Conférence organisée par Folklore Comtois
lundi 16 février 2009
Espace d’animation des « Bains Douches »
de 17 h 30 à 20 h
Corinne MARCHAL Maître de Conférences, Université de Franche-Comté
Michel MAUCLAIR Professeur, Président de la S.A.L.S.A.
Jean-Michel BLANCHOT Professeur
1ère partie : présentation du culture marial en Franche-Comté par Mme Corinne Marchal
RASSURER, PROTÉGER ET CONVERTIR : LES FONDEMENTS DE LA PIÉTÉ MARIALE EN FRANCHE-COMTÉ AUX XVIIe et XVIIIe SIÈCLES.
La période considérée se caractérise par l’épanouissement de la piété marial. Nous en
éclairerons les raisons. Si la piété populaire recherche dans ka dévotion à la Vierge une
assurance pour le Salut et une protection pour les biens et les activités, l’élite cléricale
encourage celle-ci pour d’autres raisons : la mariolâtrie des Comtois est l’expression
d’une identité catholique dans un espace qui avoisine des terres protestantes, elle
apparaît également comme un moyen de conversion aux idéaux définis par le concile
de Trente.
2ème partie : les Vierges de Montaigu par M. Michel Mauclair
LES VIERGES DE MONTAIGU.
C’est en Belgique, à Montaigu (arrondissement de Louvain), que l’histoire commence il y a très longtemps. Une statuette accrochée à un chêne attire l’attention par les prodiges qui s’y réalisent. De nombreux morceaux seront détachés de ce chêne, dans lesquels les sculpteurs vont tailler des statuettes. L’une d’elle se retrouve à Gray en 1613. Dès 1620, elle se
manifeste par un premier « miracle », suivi par beaucoup d’autres, qui ne manquent pas de marquer les esprits et d’attirer les foules. Des villes se placent sous sa protection : Gray bien sûr, Dole, Salins, Arbois. Les 17° et 18° s iècles sont marqués par de très nombreuses processions vers la chapelle des R.P. Capucins, détenteurs et gardiens de cette précieuse Statue. En 1909, l’Eglise reconnaît les grâces obtenues par l’intercession de la Vierge et la permanence du culte depuis 1613, en autorisant son couronnement et celui de l’Enfant-Jésus qu’elle porte sur son bras gauche. Cette décision donne lieu à de grandes fêtes qui se déroulent du 13 au 16 mai 1909. En cette année 2009, sera célébré le centenaire de ce couronnement.
Bien d’autres statuettes provenant du chêne de Montaigu se trouvent en Franche-Comté : Notre-Dame des Clarisses à Besançon, Notre-Dame de Jussey, Notre-Dame des Capucins de Vesoul, Notre-Dame des malades d’Ornans, Notre-Dame d’Arbois, Notre-Dame de Pin l’Emagny, Notre-Dame de Monciel, Notre-Dame de Mièges, Notre-Dame de Roche-les-Beaupré,
Notre-Dame de la Chapelle d’Huin. Nul doute que la présence de nombreux Francs-Comtois à la cour des Archiducs à Bruxelles et les échanges entre la Franche-Comté et les Flandres expliquent cette répartition des Vierges de Montaigu dans notre région.
3ème partie : les Vierges Noires ou Vierges d’Einsiedeln par M. Jean-Michel Blanchot
LES VIERGES NOIRES.
Le culte à Notre-Dame des Ermites est très présent dans tout l’Est de la France, particulièrement en Lorraine et en Franche-Comté. Dans le diocèse de Besançon, les premières traces de la dévotion à la Vierge noire, remontent au second tiers du XVII° siècle. Les incendies de Pontarlier (1675 et 1680) ont joué un rôle essentiel, et semble être le point de départ de cette dévotion qui, par émulation, gagne progressivement le Haut-Doubs et le reste du diocèse. Le XVIII° siècle sera le véritable âge d’or du p èlerinage comtois à la Vierge noire d’Einsiedeln, alors que pas moins de 250 kilomètres séparent le sanctuaire marial de Notre-Dame des Ermites et le Haut-Doubs. De très nombreux pèlerins vicaires, sorte de routiers de la foi, de pèlerins professionnels sont délégués par l’ensemble des communautés villageoises au gré de la conjoncture, des accidents de la vie. Plus largement les Comtois sont nombreux au XVIII° et XIX° siècle à se rendre à Einsiedeln. Mais, que sait-on de ces pèlerins, de leur nombre, des itinéraires empruntés ? On compte environ une soixantaine de lieux où des répliques de Notre-Dame des Ermites sont présentes en Franche-Comté au travers des supports artistiques variés et d’une riche iconographie : comment reconnaître une Notre-Dame des Ermites, la distinguer d’autres représentations mariales ? Cela revient également à s’interroger sur cette mystérieuse couleur noire ? Plus largement, quelle est donc l’importance de ce sanctuaire mariale en plein coeur de la Suisse Primitive ? Comment peut-on expliquer cette aura qui gagne toute l’Europe et séduit autant les Comtois ?
Les miracles attribuées à Notre-Dame des Ermites se multiplient. Elle demeure un recours à tous les maux de l’existence. La Vierge noire d’Einsiedeln est une sorte de thaumaturge aux pouvoirs universels. Les récits de miracles sont un précieux révélateurs des angoisses et des attentes des fidèles. Ces nombreux miracles, dans le contexte d’une Contre-Réforme qui se prolonge en Franche-Comté, sont un instrument de lutte contre le protestantisme. Dans quelle mesure Notre-Dame des Ermites est-elle le fer de lance de ce militantisme tridentin ? Plus largement, ne peut-on pas affirmer, qu’à l’échelle de la Comté, la dévotion à la Vierge noire est un culte identitaire ?
le culte de Marie en Franche-Comté
- Thierry39
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Re: le culte de Marie en Franche-Comté
Très intéressant ! C'est à Besançon les "Bains douches" ?
Pour plus d'infos sur le culte marial en Franche-Comté et des photos, voir le bas de la page d'accueil du site.

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Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
Re: le culte de Marie en Franche-Comté
Oui, c'est à Besançon, et je pense que ce sera intéressant !
Amitiés,
Nicolas
Amitiés,
Nicolas