SOS planète

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Beuillot
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Message par Beuillot »

Message original: Domi
moins de shopping

________________________________
Pôv' Moulinette. ::(
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

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Moulin à rata
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Message par Moulin à rata »

Moins de viande, moins de shopping
Veut ma mort lui ou bien ?!! :angry:

Il est sans doute très respectable ce Rajendra Pachauri mais si je ne fais plus de shopping, il ne me reste que le boulot ! :cry:
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Message par Beuillot »

Message original: Moulin à rata

Veut ma mort lui ou bien ?!! :angry:

Il est sans doute très respectable ce Rajendra Pachauri mais si je ne fais plus de shopping, il ne me reste que le boulot ! :cry:
Qui rime avec ? :;)
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Moulin à rata
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Message par Moulin à rata »

BEUILLOT !!!! :kiss:
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Message par Beuillot »

Message original: Moulin à rata
BEUILLOT !!!! :kiss:
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:sun:
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Message par Domi »

[size=12:bb61409][b:bb61409]les chimpanzés mangent de la terre pour mieux se soigner[/b:bb61409][/size:bb61409]

LE MONDE | 14.01.08

Plus on l'explore, plus la connaissance empirique que les chimpanzés ont de la médecine laisse pantois.
On les savait capables d'avaler, pour leurs vertus vermifuges, les feuilles rugueuses et velues d'une plante herbacée. Ou de mâcher longuement les tiges d'un petit arbre, au jus très amer mais riche en composés antiparasitaires.
Et il apparaît maintenant que nos plus proches cousins mangent régulièrement de la terre... pour mieux se protéger du paludisme !

"Les chimpanzés consomment les feuilles d'un arbre, Trichilia rubescens, dans lesquelles nous avons isolé deux molécules aux fortes propriétés antipaludéennes", explique en préambule Sabrina Krief. Depuis 1999, cette jeune vétérinaire, primatologue au Museum national d'histoire naturelle de Paris, a effectué plusieurs missions en Ouganda, dans le parc de Kibale où vit une communauté de chimpanzés.
Désireuse d'étudier la façon dont se soignent ces grands singes, désormais menacés de disparition dans leur milieu naturel, son équipe est passée maître dans l'art de repérer les individus malades et de les suivre pour observer leur comportement alimentaire.

"En approfondissant ce travail, nous nous sommes rendu compte que les singes, juste après avoir ingéré les feuilles de T. rubescens, consomment parfois de la terre, poursuit la chercheuse. Une terre rouge située sous la surface du sol, que les médecins locaux utilisent également pour soulager les diarrhées." Les diverses vertus thérapeutiques de la terre - riche, notamment, en minéraux rares - sont en effet connues de nombreuses sociétés traditionnelles et il n'est guère que dans notre Occident que sont traités de fous ceux qui s'adonnent à la géophagie.

Avec Noémie Klein et François Fröhlich, deux collègues du Muséum, Sabrina Krief a analysé la composition de cette terre. Les résultats, publiés depuis quelques jours sur le site Internet de la revue Naturwissenschaften, montrent que l'élément majoritaire des échantillons testés est la kaolinite : une substance active utilisée en médecine pour apaiser les troubles digestifs.

Mais pourquoi les chimpanzés mangent-ils cette terre en association avec les feuilles de l'arbre T. rubescens ? Pour le savoir, les chercheurs ont mis au point un protocole expérimental mimant la digestion.
Surprise : alors que les feuilles seules, une fois dégradées par les sucs gastriques, ne présentent pas ou peu d'activité antipaludéenne, celle-ci apparaît nettement augmentée par l'association avec la terre.

Tout se passe donc comme si cette terre riche en kaolinite potentialisait les propriétés biologiques des molécules antipaludéennes contenues dans les feuilles. De quelle manière ? Cela reste à élucider.
Comme il reste à comprendre l'extraordinaire instinct de ces grands singes, auxquels nous devons peut-être, en matière de médication naturelle, une partie de notre culture ancestrale. Une raison de plus pour les protéger, eux et l'habitat tropical qui héberge leur pharmacopée.

Catherine Vincent

Article paru dans l'édition du Monde du 15.01.08.
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Message par Beuillot »

Eh! Comme quoi on n'est pas des abrutis dans la famille. :sun:
J'ai un vague souvenir d'avoir lu un truc à propos de la géophagie de certains primates (des lémuriens, peut-être), mais les conclusions étaient que le but était de diminuer l'acidité gastrique. Ce qui ne veut pas dire que les conclusions des scientifiques de l'époque ne seraient pas invalidées aujourd'hui.
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Message par Domi »

J'ai lu au sujet de la terre que les gamins qui jouaient dans la terre, et qui se salissaient, qui ramenait à la bouche des mains pas toujours propres étaient plus immunisés que ceux qui vivaient dans un monde aseptisée !!

Ben c'est peut être pour ça que je sui rarement malade car j'en ai bouffé de la terre moi !! ::)
!
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lionel
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Message par lionel »

Message original: Domi
Ben c'est peut être pour ça que je sui rarement malade car j'en ai bouffé de la terre moi !! ::)
Tu confonds pas avec la neige ? T'as pas du souvent voir de la terre entre le Haut Doubs et SPM ! :corne:
A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto.
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Beuillot
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Message par Beuillot »

Message original: Ivydoubs
C'est peut-être la terre rouge de Madagascar qui a des vertus de Smecta...
On sait jamais.
Ben j'crois qu' t'as une fois de plus raison, toi. :;)
Sans aucune certitude, mais bon...
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Moulin à rata
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Message par Moulin à rata »

Ayant grandi et joué dans la ferme de mes grands-parents où c'était loin d'être propre, je peux vous dire que pour être immunisée, je suis immunisée : malade 2 à 3 fois par an maximum.

