La réhabilitation de la colline de Bourlémont qui accueille la Chapelle de Le Corbusier provoque des réactions.
par Isabelle BRUNNARIUS
Sur internet, deux pétitions adressées au ministre de la Culture s’affrontent depuis plusieurs semaines à propos de l’avenir de la chapelle de Ronchamp. La première à avoir été mise en ligne est d’un auteur anonyme, elle demande à Christine Albanel de “suspendre” le projet de réhabilitation signé Renzo Piano.
En réaction, une seconde pétition a été mise en ligne sur le même site ( http://www.ipetitions.com/view.html ). Cette fois-ci, elle émane de l’association qui gère la chapelle de Ronchamp et elle explique les raisons pour lesquelles ce projet de construction d’un nouvel accueil et d’une fraternité de soeurs clarisses est prévue sur la colline de Bourlémont dans le respect de l’environnement de la Chapelle Le Corbusier.
Renzo Piano et son équipe diffusent cette seconde pétition en français et en anglais, des affiches et des dépliants en Europe et aux Etats-Unis pour faire connaître ce projet soutenu par le ministère de la Culture.
De son côté, la Fondation Le Corbusier, héritière testamentaire du célèbre architecte, demande que ce projet soit modifié en invoquant sa trop grande proximité avec la chapelle.
Renzo Piano et le paysagiste Michel Corajoud étudient une dernière évolution du projet en tenant compte des éléments historiques fournis par la fondation Le Corbusier.
L'environnement de la chapelle Le Corbusier
La chapelle "menacée dans son intégrité spatiale" ou lieu "de silence,de prière et de paix"?
Cette querelle de chapelles livrée sur le champ de bataille d’internet va finalement faire mieux connaître ce projet de réhabilitation. Autre intérêt : s’interroger sur les moyens utilisés pour assurer la pérennité d’une oeuvre signée Le Corbusier ? C’est d’ailleurs la préoccupation de Dominique Caudius-Petit. Il préside l’association “Les amis de Le Corbusier” et, à ce titre, siège au conseil d’administration de la fondation Le Corbusier. Cette association regroupe tout ceux qui vivent “Corbu” au quotidien. Dans un courrier adressé au ministre de la Culture le 13 mai dernier, Dominique Claudius-Petit précise que “Le Corbusier a toujours manifesté une exceptionnelle attention à l’égard de ses clients pour que ses créations demeurent pour chacun d’eux, fonctionnellement vivantes et adaptées à leurs raisons d’être.” Et c’est justement pour que le site de la Chapelle Le Corbusier puisse continuer à être un lieu de “silence, de prière et de paix” selon l’expression même de Le Corbusier que l’association “Oeuvre Notre-Dame-du-Haut” veut réhabiliter la colline de Bourlémont en supprimant le bâtiment actuel de l’accueil, peu pratique et surtout laid, pour le remplacer par une Porterie signée Renzo Piano. Le parking sera également complètement repensé, il se fondera dans la végétation.La “présence discrète et permanente” d’une communauté de douze clarisses doit permettre à la Chapelle de demeurer un lieu vivant de pèlerinage et pas seulement un site culturel, une sorte de mausolée architectural.
http://bourgogne-franche-comte.france3. ... 279-fr.php
Ronchamp : Bataille de pétitions (70)
Re: Ronchamp : Bataille de pétitions (70)
Pour voir des photos du projet, c'est par ici "All projects".
Re: Ronchamp : Bataille de pétitions (70)
Le texte en faveur de la réhabilitation :
Madame le Ministre de la Culture,
La Chapelle Notre-Dame du Haut, oeuvre remarquable de Le Corbusier a Ronchamp attire au moins cent mille visiteurs
par an. Ils viennent toute l'annee du monde entier, d'Europe, d'Amerique, d'Afrique, d'Asie. Ces visiteurs ont des motivations variees, souvent complementaires, amateurs d'art sacre, amoureux de la nature, passionnes de Le Corbusier, eleves architectes, pelerins, tous sont saisis, subjugues par la beaute, la serenite, la spiritualite de ce lieu.
L'environnement actuel de la Chapelle de Ronchamp avait besoin d'une rehabilitation , les visiteurs sont deposes sur un parking bitume devant un accueil froid et insipide. Le parking et l'accueil actuel devaient de fait disparaitre au plus vite !
Il nous semblait indispensable de repenser cet environnement hostile, peu respectueux de la Chapelle, de mettre en valeur la colline dans ses principes originels, de retablir la clairiere et les vues sur la Chapelle.
