LES DEPECHES LE PROGRES
Article du jeudi 12 juillet 2007
Situation orageuse pour les agriculteurs
C'est un métier où l'on travaille avec le temps. Et depuis quelques semaines maintenant, la pluie a pris le dessus et perturbe leur activité
Yves Camuset est agriculteur à La Loye et en charge du secteur « grandes cultures » à la Chambre d'agriculture. L'année climatique a été difficile dans la région. « Ça complique la vie de tout le monde pour arriver à faire de la qualité. Cela demande aux agriculteurs d'être encore plus attentifs et professionnels », constate-t-il.
C'est pour cette raison qu'il téléphone tous les jours à Météo France pour planifier son travail. En fonction des prévisions, il avise. « S'il fait beau, on s'organise pour faire la récolte du blé et de l'orge », explique-t-il. Mais le travail est plus compliqué en ce début d'été que d'habitude car il y a une humidité ambiante. Les retards sont énormes : « certains en sont au début de la récolte, voire au tiers, alors qu'ils devraient en être à la fin, poursuit-il. Nous devons d'abord faire des tests très précis pour voir si le grain n'est pas trop mouillé. Nous subissons aussi des pannes techniques avec le matériel : la paille étant humide, on tire plus sur les outils donc il y a plus de casse ».
Si les conditions de travail d'Yves Camuset sont rendues particulièrement difficiles par les pluies incessantes, c'est le cas aussi de tous les intervenants de cette chaîne agroalimentaire : « Les stockeurs par exemple, vont avoir des complications techniques car les lots de la récolte ne seront pas homogènes. Il va falloir trier les grains et en ventiler certains. Les meuniers et les boulangers devront aussi travailler différemment avec nos céréales ». Yves Camuset qui produit du blé et de l'orge craint aussi le déclassement de ces céréales : l'orge, si elle a deux dixièmes d'humidité en trop, ne pourra plus être vendue pour la fabrication de bière mais uniquement pour nourrir le bétail.
« La situation est plus tendue qu'autrefois »
Conséquence : si le coût de production est égal pour l'agriculteur, le chiffre d'affaires de l'exploitation lui, sera diminué. « On risque de tout perdre à cause du temps. Ce sont de lourds investissements et c'est une vraie course de fond. C'est pour toutes ces raisons qu'il faut être très vigilant. On galère, mais on fait tout ce qu'on peut pour que le consommateur ait de la qualité au final », poursuit Yves Camuset. Mais les agriculteurs supportent de moins en moins ces conditions climatiques : « Les consommateurs sont exigeants, tout comme le marché. Au niveau économique, qualitatif et sanitaire, la situation est plus tendue qu'autrefois », conclut-il. Il faut aussi s'attendre à avoir des problèmes à l'automne pour nourrir les bêtes : les foins sont en train de se dégrader à cause de la pluie et les agriculteurs devront acheter des compléments alimentaires pour nourrir leur bétail. Aujourd'hui, il faudrait quinze jours de soleil pour remonter cette pente, glissante.
Dorothée Robine
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Pour les viticulteurs, « il ne faudrait pas que ça dure »
« Pour l'instant, il n'y a pas de problème pour les viticulteurs par rapport aux conditions météo. Mais il ne faut pas que cette situation dure trop longtemps. La pluviométrie est élevée ce qui, pour l'instant, profite à la végétation, explique Alain Baud, le président de la Société de viticulture du Jura. Les grappes sont luxuriantes et cette pluie permet de remplir les réserves d'eau. Quant à l'aspect sanitaire, tout va bien car il fait froid, ce qui évite la prolifération des maladies comme certains champignons Mais il faut que la météo devienne clémente. D'autant plus qu'il y a une belle récolte en perspective. Les vendanges s'annoncent précoces cette année. Il faut s'attendre à ce qu'elles débutent pendant la deuxième quinzaine d'août. Par contre, si la pluie continuait de s'abattre sur la région, ça serait catastrophique. Les vendangeurs et les vignerons devraient effectuer un travail de tri très méticuleux pendant la récolte. Cela entraînerait un surcroît de travail et une énorme perte de temps. Nous avons besoin de grappes de qualité pour faire un vin de qualité. Mais je ne suis pas pessimiste. »
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Comté : « un impact sur la quantité plus que sur la qualité »
D'après Claude Vermot-Desroches, le président du comité interprofessionnel du gruyère de comté (CIGC), les agriculteurs sont habitués aux problèmes météorologiques même s'« ils sont toujours surpris par les caprices du temps ». Pourtant aujourd'hui, les agriculteurs de la région les supportent de moins en moins car « économiquement, c'est beaucoup plus difficile qu'avant », explique Claude Vermot-Desroches qui poursuit : « En ce qui concerne la fabrication du comté, pour l'instant, la production laitière n'est pas affectée. Les pâturages poussent bien ce qui permet aux bêtes de très bien se nourrir. Mais ces conditions météo restent difficiles pour les animaux car cela leur demande plus d'énergie pour produire du lait. Résultat : ils en fabriquent beaucoup moins. Mais c'est une bonne chose car on a trop de production laitière en ce moment. Les vaches donnent moins de lait mais fournissent un lait plus riche ». Ces conditions météo vont, par la suite, poser des problèmes pour le fourrage. « Mais cela pourra se substituer facilement, conclut-il, la qualité du gruyère de comté ne sera pas affectée. Ces conditions météo vont donc avoir un impact uniquement sur la quantité. »
Situation orageuse pour les agriculteurs
- Thierry39
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Situation orageuse pour les agriculteurs
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
- Thierry39
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Article du vendredi 20 juillet 2007
Des moissons préoccupantes dans le Jura
Blé, colza, orge et maïs sont particulièrement touchés par les caprices de la météo
Alors que les moissons, fait plutôt intriguant, battent leur plein, beaucoup d'herbe à foin demeure encore sur pied dans le département. En certains points du haut Jura, la première coupe n'a parfois pas encore eu lieu tandis que dans la plaine, on s'apprête à réaliser la seconde.
Un constat surprenant à la mi-juillet, que l'on doit essentiellement aux conditions météo.
Le coup de chaleur d'avril-mai doublé d'un début d'été pourri ont considérablement nui au développement des cultures céréalières.
Ainsi du maïs qui, bien que n'ayant pas encore été récolté, a de toute évidence souffert d'un démarrage beaucoup trop sec. Si les quantités devraient être préservées, ses qualités en seront a priori amoindries.
L'orge pour sa part, dont une bonne partie est d'ordinaire consacrée à la brasserie, sera pour les mêmes raisons davantage orienté vers l'alimentation animale.
Quant au colza, il pourrait bien s'agir de la récolte la plus catastrophique depuis longtemps. En raison des pluies et des vents, la fleur a souvent perdu l'essentiel de sa matière. On s'attend à un rendement moyen divisé par deux dans le Jura.
Le blé, enfin, ne semble pas faire meilleure figure. Dans le Val d'Amour (notre photo), les premières récoltes font apparaître une baisse assez nette : 45 quintaux en moyenne par hectare contre 65 habituellement.
En revanche, l'on ne manque pas de végétal dans le département. La profusion de foin comme de paille n'est pour autant pas rassurante : la première coupe a été difficile, impossible parfois en raison des intempéries à répétitions. « L'espoir, aujourd'hui, explique le directeur de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles), François Gaudron, c'est le regain ». Et encore faut-il qu'il puisse sécher dans de meilleures conditions.
Fabrice Veysseyre-Redon
fveysseyre-redon@leprogres.fr
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Article du vendredi 20 juillet 2007
Des moissons préoccupantes dans le Jura
Blé, colza, orge et maïs sont particulièrement touchés par les caprices de la météo
Alors que les moissons, fait plutôt intriguant, battent leur plein, beaucoup d'herbe à foin demeure encore sur pied dans le département. En certains points du haut Jura, la première coupe n'a parfois pas encore eu lieu tandis que dans la plaine, on s'apprête à réaliser la seconde.
Un constat surprenant à la mi-juillet, que l'on doit essentiellement aux conditions météo.
Le coup de chaleur d'avril-mai doublé d'un début d'été pourri ont considérablement nui au développement des cultures céréalières.
Ainsi du maïs qui, bien que n'ayant pas encore été récolté, a de toute évidence souffert d'un démarrage beaucoup trop sec. Si les quantités devraient être préservées, ses qualités en seront a priori amoindries.
L'orge pour sa part, dont une bonne partie est d'ordinaire consacrée à la brasserie, sera pour les mêmes raisons davantage orienté vers l'alimentation animale.
Quant au colza, il pourrait bien s'agir de la récolte la plus catastrophique depuis longtemps. En raison des pluies et des vents, la fleur a souvent perdu l'essentiel de sa matière. On s'attend à un rendement moyen divisé par deux dans le Jura.
Le blé, enfin, ne semble pas faire meilleure figure. Dans le Val d'Amour (notre photo), les premières récoltes font apparaître une baisse assez nette : 45 quintaux en moyenne par hectare contre 65 habituellement.
En revanche, l'on ne manque pas de végétal dans le département. La profusion de foin comme de paille n'est pour autant pas rassurante : la première coupe a été difficile, impossible parfois en raison des intempéries à répétitions. « L'espoir, aujourd'hui, explique le directeur de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles), François Gaudron, c'est le regain ». Et encore faut-il qu'il puisse sécher dans de meilleures conditions.
Fabrice Veysseyre-Redon
fveysseyre-redon@leprogres.fr
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
- Thierry39
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Article du jeudi 26 juillet 2007
Comment va la vigne ?
À un mois des vendanges, il est important de savoir quel est l'état sanitaire des vignes dans le département. Premier bilan
Les vendanges approchent à grands pas. D'ici un mois à peine, les viticulteurs devraient commencer à récolter les grappes. Alors que la côte Atlantique est ravagée par le mildiou ou encore l'oïdium, ces champignons occasionnent des maladies qui peuvent être dommageables pour la récolte, qu'en est-il dans le Jura ?Il n'y a pas d'inquiétudes à avoir dans le département, d'après Marie-Colette Vandelle, technicienne au comité technique viticole : « Oui il y en a un peu, mais c'est normal.
Ce n'est pas une année exceptionnelle. Il faut relativiser par rapport à la quantité d'eau que nous avons eu ces derniers temps ». Le mildiou peut se développer et contaminer la vigne à partir de 2 mm d'eau. Autant dire que ces derniers temps, la pluie avait tout le loisir d'occasionner des dégâts. Mais « les viticulteurs s'en sont bien sortis », poursuit Marie-Colette Vandelle. « Il fallait être très vigilant et rigoureux avec la protection phytosanitaire. Aujourd'hui, seulement 5 % maximum des vignes sont touchées dans le département », conclut-elle.
Il faut rester vigilant
Bernard Rolet, du domaine Rolet père et fils situé à Arbois, affirme ne pas avoir été touché : « On a maîtrisé la situation. On a traité les vignes dans les délais ». Il poursuit en expliquant qu'aujourd'hui il « rogne un peu les vignes pour protéger les jeunes pousses ». Par endroits sur son exploitation, « il y a quelques pourritures, mais j'espère que le soleil va revenir pour faire sécher tout ça », conclut-il. Pour Stéphane Tissot, viticulteur à Montigny-les-Arsures, c'est plus la grêle qui lui a posé des problèmes : « Il y a un petit peu de mildiou.
Mais ce n'est pas catastrophique par rapport à la grêle », dit-il.
Sur son exploitation, il y a eu trois passages de grêle ces derniers temps : « Elle a fait du mal et j'ai perdu quasiment 15 % de mon exploitation. Mais avec ce qu'il reste, le millésime va être bon ». Il reste toutefois vigilant. Pour se protéger des champignons, Stéphane Tissot, producteur de vin biologique, utilise du cuivre, des tisanes et des infusions : « Il y a une pression comme il n'y en a jamais eu depuis 20 ans. Il faut donc rester prudent ».Avec le beau temps qui revient, les risques diminuent. Les viticulteurs espèrent donc tous que ces rayons de soleil perdurent jusqu'aux vendanges. D'après Marie-Colette Vandelle, technicienne au comité technique viticole, elles devraient commencer la troisième semaine d'août pour les crémants, et début septembre pour les autres vins.
Dorothée Robine
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Article du jeudi 26 juillet 2007
Comment va la vigne ?
À un mois des vendanges, il est important de savoir quel est l'état sanitaire des vignes dans le département. Premier bilan
Les vendanges approchent à grands pas. D'ici un mois à peine, les viticulteurs devraient commencer à récolter les grappes. Alors que la côte Atlantique est ravagée par le mildiou ou encore l'oïdium, ces champignons occasionnent des maladies qui peuvent être dommageables pour la récolte, qu'en est-il dans le Jura ?Il n'y a pas d'inquiétudes à avoir dans le département, d'après Marie-Colette Vandelle, technicienne au comité technique viticole : « Oui il y en a un peu, mais c'est normal.
Ce n'est pas une année exceptionnelle. Il faut relativiser par rapport à la quantité d'eau que nous avons eu ces derniers temps ». Le mildiou peut se développer et contaminer la vigne à partir de 2 mm d'eau. Autant dire que ces derniers temps, la pluie avait tout le loisir d'occasionner des dégâts. Mais « les viticulteurs s'en sont bien sortis », poursuit Marie-Colette Vandelle. « Il fallait être très vigilant et rigoureux avec la protection phytosanitaire. Aujourd'hui, seulement 5 % maximum des vignes sont touchées dans le département », conclut-elle.
Il faut rester vigilant
Bernard Rolet, du domaine Rolet père et fils situé à Arbois, affirme ne pas avoir été touché : « On a maîtrisé la situation. On a traité les vignes dans les délais ». Il poursuit en expliquant qu'aujourd'hui il « rogne un peu les vignes pour protéger les jeunes pousses ». Par endroits sur son exploitation, « il y a quelques pourritures, mais j'espère que le soleil va revenir pour faire sécher tout ça », conclut-il. Pour Stéphane Tissot, viticulteur à Montigny-les-Arsures, c'est plus la grêle qui lui a posé des problèmes : « Il y a un petit peu de mildiou.
Mais ce n'est pas catastrophique par rapport à la grêle », dit-il.
Sur son exploitation, il y a eu trois passages de grêle ces derniers temps : « Elle a fait du mal et j'ai perdu quasiment 15 % de mon exploitation. Mais avec ce qu'il reste, le millésime va être bon ». Il reste toutefois vigilant. Pour se protéger des champignons, Stéphane Tissot, producteur de vin biologique, utilise du cuivre, des tisanes et des infusions : « Il y a une pression comme il n'y en a jamais eu depuis 20 ans. Il faut donc rester prudent ».Avec le beau temps qui revient, les risques diminuent. Les viticulteurs espèrent donc tous que ces rayons de soleil perdurent jusqu'aux vendanges. D'après Marie-Colette Vandelle, technicienne au comité technique viticole, elles devraient commencer la troisième semaine d'août pour les crémants, et début septembre pour les autres vins.
Dorothée Robine
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !