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Article du dimanche 24 février 2008
Belfort
Patrimoine : Un livre pour garder une trace de l’année Vauban à Belfort
L’UTBM et la ville de Belfort présentent un livre sur Vauban. Photo Manuel Brun
Point d’orgue d’une année riche d’une exposition et de multiples conférences, un nouveau livre sur Vauban présente sa vie et la trace qu’il a laissé à Belfort.
« Suite à la belle exposition des musées de Belfort sur Vauban qui a été exportée jusqu’à Belgrade et aux conférences portant sur les différents aspects de la vie de l’ingénieur de Louis XIV, nous avons voulu garder une trace, » explique Yves Pagnot, conservateur des archives municipales de Belfort. Le livre Vauban, l’homme, l’ingénieur, le réformateur est le fruit de cette volonté et d’une coopération avec l’Université de technologie de Belfort-Montbéliard (UTBM).
Nous nous sommes heurtés aux intégristes de la direction de l’architecture et du patrimoine
Yves Pagnot et Laurent Heyberger, maître de conférence à l’UTBM ont rassemblé les textes prononcés par les historiens Emmanuel Le Roy Ladurie, Michèle Virol et Martin Barros lors de conférences l’an dernier à Belfort et celui du spectacle Vauban avait deux filles de Chritine Kobus, claveciniste et professeur au conservatoire de musique de Belfort. En complément, Laurent Heyberger a replacé l’ingénieur Vauban dans l’évolution de ce corps de métier, de la Renaissance à l’industrialisation. Yves Pagnot de son côté, s’est concentré sur la cité du lion car « pour la première fois à Belfort, Vauban accomplit une enceinte de combat avec les contregardes en complément des remparts bastionnés de la ville ».
Belfort doit beaucoup à Vauban. L’ingénieur du roi Louis XIV a doublé la surface de la ville au XVIIe siècle et l’a doté de défenses remarquables qui ont tenu bon plus d’un siècle après, lors des guerres du Premier Empire. Au cours de l’année Vauban en 2007, Belfort a célébré ce génie universel en même temps qu’elle commémorait les 700 ans de la signature de sa charte de franchise.
Au cours de la présentation du livre, Jean-Pierre Chevènement a pris la parole pour regretter que Belfort n’ait pas été intégrée au réseau Vauban, « parce qu’à l’origine, Besançon voulait être la seule ville de Franche-Comté sur la liste. Ensuite, nous nous sommes heurtés aux intégristes de la direction de l’architecture et du patrimoine au ministère de la culture. Ils ont considéré que Belfort n’était pas du pur Vauban en raison de l’intervention d’Haxo au château ». Cet argument semble grotesque car la citadelle de Besançon n’est pas plus pure que celle de Belfort. De 1668 à 1674 Besançon est espagnole et c’est Ambroise Precipiano, ingénieur des Habsbourg, qui y conduit les travaux de fortification. Comme quoi trois siècles après sa mort, Vauban reste au cœur de nombreuses stratégies, heureusement culturelles et non plus militaires.
LIRE Vauban l’homme, l’ingénieur, le réformateur, textes réunis par Laurent Heyberger et Yves Pagnot, collection sciences humaines et technologies, Pole éditorial multimédia de l’UTBM, 10 €, disponible dans toutes les librairies. Renseignements sur internet : http://pem.utbm.fr, téléphone : 03.84.58.32.73.
Manuel Brun