Morez : Comotec fond de moitié

Economie et autres faits de société en Franche-Comté
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Thierry39
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Morez : Comotec fond de moitié

Message par Thierry39 »

LES DEPECHES LE PROGRES
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Article du mardi 27 novembre 2007


Morez : Comotec fond de moitié


Aujourd'hui, le comité d'entreprise rendra officielle la suppression des 129 emplois. Un dégraissage qui se déroulera entre février et septembre, et touchera toutes les catégories de personnel


Cigarette à la main, engoncés dans leur blouse bleue. La pause réunit quelques uns des 260 employés de la filiale du groupe. Les regards sont souvent tournés vers le sol. A l'évidence, le coeur n'y est pas. « On ne sait rien », lance un homme d'une trentaine d'années. « On est dans l'expectative », confirme son voisin. Certains sont partagés entre incrédulité et fatalisme.
« J'attends de savoir qui va être mis à la porte ; pour l'instant, je ne cherche pas de travail », reconnaît un salarié. Car « les rumeurs, ça fait six ans qu'on les entend ». Et la fonte des effectifs ne relève pas vraiment de la surprise.
« Quand on atteint 50 % des objectifs fixés chaque mois, on s'attend à ce que ça arrive un jour ou l'autre. » Et aujourd'hui, l'entreprise est au pied du mur. « Ce qui m'intéresse, c'est que les mesures prises soient humaines, et que Comotec consolide ses positions », explique Luc Auffret, directeur général de la société morézienne de lunetterie depuis quinze jours. Ancien membre du comité exécutif de Rhône-Poulenc, il a été appelé par la maison-mère Mazzucchelli, pour quitter les mines de nickel dont il avait la charge en Nouvelle-Calédonie. « Je suis venu ici pour trouver des solutions à moyen terme », poursuit-il. Obligation de formation, reclassement ?
« Il faut parler de ces possibilités, lorsque l'on fait ce genre de choses ». Pour l'heure, « nous sommes dans une phase de discussion. »

Un mouvement social pas exclu
Côté syndical, les attentes sont à la hauteur des pertes. « Les représentants des salariés vont désigner un cabinet comptable. Il pourra ainsi examiner les comptes de l'entreprise, et chiffrer le coût des suppressions d'emplois et des délocalisations », argumente Michel Faivre-Picon, secrétaire général de la CGT du Jura. Car depuis plusieurs années déjà, Comotec a tourné son marché et sa production vers l'empire du milieu.
« Depuis deux ans, une quarantaine de machines sont parties pour la Chine », confirme-t-il, « et cette fois-ci, 40 à 50 d'entre elles vont à nouveau être livrées ». Direction l'usine Oreilly, à une centaine de kilomètres de Hong-Kong, où près de 600 personnes sont à pied d'oeuvre. Sur le site de production morézien, il ne restera plus que 93 employés, après les quatre vagues de suppression d'emplois. Dès le mois de février, 44 salariés, des conducteurs pour la plupart, plieront bagages.
En avril, ce sont des régleurs qui constitueront la majorité des 24 travailleurs évincés. Les deux dernières étapes, en juin-juillet puis août-septembre, mettront un terme à la procédure, entraînant respectivement 35 et 26 départs.
« Pour l'instant, on ne peut pas savoir qui reste et qui part », commente le responsable syndical. « Pour faire son choix, l'employeur doit tenir compte de critères professionnels et familiaux. Et la CGT va demander à ce qu'intervienne un cabinet de reclassement. » Dans le courant de la semaine, un mouvement social n'est pas exclu.
Anne-Lise Fantino



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Ces salariés qui prennent les devants
Certains n'ont pas attendu l'annonce des mesures drastiques pour changer leur fusil d'épaule. Ils pensent à une formation, ou ont carrément trouvé un autre emploi.

« J'ai démissionné vendredi, après avoir trouvé un emploi en Suisse »
Laurence*, 28 ans, salariée chez Comotec depuis un an et demi. « Je suis arrivée en juillet 2006 dans l'entreprise, mais j'ai été déçue par la tournure que prenaient les choses. Il y avait beaucoup de turn-over, et pas uniquement chez les CDD. Dès que quelqu'un a une opportunité, il s'en va. Depuis les licenciements de mai dernier, les employés sont méfiants, il ne faut pas grand-chose pour que les équipes démoralisent. Les gens ne le disent pas trop, mais beaucoup d'entre eux cherchent du travail à côté. Personnellement, ça fait deux mois que je cherche réellement, et j'ai trouvé assez rapidement un poste dans le secteur de l'horlogerie, en Suisse. »

« Le plus dur, c'est de perdre l'ancienneté »
Bernard*, 48 ans, salarié chez Comotec depuis 26 ans
« Ma foi, on va voir ailleurs. Mais le plus dur pour moi, c'est de perdre mon ancienneté. J'ai 48 ans, je compte bien retrouver du boulot, mais ça va être difficile. Heureusement, je n'ai plus d'enfants à charge, ma femme travaille en Suisse, et je suis locataire. Si je peux faire autre chose que de l'usine, je le ferai. Je compte passer mon permis poids lourd, pour me reconvertir dans le transport. Sinon, j'irai travailler dans le bâtiment. »

A.-L.F.
* Prénoms d'emprunt




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COMOTEC EN DATES
> 1975
Le partage d'actions commerciles à l'exportation. Les dirigeants des sociétés Chevassus, Finasse et Sipal, tous trois fabricants de composants de lunettes, décident de commercialiser ensemble leurs produits à l'export
> 1985
Naissance d'une société de commercialisation commune, appelée Comotec. Début du rapprochement avec des entreprises comme Salino et Girod
> 1994
Naissance du groupe Comotec. Le regroupement de société devient un groupe industriel, avec une gestion centralisée
> 1997
Comotec absorbe l'horloger Mayer
> 1999
Comotec devient Forsym
> 2002
Dépôt de bilan pour Mayer et Sipal
> 2003
38 licenciements chez Comotec, manifestations, le groupe italien « Mazzucchelli 1849 » reprend Forsym
> Janvier 2005
15 suppressions d'emploi (Comotec)
> Mars 2005
60 suppressions d'emploi (Comotec)
> Juin 2005
30 licenciements (Comotec)
> Mai 2007
8 licenciements (Comotec)
> Novembre 2007
129 suppressions d'emploi (Comotec)
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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Perle39
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Message par Perle39 »

Ouep, j'ai lu ça.
L'emploi dans le Haut-Jura n'est vraiment pas au beau fixe depuis quelques mois.
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Poussinou
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Message par Poussinou »

Pas vraiment non! On va tous finir en suisse!
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Perle39
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Message par Perle39 »

Tu es frontalière, toi ? Il ne me semble pas, ou bien Image
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Poussinou
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Message par Poussinou »

Non! mais les beaucoup d'habitants du village travaillent déjà en suisse!....ils font 1h00 de route (80kms de genève)
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Poussinou
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Message par Poussinou »

Manifestation en ce moment sur Morez : nombre de manifestants ........30!
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Thierry39
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Message par Thierry39 »

LES DEPECHES LE PROGRES
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Article du vendredi 30 novembre 2007


Les salariés de Comotec veulent être fixés sur leur sort


Hier, la majorité du personnel a débrayé sur le site de production du lunetier, pour ensuite manifester dans le centre de Morez. L'heure n'est plus à savoir si les postes vont être supprimés, mais qui part ? quand ? Et dans quelles conditions ?


Attendre le mois de janvier, pour beaucoup, c'est trop.
Car il reste à mettre des visages et des noms sur les 129 emplois qui seront définitivement rayés de la carte d'ici dix mois. « On voudrait avoir des listes, pour savoir dans quelle vague on sera », explique Christian, 42 ans, dont 16 passés à Comotec. « De toute façon, si c'est pour avoir plus de travail et de pression pour le même salaire au final, je préfère ne pas rester chez eux. » Comment voit-il son avenir ? « Je n'ai pas de véhicule, donc je ne peux pas partir du coin. Dans la région, la lunetterie, c'est fini, la plasturgie, c'est pareil. Alors je vais peut-être aller voir du côté des signaux Girod, à Bellefontaine ; là, dans l'immédiat, le boulot ne manquera pas ». Comme lui et, d'après la CGT, comme 80 % de ses collègues, Emmanuel est venu débrayer hier matin devant les locaux de l'entreprise. Il se dit pour la « vérité au malade ». « Ce que je voudrais, c'est ne pas avoir de préavis, et avoir des heures payées, en journées, pour chercher du travail. Autant nous faire partir rapidement, en deux fois au lieu de quatre » A côté de ce conducteur, quelques paroles s'échangent, mais les mines sont fermées. Et à moral en berne, production en chute. Certains évoquent une baisse de cadence qui flirterait avec les 30 %, avant de voir sortir les pièces des ateliers. « Je ne suis plus motivé », conclut le salarié.
« Comotec, dans le Jura ! Comotec à Morez ! »
En début d'après-midi, direction le centre-ville. Une cinquantaine de personnes ont arpenté les rues, mégaphone au poing. « Comotec, dans le Jura ! Comotec, à Morez », ont martelé les manifestants, avant de se poster devant la mairie. Une délégation d'une douzaine de personnes a été reçue par le maire, Jean-Paul Salino. Franck Lejosne, représentant de la CGT chez Comotec, a rapporté que l'édile était « en contact avec des entreprises, afin qu'elles s'installent dans la commune. » De ce potentiel d'activité, on n'en saura pas plus. Mais la priorité reste de « se diversifier ». Une perspective sur laquelle compte bien entendu Michel Faivre-Picon, secrétaire général de la CGT dans le Jura. « Nous espérons faire des contre-propositions dans les prochains jours », a-t-il indiqué au cours du débrayage, « dans l'objectif d'empêcher des licenciements ». Aussi, « nous avons demandé au syndicat des lunetiers d'organiser une table ronde, pour réunir les partenaires institutionnels, le patronnat et les syndicats », développe-t-il. « Nous sommes prêts à négocier avec les parties en présence. Encore faut-il se rencontrer. » Hier après-midi, c'est auprès du président du conseil général Gérard Bailly qu'il est allé plaider sa cause, pour que « tout le monde aille dans le même sens. » Prochaine étape, le conseil régional, qui pourrait notamment apporter des solutions en termes de formation.
Anne-Lise Fantino
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Poussinou
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Message par Poussinou »

Euh! 30 suis pas sure que ça fasse la majorité des employés!........
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