En ce moment, mes petits parisiens de collègues jonglent entre rhume et gastro et moi je me marre ! ::D
Oui c'est mal je sais :pilote:
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Message par Thierry39 »

Je ne sais pas si j'ai été immunisé (ou si c'est parce que je me désinfecte l'intérieur du corps grâce à certaines boissons :invis: ) mais je ne suis quasiment jamais malade. Ca fait plusieurs années que je n'ai rien eu.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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Message par Domi »

Et bien en voilà des enfants de la campagne qui ont été élevé derrière le cul des vaches !! ::D ::D

C'est vrai que gamin ont n'était pas si protéger que cela pour aller se marrer dehors, botte caoutchouté, vieux pantalon, etc......et hop tout ce beau monde dehors pendant des heures par m'importe qu'elle temps !! :;) ::D

Et ont parle pas des souvenirs inoubliables !! :invis: :invis:

A Aujourd'hui la plupart ou devrais je dire la majorité des gamins que je voit sont habiller e cosmonautes, :invis: ont discerne à peine les yeux, surtout lorsque le temps est pas trop beau, et les conséquences sont là ils sont souvent malades, je voie bien avec les gamins de mes collègues et de la belle sÅ“ur sont toujours au médecin ,, ::(

tient ils gagnent bien leur vie ceux là !!! Juste pour le Beuillot qui Beuillotte !! :invis: :invis:
:corne:
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Message par Domi »

Le dilemme de la Tata Nano: sortir de la pauvreté ou être écolo

Par Anne Applebaum (Slate.com) Rue 16/01/2008

Si vous ne l'avez pas encore fait, découvrez la "Nano", sans doute la voiture la plus significative de la décennie. Petite et mignonne, elle peut contenir quatre personnes et un sac molletonné, a un seul essuie-glace, atteint 110 Km/h, et peut être à vous pour la somme royale de 2 500 dollars (environ 1700 euros), soit moitié moins que le moins cher des véhicules du marché.

Mais, pour ceux qui se posent des questions philosophiques, la "Nano" débarque avec son problème moral: que se passe-t-il lorsque la défense de l'environnement, idée très louable et très tendance, entre en conflit avec l'objectif, tout aussi louable et tout aussi tendance, d'améliorer la vie des pauvres?

Pour la "Nano", qui est produite en Inde, ce dilemme est congénital. Certes, cette voiture reste hors de portée pour les plus pauvres, elle représente une opportunité évidente pour cette catégorie d'Indiens qui accède à peine à la classe moyenne, dans un pays en croissance. Le fabricant [la société indienne Tata, ndlr] expliquait en dévoilant la voiture au récent Salon de l'auto de New Delhi:

"J'espère que cette voiture changera la manière avec laquelle les gens se déplacent en Inde rurale. (...) Nous sommes un pays d'un milliard d'habitants, mais la plupart d'entre eux se voient nier la possibilité de la mobilité."

Un problème environnemental potentiellement énorme

Mais si tout va bien, quelque 250 000 voitures seront produites dès la première année, un chiffre qui augmentera rapidement à mesure que de nouvelles lignes de production seront ouvertes en Afrique, en Amérique latine et en Asie du Sud-Est.

Bien que la "Nano" utilise moins de carburant que les voitures plus grosses, leur nombre potentiellement énorme pose des problèmes environnementaux tout aussi énormes. Et comme il faudra du temps avant que les propriétaires de "Nano" puissent se payer des véhicules hybrides à plus de 20 000 dollars, ou plus extravagant, des prototypes à hydrogène qui coûtent plus de 10 millions de dollars pièce, cela signifie une augmentation significative des émissions de gaz carbonique et d'autres agents polluants.

Le principal expert climatique des Nations unies, l'Indien Rajendra Pachauri, président du Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec), qui a obtenu avec Al Gore le prix Nobel de la paix, confie qu'il a des cauchemars à ce sujet.

Ce qui est vrai des voitures l'est de plein d'autres produits. Il y a un énorme décalage entre les produits bons marché et de consommation de masse, et les produits verts. Il suffit de voir les produits organiques de nos supermarchés qui coûtent plus cher que les autres.
Vous pouvez avoir bonne conscience lorsque vous les achetez -c'est mon cas!-, mais ça ne nourrira pas les foules.

L'alimentation de masse, pour l'instant, ce n'est pas un secret, est toujours basée sur l'agriculture high-tech, sur des engrais chimiques, voire sur des cultures génétiquement modifiées. Les moyens modernes de communication et de transport -voitures, téléphones, ordinateurs- rendront peut-être les pauvres plus riches.

Il y a beaucoup de partisans du développement durable qui pensent qu'on peut obtenir moins de pauvreté, moins de pollution, et des émissions de CO2 plus faibles, le tout en même temps. Mais ce phénomène n'arrive nulle part dans le monde réel, comme le montre l'apparition de la "Nano".

Concilier la voiture de masse et la lutte contre le réchauffement climatique

Il ne s'agit pas ici de produire une argumentation idéologique, ou de donner des excuses aux industriels américains [ou occidentaux en général, ndlr] avec leurs Hummers.

Je n'apporte pas non plus, hélas, de réponse adéquate au problème exposé plus haut, je ne fais que rappeler des faits connus. Sans doute devrait-il y avoir sur le marché une voiture "propre" à 2 500 dollars, mais pour le moment il n'y en a pas.
Il devrait y avoir un moyen de concilier la production de voitures de masse et le réchauffement climatique, mais on ne l'a pas encore trouvé.

Il n'y a pas de raison fondamentale pour que de bonnes politiques environnementales soient contradictoires avec la croissance économique, mais actuellement c'est souvent le cas. Dans de nombreux pays, le désir de sortir de la pauvreté est plus fort que celui de respirer de l'air pur: si vous ne me croyez pas, regardez les photos de Pékin dans le brouillard.

La technologie nous sauvera peut-être. Mais, en attendant, les discussions globales sur l'environnement et les changements climatiques seraient infiniment plus pertinentes si les participants, surtout ceux qui portent de la haute couture organique, acceptent les termes réels de l'échange.

