Ivy a écrit :Comme on le sait tous ici, la Franche Comté a été rattachée à la France en 1678. Pourtant, le Français était la langue employée
Employée par qui ? Les bourgeois/nobles/parlementaires ou le peuple ?
Si c'est des premiers dont il s'agit, je suis loin d'être historien mais je pense que cela peut s'expliquer par le rayonnement et l'influence de la langue française dans les cours européennes (Angleterre comprise ! ). D'autant plus que les institutions politiques comtoises ont été mises en place sous l'impulsion du Duché de Bourgogne.
Pour le reste de la population, un lettré bisontin a écrit en 1751 :
"Il n'y a pas quatre-vingt ans qu'à Besançon, les personnes les plus distinguées, de même que le Petit Peuple, n'avaient point dans la conversation familière d'autre langage que le Patois."
D'après Colette Dondaine, une linguiste :
"Il a fallu que le français n'eût gagné la partie que dans la 2e moitié du XVIIe siècle, le patois ayant acquis alors, du même coup, par contraste, une valeur pittoresque."
Le problème du comtois, c'est que la langue n'a pas (ou alors trop tardivement) été "intellectualisée" : pas de livres, d'ouvrages, pas de volonté de l'unifier ou de fixer une graphie et des règles d'écritures précises comme ça a été le cas pour le français dans le Royaume de France voisin. Le patois est resté oral et s'il a été détrôné en Comté par le français, on peut se consoler en se disant que cela lui aura permis de conserver une formidable richesse (& faiblesse) : sa diversité dialectale.