vieux sage a écrit :Ce site avait attiré l'attention d' André Berthier à cause de sa parution dans le'"Atlas aérien de la France" en raison de sa forme en triangle.
Qu'il l'ait découvert dans un atlas de photographie aérienne, attiré par sa forme triangulaire, ça confirmerait plutôt l'honnêteté de sa démarche: Si je ne m'abuse, c'est bien vous qui l'accusiez d'avoir choisi le triangle, a posteriori, pour correspondre à Chaux... Maintenant, vous dites qu'il a choisi Chaux, à cause de sa forme triangulaire, repérée dans l' "Atlas aérien de la France"... Vous convenez donc qu'il avait bien
préalablement réalisé son portrait-robot et qu'il recherchait effectivement un site triangulaire, lorsqu'il est "tombé" sur Chaux-des-Crotenay! Merci pour votre soutien à la thèse Berthier.
vieux sage a écrit :César écrit que mis à part la partie qui regarde le soleil levant l'oppidum est ceinturé par des collines de même hauteur : or ce site est un éperon barré ouvert du côté du sud. (Pont de la Chaux).
"
Reliquis ex omnibus partibus colles mediocri interiecto spatio pari altitudinis fastigio oppidum cingebant", BG VII,69,4.
Ce que Constans traduit par: "de tous les autres côtés la colline était entourée à peu de distance de hauteurs dont l’altitude égalait la sienne".
1/ Vous constaterez qu'il n'est nullement question de "la partie qui regarde le soleil levant", dans cette phrase... parce que ça, c'est dans la phrase suivante où César indique la position des troupes gauloises...
2/ Le Pont de La Chaux... c'est à l'ouest de Chaux
3/ Un simple regard sur la carte IGN ci-après vous montrera que de tous cotés, Chaux est cerné, à peu de distances de hauteurs égalant la sienne (+ou- 800 m).
vieux sage a écrit :Il nous dit que devant la place s'étend ou s'ouvre une plaine de 3000 pas romains.(4,5 km)
4446 m, si on veut être précis, le
passus romain correspondant à 1,482 m.
Hélas, j'avoue, la plaine de Syam, de la Billaude aux Forges de Syam, ne mesure que 4315 m

...battu pour 131m.
En même temps, 4315 m font 2911,606 pas romains... ce qui s'écrivait MMMCMXII pas et MMMXXX pieds ( les romains n'écrivaient pas les décimales, ils passaient à l'unité inférieure, ici, le pied = 1/5 pas)... contre MMM pour 3000... On peut exiger d'Alésia une précision au mètre près avec les cotes données par César... ou, comme moi, considérer que le proconsul ne se moquait pas franchement de ses lecteurs en arrondissant la longueur de la plaine à 3000 pas avec une marge d'erreur de 4,36% !
vieux sage a écrit :Il ne dit pas qu'il y coule une rivière alors que dans un autre paragraphe (je ne sais plus lequel) il décrit une grande plaine traversé par un RIVUS (ruisseau). Il écrit qu'il a détourné une rivière dans les lieux bas de la plaine (s'il y avait eu une rivière dans cette plaine elle aurait naturellement occupé les lieux bas.
"
Hoc intermisso spatio duas fossas quindecim pedes latas, eadem altitudine perduxit, quarum interiorem campestribus ac demissis locis aqua ex flumine derivata complevit" BG VII,72,3

Ben non, pas RIVUS... FLUMINE
vieux sage a écrit :César écrit qu'à son arrivée la cavalerie gauloise campait sous le rempart, derrière un mur de pièrres sèches sur la partie orientale du site : or la partie orientale de ce site se trouve dans les gorges de la SAINE: d'ailleurs au cours du premier combat de cavalerie jamais n'apparaît de rivère, les Gaulois se replient avec pertes derrière la maceria et Vercingétorix fait fermer les portes de l'oppidum : pour quelle raison les Alésiens auraient-ils construit le rempart au pied de cette montagne alors que la surface de cet éperon barré mesure près de 1500 hectares ?
Les gorges de la Saine se situent certes du coté oriental... mais elles ne sont pas au pied des remparts, elles sont au pied de la colline. Les gaulois n'ont nul besoin de descendre jusque là pour camper au pied des remparts: justement, l'un des gros intérêt de Chaux, comme vous le soulignez, c'est qu'il y a toute la place nécessaire pour caser les 80.000 gaulois et leur 15000 cavaliers et chevaux ainsi que toute leur intendance probablement pas très inférieure à celle que trimbalaient les romains. Les remparts, vous êtes bien le premier à me les situer dans la plaine: mais, rassurez-vous, ils sont en hauts. On pense que les 6km de murs encore visibles sur place en sont les vestiges...mais seules des fouilles archéologiques d'envergure permettront de le confirmer.
L'absence de mention de la rivière par César est (enfin, si vous le permettez) un argument intéressant car oui, tant coté gaulois pour descendre à l'assaut des romains, que coté romains (coté germains d'ailleurs), pour les poursuivre jusque sous les murailles, il faut bien, à Chaux, franchir la Saine qui croise devant l'éperon avant d'être rejointe par la Lemme et de longer la plaine, jusqu'à l'Ain.
Mais bon, si la Saine, dans ses gorges, constitue un obstacle significatif, qu'en est-il au pied de l'éperon, une fois entrée dans la plaine ?
Voyez-vous là de quoi gêner une charge de cavalerie au point qu'il fallut le signaler ?
vieux sage a écrit :Pour quelle raison l'armée de secours serait-elle aller croiser le fer avec les Romains sur la montagne du nord ? Pour quelle raison les Romains auraient-ils installé leur camp sur cette montagne ?

parce que César a écrit ceci: "Il y avait au nord une montagne qu’en raison de sa vaste superficie nous n’avions pu comprendre dans nos lignes, et on avait été forcé de construire le camp sur un terrain peu favorable et légèrement en pente."
Hors, cette Montagne, la Côte Poire, est pile au Nord de Chaux, à une distance cohérente avec l'extrémité des lignes romaines tout en étant bien trop vaste pour qu'on ait pu l'y inclure. Elle présente sur ces pentes, un site suffisamment vaste pour avoir accueilli les camps des deux légions, contrôlant l'accès à la combe de Crans qui est, aujourd'hui encore, l'endroit où l'on passe pour aller de Syam à Crans. L'endroit est effectivement légèrement en pente et constituerait bien un point faible du dispositif romain.
vieux sage a écrit :Ne pouvant forcer les fortifications de la plaine la logique aurait dû amener l'armée de secours sur la partie ouverte d'e l'éperon (Pont de la Chaux)
BG VII, 79,1 "Sur ces entrefaites, Commios et les autres chefs à qui on avait donné le haut commandement arrivent devant Alésia avec toutes leurs troupes et, ayant occupé une colline située en retrait, s’établissent à mille pas à peine de nos lignes."
Une colline en retrait pouvant accueillir 250.000 Gaulois et leur intendance, à Chaux, on a: c'est la butte de Champagnole!
De là, "ne pouvant forcer les fortifications de la plaine(,) la logique" conduit naturellement les gaulois à contourner la Côte Poire, manœuvre exécutable en une nuit, à l’insu des romains et qui permettait de fondre sur eux depuis un point haut... plutôt que de contourner tout le Surmont pour tenter d'atteindre le Pont de la Chaux... dont l'accès était évidement verrouillé...En témoigne le camps romain, dûment repéré et fouillé par Louis Abel Girardot (
http://archive.org/download/mmoires15ju ... ragoog.pdf)
vieux sage a écrit :Depuis un demi-siècle les tenants de cette thèse n'ont jamais pu présenter un plan cohérent des fossés de la plaine malgré des photos LIDAR ( comment en effet barrer cette plaine par des fossés parallèles alors qu'y coulent plusieurs rivières (l'étroite vallée de la SAINE et l'étroite vallée de l'AIN)
Tout d'abord, si un seul site avait pu réunir toute les preuves qu'il est Alésia, on ne parlerait plus d'Alise: à ce jour, c'est le seul endroit où des archéologues ont mit en évidence des éléments de poliorcétique romaine pouvant faire penser à Alésia!
Ensuite, devant Chaux, les rivières libèrent largement la plaine et ce n'est donc pas un problème d'y établir des fortifications... par contre, l'absence d'autorisations de fouilles d'envergure dans cette zone rend difficile d'en tracer les lignes exactes... probablement effacées en parties basses par les ondulations naturelles de la rivière, sans doute aussi, mangées en partie par la carrière, sans oublier aussi le village qui occupe les parties hautes de la plaine. En retrouver la totalité, 2000 ans plus tard, relèverait du miracle... mais rien n'interdit qu'on en retrouve quelques tronçons significatifs... le jour où l'on pourra fouiller.
Pour ce qui est du LIDAR, publier aujourd'hui les résultats en dehors de tout cadre académique rendrait nulles les recherches entreprises: Il faut qu'un spécialiste reconnu accepte d'étudier les données récoltées et que ses conclusions soient publiés dans une revue à comité de lecture ou exposés dans un cadre académique (colloque universitaire) si on veut que cette démarche soit prise en considération par la communauté scientifique. Croyez bien que ça nous démange aussi mais c'est trop important et ça coûte bien trop cher pour qu'on le galvaude!
Mais on trouve quand même pas mal de détails dans le dernier livre de Mme Porte: "Vercingétorix, celui qui fit trembler César", ed. Ellipse.