L'association Notre-Dame du Haut, Maitre d'ouvrage de Le Corbusier, proprietaire du site, des batiments et de l'image de la Chapelle (selon la volonte ecrite de Le Corbusier) a decide des 2005 de rehabiliter le site afin de retrouver un environnement digne, un ecrin qui lui redonne toute sa valeur. Mais cela ne pouvait se faire qu'en toute discretion, en toute humilite, au service de la Chapelle, en respectant l'Histoire et la Geographie du Lieu.Respecter enfin la memoire du site, garantir l'integrite de la Chapelle que nous avons batie il y a maintenant 53 annees avec ce tres grand Maitre de l'Architecture.
Nous avons cherche un nouvel architecte qui comprenne toutes ces contraintes, qui accepte de se fondre dans la colline, de l'effleurer, de ne surtout pas entrer en conflit avec Le Corbusier. Il nous a fallu, Madame Le Ministre, du temps pour trouver puis convaincre Renzo Piano de ce pari audacieux, et il lui a fallu beaucoup de travail, de patience, avec l'aide de Michel Corajoud, de vos services, pour mettre en musique ce projet unique.
Car il s'agit avant tout d'humilite, de respect, d'harmonie, d'une intervention subtile, presque invisible. Renzo Piano et Michel Corajoud ont souhaite deplacer le nouvel accueil, le rendre encore plus discret, ne plus apparaitre en premier plan, paysager totalement le parking et retrouver enfin des vues nobles sur la Chapelle de Ronchamp au fur et a mesure de l'ascension. Un projet ou l'architecture s'enterre en partie pour se fondre avant tout dans la colline, ou le paysage prend le dessus sur le bati et le rejoint avec raffinement.
Et nous avons tenu a ameliorer l'accueil individuel et collectif, faciliter la recherche et l'information sur Le Corbusier, recevoir quelques chercheurs dans de bonnes conditions, tout cela dans la discretion d'un habitat presque enterre. Evidemment, nous ne touchons pas au parcours historique, au chemin d'acces, a la clairiere.
Il fallait aussi habiter la colline, maintenir sur place une presence discrete et spirituelle qui permette l'accueil de toute personne, quelle qu'elle soit, qui puisse donner au Lieu sa vraie Vie, en quelque sorte sa Destinee, qui respecte aussi les volontes de notre architecte Le Corbusier , que le lieu vive, existe, et ne devienne pas avec le temps un lieu artificiel, denue de sens.
Nous en connaissons bien les derives possibles car nous vivons ce site tous les jours ; nous aimons la Chapelle et nous avons besoin de lui donner un peu de souffle. Nous avons en consequence ouvert une petite partie de la colline, en contrebas a l'ouest, a une Fraternite de onze soeurs clarisses contemplatives, qui viendront l'habiter pour 99 annees et recevoir tous ceux qui le desirent dans douze petites chambrees invisibles depuis la Chapelle puisqu'elles seront inserees dans la colline.
Renzo Piano a passe de nombreuses heures avec son equipe a parcourir chaque metres carre de la colline, a la piqueter, a verifier l'etat des arbres, a batir avec le paysagiste Michel Corajoud et l'ingenieur horticole Claude Guinaudeau, un habitat minimaliste encastre dans le gres et la colline, ecologique, avec la presence de puits canadiens enterres. Il a suivi tous les conseils des experts et de son equipe et s'est base sur une construction inspiree des principes de la maison-rondins prones par Le Corbusier, pour ce site meme, pour cette colline.
Les onze soeurs clarisses habiteront toute l'annee, a proximite de la Chapelle, en leger contrebas, dans cet habitat minimaliste enterre. Elles prendront le temps de recevoir ceux qui le souhaiteront en toutes saisons, dans un minuscule oratoire ouvert a tous, lui aussi enterre. Elles offriront le gite et le couvert pour quelques heures, quelques jours, a ceux qui le desireront.
Comme vous le savez, Madame le Ministre, Renzo Piano a ecoute tous les conseils, y compris ceux tout a fait fondes de la Fondation Le Corbusier. Il a pris en compte les remarques des uns et des autres et nous l'en remercions. Les Architectes des Batiments de France et ceux de la Direction des Affaires Culturelles nous ont aussi aide en travaillant avec un respect absolu pour la Chapelle. Le projet a ete retenu a l'unanimite par la Commission Nationale des Monuments Historiques. Il aidera d'ailleurs fortement l'inscription de l'oeuvre de Le Corbusier au patrimoine mondial de l'Unesco grace a son respect absolu de l'oeuvre et a la volonte de la mettre en valeur avec beaucoup de soin et de discretion.
