Histoire de "remuer le potage" comme l'a dit le Vieux Sage
ITA INTERMISSA EST (VII 70)
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Les collines qui entouraient Alésia faisaient place à une plaine devant l'oppidum (ante id oppidum), César précise que là où ne s'étend pas cette plaine de toutes parts (VII-69 4) des collines ceignaient (cingebant) celui ci.
Benoist et Constans traduisent ce passage ainsi : Benoist écrit en note (VII 70 I) "intermissam collibus" "laissée libre par les collines" ou qui s'étendait entre les collines. Constans le rejoint. Il traduit : (Un combat de cavalerie eut lieu) "dans la plaine qui, comme nous l'avons expliqué tout à l'heure, s'étendait entre les collines" (sur une longueur de trois mille pas). César n'a pas écrit cela mais que devant Alésia s'étendait une plaine, sans se référer à des collines qui auraient entouré la plaine.
La plaine est interrompue (intermissa) par les collines ou des collines : le participe passé "interrompue" pour traduire "intermissa" est celui qui est appliqué 30 lignes plus loin (VII 7I 5) à propos des fortifications romaines.
Pourquoi en VII 70 I César répéterait il mot à mot ce qu'il vient d'écrire en VII 69 I sinon pour ajouter une indication supplémentaire ? Il n'est pas homme à se répéter.
Comment expliquer cet "intermissa collibus" si l'on veut bien admettre que Constans s'éloigne du texte latin en écrivant que la plaine "s'étendait entre les collines". En note il précise que le site d'Alise peut être considéré désormais avec certitude comme celui d'Alésia. Alors quel besoin de cette extrapolation sinon parceque ces collines dans la plaine le dérangent ? Les collines faisaient place à une plaine, voilà ce qu'écrit César. En fait si la plaine est interrompue c'est par une seule colline devant laquelle elle s'étend, celle d'Alésia. Soit colline doit être au singulier soit il s'agit de collines dont César précise la présence dans la plaine.
En résumé seule une colline interrompait la plaine et celle dont il s'agissait excluait un pluriel qui ne peut concerner que d'autres collines que celles qui auraient soit disant entouré la plaine.
L'analyse qui précède se résume ainsi :
I) "Intermissa" signifie interrompue non s'étendait.
2) Interruption provoquée soit par la colline d'Alésia (singulier)
3) Soit par des collines dont César nous apprend l'existence dans la plaine
La plaine des Laumes ne comporte pas de collines intérieures (voir Alise, point 2. de Quelles sont les différences entre Alise et Alésia ? ) alors que celle d'Alésia est "entrecoupée de collines" (HAUMONT, Archiviste, Paléographe , BONNOT 1970 ) … »
Question de bon sens.
César rédige le BG à partir de notes prises en moment des faits. Pour introduire un combat de cavalerie qui va se produire dans la plaine, il nous précise que la plaine est « intermissam collibus ». Dans cet esprit qui peut croire que des collines, tout autour, auraient une quelque influence sur les combats à venir.
Au non de quelle logique en moment de l’écriture, en se concentrant sur le sujet précis de l’engagement militaire entre deux cavaleries, peut-on concevoir que son analyse se focalise, d’un seul coup, sur des collines extérieures à la plaine, sans intérêt pour le sujet en question.
Sur cette phrase, précisément, seules des collines DANS LA PLAINE justifient la note césarienne.
La plaine d’Alésia est vallonnée.