Le journal "Le Pays" nous fait régulièrement revivre le passé, voici ce qui est paru aujourd'hui :
EN CE TEMPS-LÀ - Chronique du Citoyen de Beaufort
Oualà que sarcommence à gesmir et grincer des quenottes en les manufactures du baron d'Astomme en la raison pourquoy a faict sahouare l'iceluy que plus n'avoict besoin en sesdictes manufactures d'aussi tant de rombiers qu'avant et que va doncques en resspédier en leur logis ce qu'est de pitié car se fault sahouare, à ce qu'en disent gens de congnoissance de ces choses, comme par ébsemple le citoyen d'Errambure, que si que plus n'a besoin le baron d'aussi tant de gens, c'est que s'est « desmerdré comme un manche en ses affaires », mais que quand mesme « est fort dodu et grassouillet, et s'en est metti plein les fouilles », ce qui faict enrager tout Beaufort qu'attrape des boutons en chaque foys que se gratte le baron, tant sont bézèfe beaucoup de Beaufortois qui turbinent dans les manufactures et desjà malgré que plus n'en reste des masses vu que les pellte le baron à la louche.
Ousque va viendre kettecun
Du coup, bien sont emmélassés M. d'Amiot-Meslin et son compère M. de Kellerzoume, en la raison pourquoy disent les gens en la cité que « pisse que sont les deux iceux en siesge à la Chambre des Pairs, n'ont qu'à se remuer alcu pour que fasse le Roy remontage de bretelles au baron », et doncques, comme sonct votations à viendre en ce moys de germinal, onct les deux iceux les chocottes grave que n'envoye le bon peuple leurs potes de l'huhaimepé sur les roses, cramayots et autres crisantaimes.
Ousque sont gens en attente
Ainsy doncques a descidé M. d'Amiot-Meslin d'aller s'enquérir emprès de M. de Faranin, le ministre premier de Sa Majesté, pour sahouare si que poinct ne pourroit luy enhoihier, en sa « bonne ville de Beaufort, pour y faire de la pube, un de ses gens à luy, mais une grosse pointure, en la raison qu'icy on a de Mèchevent », et comme avoict justement soulamain ledict M. de Faranin « kettecun qui s'ennuye dès que poinct ne remue un orteille pendant cinq minutes », à ce que dict, et c'est assavoir le sieur de Zircossa, ministre de l'Intérieur-Dedans, le confia au sieur d'Amiot-Meslin en luy disant « surtout, poinct ne me l'abîme, il se peult qu'encore je m'en sers-je », et se disant en dedans de luy-mesme : « Tant qu'il est à Beaufort, le blaireau, il est quitte de me casser les bonbons icy… ». Et ouassy que sont les Beaufortois en attente de la venute du ministre de Sa Majesté le roy Jehacques de Richaque, et sont lesdicts Beaufortois en deux sortes à ce que me fuct esspliqué : ceux qui font attente dudict ministre comme les zébreux avoient attendu le messie ou les roimages le petit Jésicru, et vonct ceux-là luy faire présents de plindechoses, et c'est assavoir par èbsemple de la campoihiotte et de la saufisse de Mont-Béhiard, et liaceux, en laute côté, qui fonct attente de l'iceluy de piéferme avec tomates bien murtes, oeufs mollets et gasteaux de feste bien cresmeux, et disent qu'« a intérest le ministre à ahouare futes et liquettes de rechange quand viendra en Beaufort », ce qui faict grande inquiestude et tourneboulance chez le chef des Chevaliers-du-Guet, M. de Laforest, dont auquel a desjà dict l'iceluy à ses lieutenants : « Si Zircossa se faict entarter ou entomate, bien suys-je bon, moy, pour retournire à la circulation »…
Voici le lien vers la page en pdf : http://www.alsapresse.com/pdfs/04/03/14/pdfs/55.pdf
Belle initiative....
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Thier
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Voilà une intitiative qui mérite d'être citée dans nos liens sur le patois franc-comtois, axe de travail choisi par l'Equipe de http://www.cancoillotte.net sur lequel nous travaillons actuellement. Merci J-Mi.
Est-ce que tu sais à quelle fréquence paraissent ces textes en patois ?
Est-ce que tu sais à quelle fréquence paraissent ces textes en patois ?