Il sera a nos yeux exemplaire, demontrant qu'un autre grand architecte peut exister sans se faire voir, apporter la vie sans apparaitre, dans le respect absolu de l'oeuvre de son confrere. Un exemple aussi pour nous tous de tolerance.
Nous sommes prets a vous presenter de nouveau notre projet avec ses dernieres evolutions.
Nous avons reduit une derniere fois les surfaces. Nous avons plante les premiers jeunes arbres la semaine derniere. Le projet est present dans l'accueil actuel de Ronchamp.
Recevez, Madame le Ministre, toute l'expression de notre consideration.
Association Oeuvre Notre Dame du Haut
Jean Francois Mathey et Jean Jacques Virot
http://www.ipetitions.com/petition/reha ... nronchamp/
Madame le Ministre de la Culture,
La Chapelle Notre-Dame du Haut, oeuvre remarquable de Le Corbusier a Ronchamp attire au moins cent mille visiteurs
par an. Ils viennent toute l'annee du monde entier, d'Europe, d'Amerique, d'Afrique, d'Asie. Ces visiteurs ont des motivations variees, souvent complementaires, amateurs d'art sacre, amoureux de la nature, passionnes de Le Corbusier, eleves architectes, pelerins, tous sont saisis, subjugues par la beaute, la serenite, la spiritualite de ce lieu.
L'environnement actuel de la Chapelle de Ronchamp avait besoin d'une rehabilitation , les visiteurs sont deposes sur un parking bitume devant un accueil froid et insipide. Le parking et l'accueil actuel devaient de fait disparaitre au plus vite !
Il nous semblait indispensable de repenser cet environnement hostile, peu respectueux de la Chapelle, de mettre en valeur la colline dans ses principes originels, de retablir la clairiere et les vues sur la Chapelle.
L'association Notre-Dame du Haut, Maitre d'ouvrage de Le Corbusier, proprietaire du site, des batiments et de l'image de la Chapelle (selon la volonte ecrite de Le Corbusier) a decide des 2005 de rehabiliter le site afin de retrouver un environnement digne, un ecrin qui lui redonne toute sa valeur. Mais cela ne pouvait se faire qu'en toute discretion, en toute humilite, au service de la Chapelle, en respectant l'Histoire et la Geographie du Lieu.Respecter enfin la memoire du site, garantir l'integrite de la Chapelle que nous avons batie il y a maintenant 53 annees avec ce tres grand Maitre de l'Architecture.
Nous avons cherche un nouvel architecte qui comprenne toutes ces contraintes, qui accepte de se fondre dans la colline, de l'effleurer, de ne surtout pas entrer en conflit avec Le Corbusier. Il nous a fallu, Madame Le Ministre, du temps pour trouver puis convaincre Renzo Piano de ce pari audacieux, et il lui a fallu beaucoup de travail, de patience, avec l'aide de Michel Corajoud, de vos services, pour mettre en musique ce projet unique.
Car il s'agit avant tout d'humilite, de respect, d'harmonie, d'une intervention subtile, presque invisible. Renzo Piano et Michel Corajoud ont souhaite deplacer le nouvel accueil, le rendre encore plus discret, ne plus apparaitre en premier plan, paysager totalement le parking et retrouver enfin des vues nobles sur la Chapelle de Ronchamp au fur et a mesure de l'ascension. Un projet ou l'architecture s'enterre en partie pour se fondre avant tout dans la colline, ou le paysage prend le dessus sur le bati et le rejoint avec raffinement.
Et nous avons tenu a ameliorer l'accueil individuel et collectif, faciliter la recherche et l'information sur Le Corbusier, recevoir quelques chercheurs dans de bonnes conditions, tout cela dans la discretion d'un habitat presque enterre. Evidemment, nous ne touchons pas au parcours historique, au chemin d'acces, a la clairiere.
Il fallait aussi habiter la colline, maintenir sur place une presence discrete et spirituelle qui permette l'accueil de toute personne, quelle qu'elle soit, qui puisse donner au Lieu sa vraie Vie, en quelque sorte sa Destinee, qui respecte aussi les volontes de notre architecte Le Corbusier , que le lieu vive, existe, et ne devienne pas avec le temps un lieu artificiel, denue de sens.
Nous en connaissons bien les derives possibles car nous vivons ce site tous les jours ; nous aimons la Chapelle et nous avons besoin de lui donner un peu de souffle. Nous avons en consequence ouvert une petite partie de la colline, en contrebas a l'ouest, a une Fraternite de onze soeurs clarisses contemplatives, qui viendront l'habiter pour 99 annees et recevoir tous ceux qui le desirent dans douze petites chambrees invisibles depuis la Chapelle puisqu'elles seront inserees dans la colline.
