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Article du mardi 30 octobre 2007
Le fromage de montagne cherche toujours sa place
Les quatre AOC comtoises - comté, morbier, bleu de Gex, Mont d'or- étaient représentées ce week-end à Oberstdorf en Allemagne pour les Ve Olympiades des fromages de montagne
On en est peu ou prou au même stade qu'en 2003, à l'occasion de la deuxième édition des olympiades des fromages de montagne, organisée aux Rousses. A l'époque, la manifestation avait concilié dimension festive, réflexion politique et économique autour du label « Montagne »
Depuis, il y eut d'autres rendez-vous à Appenzell (Suisse) en 2004, à Vérone (Italie) en 2005, et à Oberstdorf (Allemagne) ce week-end. Toujours sous forme de festivités : plus de six cents fromages originaires du monde entier - France, Suisse, Allemagne, Autriche, Espagne, mais aussi Japon et pour la première fois Mexique et Norvège - ont été présentés à plusieurs milliers de visiteurs dans un « village olympique ». Parmi les échantillons, une soixantaine de fromages français, ont les quatre AOC comtoises, qui ont été primés.
Et toujours avec cette même réflexion autour de l'appellation « Montagne ».
« Signe de provenance, pas de qualité »
« Nous pensions qu'il y allait avoir un peu plus d'engouement », reconnaît Bernard Detrez, président du comité français des fromages de montagne, et vice-président du syndicat du bleu de Gex. Aux côtés des appellations comté, morbier, bleu de Gex et Mont d'or, on retrouve pour l'heure le beaufort, le roquefort, le reblochon et le Saint-Nectaire
Aucun ne communique pour l'heure à la fois sur l'AOC et l'origine montagnarde. « Pourtant, si les touristes viennent à la montagne, c'est parce que c'est beau : ça a une valeur, poursuit Bernard Detrez.
Pour les produits qui ne sont pas en appellation, ça peut être très fort. Au niveau du comité français, on ne raisonne plus en terme d'appellation, mais plus sur cette spécificité géographique qui représente un territoire, qui apporte une plus-value en terme d'image. La « Montagne « est un signe de provenance, pas de qualité. En montagne, on peut très bien faire de la « merde «, et dire que c'est de la « merde de montagne «. Au même titre qu'un fromage A.O.C. peut être mauvais : on ne peut pas réussir tous les jours ». Dans ce cas-là, il devrait être déclassé. « Ce qu'on veut, c'est un cahier des charges, pour qu'on ne berne pas les gens en leur vendant de la « tartiflette de montagne « au lieu de reblochon ».
Un lent affinage
La filière se heurte toujours à la même problématique : il est déjà difficile sur le plan national d'établir un consensus sur la notion de « Montagne ». D'un pays à l'autre, tous les États ne sont pas non plus dans la même optique. « Au moins ça met de l'ambiance, ça fait discuter les gens, commente Bernard Detrez. Le tout, c'est qu'on en parle. On reste persuadé que l'idée est bonne, pour la défense d'un territoire, de son emploi, de son environnement, de ses produits Ça prendra peut-être encore dix ans, mais je pense qu'on y arrivera »
Julien Vandelle
jvandelle@leprogres.fr
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Une communication à l'export
Au cours des Olympiades des fromages, les coopératives font de la vente, mais aussi beaucoup de dégustations, à destination d'une clientèle peu habituée à des fromages qui peuvent leur sembler exotiques. « Cela permet de créer un réflexe, explique Bernard Detrez. Ils voient des fromages qui peuvent ressembler aux leurs. Quand ils le goûtent, ils voient la différence ».
Sur place, on retrouve des sociétés d'importation. « On rencontre des clients. Aujourd'hui, il est presque plus facile de trouver un marché à l'export qu'en région parisienne ».
La présence sur ces olympiades des fromages est un support de communication important. Avec six cents fromages en compétition, le concours est aussi relevé que celui du concours général à Paris, même si les catégories peuvent varier d'une édition à l'autre.
Le représentant japonais, Miyajima Nozomu, s'est taillé dans son pays une solide réputation, en communiquant sur ses présences successives aux olympiades. Les Suisses, avec quarante distinctions dont dix médailles d'or, tiraient hier une certaine fierté de leur « patrimoine culinaire ».
La manifestation qui a désormais lieu tous les deux ans, se déroulera du 23 au 25 octobre 2009 à Saignelégier, Bellelay et Tramelan (Jura Suisse), région d'origine de la « Tête de Moine », près de la Chaux-de-Fonds.
J.Va.
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REPERES
> Comté
Médaille d'or : fruitière Longevilles (fromagerie Arnaud) ; médaille d'argent : fruitière de L'Abergement (fromagerie Arnaud) ; médaille de bronze : Fruitière de Villeneuve d'Amont (fromagerie Arnaud)
> Bleus
Médaille de bronze : coopérative des Moussières.
> Mont d'Or
Médaille d'argent : fruitière de Longevilles (fromagerie Arnaud) ; médaille de bronze : Philippe Louvrier - coopérative des Monts de Joux.
> Fromage à pâte
mi-dure
Médaille d'or : fruitière Guyans-Vennes (fromagerie Arnaud)
> Fromage à pâte molle
Médaille d'argent : Claude Philippe - fromagerie Philippe
Le fromage de montagne cherche toujours sa place
- Thierry39
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Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !