans certains cas et de façon temporaire dans les filtres d'aquariums.

[hderogier]

au fait, cendre = potasse ?

Cendre=cabonate de potassium,agent tensioactif comme les lessives,mais acton moins marquée et surtout non polluant.

[pieradam]

Henri,soit tranquille,nous prenons acte