Renzo Piano a passe de nombreuses heures avec son equipe a parcourir chaque metres carre de la colline, a la piqueter, a verifier l'etat des arbres, a batir avec le paysagiste Michel Corajoud et l'ingenieur horticole Claude Guinaudeau, un habitat minimaliste encastre dans le gres et la colline, ecologique, avec la presence de puits canadiens enterres. Il a suivi tous les conseils des experts et de son equipe et s'est base sur une construction inspiree des principes de la maison-rondins prones par Le Corbusier, pour ce site meme, pour cette colline.
Les onze soeurs clarisses habiteront toute l'annee, a proximite de la Chapelle, en leger contrebas, dans cet habitat minimaliste enterre. Elles prendront le temps de recevoir ceux qui le souhaiteront en toutes saisons, dans un minuscule oratoire ouvert a tous, lui aussi enterre. Elles offriront le gite et le couvert pour quelques heures, quelques jours, a ceux qui le desireront.
Comme vous le savez, Madame le Ministre, Renzo Piano a ecoute tous les conseils, y compris ceux tout a fait fondes de la Fondation Le Corbusier. Il a pris en compte les remarques des uns et des autres et nous l'en remercions. Les Architectes des Batiments de France et ceux de la Direction des Affaires Culturelles nous ont aussi aide en travaillant avec un respect absolu pour la Chapelle. Le projet a ete retenu a l'unanimite par la Commission Nationale des Monuments Historiques. Il aidera d'ailleurs fortement l'inscription de l'oeuvre de Le Corbusier au patrimoine mondial de l'Unesco grace a son respect absolu de l'oeuvre et a la volonte de la mettre en valeur avec beaucoup de soin et de discretion.
Il sera a nos yeux exemplaire, demontrant qu'un autre grand architecte peut exister sans se faire voir, apporter la vie sans apparaitre, dans le respect absolu de l'oeuvre de son confrere. Un exemple aussi pour nous tous de tolerance.
Nous sommes prets a vous presenter de nouveau notre projet avec ses dernieres evolutions.
Nous avons reduit une derniere fois les surfaces. Nous avons plante les premiers jeunes arbres la semaine derniere. Le projet est present dans l'accueil actuel de Ronchamp.
Recevez, Madame le Ministre, toute l'expression de notre consideration.
Association Oeuvre Notre Dame du Haut
Jean Francois Mathey et Jean Jacques Virot
http://www.ipetitions.com/petition/reha ... nronchamp/
Re: Ronchamp : Bataille de pétitions (70)
Le texte contre le projet de réhabilitation :
Madame le Ministre de la Culture,
La Culture et l'histoire ne perdurent que si la raison et la memoire sont preservees. L'histoire de l'art et celle de l'architecture obeissent a ces memes principes.
Il appartient donc aux representants de la Nation de garantir l'integrite de son histoire et de ses lieux de memoire.
La conservation et la sauvegarde des batiments et des lieux de notre memoire collective releve non seulement d'un dessein pedagogique mais aussi de la volonte et de la conscience d'aider les generations futures a construire leur propre destin.
Le refus de transmettre ce qui nous fut legue, ouvre les voies a toutes les barbaries.
Realisee par Le Corbusier en 1951, la Chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp est aujourd'hui menacee dans son integrite spatiale et formelle par le projet de construction d'un edifice d'hebergement destine, en principe, a la communaute des Clarisses, mais ouvert demain a d'autres usages.
En depit des qualites esthetiques propres de ce projet, et sa volonte de discretion, c'est le choix de son implantation, qui risque de compromettre a tout jamais l'harmonie et la cohesion de l'ensemble du site. C'est la colline dans son integralite qui constitue l'architecture de Le Corbusier, avec les chemins d'arrivee a pied, les quelques batiments auxiliaires, places a des endroits precis, pour permettre le pelerinage et offrir une image de la chapelle au fur et a mesure de l'ascension.
Contrairement aux justifications avancees par les commanditaires de cette nouvelle construction, les propos de Le Corbusier ont toujours ete d'une grande clarte :
-"Il ne faut pas amenager...Je vous en supplie. Maintenez cet etat present si saisissant!"
-"Laissez donc Ronchamp tel qu'il est avec les pelerinages et l'eglise qui convient aux pelerinages."
Le projet qui menace la petite colline n'a donne lieu a aucune entente prealable avec la Fondation Le Corbusier pourtant legataire universel du droit moral et patrimonial ni du reste avec aucun des chercheurs et specialistes qui travaillent dans son entourage. Le permis de construire accepte par les services competents n'a fait l'objet d'aucune reflexion prealable ni d'aucune concertation adequate compte tenu de la valeur meme du site de Ronchamp.