A la récente conférence de Bali sur le changement climatique, il a été question de compensations pour les pays en développement qui protégeraient leurs forêts, et de subventions pour l'adoption de technologies propres.

Si, à la prochaine conférence, les délégués pouvaient consacrer quelques minutes de leur temps aux millions de "Nano" qui s'apprêtent à déferler sur les routes d'Inde et d'ailleurs, nous saurons alors qu'ils sont vraiment sérieux.

Merci à Luc Lefebvre
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Message par lionel »

Message original: Moulin à rata
malade 2 à 3 fois par an maximum.
Ah bon ? Je ne me rappelle pas avoir été malade. Je touche du bois.:pilote:
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Message par Domi »

Quel avenir pour les grands singes ?

Dinard - Bretagne
Conférences et exposition
Du 19 janvier au 2 mars 2008
Palais des Arts et du festival - Dinard


Communiqué

Plus qu'une interrogation qui restera d'ailleurs sans réponse, il s'agit bien plutôt d'une inquiétude profonde avant qu'il ne soit trop tard... Gorilles, chimpanzés, bonobos, orangs-outans constituent à eux quatre la famille des grands singes. Nous avons en commun 96% de patrimoine génétique, et jusqu'à 99.4% avec le bonobo.
Cependant, toutes ces espèces sont aujourd'hui menacées d'extinction à très court terme. Epidémies, braconnage, trafic, déforestation rendent leur survie plus que périlleuse. D'une population estimée à 1 million en 1960 il resterait moins de 300 000 chimpanzés aujourd'hui.

Le nombre des bonobos a été divisé par 10 en 20 ans et les orangs-outans, nos voisins asiatiques, seront peut-être les premiers à disparaître d'ici 2015.

Pour cette 8ème Saison Mimosa, après les succès retentissants des pharaons, des minéraux ou des papillons, nous avons voulu poser notre regard dans celui des primates.

Cette exposition veut démontrer l'urgence de changer notre rapport à la planète et elle est aussi un formidable enseignement sur tout ce qui constitue le quotidien, les habitudes de vie des grands singes, la fascination de l'homme devant ces cousins qui sont si peu différents de nous ...

Au travers de conférences, de films, d'exposition de peinture, petits et grands vont approcher le monde si complexe du gorille sage et coquin, du chimpanzé plus extraverti, de l'astucieux bonobo, de l'orang-outan drôle et secret ...

L'homme fait partie intégrante de la nature, son écosystème est le plus vaste et le plus diversifié sur la planète. Son expansion bouscule et menace la biodiversité et par là même sa propre survie et si par malheur nos proches parents disparaissaient, ce serait avec eux l'effacement irrémédiable de nos origines et le silence pour toujours à cette question qui nous taraude : « En quoi sommes-nous des hommes ? ».

Sylvie MALLET,
Commissaire général de l'exposition
Adjointe à la Culture

L'exposition

Objectifs de l'exposition
- Remonter jusqu'aux origines de l'homme.
- S'interroger sur ce qu'est l'homme.
- Parler de la disparition des grands singes, c'est s'interroger sur l'avenir de l'homme sur Terre.
- Mobiliser localement les esprits et attirer l'attention sur la condition des grands singes et de leurs habitats.
- Montrer que la sauvegarde des grands singes, c'est la sauvegarde de l'homme.
- Montrer que des projets de développement durable sont générateurs de revenus bénéfiques pour les populations qui vivent dans ou proche des habitats des grands singes.
- Des questionnements d'actualité scientifique.

Partie 1
Introduction et définitions :
- Les singes
- Les grands singes
- L'homme

Partie 2
Présentation de spécimens : singes et grands singes dans leurs milieux respectifs

Partie 3
Galerie de portraits
La parenté avec l'homme à partir de visuels de mimiques et de gestuelles chez les grands singes

Partie 4
Evolution des populations de grands singes : vers une disparition ?
- Les menaces à court terme : la viande de brousse, les massacres, la mort indirecte (maladies, exploitations, guerres...
- Les menaces à moyens et longs termes : la perte et la perturbation des habitats naturels : déforestation, exploitation forestière, développement d'infrastructures, cultures

Partie 5
Sauvegarder (l'avenir) des grands singes :
- les études, la présence et la protection sur le terrain.
- La réglementation
- La mobilisation citoyenne
- L'éco-tourisme
- Les sanctuaires pour rescapés
- Les repeuplements

Partie 6
Singes et grands singes dans les cultures du monde : l'Asie, l'Afrique, l'Occident.

Partie 7
Les grands singes et l'homme. Si proches... et pourtant si différents...
- Le développement et l'éducation des jeunes primates
- La culture
- Les différences
- La parenté morphologique
- La parenté génétique

Conférences
Palais des Arts, salle C. Debussy. Entrée libre

Samedi 19 janvier 2007
Conférence inaugurale - à 15h00 - Palais des Arts - Entrée libre Yves Coppens, paléontologue et paléoantropologue Yves Coppens est actuellement l'un des plus grands spécialistes français de l'évolution humaine... Homme de terrain il a entrepris de nombreux chantiers de fouilles souvent fructueuses comme, par exemple, la découverte de la célèbre Lucy... Homme de réflexion, il a développé plusieurs théories sur les hominidés et les panidae...

Dimanche 20 janvier 2007 -
Conférence - Palais des Arts - Entrée libre - horaire à définir Yves Coppens et Pascal Picq, paléoanthropologue

Samedi 2 février 2008 -
"Ces forêts qu'on assassine "
Palais des Arts - 15h - Entrée libre
Emmanuelle Grundmann, Primatologue et auteur Suite à un travail de thèse sur la conservation des orangs-outans à Bornéo, Emmanuelle travaille régulièrement comme conseiller scientifique bénévole sur des projets de réintroduction de primates dans leur milieu naturel, mais aussi, plus généralement, sur la protection des grands singes en Afrique centrale et en Indonésie à travers diverses ONG ainsi qu'en Amazonie avec l'association Ikamaperu.

