héraklès a écrit :Merci Vieux Sage,
Pour ce qui est du latin je suis plus nul que le néophyte. Celà me fait songer à Dubis (Doubs) en voyant le mot duabus. Signifie-t-il aussi "deux rivières"?
Pour que César établisse un siège, il faut qu'il n'ait pas le choix. Il ne l'a pas fait à Gergovie, ni à Avaricum, si je m'en souviens bien. Et il faut que les murailles d'Alésia soient plus qu'imposantes pour ne pas y avoir pu pénétrer. Il doit bien y rester quelques fondations dans le sol car selon la tradition la ville a été détruite. Difficile de les repérer dans le sol par photographie aérienne, la forêt recouvre tout mis à part quelques pâturages.
Là où je ne te suis pas, c'est pourquoi édifier un mur gaulois sur une longueur de 4,5 km alors que la ville et l'oppidum n'occupent qu'une partie du plateau. Est-ce parce que le camp de l'armée gauloise se situe sur l'étendue du plateau ou peut-être est-ce à cause de la source qui s'y trouve? Voilà une bien vaste étendue à défendre. 80000 hommes et leurs bagages occupent quelle superficie?
DUABUS est une forme de l'adjectif numéral deux : ne me demande pas laquelle je ne connais pas plus le latin que toi.
" Duo Duabus" se traduit : deux deux. Attendons Obélix qui va nous donner sa version.
César AVAIT LE CHOIX et sa stratégie de siège s'est révélée payante, puisqu'il contraint les assiégés à se rendre et qu'il soumet l'armée de secours ! Comme Napoléon Ier, César réfléchissait avant d'agir !
Le rempart de l'oppidum s'étend sur environ 2 kilomètres et non 4.5, c'est la plaine qui s'étend sur cette distance de 3000 pas romains.
L'oppidum proprement dit se trouve sur l'île Bidault, l'Arx domine la partie nord de la plaine (les Petits Plans, la Chênaie).
César n'a pas établi de siège à Avaricum ? Il faut relire les passages relatifs à la prise d’Avaricum :
VII,17 : <<César ayant posé son camp vers cette partie de l’oppidum, qui, dégagé de la rivière et du marais, avait un accès très étroit, (la terrasse mesurant 300 pieds de large, cette largeur devait correspondre à peu près à la largeur de l'accès très étroit) entreprit d’élever une terrasse, de faire avancer des mantelets, et de construire deux tours, car
la nature du lieu rendait une circconvallation impossible.>>
À Avaricum, le terrain marécageux n'était pas propice à l'établissement d'une circonvallation, ce qui n'est pas le cas à Alésia où l'oppidum est entouré de près par des collines de même hauteur. César adapte sa stratégie au terrain !
VII,22 : <<Nuit et jour, les Gaulois faisaient de fréquentes sorties, ou mettaient le feu à la terrasse...>>
VII,23 : << Voici quelle est à peu près la forme de TOUS les murs gaulois...>>. Il ne reste aucuns vestiges de ce mur, mais si César écrit que ce style de rempart est de la forme de Tous les murs gaulois, on peut penser que ceux d'Alésia étaient ainsi !
VII,24 : <<Au bout de 25 jours, les Romains eurent élevé une terrasse de 300 pieds de large et de 80 pieds de haut..(environ 24 mètres).>>
On constate ici, à Avaricum, que le rempart est au même niveau que l’endroit où se trouve César et qu'il devait avoir au minimum 300 pieds de long.
César nous dit qu’au moment de la prise d’Avaricum, Vercingétorix se trouvait à quelques milles de là et qu’il attendait pour tendre des embuscades aux Romains qui allaient chercher des vivres et du fourrage.
Cette étude nous apporte d’importantes informations sur la stratégie adoptée par César à Alésia.
Premièrement : Il a fallu 25 jours pour édifier la terrasse d'Avaricum : César sait que la cavalerie gauloise est partie chercher du renfort, il n’a donc pas le temps de procéder comme à Avaricum.
On s’aperçoit que la hauteur des remparts gaulois peut atteindre plus de 20 mètres.
Deuxièmement : Au contraire du siège d’Avaricum, Vercingétorix ne se tient pas à distance, il est sur place avec une forte armée.
César a la chance d’avoir - enfermés volontairemnt dans une souricière - Vercingétorix et ses hommes. Il ne va pas laissé échapper une telle situation favorable.
Comme il attend la venue de l'armée de secours - après avoir fortifié le côté ouvert de l’oppidum -, il érige une ligne de défense pour s’en protéger. (César écrit que les fortifications de la plaine étant formidables, les assiégés doivent escalader des hauteurs pour essayer de sortir )
En attaquant le rempart de l’oppidum, les Romains auraient eu de lourdes pertes : César inverse le problème, et c’est aux Gaulois d’attaquer les remparts romains. César disposait d’armes de jet, il en parle lorsque les Gaulois essaient d’attaquer ces remparts, mais pas d’armes lourdes pour attaquer un oppidum de 400 hectares. (les explosifs n’existaient pas).
Tout cela se réroule dans la plaine, au même niveau que l’oppidum. Donc cela conforte le site d’Alésia-Eternoz qui est conforme également sur ce point, avec les écrits de César !