Pignard
- Beuillot
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Re: Pignard
En patois normand : PIGNARD : celui qui pigne ; qui pleure et se plaint.
Ce n'est évidemment pas la réponse que tu attends, mais il est surprenant qu'en cherchant les mots que tu proposes, ce n'est pas la première fois que je les retrouve dans un dictionnaire de patois normand, avec à chaque fois un sens totalement différent, bien sûr.
Il semblerait qu'il s'agisse en fait de peigneurs de chanvre.
Ce n'est évidemment pas la réponse que tu attends, mais il est surprenant qu'en cherchant les mots que tu proposes, ce n'est pas la première fois que je les retrouve dans un dictionnaire de patois normand, avec à chaque fois un sens totalement différent, bien sûr.
Il semblerait qu'il s'agisse en fait de peigneurs de chanvre.
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.
Comme ça. Pour rien.
Comme ça. Pour rien.


- Murie
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Re: Pignard
C'est même une remarque que je m'étais fait(e ?) dans le tout premier fil murique, fil qui (déjà...Beuillot a écrit :[...]il est surprenant qu'en cherchant les mots que tu proposes, ce n'est pas la première fois que je les retrouve dans un dictionnaire de patois normand[...]



Vous n'voulez pas aouâr facile d'en faire façon 

Re: Pignard
Etait-ce celui qui peignait le chanvre ?
- lionel
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Re: Pignard
Un rapport avec la girafe ?amélie a écrit :Etait-ce celui qui peignait le chanvre ?

A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
- Murie
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Re: Pignard
Beuillot a écrit : Il semblerait qu'il s'agisse en fait de peigneurs de chanvre.
Et encore merci pour cette intervention, Amélie...amélie a écrit :Etait-ce celui qui peignait le chanvre ?



Vous n'voulez pas aouâr facile d'en faire façon 

Re: Pignard
skiouse mi Beuillot, je n'avais pas lu ta réponse jusqu'au bout.
Voici ce qu'on pouvait lire dans Un Canard sur la Loue de 1997 à ce sujet : "Les peigneurs de chanvre, vers mi-novembre-décembre, arrivaient à pieds, principalement du Haut-Jura. On ne les connaissait que sous le terme de « pignards ». Pour affronter les kilomètres, le « pignard » portait aux pieds de grosses chaussures aux semelles cloutées. Par-dessus son gilet de laine blanche, il passait un gilet de drap boutonné haut, puis une « roulière » (blouse d’un bleu clair luisant brodée autour du col et des poignets, et fermée par une agrafe de cuivre). Un large foulard était enroulé sous le col de sa chemise en toile. Il était coiffé d’un large chapeau de feutre.
Il portait un parapluie bleu à baleines de joncs passé en bandoulière comme un fusil sur l’épaule, un bâton de merisier à la main, enfin son carnier dans lequel se trouvait du linge, des provisions de voyage et sa fidèle « brita » (peigne à teiller le chanvre). Les « pignards » dormaient tout habillés au fond des granges sur une épaisse couche de paille avec une lourde couverture de laine grise qui les garantissait du froid.
Éclairés à la lanterne, ils commençaient leur besogne dès quatre heures du matin. À sept heures, ils déjeunaient d’une assiette de gaudes, puis se remettaient à travailler sans arrêt jusqu’à midi. À ce moment-là, une bonne soupe au lard et aux légumes les attendaient. Puis ils reprenaient le travail jusqu’à sept heures. Après le souper, ils retravaillaient de huit jusqu’à dix heures. La journée était bien remplie. Ils étaient exposés aux courants d’air de la grange, au froid et à la poussière qui râpait la gorge et faisait cligner les yeux.
Pendant de longues heures, ils promenaient la « brita » sur le chanvre rude qui allait s’assouplissant et finissait par former une étoupe au toucher soyeux et agréable, pour être filé sur le vieux métier, par les doigts experts des femmes et des quelques journaliers.
Voici ce qu'on pouvait lire dans Un Canard sur la Loue de 1997 à ce sujet : "Les peigneurs de chanvre, vers mi-novembre-décembre, arrivaient à pieds, principalement du Haut-Jura. On ne les connaissait que sous le terme de « pignards ». Pour affronter les kilomètres, le « pignard » portait aux pieds de grosses chaussures aux semelles cloutées. Par-dessus son gilet de laine blanche, il passait un gilet de drap boutonné haut, puis une « roulière » (blouse d’un bleu clair luisant brodée autour du col et des poignets, et fermée par une agrafe de cuivre). Un large foulard était enroulé sous le col de sa chemise en toile. Il était coiffé d’un large chapeau de feutre.
Il portait un parapluie bleu à baleines de joncs passé en bandoulière comme un fusil sur l’épaule, un bâton de merisier à la main, enfin son carnier dans lequel se trouvait du linge, des provisions de voyage et sa fidèle « brita » (peigne à teiller le chanvre). Les « pignards » dormaient tout habillés au fond des granges sur une épaisse couche de paille avec une lourde couverture de laine grise qui les garantissait du froid.
Éclairés à la lanterne, ils commençaient leur besogne dès quatre heures du matin. À sept heures, ils déjeunaient d’une assiette de gaudes, puis se remettaient à travailler sans arrêt jusqu’à midi. À ce moment-là, une bonne soupe au lard et aux légumes les attendaient. Puis ils reprenaient le travail jusqu’à sept heures. Après le souper, ils retravaillaient de huit jusqu’à dix heures. La journée était bien remplie. Ils étaient exposés aux courants d’air de la grange, au froid et à la poussière qui râpait la gorge et faisait cligner les yeux.
Pendant de longues heures, ils promenaient la « brita » sur le chanvre rude qui allait s’assouplissant et finissait par former une étoupe au toucher soyeux et agréable, pour être filé sur le vieux métier, par les doigts experts des femmes et des quelques journaliers.
- Beuillot
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Re: Pignard
Je suis infiniment flatté que les piques beuillotiques soient reprises par des gens de talent.Murie a écrit : Et encore merci pour cette intervention, Amélie...![]()
Quoi de plus valorisant pour un créateur que de voir ses créations faire l'objet de "covers" de la part de jeunes artistes.

Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.
Comme ça. Pour rien.
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- Murie
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Re: Pignard
Mille pardons, ma puce, mais j'étais (et suis toujours) persuadé que l'expression était d'introduction murique sur ce forum : cela fait en tout bien des années que je l'emploie, probablement faite mienne après des années de lecture assidues du Canard Enchaîné qui affectionne également cet aphorisme...Beuillot a écrit :Je suis infiniment flatté que les piques beuillotiques soient reprises par des gens de talent.Murie a écrit : Et encore merci pour cette intervention, Amélie...![]()
Quoi de plus valorisant pour un créateur que de voir ses créations faire l'objet de "covers" de la part de jeunes artistes.
Mais bon, l'essentiel est qu'elle ne soit utilisée (l'expression, pas Amélie




Vous n'voulez pas aouâr facile d'en faire façon 

- pieradam
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Re: Pignard
C'est Beuillot qui encore cette fois enlève la palme 
C'est bien de cet ancien métier qu'il s'agit.
Métier ambulant,qui consistait à aller de ferme en ferme,pour peigner le chanvre,c'est à dire carder les fibres pour en faire des cordes,ficelles,bâches etc...Ils se déplacaient jusqu'en Moselle et en Alsace.
Il arrivait qu'on les considère avec quelque méfiance,en tant qu'étrangers,comme les magnins de mauvaise réputation:on disait souvent " manger comme un pignard ou sale comme un pignard.

C'est bien de cet ancien métier qu'il s'agit.
Métier ambulant,qui consistait à aller de ferme en ferme,pour peigner le chanvre,c'est à dire carder les fibres pour en faire des cordes,ficelles,bâches etc...Ils se déplacaient jusqu'en Moselle et en Alsace.
Il arrivait qu'on les considère avec quelque méfiance,en tant qu'étrangers,comme les magnins de mauvaise réputation:on disait souvent " manger comme un pignard ou sale comme un pignard.
J'te veux faire voir,si l'coucou c'est une mère
- Beuillot
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Re: Pignard
Nous sommes bien d'accord, sehr geherrte Herr Müire.Murie a écrit :
Mais bon, l'essentiel est qu'elle ne soit utilisée (l'expression, pas Amélie) que par des gens bien...
![]()

Merci à toi, pieradam, mais mon seul mérite revient à être allé faire un tour aux Gogles.

Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.
Comme ça. Pour rien.
Comme ça. Pour rien.


- pieradam
- Cancoillotte Addict
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Re: Pignard
Normal mon Bon,et moi j'fais rien d'autre,mais j'trouve pas toujours !
J'te veux faire voir,si l'coucou c'est une mère