Depuis 2007, il était le Président d'Honneur du Musée de la Négritude et des Droits de l'Homme de Champagney
L'écrivain et l'homme politique décédé ce jeudi 17 avril n'aura donc jamais visité ce musée haut-saônois dont il avait accepté la présidence d'honneur en juillet 2007.
Mais il devait être sensible à l'existence de ce musée dans cette petite ville de Haute-Saône héritière d'une tradition anti-esclavagiste.
L'article 29 du cahier de doléances des habitants de Champagney, pour la convocation des Etats Généraux de 1789, déclare inadmissible l'esclavage des noirs. Le seul noir qu'ils connaissaient était Balthazar, le roi mage qui figurait sur un tableau de leur église. C'était donc un homme comme eux, qui plus est un chrétien. Les noirs ne méritaient donc pas l'esclavagisme selon les habitants de l'époque. Ce fut les seuls français à consigner cette remarque dans les cahiers de doléances.
En souvenir de cet acte, un musée a ouvert en 1971, parrainé dans un premier temps par Léopold Sédar Senghor, président de la République du Sénégal, chantre, lui aussi, de la Négritude. Aimé Césaire et lui se connaissait bien, ils ont été condisciples à Louis-Le-Grand à Paris. C'est donc logiquement qu'Aimé Césaire avait accepté la présidence d'honneur du musée de Champagney il y a 1 an.
Le 10 mai prochain lors de la Journée Nationale contre l'Esclavage un hommage sera rendu à Aimé Césaire, au Fort de Joux (Doubs) avec la lecture d'un texte, qu'il a écrit tout jeune, où il déclare toute son admiration à Toussaint Louverture, général haïtien des armées de la République mort en captivité pour avoir refusé le retour de l'esclavage en Haïti, décidé par Napoléon en 1802.
http://bourgogne-franche-comte.france3. ... 562-fr.php
Champagney (70) : Echos au décès d'A.Césaire
Re: Champagney (70) : Echos au décès d'A.Césaire
J'ai eu l'immense privilège de serrer la main de cet homme lorsque je travaillais comme guide au fort de Joux. En effet, il était venu célébrer le bicentenaire de la mort de T. Louverture, mort dans sa cellule à Joux le 7 Avril 1803.
C'est toujours un énorme regret de voir partir de si grands hommes qui ont su militer pour l'égalité entre tous.
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Rarement dans le coin, mais jamais bien loin.
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Re: Champagney (70) : Echos au décès d'A.Césaire
Tendance franc-comtoise à la tolérance? Allez saouâr...Karine a écrit : L'article 29 du cahier de doléances des habitants de Champagney, pour la convocation des Etats Généraux de 1789, déclare inadmissible l'esclavage des noirs. Le seul noir qu'ils connaissaient était Balthazar, le roi mage qui figurait sur un tableau de leur église. C'était donc un homme comme eux, qui plus est un chrétien. Les noirs ne méritaient donc pas l'esclavagisme selon les habitants de l'époque. Ce fut les seuls français à consigner cette remarque dans les cahiers de doléances.
Dans d'autres régions, c'est le fait de n'avoir jamais vu un noir de près qui suscite la peur du noir.
Il me semble que Senghor et Césaire se partageaient la paternité du concept de négritude.Karine a écrit :Léopold Sédar Senghor, président de la République du Sénégal, chantre, lui aussi, de la Négritude.
J'avais eu vent d'une anecdote savoureuse sur Senghor (ça date d'il y a longtemps, donc je ne garantis pas la totale exactitude de la situation, mais l'esprit y est). Il avait une résidence secondaire en Normandie, dans une commune plutôt peuplée d'huiles et de gens friqués, où ce tenait un soir une fête de village qui se voulait conviviale avec pour objectif de réunir un max d'habitants autour de grandes tables. Eul' Léopold était assis à côté d'un français qui ne savait manifestement pas qui était son voisin, et qui lui a demandé, au cours du repas: "y'a bon, manger?"
Eul' Léopold a gratifié cette personne d'un sourire accompagné d'un signe de tête affirmatif.
A la fin du repas, Senghor était invité à prononcer un discours, qui fût bien entendu à la hauteur de son niveau littéraire. En allant se rassoir près de son voisin, il a demandé à ce dernier: "y'a bon, discours?"

Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.
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Re: Champagney (70) : Echos au décès d'A.Césaire
Senghor a été professeur au Lycée Marcellin Berthelot à Saint-Maur-des-Fossés (94) où j'ai été élève ... mais pas tout à fait à la même époque.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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Re: Champagney (70) : Echos au décès d'A.Césaire
Tu étais flic ? Bon,Demyn a écrit :J'ai eu l'immense privilège de serrer la main de cet homme

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Re: Champagney (70) : Echos au décès d'A.Césaire
Denym n'a pas dit "l'immense privilège d'enserrer les mains de cet homme ac' nos bijoux histoire de le reconduire à la frontière... de la Martinique.lionel a écrit :Tu étais flic ? Bon,Demyn a écrit :J'ai eu l'immense privilège de serrer la main de cet homme

Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.
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Re: Champagney (70) : Echos au décès d'A.Césaire
Beuillot a écrit : Denym n'a pas dit "l'immense privilège d'enserrer les mains de cet homme ac' nos bijoux histoire de le reconduire à la frontière... de la Martinique.


Rarement dans le coin, mais jamais bien loin.