Le vin, le Comté, la pipe, la pomme, le sel ...
« La Commanderie des nobles vins du Jura et du comté »
Elle fut lancée en 1966 par Jacques Richard, Bernard Boilley, Renaud de la Guiche, Alain Le Gorrec et bien d'autres. Quarante ans plus tard, elle compte deux cent soixante-dix membres cotisants et plus de trois mille intronisés. Certains sont célèbres : Edgar Faure, Daniel Vaillant, Lio, Pierre Perret, Paul-Émile Victor, Joël Robuchon, Jean-Claude Killy ou Jacques Chirac. Confrérie officielle de la profession du vin et de la filière lait/comté, elle rythme son année par deux grands chapitres prestigieux. Celui du comté aura lieu à Mignovillard demain soir, celui des vendanges se déroulera le 21 octobre en Arbois sous la présidence de Hamlaoui Mekachera. Elle participe aussi à des processions en costumes, possède un rituel solennel et une hiérarchie empruntée à la Légion d'honneur (chevalier, officier et commandeurs).
« Le Royal vin jaune »
Créée en 1988 par l'Arboisien Robert Aviet, cette confrérie avait pour but premier de redorer le blason d'un vin alors en perte de vitesse. Le président fondateur ne veut pas de rituel ni de costumes mais cette confrérie mixte procède tout de même à l'intronisation de « mordu(e)s de vins ». Parmi les plus célèbres, Jacques Chirac (alors Premier ministre), Jiri le fils d'Alphonse Mucha et Vaclav Havel. Chaque membre possède ainsi son cep qui « produit » annuellement son clavelin. Le but est de « connaître pour faire connaître » en partant du principe que ce sont les consommateurs passionnés qui font la meilleure promotion du vin jaune.
« La confrérie de la poularde aux morilles et au vin jaune »
Elle est née en 1995 sous l'impulsion du « Grand maître du palais », Jean-Claude Delavenne du moulin de la Mère Michelle (Les Planches-près-Arbois). Une cinquantaine de membres réguliers, une centaine d'intronisés se réunissent pour le chapitre automnal (le 21 octobre aux Planches) et des chapitres privés « à la demande ». La confrérie participe à des fêtes comme celle de la saucisse à Morteau et à la Percée du vin jaune. La procession se fait en habit : robe rouge avec toque de la même couleur pour les hommes et hermine blanche pour les dames. Les intronisés reçoivent une médaille et un diplôme. Possède une devise (en latin), une chanson et un vocabulaire de cérémonie (on parle du maître poulardin ou de l'ambassadrice de plume). Depuis sa création, la confrérie revendique le retour de la poularde ou du poulet au vin jaune et aux morilles sur les cartes des restaurants francs-comtois.
« Les Maîtres-pipiers de Saint-Claude »
L'une des plus anciennes, fondée en 1966 sur une idée d'Edgar Faure. Présidée aujourd'hui par Yves Grenard, la confrérie intronise des nouveaux membres lors de deux chapitres annuels. Aujourd'hui, ils sont près d'un millier dont la moitié cotisants réguliers. Chaque année en novembre, la confrérie intronise son Premier fumeur de l'année lors d'un troisième chapitre exceptionnel. Le juge Jean-Louis Bruguière fut choisi en 2005 et avant lui, parmi les plus célèbres, Bernard Blier, Henri Verneuil, Jacques Faizant. L'intronisation se fait dans l'ambiance mystérieuse de la salle capitulaire du musée de la pipe et du diamant. Seul Michel Drucker a échappé à ce rituel en robes aux couleurs jaune et bleu de Saint-Claude dessinées par le costumier Jean-Daniel Vuillermoz.
« La confrérie de Saint-Vernier »
Les Amis de Château-Chalon ont réveillé la célébration de Saint Vernier en 1982. Les vignerons du lieu ont patienté douze ans avant de faire revivre la confrérie qui a choisi pour saint patron ce jeune martyr, ouvrier vigneron. Depuis, à l'initiative de son grand maître Jean-Pierre Salvadori, les vignerons entretiennent l'esprit de solidarité et d'entraide qui régnait autrefois au sein de la confrérie dont la création remonte à plusieurs siècles (1522 si l'on en croit les archives). La maladie ou la blessure de l'un d'entre eux a ainsi permis de tester cet esprit mutualiste qui prévalait autrefois.
La confrérie de Saint Vernier officie en habits de cérémonie aux couleurs pampre et or. Elle intronise chaque année quatre nouveaux impétrants, récompensés pour services rendus à la viticulture, à la commune ou à l'association des amis de Château-Chalon. Elle a choisi aussi de constituer un trésor de clavelins, offerts chaque année aux générations futures. Cette confrérie plutôt discrète célèbre son saint patron le troisième dimanche d'avril et tient chapitre en juillet.
« Les disciples du Pomum »
Cette confrérie est née en 98 pour apporter une animation nouvelle lors de la fête de la pomme de Sellières initiée par Nicole Pederzoli. « La pomme objet de discorde, non ; la pomme le ciment d'amitié, oui » selon la formule inaugurale de Guy Flochon. La confrérie s'engage à défendre les produits régionaux de qualité, au premier rang desquels la pomme. Ils veillent également à tisser des liens d'amitié avec d'autres régions françaises. La confrérie procède à des intronisations lors de la fête annuelle de la pomme, comme ce sera le cas les 14 et 15 octobre prochains.
« La confrérie de Bacchus »
Elle a été mise sur pied par « des copains géologues » de Lucien Aviet dit Bacchus, viticulteur à Montigny-les-Arsures. C'étaient en 1968. Depuis, elle rassemble dans l'intimité, des amoureux de la terre spéciale de Montigny et de son fruit. Les confrères aiment ce vin et surtout le font connaître. Les intronisés, un à deux par an pas plus, sont tous des épicuriens qui se retrouvent pour un pique-nique en forêt, un petit voyage ou un bon restaurant. Il faut citer également l'association du Dzi qui intronise chaque fête du trousseau par ces mots : « Qui trousseau boit, Montigny voit ».
« La confrérie de l'or blanc »
Elle a vu le jour en l'an 2000 à l'instigation de Bernadette Courgey qui en est la présidente. Forte d'une douzaine de membres environ, elle participe à des manifestations en France et à l'étranger, partout où elle est « l'ambassadrice de la ville de Salins-les-Bains ». Elle pratique le rituel de l'intronisation, en costumes aux couleurs sang et or de la ville où « un kilo de sel valait un kilo d'or ». Cette confrérie sera à l'oeuvre lors de la fête du livre et souhaite participer activement à la Percée 2007.
Et aussi...
Dans le reste de la Franche-Comté, les confréries sont légion. Citons simplement celles de la saucisse de morteau, des «Boit d'chus« (le bout de bois qui scelle la saucisse de Montbéliard) et celles qui flattent le Mont d'Or, le jambon de Luxeuil ou les rillettes comtoises. On peut associer aussi la joyeuse République du Saugeais et n'oublions pas, en Bresse toute proche, les célèbres poulardiers. D'autres confréries ont bien vécu avant de disparaître, c'est le cas de la chaîne des rôtisseurs qui n'existe plus dans le Jura. Seul a survécu son émanation, le club des gourmets dégustateurs. Les goûteurs de chocolat de Franche-Comté, association créée par les frères Baud en 88, a été dissoute en 2000.
Source : http://www.leprogres.fr