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Article du dimanche 22 février 2009
Une vue plongeante sur le village de Montécheroux depuis le chemin des Vignes.
Aire urbaine
Montécheroux : la patrie de la famille Cuvier est aussi la capitale de la pince
La mairie-école et son beffroi au centre du village. Photos Claude Blanchard
Montécheroux fut autrefois la capitale de la pince. On y fabriquait également des clous et de l’outillage d’horlogerie. Une petite entreprise et un musée rappellent aujourd’hui ce riche passé industriel.
Village aux trois clochers, Montécheroux, deuxième localité du canton de Saint Hippolyte, dans le Doubs, est niché à 650 m d’altitude. Le point culminant de la commune est le mont Écheroux (820 m). Les Echeroumontains, appelés également « gueules de loup » ou Tieutches ont une longue tradition d’habiles artisans.
Montécheroux est en effet connu pour avoir été durant des décennies la capitale de la pince maillée.
D’habiles artisans
Quand on arrive de Montbéliard via Pierrefontaine-lès-Blamont et que l’on franchit le passage de la Douleur avant de redescendre sur Montécheroux, on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée émue pour ce réfugié suisse et piétiste venu se réfugier chez ses frères en 1856 et qui pleurait à cet endroit sa patrie perdue.
Tout a commencé au XIIe siècle. Le village, alors, n’était pas situé où il l’est actuellement. C’est autour du château de Clémont dont il ne reste aujourd’hui qu’une butte de terre que les maisons étaient regroupées. Les habitants migrèrent ensuite sur le plateau et le château de Clémont fut détruit en 1519.
La région connaîtra des heures sombres à la fin du XVIe, début XVIIe avec l’invasion des troupes du duc de Guise, la guerre de trente ans et l’épidémie de peste.
C’est au XVIe siècle que Montécheroux, rattaché aux Wurtemberg, bascule dans le protestantisme. Le village voisin, appartenant à la seigneurie de la Roche, restera dans le giron catholique. Le XIXe siècle est marqué par l’industrialisation du pays.
Les Echeroumontains seront cloutiers, couteliers avant de se spécialiser dans l’outillage d’horlogerie et la fabrication de pinces adaptées à toutes les situations.
Montécheroux comptait alors un millier d’habitants. Il ne reste aujourd’hui qu’une petite usine (la SARL Fernand Hugoniot) qui fabrique de telles pinces. Montécheroux et sa municipalité se battent actuellement pour maintenir ses services publics. La poste vient d’être transformée en agence postale et le seul petit magasin du coin éprouve bien des difficultés.
Claude Blanchard
De Cuvier à Basiletti
La maison de la famille du célèbre naturaliste Georges Cuvier.
Le temple luthérien situé au centre du village est l’un des plus anciens bâtiments avec la maison Cuvier. Sur la toiture de l’édifice restaurée en 1923, on peut y lire « En Dieu mon appuy ».
A voir également dans la rue principale, de très jolies maisons possédant des fenêtres à meneaux. Près de la fontaine, en dessous de la mairie trône une sculpture de Basiletti représentant la fameuse pince maillée, emblème de Montécheroux,
Toujours au même endroit, un panneau rappelle les événements douloureux de la Libération.
Ne pas manquer le monument du Lomont (2 km du village sur la route de Pierrefontaine), obélisque de pierre inaugurée le 24 août 1947.
Les célébrités
La tombe de l’actrice Dita Parlo.
Lucien Quelet, célèbre mycologue, Marc Réville, maire, député et même éphémère ministre en 1914, Dita Parlo, la célèbre actrice allemande qui épousa le pasteur de la localité et plus récemment Gérard Basiletti, peintre de renom, ont marqué la vie du village de Montécheroux.
Les forts et l’Oeil de Boeuf
L’église de Montécheroux a été édifiée en 1852.
Itinéraire.- Pour se rendre à Montécheroux : de Montbéliard, direction Audincourt, Bondeval, Blamont, Pierrefontaine-lès-Blamont. Prendre ensuite la route à droite.
Balades
- Le chemin des forts : fort Baraguay d’Hillier, la Tour Carrée (départ du monument du Lomont sur la route de Pierrefontaine-lès Blamont – Montécheroux).
- La roche aux Oiseaux : prendre une petite route sur la droite à la sortie du village (direction Liebvillers) . Aller jusqu’au bout de la voie sans issue. A deux kilomètres, des points de vue offrent une jolie perspective sur la butte de Clémont.
- La cascade de l’Oeil de Boeuf : départ de la ferme des Vignes. On descend jusqu’à Noirefontaine avant de remonter par le ruisseau des Cudes. Circuit balisé.
Chauffage.- La commune, administrée par Chantal Vernier, est soucieuse de promouvoir les énergies propres. Elle s’est équipée d’un chauffage central fonctionnant aux granulés de bois et permettant de chauffer plusieurs bâtiments communaux.
Enseignants.- On ne peut également parler de Montécheroux sans évoquer son cours complémentaire. Véritable ascenseur social, fermé en 1972, l’établissement a formé en cinquante ans 80 enseignants.
Dates.- Construction de l’église : 1852. Beffroi de l’école du Centre : 1859. Electrification du village : 1902. Adduction d’eau : 1969.
Le savoir-faire des ancêtres
Le musée de la pince est ouvert de mai à octobre ou sur rendez-vous.
Installé dans un ancien atelier, le musée est une caverne d’Ali Baba. Des pinces de toutes sortes et aux multiples fonctions témoignent du savoir faire de nos industrieux ancêtres.
Ce sont des gens passionnés comme le populaire Dodo ou l’historien local Michel Bonnet qui vous feront visiter les lieux. Le musée ouvert de mai à octobre. Sur rendez vous en période hivernale. Contacter le 03.81.92.68.5.
Un petit tour au parc de sangliers
Au bout de la route qui mène aux Essarts-Diots existe un parc à sangliers. C’est là que des chasseurs appartenant à une association privée viennent s’entraîner.
On peut apercevoir à certaines heures les locataires du parc venir y chercher leur pitance.
Sur la route des Essarts-Diots, un peu après le cimetière protestant existe également un mini zoo appartenant à un privé.
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