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Article du mercredi 14 novembre 2007
Abattoirs de Champagnole: une ouverture inespérée
Depuis une dizaine de jours, le nouvel équipement est en phase de test. La structure ouvre après des années de débat et de controverse
Les défenseurs du projet auront dû prendre leur mal en patience. Près de huit ans après le lancement du dossier, les abattoirs de Champagnole déménagent pour prendre enfin place sur leurs nouveaux sites d'Equevillon. 1 400 m2 d'abat-toirs, un atelier de découpe et prochainement un atelier de transformation sont les nouveaux atouts d'un complexe agroalimentaire qui aura suscité pas mal de polémiques.
En point de discorde majeur, le nouvel agrément de 1 500 tonnes de l'abattoir qui vient multiplier par trois la production de l'ancienne unité, chemin du Croizoux. Une augmentation substantielle d'activité qui fait, à l'époque, ruminer les exploitants des abattoirs voisins de Lons-le-Saunier et de Pontarlier, ne voyant pas d'un bon oeil l'arrivée d'une nouvelle concurrence de taille.
Vingt mille tonnes
de viande à abattre
Face à ces inquiétudes, le maire de Champagnole, Jean Char-roppin assurait aux groupe-ments d'exploitations lédoniens, que la structure champagnolaise ne serait en aucun cas, le troisième rival régional. En premier argument : l'obtention du label de montagne, dont l'établissement de la plaine lédonienne, lui, ne bénéficie pas. En effet, le site n'a pas été choisi au hasard. En montant à Equevillon, situé à quelques 600 mètres d'altitude, le nouvel abattoir peut prétendre cette labellisation, « gage de qualité et indispensable pour une meilleure traçabilité », selon les termes d'André Jourdain, président de la communauté de communes Ain-Malvaux-Angillon. « Dans le Jura, il y a vingt mille tonnes de viande à abattre tous les ans. Seules cinq mille tonnes sont tuées dans le Jura, les autres partent ailleurs. Il y a donc bien assez de bétail pour tout le monde ».
Mais les pépins ne seront pas qu'économiques. Été 2005, les ateliers de découpe, premier élément construit, brûlent et sont entièrement détruits. Deux mois plus tard, nouveau coup d'arrêt : les maîtres d'oeuvre font face au mécontentement des riverains d'Equevillon, qui ne veulent pas composer avec les nuisances visuelles et sonores de ce transfert d'activité. Une levée de bouclier qui se termine en septembre 2005, devant le tribunal administratif. Là, les plus proches voisins, Nathalie Bejean et Frédéric Zuin, notent « que les porteurs du projet ne tiennent pas compte des conclusions d'une enquête publique. Elle émettait une réserve quant à l'implantation du site, située près d'une zone urbaine, qui aurait demandé une plus grande attention ».
Des années de grogne
Pour calmer le jeu, les horaires de fonctionnement sont modifiés, un mur d'arbre et un autre pour cacher l'arrivée de ani-maux, puis un système antibruit sont ajoutés au bâtiment dont la construction commence enfin en 2006. Depuis dix jours, les phases de test de l'abattoir permettent de mettre à l'épreuve l'efficacité de ce dispositif. « Pour l'instant, nous observons, annonce Nathalie Bejean. Désormais, on nous écoute.
Nous pouvons discuter sans conflit ».
Après des années de grogne et d'embûches, la voie semble donc enfin libre pour des abattoirs, qui auront déjà fait couler beaucoup d'encre.
Marie Morlot
mmorlot@leprogres.fr
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Ces vieux abattoirs qui déjà...
Il y avait six bouchers a Champagnole, à la fin du XIXe siècle. Depuis 1814, ceux-ci disposaient, au bord de l'Ain, d'une tuerie sommaire, contenue par quatre murs et couverte par un toit débordant en visière, couvert en tavaillons. En 1890, le maire Adrien Muller décide de doter la commune d'un abattoir répondant à tous les critères de modernité alors en vigueur. En 117 ans de bons et loyaux services, cette noble carcasse ne reçut que deux adaptations. En 1965, puis, trente ans plus tard, en 1995.
A cette date, on choisit de réhabiliter le bâti existant, vieux, de déjà plus d'un siècle. On investit 3 250 000 francs (près de 500 000 euros), afin de le satisfaire aux normes « régionales ». A l'époque, un débat houleux avait déjà précédé cette décision, compte tenu d'un contexte circum-voisin déjà hostile et d'une conception générale malgré tout obsolète.
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REPERES
> 2,8
Euros hors taxes, la facture de la construction du nouveau complexe
> 1 500
Le tonnage, par an, d'animaux qui seront abattus dans la nouvelle structure
> Décembre 1999
Première étude de marché sur le coût de la construction du nouveau site d'Equevillon
> 15
Mois nécessaires à la construction du bâtiment
> 22 octobre 2007
La fermeture définitive des anciens abattoirs, chemin du Croizoux à Champagnole
> 14 décembre 2007
La date retenue pour l'inauguration officielle
Abattoirs de Champagnole: une ouverture inespér&eacut
- Thierry39
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Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !