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Article du jeudi 18 septembre 2008
La nationale 5 rouvre après douze semaines
L'axe routier, coupé depuis début juillet entre La Billaude et Pont-de-la-Chaux, a finalement rouvert hier à 12 h 30. Un soulagement pour tous les usagers du secteur A 12 h 32, la « voie blanche », respire à nouveau
A midi, l'heure à laquelle la levée du barrage routier avait été annoncée, d'immenses panneaux « RN5 fermée, effondrement rocheux, suivre déviation » condamne encore l'accès entre la Billaude et Pont-de-la Chaux.
Au coeur de cette zone interdire, les agents de la Dir Est s'affairent à terminer les derniers préparatifs. « Nous avons pris un tout petit peu de retard ce matin, avoue M. Guillermoz, de la Dir Est de Saint-Laurent-en-Grandvaux. Mais ça va ouvrir tout de suite ».
La signalétique « circulation alternée », puis les deux feux tricolores mobiles sont en place. Les quelques engins de chantier qui bordent encore l'axe routier ne gêneront pas les premiers véhicules qui s'enfileront sur la moitié de la chaussée seulement.
Vers 12 h 30, les trois camionnettes de la Dir Est disparaissent et lèvent, d'un côté puis de l'autre, le dispositif de barrage routier.
A 12 h 32, la route nationale 5, la « voie blanche », respire à nouveau, après douze semaines de fermeture, plutôt « controversée ». Pourtant, il faudra attendre plusieurs minutes, dans un silence inhabituel pour apercevoir la première voiture. Hésitante, elle s'engouffre au ralenti sur la bande de route autorisée, et retrouve quelques mètres, à peine plus loin la route « habituelle ».
« C'est pas trop tôt »
Ce couple d'Anglais a bien choisi son jour. Il pourra rallier Champagnole à Genève en évitant l'interminable détour 80 kilomètres qui déviait jusqu'alors les véhicules et poids lourds. « Nous ne savions pas que cette route était fermée pendant si longtemps. Nous sommes les premiers à passer alors ? C'est étonnant ». « Nos visiteurs ne se rendront même pas compte de la disparition du rocher de 120 mètres cubes, responsable du fâcheux épisode. Derrière eux, ce sont des automobilistes Allemands qui testeront l'asphalte flambant neuve de la RN5. Les touristes, aujourd'hui, sont chanceux. Pour les usagers locaux, en revanche, la salvation était inespérée. Un taxi local, puis un camionneur s'arrêtent au feu « rouge » temporaire, la mine rassurée. « C'est pas trop tôt, bougonne le chauffeur livreur. Je vais enfin arrêter d'emprunter les longues déviations trois à quatre fois par semaine ». Même si lui, avoue discrètement avoir « triché » quelques fois en passant par « les vias bis » réservées aux véhicules légers. « Bien plus court », assure-t-il. Au bout de vingt minutes, le pouls de l'artère routière retrouve un rythme à peu près normal.
A la mi-octobre, la pose des derniers filets pares blocs, puis le nettoyage complet de la route devrait être achevés. « Dès lors, la circulation sera rétablie dans les deux sens », assure-t-on à la Dir Est.
Marie Morlot