Conférence suivie d'une séance de signatures de l'ouvrage de Emmanuelle Grundmann et Cyril Ruoso, Etre singe (éd. de la Martinière)

Nous ne descendons pas du singe, nous sommes des singes.
Bourré d'anecdoctes et écrit dans un langage accessible, découvrez en quoi notre comportement ressemble beaucoup à celui des chimpanzés ou des bonobos.
A lire avant que nos cousins primates ne disparaissent...






En pratique
L'exposition "Quel avenir pour les grands singes "

Horaires :
Tous les jours, de 14h à 19h
Entrée libre

Tarifs :
Entrée gratuite


Lieu de l'exposition :
Palais des arts
Boulevard Wilson, (à proximité de la piscine municipale) Dinard

Réservations (groupes)
Tel: 02.99.46.50.63
Fax: 02.99.88.10.67
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[size=12:bb61946][b:bb61946]Un maïs enrichi en vitamine A est mis au point sans recours à la transgenèse[/b:bb61946][/size:bb61946]

LE MONDE | 18.01.08

La biotechnologie agricole ne se résume pas à la transgenèse. Dans celle-ci, on transfère d'une espèce à une autre un gène permettant d'améliorer un de ses caractères, formant ainsi un organisme génétiquement modifié (OGM).
Mais il existe d'autres voies d'amélioration végétale : c'est ce qu'illustre une importante étude paraissant dans la revue Science du vendredi 18 janvier, qui expose une méthode de sélection d'un maïs présentant une proportion importante de provitamines A, des molécules capables de se transformer en vitamine A une fois ingérées.

Une culture à grande échelle de ce maïs permettrait de lutter contre une maladie qui sévit dans les pays les plus pauvres : la xérophthalmie, cécité progressive favorisée par le manque dans l'organisme de vitamine A, qui affecterait 17 % à 30 % des enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne.

Le travail mené par Carlos Harjes, un généticien de l'université Cornell (Etats-Unis) basé aujourd'hui chez Monsanto, a consisté à appliquer une méthode qui se répand de plus en plus en recherche agronomique, la génétique d'association, promue par Edward Buckler, autre signataire de l'article. Le but est de trouver, au sein d'une espèce, les gènes codant des caractères intéressants, que l'on pourra ensuite transférer, par croisements classiques, à d'autres variétés de la même espèce.

Dans le cas étudié, il s'agissait donc de trouver les gènes codant pour les précurseurs de la vitamine A, dont le plus efficient est le bêta carotène.
Certaines lignées de maïs présentent un taux élevé de bêta carotène (66 microgrammes par gramme de graine), mais la majorité des variétés consommées dans le monde ont un taux beaucoup plus faible, de 0,5 à 1,5 microgramme.

Comment expliquer cette variation de production de provitamine A ? Par le polymorphisme des gènes impliqués, c'est-à-dire par les variations mineures de la séquence d'ADN qui les compose. L'objectif premier des chercheurs a donc été d'identifier les formes particulières des gènes commandant une forte production de bêta carotène.
Ils l'ont fait au moyen d'une série de tests génétiques et statistiques sur 288 lignées de la céréale.

Au total, la zone précise du gène impliquée et les formes responsables ont été identifiées. Grâce à cette information, les chercheurs ont développé des outils d'identification (ou marqueurs) des formes du gène associées à une meilleure composition en provitamine A. Ces marqueurs vont permettre de rechercher facilement, dans l'ensemble des collections de maïs, les plantes qui présentent une forme favorable du gène et de transférer ensuite ces gènes par croisements classiques dans les variétés cultivées.

"C'est une belle étude, commente Laurence Moreau, généticienne à l'Institut national de recherche agronomique (INRA). Elle démontre l'intérêt de la génétique d'association pour identifier des gènes d'intérêt au sein d'une espèce et définir des marqueurs facilitant leur utilisation en sélection."

L'équipe rend disponibles les informations génétiques afin de permettre aux sélectionneurs de tous les pays de produire facilement et rapidement par "sélection assistée par marqueurs" des maïs ayant un fort contenu en vitamine A.

La méthode présentée dans cet article vient donc rivaliser avec le "riz doré", mis au point par le chercheur suisse Igo Potrikus, qui vise aussi à augmenter la teneur en vitamine A de la céréale, mais au moyen de la transgenèse. M. Potrikus a indiqué, en décembre 2007, dans un entretien avec le site Internet gm-compas.org, que des tests du riz doré seront conduits en 2008.

Mais, observent les auteurs de l'étude de Science, il existe "une acceptation limitée des OGM dans les pays en développement". Une part essentielle du succès tient à l'acceptation du nouvel aliment par les populations visées.
Un maïs renforcé en vitamine A, mais non OGM, devrait être aisément adopté par les populations africaines, dont cette céréale constitue souvent une base de l'alimentation.

Par ailleurs, ce succès de la génétique d'association devrait permettre d'élargir le débat sur l'avenir des biotechnologies agricoles.

Hervé Kempf
Article paru dans l'édition du Monde du 19.01.08.
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POLLUTION AU MERCURE:
une urgence planétaire !

L'effet toxique du mercure sur la santé est connu depuis longtemps, notamment avec le cas maintes fois cité de la baie de Minamata au Japon où, dans les années 50, des centaines de personnes sont mortes après avoir mangé des poissons pollués au mercure.
Mais ce n'est que tout récemment que la mise en place d'un traité international visant à réduire les concentrations en mercure dans l'environnement a été envisagée.



Vers un traité international

Du 12 au 17 novembre 2007, sous l'égide du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), s'est tenue à Bangkok une conférence internationale sur le mercure. Achim Steiner, directeur du PNUE, annonce alors que des mesures mondiales pour la réduction des rejets de mercure dans l'environnement s'imposent.

Depuis la pollution de Minamata dans les années 1950, aucun accord n'avait été envisagé au niveau mondial pour limiter les rejets de mercure.
Alors pourquoi cette brusque accélération ? Le constat est simple. Dans un document intitulé « Evaluation mondiale du mercure » datant de décembre 2002, le PNUE remarque que la pollution au mercure est principalement due aux rejets atmosphériques.

