Industrie : Simonin quitte Dampierre

Economie et autres faits de société en Franche-Comté
Répondre
Avatar du membre
Thierry39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 10702
Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
Localisation : Belfort, TdB
Contact :

Industrie : Simonin quitte Dampierre

Message par Thierry39 »

LES DEPECHES LE PROGRES
http://www.leprogres.fr

Article du mercredi 21 novembre 2007


Industrie : Simonin quitte Dampierre


L'usine Spiranyl de Dampierre est à vendre, ses salariés seront transférés dans le Doubs. Le groupe Simonin se restructure sur fond de délocalisation au Maroc «Les collectivités ont fait un effort au-delà de l'envisageable »


Cette fois, c'est bel et bien écrit, en grosses lettres sur une banderole accrochée à la clôture de l'usine Spiranyl de Dampierre, unité du groupe Simonin : les locaux sont à vendre. L'usine n'aura donc pas survécu à l'incendie qui en a ravagé une partie le 22 novembre 2005. Mais selon Bertrand Simonin, P-dg du groupe, elle fait aussi les frais d'une conjoncture particulièrement tendue sur le secteur de l'injection plastique.
A vrai dire, le personnel et les élus du nord Jura s'y attendaient un peu. En mars dernier, Bertrand Simonin évoquait déjà un « arrêt provisoire » du site jurassien (notre édition du 21 mars 2007). Le P-dg l'assure aujourd'hui, « la quarantaine de personnes qui travaillent encore à Spiranyl seront transférées sur nos différents sites du Doubs ». Environ 120 salariés travaillaient à Dampierre avant le sinistre de 2005. Selon Bertrand Simonin, les indemnisations versées par les assurances étaient loin de compenser « le coût exorbitant de la reconstruction ».

Au Maroc
Inodip, l'usine de Saône de Simonin, reprendra 80 % de l'activité de Dampierre, le reste sera affecté à celle de Beure. Par ailleurs, le groupe cherche aussi à vendre ses locaux de Besançon, occupés pour l'instant. A l'issue de la réorganisation, « la totalité des personnes retrouveront leur poste de travail sur nos différents sites de Beure et Saône » assure Bertrand Simonin.
Au printemps dernier, le P-dg évoquait le refus des donneurs d'ordres de prendre en charge la hausse des matières premières, la mauvaise conjoncture de l'industrie automobile et la forte concurrence des pays low cost, où la main-d'oeuvre est bon marché.
Mais dès 2006, Simonin a créé une usine au Maroc, où travaillent aujourd'hui une centaine de personnes, employées essentiellement à l'assemblage pour tous types d'industrie. « Cette installation fait suite à la pression constante de nos clients pour que nous produisions en pays low cost. Soit nous suivons le mouvement, soit nous perdons à terme tous nos marchés » explique le P-dg. Soulignant au passage que les autorités marocaines ont accordé un soutien déterminant à cette implantation.

« Un bout de terrain »
En 2006, le conseil général, la communauté de communes de Jura Nord et la commune de Dampierre s'étaient pourtant engagés à financer la première tranche de travaux nécessaires à l'extension de Spiranyl, estimée à 400 000 euros. Bertrand Simonin veut bien reconnaître que « les collectivités ont fait certainement le maximum de ce qu'elles pouvaient faire pour maintenir Spiranyl à Dampierre.
Ce n'était sûrement pas assez. Nous reversons plusieurs millions d'euros de taxes et charges salariales par an au Doubs et au Jura, et on nous propose juste de nous aménager un bout de terrain » poursuit le P-dg.
« Les collectivités ont fait un effort au delà de l'envisageable » rétorque Lucien Paulin, conseiller général (PS) du canton de Dampierre. En tout, près de 600 000 euros avaient été débloqués. « La loi nous contraignait de ne pas faire plus » souligne l'élu. Au passage, il s'interroge sur l'usage qu'a pu faire le groupe Simonin des « fortes indemnités » perçues après le sinistre. Et comme Maurice Berthet, le maire de Dampierre, il déplore « le manque de communication » du groupe. « Nous avons été avertis, la veille du lancement du chantier, et par une simple lettre, qu'il fallait arrêter les travaux » disent-ils. « On a eu des frais de maîtrise-d'oeuvre, de notaire, d'architecte On va présenter la facture », glisse Maurice Berthet.

Jean-Claude Bonnot

Le groupe Simonin emploie 350 personnes pour 75 millions d'euros de chiffre d'affaires
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
Avatar du membre
Thierry39
Cancoillotte Addict
Cancoillotte Addict
Messages : 10702
Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
Localisation : Belfort, TdB
Contact :

Message par Thierry39 »

LES DEPECHES LE PROGRES
http://www.leprogres.fr

Article du jeudi 6 décembre 2007


Dampierre: une vie après Téfal


L'arrêt administratif de l'usine est programmé au 29 février. Les représentants du personnel saluent le travail de la cellule de reclassement


Si le site a stoppé définitivement sa production industrielle vendredi (notre journal de samedi), l'arrêt administratif de l'usine est programmé au 29 février. « Une antenne restera sur place suivre les dossiers de reclassement avec Franche-Comté Formation jusqu'à fin septembre » précise Romain Duval, directeur des ressources humaines. Il s'agira d'une sorte de point relais, car la gestion des dossiers se fera sur le site de Rumilly (Haute-Savoie). La société PSP (Peugeot Salières Poivrières), dont le site de production est à Quingey (Doubs), est installée sur le site depuis janvier.
L'entreprise a repris l'usine de Dampierre pour en faire sa plate-forme logistique. Des produits finis en outillage (marteaux, burins, scies, barres à mine ), déménagée d'un site alsacien, sont déjà sur place. La société PSP (1), déjà à l'étroit dans ses nouveaux murs, aurait déposé un permis de construire. Un magasin commun, sous tutelle du groupe SEB, sera maintenu sur place avec PSP. Quant à l'ancien atelier outillage (maintenance) de l'usine, il est occupé depuis cet été par l'Entreprise de Mécanique Générale Bisontine (EMGB), dont les sept salariés étaient à l'étroit dans ses locaux bisontins. La société recherche actuellement des fraiseurs sur commande numérique.