Il y a cinquante ans, Andre Malraux, alors Ministre de la Culture, sauvait la Villa Savoye de la destruction annoncee.
Il vous revient, en son digne successeur, de suspendre une telle operation qui ne manquera pas aux yeux de tous les admirateurs de l'oeuvre de Le Corbusier, de signifier la fin de l'exception culturelle francaise ; celle d'un Etat culturel protecteur des artistes de tous les temps et de toutes les generations.
De plus quelle contre-publicite pour la culture francaise, que ne manquera pas de susciter dans les esprits le desarroi procure par, d'un cote votre engagement en faveur du classement de l'oeuvre de Le Corbusier au patrimoine mondial de l'Unesco et de l'autre, a quelques mois d'intervalle seulement, l'abandon de toutes vos prerogatives en matiere de sauvegarde et de protection du site de Ronchamp.
Nous sommes prets a vous rencontrer, pour vous exposer, si vous le jugez necessaire, plus longuement notre argumentaire. Dans l'attente de votre reponse, recevez, Madame le Ministre, l'expression de notre tres haute consideration.
http://www.ipetitions.com/petition/Ronchamp/
Madame le Ministre de la Culture,
La Culture et l'histoire ne perdurent que si la raison et la memoire sont preservees. L'histoire de l'art et celle de l'architecture obeissent a ces memes principes.
Il appartient donc aux representants de la Nation de garantir l'integrite de son histoire et de ses lieux de memoire.
La conservation et la sauvegarde des batiments et des lieux de notre memoire collective releve non seulement d'un dessein pedagogique mais aussi de la volonte et de la conscience d'aider les generations futures a construire leur propre destin.
Le refus de transmettre ce qui nous fut legue, ouvre les voies a toutes les barbaries.
Realisee par Le Corbusier en 1951, la Chapelle Notre-Dame du Haut de Ronchamp est aujourd'hui menacee dans son integrite spatiale et formelle par le projet de construction d'un edifice d'hebergement destine, en principe, a la communaute des Clarisses, mais ouvert demain a d'autres usages.
En depit des qualites esthetiques propres de ce projet, et sa volonte de discretion, c'est le choix de son implantation, qui risque de compromettre a tout jamais l'harmonie et la cohesion de l'ensemble du site. C'est la colline dans son integralite qui constitue l'architecture de Le Corbusier, avec les chemins d'arrivee a pied, les quelques batiments auxiliaires, places a des endroits precis, pour permettre le pelerinage et offrir une image de la chapelle au fur et a mesure de l'ascension.
Contrairement aux justifications avancees par les commanditaires de cette nouvelle construction, les propos de Le Corbusier ont toujours ete d'une grande clarte :
-"Il ne faut pas amenager...Je vous en supplie. Maintenez cet etat present si saisissant!"
-"Laissez donc Ronchamp tel qu'il est avec les pelerinages et l'eglise qui convient aux pelerinages."
Le projet qui menace la petite colline n'a donne lieu a aucune entente prealable avec la Fondation Le Corbusier pourtant legataire universel du droit moral et patrimonial ni du reste avec aucun des chercheurs et specialistes qui travaillent dans son entourage. Le permis de construire accepte par les services competents n'a fait l'objet d'aucune reflexion prealable ni d'aucune concertation adequate compte tenu de la valeur meme du site de Ronchamp.
Il y a cinquante ans, Andre Malraux, alors Ministre de la Culture, sauvait la Villa Savoye de la destruction annoncee.
Il vous revient, en son digne successeur, de suspendre une telle operation qui ne manquera pas aux yeux de tous les admirateurs de l'oeuvre de Le Corbusier, de signifier la fin de l'exception culturelle francaise ; celle d'un Etat culturel protecteur des artistes de tous les temps et de toutes les generations.
De plus quelle contre-publicite pour la culture francaise, que ne manquera pas de susciter dans les esprits le desarroi procure par, d'un cote votre engagement en faveur du classement de l'oeuvre de Le Corbusier au patrimoine mondial de l'Unesco et de l'autre, a quelques mois d'intervalle seulement, l'abandon de toutes vos prerogatives en matiere de sauvegarde et de protection du site de Ronchamp.
Nous sommes prets a vous rencontrer, pour vous exposer, si vous le jugez necessaire, plus longuement notre argumentaire. Dans l'attente de votre reponse, recevez, Madame le Ministre, l'expression de notre tres haute consideration.
http://www.ipetitions.com/petition/Ronchamp/
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Thierry39
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Re: Ronchamp : Bataille de pétitions (70)
LE PAYS
www.lepays.fr
Article du vnedredi 6 juin 2008
Aire urbaine
Ronchamp Le projet de couvent à Notre-Dame-du-Haut fait débat
Jean-François Mathey, président de l’association Notre-Dame, voit dans le couvent une manière de préserver la dimension sacrée des lieux. Photo F.T.