La Chine est pointée du doigt : 70% de ses besoins énergétiques sont fournis par le charbon et utilisent le mercure dans son processus de fabrication.
En pleine croissance, elle construit de plus en plus de centrales à charbon, les rejets atmosphériques en mercure augmentent donc en parallèle.

Mode d'action du mercureDes avis partagés

Thermomètres, baromètres, manomètres, amalgames dentaires, ampoules basse consommation, le mercure est partout. Outre le charbon, il est utilisé dans le processus de fabrication du PVC, dans la production de chlore ou d'extraction d'or et d'argent.
La réduction des rejets de mercure dans l'environnement passe par son remplacement par des composés moins toxiques ou par l'utilisation de procédés industriels alternatifs. L'Union européenne, la Norvège, la Suisse, le Japon, le Brésil, les pays arabes et africains appellent à l'adoption prochaine d'une réglementation.

Les pays africains sont particulièrement sensibles à l'impact des déchets mercurés sur la santé des populations, déchets qu'ils acceptent sur leur sol pour des raisons économiques. Ils attendent avec impatience qu'un traité incite au remplacement du mercure par des composés moins toxiques.

Elena Lymberidi, chargée de campagne ZeroMercury au sein du Bureau européen de l'environnement, insiste : « Les Etats-Unis, la Chine, l'Inde, l'Australie et la Nouvelle-Zélande ne veulent pas de traité. » Beaucoup de thermomètres, baromètres sont fabriqués en Chine ou en Inde pour être exportés vers l'Europe et les pays en développement.
Et la chargée de campagne de regretter : « L'Inde ne participait pas à la conférence de Bangkok et les Etats-Unis bloquent bon nombre de traités et de conventions relatives à l'environnement. »

Pour aboutir à l'élimination des produits à base de mercure d'ici à 2020, le PNUE envisage soit le renforcement de la Convention de Stockholm*, soit la mise en place d'un nouveau traité. Rendez-vous est donc pris lors de la prochaine réunion du PNUE à l'automne 2008.

* Convention de Stockholm : accord international signé en 2001 visant à interdire les polluants organiques persistants (les POP), particulièrement toxiques, se dégradant faiblement dans l'environnement et s'accumulant dans les organismes vivants.
Un enjeu pour l'Europe

Au niveau européen, la réglementation est en pleine évolution avec l'adoption en septembre 2007 d'une nouvelle directive (Directive 2007/51/EC) visant à éliminer certains instruments de mesure utilisant du mercure tels que les thermomètres d'appartement et les baromètres. Cette nouvelle directive devra être transposée dans chaque pays européen d'ici à avril 2009.

La France, quant à elle, réglemente l'utilisation des thermomètres au mercure depuis déjà dix ans. Même si au niveau européen la volonté de bannir le mercure de l'environnement est réelle, la contamination est parfois plus difficile à contrôler : la pollution atmosphérique ne s'arrête pas aux frontières.

Ainsi, dans un récent rapport du RIVM (Agence néerlandaise de l'environnement), J. Slootweg et al (2007)* constatent que les dépôts atmosphériques de mercure touchent 42 à 77% des écosystèmes européens. L'étude qui porte aussi sur le cadmium et le plomb, autres métaux lourds, montre que les pays de l'est et du nord de l'Europe (Suède, Finlande et pays Baltes) sont particulièrement exposés aux dépôts de mercure atmosphériques.

La précédente étude datant de 2005, concluait que 50% de ces écosystèmes étaient touchés. La dégradation de la situation confirme donc l'urgente nécessité d'une réglementation au niveau mondial pour la réduction des émissions de mercure.

* European Critical Loads of Cadmium, Lead, Mercury and their exceedances, Water Air Soil Pollution, Focus 7 : 371-37.

Geneviève De Lacour

http://www.cite-sciences.fr/francais/al ... 3&id_mag=0
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Domi
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Message par Domi »

bonjour, !

Je vous propose un article de fond ( 20000 signes) sur l'avenir du bio européen après le Grenelle de l'environnement, en replaçant le bio dans la perspective souhaitée par la commission européenne.

Merci de le prendre en compte.

Bien cordialement

Guillaume Moricourt, auteur « d' Agriculture et Santé » aux Editions Dangles

http://guillaume.moricourt.ifrance.com/ ... ureetsante
Grenelle de l'environnement et Union Européenne :

OU VA LE BIO ?
En pleine mise en place du Grenelle de l'Environnement, le 12 juin 2007, le Conseil européen a décidé de réformer la réglementation du bio européen. Christine Lagarde, lors de son bref passage au ministère de l'Agriculture, a donné son accord au nom de la France, lorsque, dans un débat houleux, seules la Hongrie, l'Italie, la Belgique et la Grèce se sont prononcées contre cette réglementation qui doit commencer à s'appliquer en 2009, et qui impose au bio d'accepter, sans pouvoir se défendre, d'être contaminé par des OGM jusqu'à une hauteur de 0.9%.



Comment autorise-t-on un OGM dans l'UE ? La procédure de décision mérite le détour. Dans un premier temps, on discute, dans des comités techniques de la commission européenne, autour du dossier d'habilitation remis par le semencier. Celui-ci doit prouver, par une belle documentation, qu'il a tout mis en Å“uvre pour certifier l'innocuité de son OGM. Au passage, remarquons que les institutions européennes n'ont pas les moyens de procéder sérieusement à des contre-expertises. On demande encore son avis à l'Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (AESA - EFSA). Puis on vote.
Avec une constance remarquable, on peut remarquer qu'il n'y a jamais de majorité qualifiée pour adopter l'OGM.

Alors, on s'en remet au conseil des ministres, la plus haute instance de nos institutions démocratiques dans l'Union Européenne. Chaque Etat prend le soin de demander conseil à son propre organisme national (Commission du Génie Biomoléculaire, voire AFSSA en France). Même constance : on peut encore remarquer qu'il n'y a jamais de majorité qualifiée pour adopter l'OGM au conseil des ministres.



Et dans une saine démocratie, on devrait en rester là, et ne pas autoriser l'OGM. Mais la démocratie européenne n'en est pas une. Dans le cas de non acceptation d'un OGM, c'est la commission qui décide en dernier ressort. Etrange pratique de démission, qui réserve une décision politique à un organisme technique non élu, alors que les élus des Etats Nations n'ont pas trouvé d'accord pour accepter l'OGM.



Et, depuis cette procédure de 2001, tous les OGM ont été acceptés par la commission, en dernier ressort, au mépris du vote du conseil : le maïs Bt11 de Syngenta a été autorisé par la commission en mai 2004, contre l'absence de décision du Conseil du mois précédent (Hervé Gaymard, ministre de l'agriculture de la France à la sortie du conseil des ministres, a pu avoir cette remarque troublée : « S'il n'y a pas de majorité, il devrait y avoir refus... ») ; le maïs NK603 de Monsanto a été accepté par la commission en octobre 2004 après une non-acceptation par le conseil en février 2004... et ainsi de suite !



L'embryon de Haute Autorité pour les OGM mise en place par Nicolas Sarkosy, qui comprend notamment la société civile, vient de provoquer l'interdiction de l'OGM MON810 (Monsanto). Il ne sera pas semé ce printemps. Bravo ! la démocratie retrouve ses droits : mais pour combien de temps, car ceci n'est que provisoire ?



L'UE a donc imposé au bio de tolérer 0.9% d'OGM dans ses produits. Pourquoi ? Car les fabricants peinent à développer leurs ventes du fait de l'existence du bio. Combien de semenciers OGM ont du entendre cette objection : « Je ne peux pas planter d'OGM, car sinon, je vais conduire à la faillite des producteurs bio suite à des contaminations dont j'ai peur d'être rendu responsable. » Effectivement, le producteur bio qui ne demande pas à être contaminé insiste sur le fait que c'est au pollueur, au contaminateur d'OGM sous contrat des semenciers, de payer les pots cassés. Mais pour les lobbies des OGM et des pesticides de Bruxelles, pour la Commission européenne, les derniers freins à l'essor de l'industrie des biotechnologies doivent être contrés. Pas pour l'opinion publique européenne, justement hostile à hauteur de 85% aux OGM. Ceux-ci ne sont pas convaincants, et des expériences ont montré leur danger potentiel. De plus, nous n'en avons pas besoin !



Une brèche est donc ouverte pour l'agriculture bio de 2009, pour conforter les contaminateurs, pour qu'ils puissent planter leurs OGM sans que le bio, empêcheur de tourner en rond, puisse un jour leur demander des comptes... Subtilement, les OGM restent interdits dans le bio, mais tout le monde sait bien que la dissémination des OGM est obligatoire une fois commencée ; c'est tout simplement naturel, et ce n'est qu'une question de temps. Aussi l'hypocrisie de ce règlement est totale. Les producteurs bio ne pourront se défendre, comme les autres producteurs, et tout le monde devra être devant le fait accompli. Et au fur et à mesure, ce ne sera plus une limite de 0.9% d'OGM qui sera suffisante... alors, on élèvera la norme... Nos dirigeants européens, en bons politiciens, savent être patients et opportunistes.



Le cahier des charges du bio encore actuel, a eu le mérite, d'abord seulement pour les productions végétales, puis également pour les productions animales, de se construire de manière participative entre les responsables politiques et les producteurs, qui, fait rare dans une profession, ont toujours eu la préoccupation éthique de leur activité, et se sont eux-mêmes imposé des normes, des interdictions, des contrôles par des organismes indépendants, pour le respect de la terre, des animaux, de leur travail, de leurs consommateurs, des générations futures...



De participation, il n'y en a pas eu cette fois ci. Les producteurs, les consommateurs, les associations écologistes... ont du subir une attaque à peine voilée contre le bio, dès décembre 2006, lorsque la commission européenne a essayé, par le forcing, d'imposer un nouveau règlement sous la présidence finlandaise. Mais la ficelle était trop grosse, et elle a du composer.



Que proposait-elle, outre, déjà, l'obligation d'accepter des contaminations d'OGM à hauteur de 0.9% ? D'accepter les produits chimiques dans l'agriculture bio, « au cas où des substances naturelles ne sont pas disponibles dans le commerce ». Cette limitation n'a dupé personne. C'était rendre l'utilisation des pesticides incontrôlables par les organismes de contrôle, tels Ecocert, Qualité France, Agrocert, Aclave, Certipaq, Ulase. Ce projet européen visait manifestement la fin du bio en le diluant dans une dose de pesticide.



Ce projet de la commission européenne souhaitait encore favoriser les producteurs « bio » laxistes contre les vrais producteurs bio, en empêchant ces derniers de faire valoir sur leurs étiquettes l'absence d'utilisation de pesticide, ou de contamination par les OGM, ce que la technocratie avait baptisé de « refus de la flexibilité négative ». En clair, obliger tout le monde à accepter la débandade vis-à-vis de l'utilisation des pesticides, et, dans la même veine, la Commission a souhaité obliger le bio à passer sous les fourches caudines d'un logo européen unique, couvrant le laxisme au lieu de représenter la rigueur d'une pratique réellement organique, pour niveler le marché par le bas.



Rappelons que le refus des pesticides par l'agriculture bio n'a rien de théologique : ce simple refus impose à l'agriculteur de travailler sa terre, de la nourrir correctement par des composts, des fumiers ou des engrais verts, de la préserver par des assolements, de protéger ses plants par des insectes auxiliaires... ce qui l'oblige à des contraintes variées que l'industriel agricole ne supporte plus.



L'objectif de la Commission était clair. Elle ne souhaite plus une agriculture bio qu'elle juge minoritaire, élitiste, et semble souhaiter la diriger vers une sorte d'agriculture « raisonnée », attifée de l'illusion du « raisonnable ». Que le bio rentre dans le rang ! Et qu'il laisse la voie libre aux OGM !



