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Article du mardi 12 février 2008
Franche-Comté
Livre : Le voyage de Belfort, du Pôle Sud à l’hémisphère nord
La cascade de la Cuvotte est sur le verrou de Malvaux, une petite merveille naturelle a découvrir en promenade. Photo SBE
Les roches visibles du Belfortais sont âgées de 400 millions d’années. A lire dans une prochaine publication de la Société belfortaine d’émulation.
L’équipe scientifique de la Société belfortaine d’émulation (SBE) s’est constituée en 1983. Elle a d’abord étudié les collections de roches exposées en partie par la Société au musée de la mine à Giromagny. Rapidement, le groupe s’est lancé également dans une recherche qui en a effrayé beaucoup par sa dimension : écrire l’histoire géologique belfortaine. Ces chercheurs bénévoles arrivent aujourd’hui au terme de leurs travaux.
Belfort sous les tropiques
« Les textes sont écrits et les photos, dessins ou schémas sont presque tous rassemblés. La publication ne va désormais plus tarder, » explique Michel Rilliot, président de la SBE.
Le livre détaille la formation géologique du Belfortais, un territoire allant de Chagey à Mulhouse et du Ballon d’Alsace au golfe de Montbéliard.
Belfort a débuté sa vie au pôle Sud et migré pendant un milliard d’années vers sa position actuelle en passant par l’équateur « et le voyage n’est pas fini ».
Un exemple criant de cette migration est la présence de charbon à Ronchamp. « Il s’est formé lorsque notre région se trouvait sous les tropiques. On dit souvent que Belfort a connu une période tropicale. Ce n’est pas une question de changement climatique mais de tectonique des plaques », explique Michel Rilliot.
« Connaître l’histoire géologique d’un territoire est primordial, car le développement humain peut s’expliquer par les richesses du sous-sol ou la particularité du relief ».
Pour que les hommes se spécialisent, dans l’exploitation du minerai de fer par exemple, il est nécessaire que ce matériel soit présent dans la nature.
« Le minerai est réduit vraisemblablement depuis l’antiquité, même si actuellement nos preuves les plus anciennes datent de l’époque autrichienne au XVIe siècle », précise Michel Rilliot. La roche locale, utilisée dans la construction, a une histoire également. Pourquoi du calcaire ici et du grès là ? Toutes ces questions ont des réponses.
Les traces du passé géologique, intéressantes d’un point de vue pédagogique, ont tendances à être masquées par les hommes.
« Les carrières, les tranchées, sont masqués par l’engazonnement et la plantation d’arbres. Des témoins de certains phénomènes géologiques sont cachés. »
Il arrive parfois de passer à côté de témoins du passé sans se rendre compte de leur importance. « La roche du Verf par exemple, c’est le verrou glacier de Malvaux. »
L’objectif du livre à venir est de présenter à un large public cette histoire du sol et du sous-sol et de donner quelques pistes sur les prochaines centaines de millions d’années à venir.
Manuel Brun
