


Par leur mémoire de l'eau, les cheveux permettent de reconstituer les déplacements
après l'ADN, le cheveu. Dirigé par Thure E. Cerling, géochimiste à l'université de l'Utah, un groupe de chercheurs américains détaille, dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences du mardi 26 février, la somme considérable d'informations dont le cheveu humain peut conserver durablement la trace.
Ce travail se fonde sur l'analyse des ratios isotopiques de l'hydrogène et de l'oxygène (deux isotopes d'un même élément se distinguent par leurs nombres de neutrons) et conclut que plus de 85 % des variations de ces isotopes dans les cheveux d'une personne sont dues aux caractéristiques de l'eau qu'elle a bue.
Les chercheurs ont établi une cartographie isotopique des Etats-Unis à partir de 496 échantillons d'eau du robinet et de cheveux récupérés dans 65 villes. Cette carte définit différentes zones géographiques. A partir de cette base, les chercheurs affirment pouvoir établir des corrélations, la kératine du cheveu conservant une mémoire isotopique fidèle et chronologique de l'eau et des aliments consommés.
"Vous êtes ce que vous mangez et buvez, et cela s'imprime dans vos cheveux", résume Thure E. Cerling. Déjà utilisée dans la recherche de substances illicites ou dopantes, cette mémoire capillaire pourra intéresser - entre autres - la police. Celle de l'Utah y a déjà eu recours pour reconstituer le parcours, à travers les Etats-Unis, d'une personne retrouvée morte. Cet outil pourra aussi permettre de vérifier certains alibis et, en médecine légale, de faciliter l'identification des corps.
Plus il est long, plus le cheveu a de la mémoire, celle-ci pouvant remonter à plusieurs années. Ceux qui redoutent les possibilités qu'ouvre cette nouvelle traçabilité devront, si ce n'est déjà fait, conserver un crâne parfaitement rasé.
Jean-Yves Nau
je sais pas mais certain ont des cheveux à se faire................




