Des analyses sont en cours pour déceler les causes.
Les premiers poissons morts ont été découverts dès la mi-février, revèle Philippe Batlogg, guide de pêche. "Dans certains secteurs, comme entre Vuillafans et Chenecey-Buillon, on a perdu entre 50 et 80% du cheptel", s'alarme-t-il. Une véritable catastrophe pour certains domaines où l'on pratique habituellement le "no kill" [ littéralement "pas tuer" ] et qui constituaient jusque-là de "fabuleuses réserves" d'ombres, de truites et autres chabots.
Maurice Demesmay, président du syndicat mixte de la Loue a donné l'alerte, mais il a fallu attendre fin avril pour que des prélèvements de poissons soient effectués, ainsi que des analyses de la qualié de l'eau avec la fédération de pêche du Doubs. Les analyses effectuées par le laboratoire départemental du Jura sur une vingtaine de poissons mourants revèlent un état de fatigue extrême. Des parasites dans le tube digestif et dans le pancréas font que les poissons ne se nourissent plus. Par ailleurs, l'Office national de l'eau et des milieux aquatiques (Onéma) a effectué des prélèvement d'eau, mais les analyses sont toujours en cours. "Nous allons devoir prélever des algues microscopiques afin de savoir si elles dégagent des toxines", nous indiquait lundi 3 mai Maurice Demesmay.
"La situation est inquiétante", poursuit-il, "le problème dépasse ce que l'on a l'habitude de voir au printemps au moment du frai". Selon Philippe Batlogg, "il faudra 5 ans pour retrouver le cheptel initial".
Reste à attendre les résultats des différentes analyses pour connaître exactement la nature du problème et s'il s'agit d'une pollution d'origine domestique, agricole ou industrielle, ou même les trois.
"Il est nécessaire de mettre en place une maîtrise des rejets et d'effectuer des contrôles plus réguliers et plus rigoureux de la qualité de l'eau", implore Philippe Batlogg. Le guide souhaite aussi que la fédération de pêche et l'Onéma interdisent la pêche sur cette rivière de 1ère catégorie. "Il faut aujourd'hui préserver ce qui doit l'être". Il craint également une contagion de cette maladie vers d'autres rivières via les pêcheurs qui transporteraient les germes avec leur équipement.
Le 08/05/2010.
