« Ma force est dans la rotule ».
Jean-Pierre Lépine a le sens de la formule. Mais pas seulement. « C'est vrai ! Je n'allais quand même pas faire la même chose que tout le monde. Il fallait que je me démarque. Sinon, ça ne servait à rien de se lancer dans l'horlogerie », souligne-t-il, sur un ton faussement bourru.
Un simple regard sur son garde-temps permet de comprendre que ce Jurassien de 50 ans, basé à Saint-Lupicin, a réussi la première partie de son pari. La Belharra ne ressemble, en effet, à aucune autre montre disponible sur le marché. Ses articulations massives permettant un ajustement parfait sur le poignet attirent immanquablement le regard.
Le modèle Belharra est vendu 3.500 A. Il porte le nom d'une vague apparue sur la côte basque le 22 novembre 2002.
« J'ai déposé le nom », confie l'artisan jurassien.
« L'idée de faire une montre articulée autour de grosses rotules bien visibles m'est venue alors que je travaillais sur le graphyscaph », précise-t-il.
L'objet en question est un des fleurons de sa collection. Un stylo, mi-or mi acier, semblant sorti du fond des mers que n'aurait sans doute pas renié Jules Verne au moment d'écrire 20.000 lieues sous les mers.
Bush, Blair, le G8 et... le pape
Après avoir confectionné des pipes -comme tout bon artisan jurassien qui se respecte-, Jean-Pierre Lépine s'est tourné vers le stylo. Bille et plume. Dans ce domaine, il a vite gagné une notoriété. Et une réputation mondiale. Comme en atteste son livre d'or qu'il ouvre précieusement. Presque religieusement. Les noms de certains grands de ce monde y figurent : Bush, Blair et d'autres. En juin 2003, le maître jurassien est sollicité lors de la signature du G8 pour livrer à chaque président un instrument à écrire. Ils sont tous repartis avec un modèle ëCybergraph.
Même Jean-Paul II aurait un jour possédé un stylo Lépine. « C'est un steward polonais qui me l'a confié lors d'un vol. Quand on a moins le moral, savoir que notre travail est apprécié par des gens aussi illustres permet de se remotiver », concède Jean-Pierre Lépine.
Mais depuis deux ans, une autre idée lui trottait dans la tête. Celle de réaliser cette montre d'exception ; il avait fait un premier essai, en 1988, avec des montres marqueterie.
Depuis peu, l'idée s'est pleinement concrétisée. « Je suis allé au bout de mon rêve. En travaillant sur mon identité. Ma particularité. Le but étant de sortir des produits étonnants qui font rêver », insiste-t-il.
Avec les ours du Haut-Doubs
La Belharra, tout en étant d'une originalité folle, est parfaitement dans l'air du temps. Une charge émotionnelle virile, une forte connotation maritime -« Normal, j'adore la mer »-, le tout animé d'un mouvement mécanique. La recette fait merveille.

Les premières commandes ont afflué lors de la première journée de ce Salon Time Evolution. Les clients viennent de Russie, de Singapour, du Japon et des Etats-Unis. Des territoires sur lesquels les produits Lépine jouissent d'une cote d'enfer. Faisant, par la même, la promotion de l'artisanat franc-comtois. Si Jean-Pierre Lépine s'est attaché au design de l'objet, il a aussi su faire appel à des artisans de la région. Qui ? « Disons qu'en tant que président des ours du Haut-Jura, j'ai pris contact avec les ours du Haut-Doubs », plaisante-t-il. Il n'en dira pas plus. Pour ne pas froisser certaines susceptibilités. Et puis, il faut bien cultiver certains secrets...
Source : http://www.estrepublicain.fr
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*** Message édité par perle39 le 05/07/2005 17:25 ***