Ce doit être tous les dimanches à priori....le journal du 07/03 n'est pas dispo mais dans celui du 29/02, on retrouve ça :
EN CE TEMPS-LÀ Chronique du Citoyen de Beaufort
Oualà qu'est survenute laute jour chose estourbissante en la cité-vieille de Beaufort poinct loin de l'Hostellerie de Bailliage et du Beuvgarotte et c'est assavoir blubriziziment en la gadédrale Sintristofe. Estoient devant l'icelle ketteques tourisques viendus de Teutonie pour se faire promenade en Beaufort en la raison pourquoy leur avoient dict d'autres Fridolins que « Peauvort, ça c'est une zidé qu'est cheûne, zércheune, et mesme maguenivigue, avec les vordivigazions de Faupan et le Léon de Pardoldi ! », et doncques estoient les iceux en train de chouffer la gadédrale lorsque s'escria la grétecheune : - Donneurvetteure (que poinct ne se fault confondre avec « donneurquébabe », qu'est du durc de Gonzdandinoble ; « donneurvetter », c'est du chleu qui se veult dire en franfoys : « bondadieudemerdre »), donneurvetteure, disoit doncques la grétecheune, hiha un catse, làhaudssus dortaubeune ! »
Ousque se retrouvoit une dame sans chatte
Prexe en le mesme instant survena une dame qui crioit atutaite qu'elle avoict « perdu sa chatte », que c'estoit « une belle chatte frisée qu'elle avoict depitouptite », qui « se laissoit facilement caresser », et qu'elle en estoit « malade de l'ahouare perdute ». Et venirent moult gens du quartier et consoloient la dame jusqu'à ce que luy disent les susdicts Teutons : - Fotte jatte, matame, elle est toulahaut tans le gloger de la gadétrale. Fous foyez son musseau entre les golonnades ? Faillitit la dame en desfaillir et se griffoit le visage et se tordoit les oneilles en grande désespérance, mais dict kettecun : - Poinct n'ayez les grelots, madame, car si qu'elle saute, la chatte, poinct elle ne risque kettechose car retombent toujours les catses sur leurs pattes… - Sur leurs pattes moncu, respondict un titi beaufortois, t'as vu la hauteur ?
Ousqu'on fict viendre un escabal
Alors disit kettecun que se falloit fissa appeler les zappeurs-pompires, ce qui fuct faict en l'instant, rappliquirent les iceux ventrataire, et se demandoirent comment-ce que falloit aller chercher le bestiau. D'aucuns disoient que falloit faire viendre un élicoctaire, d'autres que falloit sauter depuys l'en-face, d'autres que falloit « se faire la courtéchelle, mais à trente ou quarante rombiers », passe que c'estoit haut, mais choisa le chef autre chose et dict : « Qu'on m'amène l'escabal (un escabal, des escabaux), mais le grand, cestuy qui sert pour faire le mur ». Fuct doncques apporté ledict escabal et commencirent à le gravire deux zappeurs-pompires qui poinct n'avoient les chocottes, mais oualà qu'à plusse que montoient les iceux, à plusse que se voyoit que se mettoit le catse à semarrer comme un bossu, et quand furent les zappeurs-pompires prexe à l'attrapire, dict en langue chatte le susdict catse : « Si m'attrapez, tas de blaireaux, je m'fais curé… », puis fesit une calipète, se retournit, et redescenda comme une flesche par lavousqu'estoit sandoute viendu, et c'est assavoir les zéjavaudages qui sont conte la gadédrale.
En pdf : http://www.alsapresse.com/pdfs/04/02/29/pdfs/49.pdf
Voilà pour "l'enquête"...on peut essayer d'en récupérer un maximum, qu'en pensez vous ??
On peut aussi contacter Le Pays ??
*** Message édité par J-Mi le 14/03/2004 12:27 ***
EN CE TEMPS-LÀ Chronique du Citoyen de Beaufort
Oualà qu'est survenute laute jour chose estourbissante en la cité-vieille de Beaufort poinct loin de l'Hostellerie de Bailliage et du Beuvgarotte et c'est assavoir blubriziziment en la gadédrale Sintristofe. Estoient devant l'icelle ketteques tourisques viendus de Teutonie pour se faire promenade en Beaufort en la raison pourquoy leur avoient dict d'autres Fridolins que « Peauvort, ça c'est une zidé qu'est cheûne, zércheune, et mesme maguenivigue, avec les vordivigazions de Faupan et le Léon de Pardoldi ! », et doncques estoient les iceux en train de chouffer la gadédrale lorsque s'escria la grétecheune : - Donneurvetteure (que poinct ne se fault confondre avec « donneurquébabe », qu'est du durc de Gonzdandinoble ; « donneurvetter », c'est du chleu qui se veult dire en franfoys : « bondadieudemerdre »), donneurvetteure, disoit doncques la grétecheune, hiha un catse, làhaudssus dortaubeune ! »
Ousque se retrouvoit une dame sans chatte
Prexe en le mesme instant survena une dame qui crioit atutaite qu'elle avoict « perdu sa chatte », que c'estoit « une belle chatte frisée qu'elle avoict depitouptite », qui « se laissoit facilement caresser », et qu'elle en estoit « malade de l'ahouare perdute ». Et venirent moult gens du quartier et consoloient la dame jusqu'à ce que luy disent les susdicts Teutons : - Fotte jatte, matame, elle est toulahaut tans le gloger de la gadétrale. Fous foyez son musseau entre les golonnades ? Faillitit la dame en desfaillir et se griffoit le visage et se tordoit les oneilles en grande désespérance, mais dict kettecun : - Poinct n'ayez les grelots, madame, car si qu'elle saute, la chatte, poinct elle ne risque kettechose car retombent toujours les catses sur leurs pattes… - Sur leurs pattes moncu, respondict un titi beaufortois, t'as vu la hauteur ?
Ousqu'on fict viendre un escabal
Alors disit kettecun que se falloit fissa appeler les zappeurs-pompires, ce qui fuct faict en l'instant, rappliquirent les iceux ventrataire, et se demandoirent comment-ce que falloit aller chercher le bestiau. D'aucuns disoient que falloit faire viendre un élicoctaire, d'autres que falloit sauter depuys l'en-face, d'autres que falloit « se faire la courtéchelle, mais à trente ou quarante rombiers », passe que c'estoit haut, mais choisa le chef autre chose et dict : « Qu'on m'amène l'escabal (un escabal, des escabaux), mais le grand, cestuy qui sert pour faire le mur ». Fuct doncques apporté ledict escabal et commencirent à le gravire deux zappeurs-pompires qui poinct n'avoient les chocottes, mais oualà qu'à plusse que montoient les iceux, à plusse que se voyoit que se mettoit le catse à semarrer comme un bossu, et quand furent les zappeurs-pompires prexe à l'attrapire, dict en langue chatte le susdict catse : « Si m'attrapez, tas de blaireaux, je m'fais curé… », puis fesit une calipète, se retournit, et redescenda comme une flesche par lavousqu'estoit sandoute viendu, et c'est assavoir les zéjavaudages qui sont conte la gadédrale.
En pdf : http://www.alsapresse.com/pdfs/04/02/29/pdfs/49.pdf
Voilà pour "l'enquête"...on peut essayer d'en récupérer un maximum, qu'en pensez vous ??
On peut aussi contacter Le Pays ??
*** Message édité par J-Mi le 14/03/2004 12:27 ***
Je pense effectivement que dans un premier temps, on peut ajouter le lien lorsque notre rubrique patois/liens sera au point, d'autant que j'ai déjà signalé un autre site où il est question du patois du 90.
Je ne doute pas que d'ici peu, notre rubrique "liens" du patois sera assez complète (et peut-être même exhaustive) et qu'elle contribuera à faire de cancoillotte.net un site incontournable en la matière (car pour l'heure, on est les seuls à proposer ce type de rubrique et surtout, à rendre la diversité des parlers comtois, d'un lieu à l'autre).
Il pourrait être intéressant de voir avec le Pays pour obtenir l'ensemble des articles du "citoyen de Beaufort", voire de se mettre en contact avec leur auteur, qui serait peut-être tout content de mettre ses connaissances à notre disposition.
Qui est d'accord, et surtout qui s'en charge ?
A +
Nico
Je ne doute pas que d'ici peu, notre rubrique "liens" du patois sera assez complète (et peut-être même exhaustive) et qu'elle contribuera à faire de cancoillotte.net un site incontournable en la matière (car pour l'heure, on est les seuls à proposer ce type de rubrique et surtout, à rendre la diversité des parlers comtois, d'un lieu à l'autre).
Il pourrait être intéressant de voir avec le Pays pour obtenir l'ensemble des articles du "citoyen de Beaufort", voire de se mettre en contact avec leur auteur, qui serait peut-être tout content de mettre ses connaissances à notre disposition.
Qui est d'accord, et surtout qui s'en charge ?
A +
Nico