LE PAYS
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Article du jeudi 15 mai 2008
Aire urbaine
De Saint-Dizier à Buix, en passant par la Miotte à Belfort
Vendanges à Saint-Dizier-l’Evêque, l’occasion de faire la fête… Photo Jean Becker
Les vignes poussent comme des champignons dans la région, comme à Saint-Dizier-l’Évéque dans le Territoire de Belfort. Et aussi à Buix en Suisse. Tout est une question de soleil.
TERRITOIRE
« La vigne dit : en mars me lie, en mars me taille, en mars il faut que l’on me travaille ». Un dicton venu tout droit de Franche-Comté, où les vins renaissent depuis quelques années, avec plus ou moins de succès. Exemple à Saint-Dizier-l’Evêque, un petit bourg à quelques kilomètres de Delle près de la frontière Suisse : en 1995, une petite vigne y voit le jour.
Plus de 2000 pieds dont 330 pieds de chardonnay, 900 pieds de pinot auxerrois et 800 de pinot gris sur 35 ares donnent aujourd’hui un petit vin de pays vinifié par Denis Pin qui dirige la Cave de Vuillafans sur les bords de la Loue, dans le département du Doubs.
Pas d’ambition commerciale, mais l’occasion de fêter chaque année la vigne et le vin comme tout le monde, en dégustant et partageant quelques-unes des 3000 bouteilles annuelles entreposées dans la cave du presbytère, comme repose saint Dizier dans sa chasse.
De l’autre côté du massif qui sépare Saint-Dizier de la vallée de le Lizaine, à Buix (en Suisse) exactement, se trouve le Clos des Santons. En 1986, la coopérative Centre Ajoie fait l’acquisition de deux hectares de prairies orientées plein sud près du village de Buix. L’objectif des coopérants consiste alors à proposer un vin régional, digne d’accompagner les nombreuses spécialités culinaires servies lors du gargantuesque repas de la Saint-Martin. La première véritable récolte a lieu en 1990 : près de 7 000 bouteilles sont mises à la disposition du public qui s’enthousiasme pour cette nouveauté. Afin de parvenir à satisfaire la demande, trois hectares supplémentaires sont plantés en 1992. Quinze ans plus tard, le Clos des Cantons fournit 30 000 bouteilles jurassiennes.
Le triptyque du vin de la cité du Lion
L’association belfortaine des vignes de la Miotte est née en 2001 mais l’idée était dans l’air depuis le milieu des années quatre-vingt-dix. Une fois l’impulsion lancée, il a fallu encore attendre. La vigne de la Miotte a été plantée en 2003, soit 22 rangs de 44 pieds de vigne. Un joli petit coin de terre « remarquablement exposé au soleil, du matin au soir ». Ce jeune vignoble a connu sa première vraie vendange en septembre dernier. 700 kg de raisins ont été récoltés ce jour-là, du raisin vinifié par Joël Vuillaumié et mis en bouteille à Vuillafans, dans le Doubs. Selon les connaisseurs, le vin a vraiment un goût original. Cela tient à la nature du terrain, à son exposition et au fait qu’il est un tiers chardonnay, un tiers auxerrois et un tiers pinot gris.
Jean Becker