
Olivier Krumbholz, êtes-vous rassuré par le parcours de l'équipe de France à Pau, achevé mardi sur une victoire face aux Croates (28-26) ?
Rassuré, non... mais content. Je serai rassuré lorsque l'équipe de France sera qualifiée pour les quarts de finale ! Mais je suis heureux d'avoir pris les deux points de la victoire face aux Croates. Cette avance va aider les anciennes, et surtout certaines jeunes qui sont encore en dedans. L'envie, l'enthousiasme des joueuses et du public ont dépassé la technique des Croates, et Dieu sait qu'elles sont plus fortes que nous ! Quatre joueuses françaises ont été techniquement au point, alors que, de leur côté, elles ont toutes été performantes, leurs gardiennes mises à part. Forcément, nous sommes obligés de compenser cette lacune par de l'enthousiasme et de la rigueur. Il y a également eu des bascules psychologiques très intéressantes. L'équipe de France menait de cinq buts, avait la maîtrise du jeu, et a complètement plongé. Avant d'inverser la tendance par le ''Hourra Handball'', l'envie, le public et la volonté de vouloir prendre des points chez soi.
Il y a eu pas mal de déchet au tir pendant ce premier tour...
Il peut y avoir trois raisons, liées, pour l'expliquer. La première, moindre, est d'ordre physiologique, et donc difficile à maîtriser. Le deuxième problème est un souci émotionnel ou psychologique. La perception de la situation, dans son ensemble, peut faire perdre de la lucidité ou des moyens aux joueuses. Enfin, le dernier handicap repose sur des lacunes techniques. Nous n'arrivons pas à prendre le meilleur sur une gardienne parce que notre apprentissage du tir a parfois été trop mécanique, à défaut d'avoir été réfléchi. Avant de répéter, il faut réfléchir, contrer informer, se mettre à la place de la gardienne, regarder sa jambe d'appui, anticiper ses réactions...Malheureusement, nous ne possédons pas assez cette culture. Lorsqu'on regarde certains des buts de la Croatie devant Valérie Nicolas -qui n'est pas n'importe qui-, force est de constater qu'elles ont une « p... de maîtrise ! ».
Jeudi, c'est l'Angola qui sera votre adversaire...
Les premières informations ne sont pas bonnes... parce que justement, l'Angola joue bien ! Les études réalisées à la vidéo nous montrent une équipe très solide, en constante progression. C'est du costaud, avec beaucoup d'engagement physique et de très bonnes joueuses. Les filles ont de vraies qualités techniques et physiques. L'équipe est composée de filles rapides et élancées. Il nous faudra gagner le combat sur le plan tactique.
Vous pensez déjà aux quarts de finale ?
Je suis déjà content d'être au deuxième tour et de partir avec deux points. Nous n'avons pas l'intention de nous arrêter là, mais ça ne sera simple ni face à la Macédoine, ni face à l'Angola... Je vais donc faire comme tous les entraîneurs qui n'ont pas grand-chose à dire : « prendre match par match ». Notre souci, en dehors de la stratégie par rapport à Stéphanie Cano (blessée et remplacée par Kathy Piejos au deuxième tour à Metz), ça va être de battre l'Angola, de nous rassurer, de gagner ces deux premiers matches et de nous qualifier le plus vite possible vers les quarts. Et arrivons à Bercy avec des moyens, en bon état, et avec du jus. Pour le moment nous sommes à Metz, dans le fief du handball féminin et j'invite le public messin à soutenir les joueuses comme cela a été le cas à Pau.
Peggy BERGERE, à Metz
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