Et, cerise sur le gâteau, la Commission voulait s'arroger le droit d'écrire elle-même les modalités pratiques du nouveau règlement... Ce qui n'a pas peu participé au tollé et la Commission a du en rabattre en décembre 2006 et accepter le débat. Mais le débat parlementaire qui a suivi n'était pas vraiment dangereux, puisque le Parlement Européen n'avait qu'un petit pouvoir consultatif, et, une fois son rapport voté, il a appartenu au Conseil de statuer.



La fronde a été conduite avec brio par Marie Hélène Aubert, député Verte française, et le Parlement Européen rappellera en mai 2007 (à 91% des votants, droite et gauche confondues) que le bio doit utiliser, des produits naturels si nécessaire, et non des pesticides chimiques.



Il demandera encore de conserver le taux de contamination en OGM acceptable pour le bio à 0.1%, seuil encore actuel et seuil technique de détection. Il tentera, en vain, de s'arroger le droit de co-décider au règlement avec le Conseil (par 94% des voix), pour ne pas laisser le Conseil suivre aveuglément la commission. Il estimera encore que l'étiquetage d'un avantage particulier ne doit pas être interdit à un producteur bio. Et qu'il est temps d'intégrer la restauration collective dans les contrôles du bio.



Le Parlement Européen sera quelque peu suivi : le Conseil a décidé le 12 juin 2007, pour 2009, la mise en place d'un logo européen, mais autorise toutefois la différenciation par l'acceptation de logos nationaux, mêmes privés. Il sera donc autorisé d'étiqueter un signe privé « 0% d'OGM ». Il a refusé de suivre la Commission sur l'emploi des pesticides en refusant de modifier les règles d'exceptions sur l'utilisation des pesticides de synthèse, assez verrouillées pour ne pas être utilisées. Les modalités pratiques ne sont pas encore connues à ce jour, il appartiendra à la commission de les rédiger...



Pour le moment, la Commission est donc parvenue à ses fins uniquement sur la question des OGM. Mais c'est trop, et sa volonté est sans doute intacte. Quel avenir pour le bio peut-on attendre de l'UE ? Le doute s'installe. La FNAB s'est engouffrée dans la brèche rendue possible des logos privés et compte bien établir un cahier des charges rigoureux, qui prendra date pour l'avenir.



Et l'agriculture biologique n'est pas sur une île déserte. Ce qui lui arrive aujourd'hui est à remettre dans la perspective de l'évolution de la politique agricole de l'Union Européenne.



Dans la première version de la Politique Agricole Commune (PAC) de 1962, bon nombre de paysans (céréaliers, laitiers, producteurs de viande...), étaient aidés par les prix : soient ils vendaient à bon prix, soit ils vendaient à la Commission de Bruxelles à un prix garanti encore intéressant, laquelle stockait leur production en attendant mieux.



Ce qui permettait à ces paysans de ne se soucier que de produire le maximum. Ce système a produit ses effets au fil du temps, l'intensification a eu lieu, avec sa pollution induite. Car plus on épandait d'engrais chimiques, de pesticides, plus on gavait les animaux d'antibiotiques, plus on gagnait de l'argent.



Notons que dès l'origine, des filières entières n'ont pas bénéficié d'aides de la PAC : producteurs de volaille, de porcs, maraichers, producteurs de fruits...



Depuis, ce système a fait faillite en raison des surproductions anarchiques non régulées à temps qu'elle a impliquées. Les stocks de Bruxelles devenaient invendables, et le contribuable européen ne pouvait les supporter indéfiniment. Des quotas ont été imposés aux producteurs laitiers, et ailleurs on a freiné la production en remplaçant depuis 1992, bon an mal an, la garantie des prix et des débouchés par des primes compensatrices. La PAC est devenue moins avantageuse, et les agriculteurs ont commencé à compter les coûts de pesticides et d'engrais chimiques, et essayent aujourd'hui de transformer leurs contraintes en avantage commercial sous le mot « d'agriculture raisonnée ».



Depuis 2006, les primes PAC sont unifiées en une seule, correspondant à la moyenne du total versé les trois années précédentes, et elles déclinent progressivement, pour en 2012, normalement disparaître. Nouveauté, ces nouvelles primes, les DPU, peuvent être octroyées, même si l'agriculteur ne produit plus rien (découplage des primes avec la production) : on achète ainsi la paix sociale pour laisser le temps de vendre l'exploitation, de se reconvertir sur le marché agricole ou dans une autre activité.



Quel est donc le modèle européen sous jacent décidé par toutes ces révisions de politique économique ? Même s'il n'est pas affiché franchement comme tel, c'est bel et bien celui de l'autre agriculture européenne, celle qui n'a pas été aidée régulièrement par la PAC, sauf en cas de crise due à un scandale ou à une surproduction quelconque, celle des producteurs de porc, de volaille, etc...



Ces éleveurs ont dû, plus que leurs confrères aidés par les primes PAC, intensifier pour mieux résister aux concurrences des marchés, et ont pu encore plus polluer. À savoir : il n'y a pratiquement plus d'élevage de porc en extensif, hormis le porc Mistral, le porc de Corse, le porc bio... il n'y a presque plus d'élevage de volaille en extensif, hormis la volaille label rouge ou l'AOC Volaille de Bresse, ou le bio évidemment.



Il reste par contre des élevages en extensif (ovin, bovin) dans les secteurs de la PAC. Dire que la PAC a favorisé l'intensif, c'est le moins qu'on puisse dire... mais dans les filières qui n'ont pas bénéficié des aides de la PAC, l'industrialisation a été encore plus violente. Alors qu'il reste encore des vaches dans des prés, l'accès à l'air est interdit à environ 90% des porcs ou des poulets (part des élevages hors-sol), qui se retrouvent entassés dans des camps de concentration, gavés d'anxiolytiques, d'antibiotiques... dans une odeur repoussante. On leur coupe le bec, la queue, on immobilise les truies pendant des semaines... le tout pour livrer des produits bas de gamme, seuls capables de tenir la concurrence dans la guerre des prix sur l'autel de la pensée unique libérale.