La construction d’un couvent à proximité de la chapelle suscite un débat passionné.
Un déluge de courbes et de lumières, un courant d’air qui siffle, la flamme des bougies qui vacille… Même déserte, la chapelle Notre-Dame-du-Haut semble respirer. « Que l’on soit croyant ou pas, on ressent en entrant une véritable force spirituelle », souffle Jean-François Mathey, président de l’association Notre-Dame-du-Haut, légataire des lieux.
Pour éviter que cette dimension sacrée ne s’efface derrière l’aspect touristique du site, l’association a remis au goût du jour une idée qui était presque aussi vieille que la chapelle elle-même. Accueillir une communauté de religieux à proximité, sur la colline de Bourlémont.
« Nous souhaitions qu’ils soient proches de la chapelle, mais qu’ils ne l’investissent pas trop. Qu’ils ne jouent pas les guides, mais qu’ils soient très ouverts », explique Jean-François Mathey. En 2005, son choix s’est finalement arrêté sur une douzaine de sœurs bisontines appartenant à l’ordre franciscain des Clarisses. Elles ont accepté aussitôt. Le projet était lancé.
Force spirituelle
Après plusieurs mois de réflexion, l’association a choisi de confier les plans à Renzo Piano, architecte de renommée mondiale à qui l’on doit, entre autres, le centre Georges-Pompidou de Beaubourg. Cette fois, pas de gros tuyaux, d’escalators ni de couleurs vives : Piano l’a jouée discrète. Une vingtaine de chambres, un oratoire et un atelier à demi enterrés, « semblables à des feuilles cachées dans la forêt ».
À la demande de l’association, il a également dessiné un bâtiment destiné à remplacer la triste bâtisse de béton servant d’accueil. Montant total des travaux : environ 7,5 millions d’euros, dont 6 millions à la charge de l’association gérant les biens de sœurs, et 1,5 million financé par l’association.
Soutenu par le maire, les autorités culturelles et de nombreux éminents « corbuséens », le projet a ainsi suivi son cours pendant des mois. Jusqu’à la signature du permis de construire, en mars 2008. Un vaste mouvement de protestation s’est alors élevé. Une pétition, lancée sur le web par un opposant, s’est répandue comme une traînée de poudre auprès de centaines d’architectes, de paysagistes et d’étudiants. La grogne a même trouvé un écho auprès d’une des plus éminentes associations du genre : la Fondation Le Corbusier.
« La majorité des membres du conseil d’administration s’est prononcée contre le projet, explique le directeur, Michel Richard. La fondation n’est pas opposée au projet, mais elle souhaite qu’il soit implanté plus loin de la chapelle. Nous craignons que le bâtiment ne perturbe le site tel qu’il a été ressenti, dessiné, imaginé par Le Corbusier. »
Pour « alimenter le débat », la fondation a publié sur son site web un rapport tendant à démontrer que tout nouveau bâtiment dénaturerait le site. Avec à l’appui un témoignage choc : celui de Le Corbusier en personne. En son temps, l’architecte s’était en effet opposé à un projet de construction. « Il ne faut pas aménager, je vous en supplie, avait-il écrit à l’abbé René Bolle-Reddat, qui lui proposait la construction d’un bâtiment destiné à accueillir 120 pèlerins. Maintenez cet état si saisissant ! »
Arguments et rumeurs
De là à affirmer que Le Corbusier serait contre le projet des Clarisses, il y a un pas… que tout le monde se garde de franchir. Car dans ces mêmes lettres, Le Corbusier avait aussi admis l’idée d’une construction plus modeste et artisanale.
Noyés sous un déluge d’arguments, de contre-arguments et de rumeurs, certains ont fini par mélanger le vrai et le faux. « Il y a des gens qui me demandent combien il y aura de chambres dans l’hôtel et comment seront les salles de réunion dans le palais des congrès », s’étrangle Paul Vincent, assistant de Renzo Piano en charge du projet.
Pour permettre aux habitants de se faire leur opinion sur le projet en connaissance de cause, la mairie organise une grande exposition d’information. Rendez-vous dès samedi.
F.T.
www.lepays.fr
Article du vnedredi 6 juin 2008
Aire urbaine
Ronchamp Le projet de couvent à Notre-Dame-du-Haut fait débat
Jean-François Mathey, président de l’association Notre-Dame, voit dans le couvent une manière de préserver la dimension sacrée des lieux. Photo F.T.