Du bon boulot
En janvier 2006, au moment de l'annonce de la fermeture, l'usine Téfal emploie 171 salariés. « Aujourd'hui, 170 personnes sont reclassées » assure le directeur Philippe Le Devic. « Une trentaine ont choisi la mobilité interne et ont rejoint des sites SEB dans la Loire, en Haute-Savoie ou en Bourgogne, à Selongey et Is-sur-Tille. Une trentaine étaient concernés par la mesure d'âge, en pré-retraite et une trentaine ont intégré PSP, une vingtaine à Quingey et une dizaine à Dampierre. Le solde, ça a été du cas par cas » résume Romain Duval.
« Dans l'ensemble, chaque salarié aura eu un minimum de trois propositions de CDI » explique Bernard Humbert. L'ex-délégué CGT de Téfal reconnaît que l'organisme de reclassement choisi par le comité d'entreprise a fait du bon boulot. « Et le groupe SEB a mis les moyens en face ». L'un de ses ancien collègues a passé son permis poids-lourd, payé par l'entreprise. « Il travaille sur la ligne LVG ». D'autres travaillent aujourd'hui comme aides-soignantes, conducteurs d'engin, monitrice d'auto-école
D'autres se sont installés à leur compte, par exemple dans les métiers du bâtiment. Nathalie Daniel, ex-déléguée CFDT, a pu enfin concrétiser ses rêves de coiffure. Après une année à l'école Cordier de Besançon dans le cadre d'un CIF (congé formation), elle a passé avec succès son CAP et prépare actuellement son brevet professionnel au salon dolois Marylin. « SEB paye les charges sociales de mon maître de stage ». Sinon, à 33 ans, Nathalie Daniel, qui a finit première de sa promo, aurait sans doute eu du mal à trouver un salon. « Globalement, on a bien été aidés. Mais pour repartir, il faut d'abord faire le deuil de son emploi ».
Sa voisine de travail dans ce salon dolois n'a pas souvenir d'avoir été autant épaulée par Amphenol-Socapex, quand l'usine doloise l'a licenciée après 27 ans d'ancienneté. « La cellule de reclassement n'a rien fait ». Bernard Humbert, lui, a une pensée « pour les collègues des Vosges », où plus de 200 salariés du site SEB restent à recaser.
Mais selon les Échos de mardi, le groupe aurait finalement trouvé un repreneur, le fabriquant de maison Ossabois, ce qui permettrait à terme de créer 130 emplois.

S.D.


--------------------------------------------------------------------------------
Repères
> 1952
Inauguration de l'usine Calor, qui fabrique des rasoirs électriques
> 1986
Reprise de l'usine par Téfal, qui fabrique des bouilloires électriques
> 2006
Le 24 janvier, le groupe SEB annonce la fermeture de l'usine pour 2008
> 2007
Le 30 novembre, arrêt de la production
> 2008
Fermeture administrative de l'usine Téfal le 29 février




Article du jeudi 6 décembre 2007

Bernard Humbert, ex-délégué CGT de Téfal: «Je crois qu'on a fait notre travail»


Bernard Humbert Ex-délégué CGT de Téfal, 52 ans

« Je suis rentré comme magasinier en 1988 et j'ai ensuite été durant quinze ans conducteur de ligne. J'ai appris la fermeture par un coup de fil d'une journaliste de l'AFP. Jamais on aurait envisagé ça ! Sur le fond, c'est inacceptable, d'autant qu'on gagnait de l'argent. Après, on est obligé de faire au mieux. À Dampierre, nous avons toujours fait l'unité syndicale avec la CFDT et FO. Au début, on en prend plein les dents, on est tout le temps critiqué. C'est dur ! Les mêmes nous téléphonent pour avoir des renseignements : je reçois encore entre 3 et 10 coups de fil par semaine. Je crois qu'on a fait notre travail de délégué. Toutes les personnes quittant l'entreprise pour un CDI toucheront un complément de salaire durant 3 ans afin de conserver leur salaire de départ. Lors de la réunion à Ecully, où on a été reçu par les CRS, on a réussi à faire partir 28 gars supplémentaires en pré-retraite, soit tous les salariés nés en 1955. Mais il a fallu batailler des heures avec le DRH France de Seb. Fin 2008, PSP devrait avoir entre 70 et 80 salariés sur le site, qui ne deviendra pas une friche industrielle. C'est une satisfaction. Franche-Comté Formation a bien travaillé. Dans notre malheur, on a eu un gros avantage je crois, c'est d'avoir été les premiers du groupe SEB. Ils ont mis les moyens pour aider au reclassement. Personnellement, je suis en compte épargne temps. Nous étions une quinzaine, il y a 15 ans, à avoir opter pour un CET. Je serai en pré-retraite à partir du 1er mars 2010. »
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
Répondre