Dans le nouveau cours de cette PAC, de sa fin prochaine, sauf pérennisation un temps, il est demandé aux agriculteurs de se passer de primes, de résister à la concurrence internationale contre les importations de viande d'Argentine, de blé ukrainien, de volailles du Brésil... et de se mettre en conformité avec les désirs de l'OMC qui a pris le pouvoir dans les négociations internationales, ne jugeant que du niveau des prix et de l'ouverture des frontières, faisant fi des parités monétaires, ou des conséquences gênantes comme le niveau de pollution, la dégradation des sols, etc...



L'OMC fait la loi en n'optimisant qu'un sous-ensemble. Ce qui n'est pas le moyen d'organiser un développement durable. Mais la religion du marché est très vivace à Bruxelles, où l'on croit que « si un produit est acheté, c'est qu'il relève d'une bonne qualité ». C'est cet argument qui justifie la réorientation de l'agriculture vers le marché sans filet de sécurité.



Voilà donc l'histoire de la PAC dressée en quelques lignes. D'abord une organisation, vouée au développement de l'intensif au lendemain de la guerre. Sans doute, l'urgence motivait cette politique. Mais elle n'était pas pérenne et aurait du être réorientée avant de s'engluer dans une impasse, que nos dirigeants veulent quitter aujourd'hui par la cure du marché en achetant les agriculteurs par les DPU, même s'ils ne produisent plus.



L'avenir du bio s'inscrit dans ce mouvement général. On juge le bio trop puriste à Bruxelles, juste une niche bonne pour les bobos ! Le peuple veut des bas coûts, il n'est pas prêt à payer plus cher son alimentation, et l'agriculture doit rapporter des devises ! Et que le bio n'empêche pas le développement des biotechnologies Maigre vision.



Depuis cette pauvre perspective, en mai 2007, la FAO a au contraire préconisé le développement du bio au Nord comme au Sud, en appelant les responsables politiques à prendre l'ampleur du problème nutritionnel dans le monde, dont la terre est saccagée par le mode intensif.



Pour la Conférence Internationale sur l'Agriculture Biologique réunie sous l'égide de la FAO en mai 2007, le bio est capable de restaurer la santé des terres, d'amoindrir les pollutions... Citons son rapport : « l'agriculture bio peut atténuer les effets des changements climatiques grâce à des mesures comme la fixation améliorée du carbone au sol » elle « permet de renforcer la sécurité hydrique dans plusieurs domaines : qualité de l'eau potable, diminution des besoins en irrigation des sols biologiques et augmentation des rendements dans des conditions de stress hydrique du à la variabilité climatique » elle « renforce la suffisance nutritionnelle, grâce à une diversification accrue des aliments biologiques, qui sont plus riches en micronutriments » elle crée de l'emploi : « l'agriculture bio stimule le développement rural, en créant des revenus et des emplois ».



En conclusion de son rapport, la FAO note : « il est indispensable d'établir un réseau international axé sur la recherche biologique » ; « une partie plus importante des ressources publiques devrait être consacrées aux sciences agroécologiques » ; « la capacité à affermir le rôle de l'agriculture bio dépend en grande partie de l'existence d'une véritable volonté politique »



Oui, le bio mérite plus que la place qu'on veut lui donner, en tout cas dans l'Union Européenne. La perspective actuelle de l'UE, fondée sur le rêve utopique de la résolution des problèmes par la main invisible du marché ne peut pas conduire à la prise en compte de tous les problèmes. Gageons qu'une organisation réfléchie porterait de meilleurs fruits, tout en permettant au capitalisme de produire ses effets positifs pour la collectivité. Depuis le Grenelle de l'environnement, Nicolas Sarkosy a fixé un cap intéressant : 20% des surfaces cultivées en bio en 2020, dans 13 ans, ce n'est pas très ambitieux, mais conséquent. Mais en fonction de l'orientation de l'UE, effet d'annonce ou véritable politique ? Nicolas Sarkosy a pris le soin d'indiquer au président de la Commission que la France n'irait pas à contre-courant de l'UE.



Le prix du bio est le nerf de la guerre. Pourquoi les prix de l'intensif sont-ils plus bas que les prix du bio ? Car l'intensif est certes plus productif, mais aussi parce qu'il ne supporte pas tous les coûts de son activité, qui sont trop souvent laissés à la charge de la collectivité comme la pollution de l'eau. Et ne parlons pas des couts de santé non chiffrables, dus aux nitrates des engrais chimiques dans les aliments, ou aux pesticides cancérigènes dans les produits, l'air, nos corps... De plus l'agriculture intensive est dressée pour chasser les primes, et elle touche environ 30% de primes en plus que le bio, qui, par exemple dans l'élevage primé par la PAC, vend moins souvent de bêtes en prenant plus de temps pour les élever que les industriels de l'intensif.



L'agriculture intensive exerce une concurrence déloyale, alors qu'elle n'est pas durable et nous envoie droit dans le mur ! Il faudrait d'abord mettre les produits de l'agriculture polluante à leur prix réel. C'est le principe du pollueur payeur. Le Grenelle de l'environnement souhaite la disparition de 50% des pesticides à l'horizon 2017, si possible. Mais on peut douter de la volonté politique, la FNSEA ayant obtenu qu'on ne retienne aucun calendrier de réduction.



Ensuite, il faudrait renverser le favoritisme des aides : privilégier au premier chef l'extensif contre l'intensif.nt





*** Message édité par Domi le 21/01/2008 11:54 ***
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Beuillot
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Message par Beuillot »

Message original: Domi
Quel avenir pour les grands singes ?
Vous ne vous débarasserez pas comme ça du Beuillot. :corne:





*** Message édité par Beuillot le 21/01/2008 12:07 ***
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
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