La construction d’un couvent à proximité de la chapelle suscite un débat passionné.
Un déluge de courbes et de lumières, un courant d’air qui siffle, la flamme des bougies qui vacille… Même déserte, la chapelle Notre-Dame-du-Haut semble respirer. « Que l’on soit croyant ou pas, on ressent en entrant une véritable force spirituelle », souffle Jean-François Mathey, président de l’association Notre-Dame-du-Haut, légataire des lieux.
Pour éviter que cette dimension sacrée ne s’efface derrière l’aspect touristique du site, l’association a remis au goût du jour une idée qui était presque aussi vieille que la chapelle elle-même. Accueillir une communauté de religieux à proximité, sur la colline de Bourlémont.
« Nous souhaitions qu’ils soient proches de la chapelle, mais qu’ils ne l’investissent pas trop. Qu’ils ne jouent pas les guides, mais qu’ils soient très ouverts », explique Jean-François Mathey. En 2005, son choix s’est finalement arrêté sur une douzaine de sœurs bisontines appartenant à l’ordre franciscain des Clarisses. Elles ont accepté aussitôt. Le projet était lancé.
Force spirituelle
Après plusieurs mois de réflexion, l’association a choisi de confier les plans à Renzo Piano, architecte de renommée mondiale à qui l’on doit, entre autres, le centre Georges-Pompidou de Beaubourg. Cette fois, pas de gros tuyaux, d’escalators ni de couleurs vives : Piano l’a jouée discrète. Une vingtaine de chambres, un oratoire et un atelier à demi enterrés, « semblables à des feuilles cachées dans la forêt ».
À la demande de l’association, il a également dessiné un bâtiment destiné à remplacer la triste bâtisse de béton servant d’accueil. Montant total des travaux : environ 7,5 millions d’euros, dont 6 millions à la charge de l’association gérant les biens de sœurs, et 1,5 million financé par l’association.
Soutenu par le maire, les autorités culturelles et de nombreux éminents « corbuséens », le projet a ainsi suivi son cours pendant des mois. Jusqu’à la signature du permis de construire, en mars 2008. Un vaste mouvement de protestation s’est alors élevé. Une pétition, lancée sur le web par un opposant, s’est répandue comme une traînée de poudre auprès de centaines d’architectes, de paysagistes et d’étudiants. La grogne a même trouvé un écho auprès d’une des plus éminentes associations du genre : la Fondation Le Corbusier.
« La majorité des membres du conseil d’administration s’est prononcée contre le projet, explique le directeur, Michel Richard. La fondation n’est pas opposée au projet, mais elle souhaite qu’il soit implanté plus loin de la chapelle. Nous craignons que le bâtiment ne perturbe le site tel qu’il a été ressenti, dessiné, imaginé par Le Corbusier. »
Pour « alimenter le débat », la fondation a publié sur son site web un rapport tendant à démontrer que tout nouveau bâtiment dénaturerait le site. Avec à l’appui un témoignage choc : celui de Le Corbusier en personne. En son temps, l’architecte s’était en effet opposé à un projet de construction. « Il ne faut pas aménager, je vous en supplie, avait-il écrit à l’abbé René Bolle-Reddat, qui lui proposait la construction d’un bâtiment destiné à accueillir 120 pèlerins. Maintenez cet état si saisissant ! »
Arguments et rumeurs
De là à affirmer que Le Corbusier serait contre le projet des Clarisses, il y a un pas… que tout le monde se garde de franchir. Car dans ces mêmes lettres, Le Corbusier avait aussi admis l’idée d’une construction plus modeste et artisanale.
Noyés sous un déluge d’arguments, de contre-arguments et de rumeurs, certains ont fini par mélanger le vrai et le faux. « Il y a des gens qui me demandent combien il y aura de chambres dans l’hôtel et comment seront les salles de réunion dans le palais des congrès », s’étrangle Paul Vincent, assistant de Renzo Piano en charge du projet.
Pour permettre aux habitants de se faire leur opinion sur le projet en connaissance de cause, la mairie organise une grande exposition d’information. Rendez-vous dès samedi.
F.T.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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Thierry39
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Re: Ronchamp : Bataille de pétitions (70)
LE PAYS
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Article du vendredi 13 juin 2008
Aire urbaine
Audience ministérielle pour le projet de couvent à Notre-Dame-du-Haut
http://media.lalsace.fr/imagesJournal/r ... 613.BR.jpg
La chapelle Le Corbusier de Ronchamp. Archives Le Pays
Ronchamp
Le projet de construction d’un couvent à proximité de la chapelle de Ronchamp, perchée sur la colline du Bourlémont, a fait naître une polémique (Le Pays du 6 juin). Ce nouveau bâtiment, placé sous la maîtrise d’ouvrage des Amis de Sainte-Colette, devrait accueillir une douzaine de sœurs bisontines de l’ordre des Franciscains. Alors que les travaux de déblaiement ont déjà été effectués, que le permis de construire a été obtenu, un mouvement de protestation a été relayé par la Fondation Le Corbusier, estimant que le nouvel édifice imaginé par l’architecte Renzo Piano, qui a aussi dessiné le bâtiment destiné à remplacer l’actuel accueil (l’aménagement paysager a pour sa part été confié à Michel Corajoud), était situé trop près de la fameuse chapelle inaugurée le 25 juin 1955 par l’archevêque de Besançon.
Hier, de 15 h à 18 h, les représentants des associations concernées ont été reçus à Paris par M. Clément, directeur de l’architecture et du patrimoine auprès de Christine Albanel, ministre de la Culture. Interrogé en soirée, sur le chemin du retour, Jean-François Mathey, président de l’association �'uvre Notre-Dame-du-Haut, propriétaire du site, qui en assure la gestion, s’est montré résolument optimiste quant à l’aboutissement du projet Renzo Piano : « L’objectif de cette réunion était de dissiper les malentendus, de mettre au courant les représentants de la Fondation de certains changements qui vont dans le sens de leurs souhaits, intervenus par rapport aux plans initiaux. Ainsi, aucune construction ne sera entreprise dans le périmètre historique de la chapelle qui comprend également l’abri du pèlerin et la maison du châtelain. Le point le plus proche du projet se situe en effet à 100 mètres de la chapelle. L’esprit Le Corbusier est ainsi complètement préservé », poursuit Jean-François Mathey, qui conclut : « La Commission nationale des monuments historiques a donné son accord depuis juin 2007. Le délai de recours étant dépassé, nous avons lancé la procédure d’appels d’offres ». Si aucun retard n’est constaté, les religieuses pourraient occuper les lieux au cours de l’automne 2009.
Sylvain Michel
www.lepays.fr
Article du vendredi 13 juin 2008
Aire urbaine
Audience ministérielle pour le projet de couvent à Notre-Dame-du-Haut
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La chapelle Le Corbusier de Ronchamp. Archives Le Pays
Ronchamp
Le projet de construction d’un couvent à proximité de la chapelle de Ronchamp, perchée sur la colline du Bourlémont, a fait naître une polémique (Le Pays du 6 juin). Ce nouveau bâtiment, placé sous la maîtrise d’ouvrage des Amis de Sainte-Colette, devrait accueillir une douzaine de sœurs bisontines de l’ordre des Franciscains. Alors que les travaux de déblaiement ont déjà été effectués, que le permis de construire a été obtenu, un mouvement de protestation a été relayé par la Fondation Le Corbusier, estimant que le nouvel édifice imaginé par l’architecte Renzo Piano, qui a aussi dessiné le bâtiment destiné à remplacer l’actuel accueil (l’aménagement paysager a pour sa part été confié à Michel Corajoud), était situé trop près de la fameuse chapelle inaugurée le 25 juin 1955 par l’archevêque de Besançon.
Hier, de 15 h à 18 h, les représentants des associations concernées ont été reçus à Paris par M. Clément, directeur de l’architecture et du patrimoine auprès de Christine Albanel, ministre de la Culture. Interrogé en soirée, sur le chemin du retour, Jean-François Mathey, président de l’association �'uvre Notre-Dame-du-Haut, propriétaire du site, qui en assure la gestion, s’est montré résolument optimiste quant à l’aboutissement du projet Renzo Piano : « L’objectif de cette réunion était de dissiper les malentendus, de mettre au courant les représentants de la Fondation de certains changements qui vont dans le sens de leurs souhaits, intervenus par rapport aux plans initiaux. Ainsi, aucune construction ne sera entreprise dans le périmètre historique de la chapelle qui comprend également l’abri du pèlerin et la maison du châtelain. Le point le plus proche du projet se situe en effet à 100 mètres de la chapelle. L’esprit Le Corbusier est ainsi complètement préservé », poursuit Jean-François Mathey, qui conclut : « La Commission nationale des monuments historiques a donné son accord depuis juin 2007. Le délai de recours étant dépassé, nous avons lancé la procédure d’appels d’offres ». Si aucun retard n’est constaté, les religieuses pourraient occuper les lieux au cours de l’automne 2009.
Sylvain Michel
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !