Smoby-Majorette: le CCE se prononce pour MGA Entertainment
- Thierry39
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Article du mardi 13 novembre 2007
MGA sommé de verser 30,3 millions d'euros à Smoby
Le groupe américain fait appel de la décision du tribunal de commerce
Selon un communiqué du groupe américain, envoyé hier soir à 20 heures, le magistrat des référés du tribunal de commerce de Lons-le-Saunier a sommé MGA Entertainment de verser au groupe Smoby une somme de 30,3 millions d'euros, sous astreinte de dix mille euros de pénalité par jour de retard. A titre conservatoire, le groupe a décidé de faire appel de cette décision, estimant que le tribunal n'avait pas tenu compte des engagements pris pendant la procédure de sauvegarde.
« Afin de poursuivre l'étude des solutions possibles pour assurer la pérennité de Smoby dont le rapprochement avec MGA Entertainment présente un réel intérêt industriel, poursuit le communiqué, une rencontre est prévue cette semaine entre Didier Pietri, chief operating officer de MGA Entertainment et le président du tribunal de commerce de Lons-le-Saunier et les administrateurs judiciaires. Cette rencontre permettra également d'analyser la situation de Smoby depuis le 9 octobre, date de la mise en redressement judiciaire.
J.V.
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MGA sommé de verser 30,3 millions d'euros à Smoby
Le groupe américain fait appel de la décision du tribunal de commerce
Selon un communiqué du groupe américain, envoyé hier soir à 20 heures, le magistrat des référés du tribunal de commerce de Lons-le-Saunier a sommé MGA Entertainment de verser au groupe Smoby une somme de 30,3 millions d'euros, sous astreinte de dix mille euros de pénalité par jour de retard. A titre conservatoire, le groupe a décidé de faire appel de cette décision, estimant que le tribunal n'avait pas tenu compte des engagements pris pendant la procédure de sauvegarde.
« Afin de poursuivre l'étude des solutions possibles pour assurer la pérennité de Smoby dont le rapprochement avec MGA Entertainment présente un réel intérêt industriel, poursuit le communiqué, une rencontre est prévue cette semaine entre Didier Pietri, chief operating officer de MGA Entertainment et le président du tribunal de commerce de Lons-le-Saunier et les administrateurs judiciaires. Cette rencontre permettra également d'analyser la situation de Smoby depuis le 9 octobre, date de la mise en redressement judiciaire.
J.V.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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Article du jeudi 6 décembre 2007
Didier Pietri: «MGA est déterminé à poursuivre l'acquisition de Smoby»
Le nouveau directeur général de MGA, qui a pris ses fonctions à Los Angeles le 29 octobre, confirme l'intérêt du groupe américain pour Smoby-Majorette et prépare un plan de continuation
>> Quelles sont vont fonctions exactes au sein du groupe MGA ?
Je suis chief operating officer, l'équivalent de directeur général, n°2 du groupe M.G.A. aux côtés du Pdg fondateur Isaac Larian. Je m'occupe de toutes les activités opérationnelles du groupe aux États-Unis, à Hong-Kong, en Europe. Et pour nous, le dossier prioritaire, c'est celui de Smoby-Majorette.
>> Où en est MGA sur cette question ?
Nous sommes clairement déterminés à présenter un plan de continuation. MGA a toujours considéré que l'alliance entre les deux groupes répond à une véritable logique industrielle grâce aux synergies et à la complémentarité des gammes de produits et des implantations géographiques. La stratégie de croissance externe menée auparavant par Smoby pour atteindre une taille solide afin de contrebalancer la concurrence mondiale et le poids des distributeurs avait du sens. Son exécution en revanche a été défectueuse et a généré un endettement extrême et insupportable.
Nous restons plus que jamais convaincu du potentiel de Smoby. D'ailleurs, nous avions immédiatement commencé à vendre des produits Smoby aux États-Unis cet été, en signant un contrat avec Target, le deuxième plus gros distributeur américain. En tant que 3ème opérateur mondial dans le jouet, avec une implantation en Europe marginale, acquérir Smoby a toujours un sens stratégique.
>> Quel est votre rôle dans le dossier ?
Mon rôle dans ce dossier est avant tout de trouver une solution pour Smoby. Si je n'ai pas vocation à être basé en France, je rencontre évidemment en ce moment tous les intervenants sur ce dossier, que ce soit les administrateurs, les banques, ou bien encore le président du tribunal de commerce. Après la crise de confiance de ces derniers mois, il est en effet nécessaire que tous les acteurs de ce dossier aient un dialogue constructif dans l'intérêt de Smoby et de ses salariés. C'est ce à quoi tout le monde s'attache en ce moment.
>> Où en sont les appels interjetés par MGA sur la mise en redressement judiciaire et sur la somme de 30 millions que vous êtes sommés de verser ?
Ils suivent leur cours. Mais je ne suis pas juriste, ni avocat. Ce qui m'intéresse, c'est d'avoir une entreprise qui marche, de sauver Smoby.
>> Comment sauve-t-on Smoby ?
Dans le cadre de notre plan de continuation, il y a deux aspects : un véritable projet industriel comme je vous l'ai dit, et une négociation avec les banques. Sur ce point, il faut avoir conscience que sans restructuration bancaire, il n'y a aucune possibilité de survie. Il faut négocier un accord raisonnable pour toutes les parties.
>> À quelle échéance ?
Aucune date n'est fixée mais il y a urgence. L'administration judiciaire, comme les banques et M.G.A. sont conscients qu'il y a urgence. Vous connaissez la grande saisonnalité de ce marché. Nous devons remettre la société sur les rails très rapidement afin que les commandes de jouets d'été ne soient pas impactées.
>> Vous semblez confiants dans la solidité de votre plan de continuation
Oui, nous sommes des industriels du jouet, comme Smoby, et nous avons la capacité de développer l'entreprise en France et à l'international. Cette solution nous paraît préférable à une solution essentiellement financière, déguisée ou non. Je vous rappelle que M.G.A. a déjà investi plus de 50 millions d'euros dans l'entreprise. Pour ma part j'ai déjà mené à bien un certain nombre de rapprochement d'entreprises et je sais que c'est toujours long et périlleux à mettre en place mais je suis confiant.
>> Que savez vous des enquêtes financières en cours ?
Je n'ai strictement aucune information en dehors de celles données par la presse.
Propos recueillis par Julien Vandelle
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Article du jeudi 6 décembre 2007
Didier Pietri: «MGA est déterminé à poursuivre l'acquisition de Smoby»
Le nouveau directeur général de MGA, qui a pris ses fonctions à Los Angeles le 29 octobre, confirme l'intérêt du groupe américain pour Smoby-Majorette et prépare un plan de continuation
>> Quelles sont vont fonctions exactes au sein du groupe MGA ?
Je suis chief operating officer, l'équivalent de directeur général, n°2 du groupe M.G.A. aux côtés du Pdg fondateur Isaac Larian. Je m'occupe de toutes les activités opérationnelles du groupe aux États-Unis, à Hong-Kong, en Europe. Et pour nous, le dossier prioritaire, c'est celui de Smoby-Majorette.
>> Où en est MGA sur cette question ?
Nous sommes clairement déterminés à présenter un plan de continuation. MGA a toujours considéré que l'alliance entre les deux groupes répond à une véritable logique industrielle grâce aux synergies et à la complémentarité des gammes de produits et des implantations géographiques. La stratégie de croissance externe menée auparavant par Smoby pour atteindre une taille solide afin de contrebalancer la concurrence mondiale et le poids des distributeurs avait du sens. Son exécution en revanche a été défectueuse et a généré un endettement extrême et insupportable.
Nous restons plus que jamais convaincu du potentiel de Smoby. D'ailleurs, nous avions immédiatement commencé à vendre des produits Smoby aux États-Unis cet été, en signant un contrat avec Target, le deuxième plus gros distributeur américain. En tant que 3ème opérateur mondial dans le jouet, avec une implantation en Europe marginale, acquérir Smoby a toujours un sens stratégique.
>> Quel est votre rôle dans le dossier ?
Mon rôle dans ce dossier est avant tout de trouver une solution pour Smoby. Si je n'ai pas vocation à être basé en France, je rencontre évidemment en ce moment tous les intervenants sur ce dossier, que ce soit les administrateurs, les banques, ou bien encore le président du tribunal de commerce. Après la crise de confiance de ces derniers mois, il est en effet nécessaire que tous les acteurs de ce dossier aient un dialogue constructif dans l'intérêt de Smoby et de ses salariés. C'est ce à quoi tout le monde s'attache en ce moment.
>> Où en sont les appels interjetés par MGA sur la mise en redressement judiciaire et sur la somme de 30 millions que vous êtes sommés de verser ?
Ils suivent leur cours. Mais je ne suis pas juriste, ni avocat. Ce qui m'intéresse, c'est d'avoir une entreprise qui marche, de sauver Smoby.
>> Comment sauve-t-on Smoby ?
Dans le cadre de notre plan de continuation, il y a deux aspects : un véritable projet industriel comme je vous l'ai dit, et une négociation avec les banques. Sur ce point, il faut avoir conscience que sans restructuration bancaire, il n'y a aucune possibilité de survie. Il faut négocier un accord raisonnable pour toutes les parties.
>> À quelle échéance ?
Aucune date n'est fixée mais il y a urgence. L'administration judiciaire, comme les banques et M.G.A. sont conscients qu'il y a urgence. Vous connaissez la grande saisonnalité de ce marché. Nous devons remettre la société sur les rails très rapidement afin que les commandes de jouets d'été ne soient pas impactées.
>> Vous semblez confiants dans la solidité de votre plan de continuation
Oui, nous sommes des industriels du jouet, comme Smoby, et nous avons la capacité de développer l'entreprise en France et à l'international. Cette solution nous paraît préférable à une solution essentiellement financière, déguisée ou non. Je vous rappelle que M.G.A. a déjà investi plus de 50 millions d'euros dans l'entreprise. Pour ma part j'ai déjà mené à bien un certain nombre de rapprochement d'entreprises et je sais que c'est toujours long et périlleux à mettre en place mais je suis confiant.
>> Que savez vous des enquêtes financières en cours ?
Je n'ai strictement aucune information en dehors de celles données par la presse.
Propos recueillis par Julien Vandelle
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Article du vendredi 7 décembre 2007
La pression monte chez Smoby
Alors que l'éviction de Jean-Christophe Breuil est désormais effective, les salariés ont appris que le livre 4 présentant le plan de réorganisation de l'entreprise leur sera présenté le 17 décembre. De quoi faire monter la pression pour la manifestation d'aujourd'hui
La manifestation prévue ce matin à Moirans-en-Montagne par les salariés de l'ensemble des sites de production du groupe Smoby à l'appel de l'intersyndicale prendra une tournure toute particulière puisqu'une information circule déjà concernant ce qu'il est convenu d'appeler « le livre 4 » en cours d'impression.
Il s'agit en fait de la première phase du plan de redressement prévu par l'entreprise qui sera officiellement présenté le 17 décembre prochain lors d'un comité central. Pour Gilles Rizzi, responsable CGT, ce plan devrait détailler les procédures de licenciement : « Ce n'est pas une surprise, c'était même évident, mais ce qui est inadmissible, c'est qu'il soit présenté la veille des vacances de Noël. Vous imaginez dans quel état les familles de salariés vont passer les fêtes. C'est scandaleux, c'est inadmissible ! »
Le délégué syndical ne décolère pas et il est bien évident que ce nouvel élément, qui apparaît déjà aux yeux des syndicats comme une provocation, risque de faire monter singulièrement la température à Moirans-en-Montagne ce matin, d'autant que l'appel aux élus lancé cette semaine ne semble pas avoir connu beaucoup d'impact.
Rares ont été les maires touchés directement par téléphone, ce qui n'empêche pas les salariés d'avoir confiance dans la capacité de tous à se rassembler pour défendre l'entreprise, mais également tous ceux qui en vivent. Les employés des sites de Lons, Arinthod, Lavans-lès-Saint-Claude, Moirans-en-Montagne et Oyonnax seront sur place de 11 heures à 14 h 30 pour organiser des barrages filtrants aux deux ronds-points à chaque extrémité de la cité du jouet et distribuer des tracts, les mêmes qui ont été remis au préfet il y a quelques jours.
Gilles Rizzi explique qu'il s'agit d'une opération de communication : « On veut que les repreneurs potentiels (MGA ou Deutsche bank) viennent voir les salariés. Ils vont voir le préfet, mais on est largement autant concernés que le préfet dans cette affaire. On ne sait rien, on n'a pas d'informations à donner aux salariés.
Ce qu'on voit, c'est que le travail a beaucoup diminué sur les sites de production depuis une semaine, c'est un peu normal compte tenu de la proximité des fêtes, mais on ne voit plus de perspectives pour l'entreprise.
On sait que la trésorerie permettra sans doute d'aller jusqu'à la mi-février, sachant que très peu d'argent va rentrer dans les caisses à cause des remises de fin d'année aux distributeurs. Il faut donc trouver une solution avant février. MGA dit qu'ils sont des industriels, mais on les a vus à l'oeuvre et on n'est pas rassurés. »
Armand Spicher
Me Picard : « La résiliation du contrat s'est faite fin novembre »
« Cette décision n'a rien d'une sanction » déclare l'administrateur de l'entreprise commentant l'éviction de Jean-Christophe Breuil
Le 24 octobre déjà, comme une traînée de poudre, la rumeur se répandait dans le monde économique. Jean-Christophe Breuil, ex-Pdg de Smoby aurait disparu de l'organigramme de l'entreprise...
Coupant net au « on-dit », l'intéressé avait déclaré « être toujours sous contrat avec MGA ». Mais ce répit n'aura été que de courte durée. Depuis fin novembre, Jean-Christophe Breuil n'est plus directeur marketing et commercial du groupe américain MGA Entertainment. Maître Picard, l'un des deux administrateurs de l'entreprise, apporte quelques éléments de réponse à cette fin de contrat.
>> Jean-Christophe Breuil a été démis de ses fonctions, qui a pris cette décision ?
Cette résiliation de contrat s'est faite à la fin du mois de novembre, d'un commun accord entre MGA, Smoby, Jean-Christophe Breuil, et les liquidateurs judiciaires, que je représente.
>> Est-elle en rapport direct avec les enquêtes menées par la brigade financière ?
Non absolument pas. C'est un acte courant qu'il ne faut pas mal interpréter. Puisque MGA n'a plus de pouvoir décisionnel concernant Smoby, rien ne lie plus le groupe américain à Jean-Christophe Breuil, voilà tout.
>> Il ne s'agit donc pas d'une mise au placard ?
Non. Il n'y a aucune sanction dans cette décision. Je pense d'ailleurs que ce n'est pas le plus gros problème de Smoby dans l'immédiat et que nous ferions mieux de nous concentrer sur la situation économique de l'entreprise.
>> Côté social, l'ombre du livre 4 qui déterminerait la première phase de licenciement au sein de l'entreprise, commence à planer, que pouvez-vous en dire ?
Je ne peux rien en dire. Ce serait un délit d'entrave. Vous le savez, aucune information ne peut être communiqué avant que le comité central en est pris connaissance.
>> On entend pourtant parler d'une annonce pour le 17 décembre ?
Un comité central d'entreprise se tiendra probablement à cette date, en effet, mais il sera surtout l'occasion de donner à tous des informations sur la situation économique de l'entreprise. Je ne peux rien dire de plus.
Propos recueillis par Christelle Lalanne
L'espoir parisien
La réunion demandée par les organisations syndicales avec M. Louveaut, conseiller technique de Nicolas Sarkozy, jeudi 20 décembre à 15 h 15 à Paris pèsera sans doute très lourd dans l'avenir de Smoby. Gérald Grofilley, délégué CFTC, entend bien profiter de l'occasion pour demander que des pénalités soient infligées aux entreprises repreneuses qui délocaliseraient en Chine et qu'un label français soit créé, gage de qualité et d'authenticité dans la fabrication. Les comités d'entreprises ont jusqu'à lundi pour faire remonter leurs revendications à l'intersyndicale. Par ailleurs, Gérard Bailly a annoncé qu'il avait demandé un entretien avec Christine Lagarde, ministre du budget.
Concernant le « livre 4 », Gérald Grofilley souhaite que ce soit l'occasion « d'une mobilisation des salariés. Il faut dire la vérité aux gens et jouer cartes sur table. Ce livre 4 doit être prêt sans doute depuis longtemps, mais il n'a pas été présenté avant que les commandes n'aient été honorées. Il faut arrêter de presser les gens, il y a des dépressions à Lavans et c'est grave. Bien sûr, il faut que les syndicats soient unis. Aujourd'hui, ils le sont mais demain ? Il faut raisonner globalement et surtout pas site par site. »
A. S.
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Article du vendredi 7 décembre 2007
La pression monte chez Smoby
Alors que l'éviction de Jean-Christophe Breuil est désormais effective, les salariés ont appris que le livre 4 présentant le plan de réorganisation de l'entreprise leur sera présenté le 17 décembre. De quoi faire monter la pression pour la manifestation d'aujourd'hui
La manifestation prévue ce matin à Moirans-en-Montagne par les salariés de l'ensemble des sites de production du groupe Smoby à l'appel de l'intersyndicale prendra une tournure toute particulière puisqu'une information circule déjà concernant ce qu'il est convenu d'appeler « le livre 4 » en cours d'impression.
Il s'agit en fait de la première phase du plan de redressement prévu par l'entreprise qui sera officiellement présenté le 17 décembre prochain lors d'un comité central. Pour Gilles Rizzi, responsable CGT, ce plan devrait détailler les procédures de licenciement : « Ce n'est pas une surprise, c'était même évident, mais ce qui est inadmissible, c'est qu'il soit présenté la veille des vacances de Noël. Vous imaginez dans quel état les familles de salariés vont passer les fêtes. C'est scandaleux, c'est inadmissible ! »
Le délégué syndical ne décolère pas et il est bien évident que ce nouvel élément, qui apparaît déjà aux yeux des syndicats comme une provocation, risque de faire monter singulièrement la température à Moirans-en-Montagne ce matin, d'autant que l'appel aux élus lancé cette semaine ne semble pas avoir connu beaucoup d'impact.
Rares ont été les maires touchés directement par téléphone, ce qui n'empêche pas les salariés d'avoir confiance dans la capacité de tous à se rassembler pour défendre l'entreprise, mais également tous ceux qui en vivent. Les employés des sites de Lons, Arinthod, Lavans-lès-Saint-Claude, Moirans-en-Montagne et Oyonnax seront sur place de 11 heures à 14 h 30 pour organiser des barrages filtrants aux deux ronds-points à chaque extrémité de la cité du jouet et distribuer des tracts, les mêmes qui ont été remis au préfet il y a quelques jours.
Gilles Rizzi explique qu'il s'agit d'une opération de communication : « On veut que les repreneurs potentiels (MGA ou Deutsche bank) viennent voir les salariés. Ils vont voir le préfet, mais on est largement autant concernés que le préfet dans cette affaire. On ne sait rien, on n'a pas d'informations à donner aux salariés.
Ce qu'on voit, c'est que le travail a beaucoup diminué sur les sites de production depuis une semaine, c'est un peu normal compte tenu de la proximité des fêtes, mais on ne voit plus de perspectives pour l'entreprise.
On sait que la trésorerie permettra sans doute d'aller jusqu'à la mi-février, sachant que très peu d'argent va rentrer dans les caisses à cause des remises de fin d'année aux distributeurs. Il faut donc trouver une solution avant février. MGA dit qu'ils sont des industriels, mais on les a vus à l'oeuvre et on n'est pas rassurés. »
Armand Spicher
Me Picard : « La résiliation du contrat s'est faite fin novembre »
« Cette décision n'a rien d'une sanction » déclare l'administrateur de l'entreprise commentant l'éviction de Jean-Christophe Breuil
Le 24 octobre déjà, comme une traînée de poudre, la rumeur se répandait dans le monde économique. Jean-Christophe Breuil, ex-Pdg de Smoby aurait disparu de l'organigramme de l'entreprise...
Coupant net au « on-dit », l'intéressé avait déclaré « être toujours sous contrat avec MGA ». Mais ce répit n'aura été que de courte durée. Depuis fin novembre, Jean-Christophe Breuil n'est plus directeur marketing et commercial du groupe américain MGA Entertainment. Maître Picard, l'un des deux administrateurs de l'entreprise, apporte quelques éléments de réponse à cette fin de contrat.
>> Jean-Christophe Breuil a été démis de ses fonctions, qui a pris cette décision ?
Cette résiliation de contrat s'est faite à la fin du mois de novembre, d'un commun accord entre MGA, Smoby, Jean-Christophe Breuil, et les liquidateurs judiciaires, que je représente.
>> Est-elle en rapport direct avec les enquêtes menées par la brigade financière ?
Non absolument pas. C'est un acte courant qu'il ne faut pas mal interpréter. Puisque MGA n'a plus de pouvoir décisionnel concernant Smoby, rien ne lie plus le groupe américain à Jean-Christophe Breuil, voilà tout.
>> Il ne s'agit donc pas d'une mise au placard ?
Non. Il n'y a aucune sanction dans cette décision. Je pense d'ailleurs que ce n'est pas le plus gros problème de Smoby dans l'immédiat et que nous ferions mieux de nous concentrer sur la situation économique de l'entreprise.
>> Côté social, l'ombre du livre 4 qui déterminerait la première phase de licenciement au sein de l'entreprise, commence à planer, que pouvez-vous en dire ?
Je ne peux rien en dire. Ce serait un délit d'entrave. Vous le savez, aucune information ne peut être communiqué avant que le comité central en est pris connaissance.
>> On entend pourtant parler d'une annonce pour le 17 décembre ?
Un comité central d'entreprise se tiendra probablement à cette date, en effet, mais il sera surtout l'occasion de donner à tous des informations sur la situation économique de l'entreprise. Je ne peux rien dire de plus.
Propos recueillis par Christelle Lalanne
L'espoir parisien
La réunion demandée par les organisations syndicales avec M. Louveaut, conseiller technique de Nicolas Sarkozy, jeudi 20 décembre à 15 h 15 à Paris pèsera sans doute très lourd dans l'avenir de Smoby. Gérald Grofilley, délégué CFTC, entend bien profiter de l'occasion pour demander que des pénalités soient infligées aux entreprises repreneuses qui délocaliseraient en Chine et qu'un label français soit créé, gage de qualité et d'authenticité dans la fabrication. Les comités d'entreprises ont jusqu'à lundi pour faire remonter leurs revendications à l'intersyndicale. Par ailleurs, Gérard Bailly a annoncé qu'il avait demandé un entretien avec Christine Lagarde, ministre du budget.
Concernant le « livre 4 », Gérald Grofilley souhaite que ce soit l'occasion « d'une mobilisation des salariés. Il faut dire la vérité aux gens et jouer cartes sur table. Ce livre 4 doit être prêt sans doute depuis longtemps, mais il n'a pas été présenté avant que les commandes n'aient été honorées. Il faut arrêter de presser les gens, il y a des dépressions à Lavans et c'est grave. Bien sûr, il faut que les syndicats soient unis. Aujourd'hui, ils le sont mais demain ? Il faut raisonner globalement et surtout pas site par site. »
A. S.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
- Thierry39
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Article du mardi 11 décembre 2007
Smoby : le CCE reporté
La direction de Smoby a annoncé hier le report sine die d'un comité central d'entreprise (CCE) prévu le 17 décembre, au cours duquel devait être présentée la première phase du plan de redressement du numéro un du jouet, a-t-on appris de source syndicale.
« C'était socialement indécent de présenter ce plan aux salariés juste avant Noël », a déclaré à l'AFP Gilles Rizzi, délégué CGT, pour justifier ce report à une date non précisée.
De même, la direction a annulé la réunion de lundi au cours de laquelle elle devait remettre aux représentants du personnel un document détaillant les procédures de licenciements et le nombre de suppressions d'emploi prévu.
Étranglé par une dette de 276,7 millions d'euros, le groupe qui emploie 2 750 personnes dans le monde, dont 1 300 en France, n'a pas réussi à honorer un carnet de commandes en hausse cette année, selon M. Rizzi, qui chiffre cette perte à 50 millions d'euros sur un chiffre d'affaires annuel de 349 millions d'euros.
Le 9 octobre, le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier avait placé Smoby en redressement judiciaire, désavouant du même coup l'Américain MGA Entertainment, qui avait pris fin mai le contrôle du groupe. Il devrait trancher dans les prochains mois, entre un « plan de continuation » ou un « plan de cession », qui signifierait l'éclatement du groupe.
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Article du mardi 11 décembre 2007
Smoby : le CCE reporté
La direction de Smoby a annoncé hier le report sine die d'un comité central d'entreprise (CCE) prévu le 17 décembre, au cours duquel devait être présentée la première phase du plan de redressement du numéro un du jouet, a-t-on appris de source syndicale.
« C'était socialement indécent de présenter ce plan aux salariés juste avant Noël », a déclaré à l'AFP Gilles Rizzi, délégué CGT, pour justifier ce report à une date non précisée.
De même, la direction a annulé la réunion de lundi au cours de laquelle elle devait remettre aux représentants du personnel un document détaillant les procédures de licenciements et le nombre de suppressions d'emploi prévu.
Étranglé par une dette de 276,7 millions d'euros, le groupe qui emploie 2 750 personnes dans le monde, dont 1 300 en France, n'a pas réussi à honorer un carnet de commandes en hausse cette année, selon M. Rizzi, qui chiffre cette perte à 50 millions d'euros sur un chiffre d'affaires annuel de 349 millions d'euros.
Le 9 octobre, le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier avait placé Smoby en redressement judiciaire, désavouant du même coup l'Américain MGA Entertainment, qui avait pris fin mai le contrôle du groupe. Il devrait trancher dans les prochains mois, entre un « plan de continuation » ou un « plan de cession », qui signifierait l'éclatement du groupe.
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Article du mercredi 12 décembre 2007
Jean-Christophe Breuil : « Il faut un patron et un vrai business-plan »
L'ancien P-dg de Smoby-Majorette a tenu à faire un point sur sa situation - il se dit toujours sous contrat -, et celle du groupe. Il se fait alarmiste quant à l'avenir de l'entreprise à court terme, si la situation ne se décante pas « MGA a loupé sa reprise : ils ont envoyé des managers, fait appel à des consultants qui n'ont pas compris le dossier »
>> Quelle est votre situation actuelle par rapport au groupe Smoby ?
Ma situation, on s'en fout un peu. Le cas d'une personne par rapport à deux mille cinq cents n'est pas important. Au moment où l'entreprise a été mise en redressement judiciaire, j'étais directeur général délégué dans le commercial et le marketing. Les administrateurs m'ont demandé de ne plus venir travailler. Aujourd'hui, je ne suis plus fonctionnel, ni même rémunéré, même si les contrats de travail existent toujours
>> Vos contrats vous lient-ils avec Smoby ou avec M.G.A. ?
J'ai toujours été salarié de Smoby, en tant que Pdg, puis comme cadre.
>> Il n'y a donc pas eu de séparation à l'amiable ?
Non. Je préférerais même être licencié. Mais aucune décision ne se prend : c'est symptomatique de ce qui se passe aujourd'hui dans le groupe.
>> C'est à dire ?
Ce que je constate depuis plusieurs mois, c'est que les acteurs du dossier démontrent leur incapacité à donner un plan clair de la situation. Ce n'est pas pour rien que les audiences du tribunal de commerce sont sans cesse repoussées. Nous avons un actionnaire, M.G.A., qui est affaibli, qui n'a plus de stratégie. Il n'y a plus de patron : les administrateurs judiciaires n'ont pas vocation à diriger un groupe
Selon mon analyse, fin décembre, sans solution claire, il y aura une grosse hémorragie des cadres et des compétences Il y a une autre échéance fin janvier. C'est à cette période que les clients décident de leur engagement pour le Noël suivant. Sans lisibilité et sans garantie de livraison, ils pourraient se rediriger vers d'autres fabricants.
>> Un plan de restructuration a été annoncé par les administrateurs judiciaires ?
Même si je n'en connais pas le contenu, pour moi le livre 4 est un pansement sur une jambe cassée. Il aurait fallu prendre des décisions avant. Aujourd'hui, Berchet perd deux millions d'euros par mois, alors que les autres sites - Ecoiffier, Majorette - sont rentables.
Il faudra avoir le courage de le fixer. Il faudrait un vrai plan de restructuration, avec la fermeture du siège de Berchet cours de Verdun, qui fait doublon, du site de Groissiat. Cela concernerait peut-être 15 % des salariés, mais si on ne fait rien, 30 % des salariés du groupe pourraient être concernés d'ici la fin décembre, et selon mon analyse, 50 % d'ici la fin janvier.
Aujourd'hui, il faut des actionnaires, un patron et un vrai plan de continuité.
>> Est-ce que cela peut-être M.G.A. ?
Je pense que M.G.A., comme la Deutsche Bank, font aujourd'hui partie des acteurs brûlés sur ce dossier. M.G.A. a loupé sa reprise : ils ont envoyé des managers, fait appel à des consultants qui n'ont pas compris le dossier. Aujourd'hui, ils veulent se racheter une virginité. La Deutsche Bank a envoyé une bardée de consultants. Mais est-ce qu'ils ont la capacité de présenter un vrai plan industriel ?
>> Qui d'autre sinon ?
Je sais qu'il y a un certain nombre d'investisseurs sérieux.
>> Ou en est l'enquête financière en cours, sur la gestion de ces dernières années ?
Il y a un certain nombre de gens concernés. Je me rendrai disponible pour toutes les entrevues. Mes actes de gestion, j'en répondrai. Mais il ne faut surtout pas faire d'amalgame entre ce qu'on essaie de me reprocher et la situation de l'entreprise.
Propos recueillis par Julien Vandelle
jvandelle@leprogres.fr
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Comité central d'entreprise : « Au moins nous aurions su »
Une nouvelle fois, les salariés de Smoby vont devoir prendre leur mal en patience avant de connaître leurs destinés.
« Annoncé » pour être présenté, lundi 17 septembre en Comité Central d'Entreprise, « le livre IV », recensant les postes concernés par des procédures de licenciement, ne figure plus à l'ordre du jour de la réunion.
« C'est une nouvelle fois reculer pour mieux sauter » déclare Pierre Gamonet de Force Ouvrière, « si on nous l'avait annoncé lundi, au moins nous aurions su. Là, il va falloir encore attendre et les salariés n'en peuvent plus de s'inquiéter ».
Normal, tous ou presque tous, constatent comme le syndicaliste la nécessité d'un tel livre « lors des transactions avec Majorette, il y a quatre ans, il aurait déjà dû exister un livre III. A l'époque nous n'avions licencié personne, nous retrouvant avec un encadrement multiplié par trois et des bureaux d'étude surchargés. Résultat aujourd'hui, il existe encore au sein de l'entreprise, des personnes qui viennent chaque matin sans avoir de travail à effectuer ».
Une constatation certainement dure à entendre et encore plus à admettre pour ceux qui après avoir travaillé, dans des conditions on ne peut plus floues, à la production des jouets d'hiver, viennent d'entamer, sans broncher, celle des jeux d'été. Ceci en ignorant, si oui ou non, MGA sera encore de la partie après le verdict de la cour d'appel de Besançon le 18 décembre.
C.L
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En bref
La situation de Dany Breuil
Selon Jean-Christophe Breuil, sa mère Dany se trouve dans la même situation juridique que lui : sous contrat, « mais non fonctionnelle et non rémunérée ».
Report de l'audience de la cour d'appel
L'appel de M.G.A. contre la décision en référé du tribunal de commerce du 12 novembre sommant le groupe américain de verser 30,3 millions d'euros devait être examiné hier par la cour d'appel de Besançon. L'audience a été reportée au 18 décembre.
Une étude comptable
Patrick Taller, du cabinet d'expertise comptable Secafi-Alpha, doit présenter aujourd'hui un rapport à la direction et aux représentants du Comité d'établissement.
Tractage à Lons-le-Saunier
Le syndicat CFTC organise jeudi 13 décembre une campagne de sensibilisation de la population sur le thème « Consommez des jouets français » à Lons-le-Saunier, à partir de 10 heures, sur le marché, au Géant Casino et à la cantine municipale.
Une cellule psychologique pour les salariés
Gérald Grosfilley, délégué CFTC, a pris contact avec la médecine du travail pour mettre en place une cellule psychologique d'accompagnement aux salariés, en prévision des annonces de licenciement.
http://www.leprogres.fr
Article du mercredi 12 décembre 2007
Jean-Christophe Breuil : « Il faut un patron et un vrai business-plan »
L'ancien P-dg de Smoby-Majorette a tenu à faire un point sur sa situation - il se dit toujours sous contrat -, et celle du groupe. Il se fait alarmiste quant à l'avenir de l'entreprise à court terme, si la situation ne se décante pas « MGA a loupé sa reprise : ils ont envoyé des managers, fait appel à des consultants qui n'ont pas compris le dossier »
>> Quelle est votre situation actuelle par rapport au groupe Smoby ?
Ma situation, on s'en fout un peu. Le cas d'une personne par rapport à deux mille cinq cents n'est pas important. Au moment où l'entreprise a été mise en redressement judiciaire, j'étais directeur général délégué dans le commercial et le marketing. Les administrateurs m'ont demandé de ne plus venir travailler. Aujourd'hui, je ne suis plus fonctionnel, ni même rémunéré, même si les contrats de travail existent toujours
>> Vos contrats vous lient-ils avec Smoby ou avec M.G.A. ?
J'ai toujours été salarié de Smoby, en tant que Pdg, puis comme cadre.
>> Il n'y a donc pas eu de séparation à l'amiable ?
Non. Je préférerais même être licencié. Mais aucune décision ne se prend : c'est symptomatique de ce qui se passe aujourd'hui dans le groupe.
>> C'est à dire ?
Ce que je constate depuis plusieurs mois, c'est que les acteurs du dossier démontrent leur incapacité à donner un plan clair de la situation. Ce n'est pas pour rien que les audiences du tribunal de commerce sont sans cesse repoussées. Nous avons un actionnaire, M.G.A., qui est affaibli, qui n'a plus de stratégie. Il n'y a plus de patron : les administrateurs judiciaires n'ont pas vocation à diriger un groupe
Selon mon analyse, fin décembre, sans solution claire, il y aura une grosse hémorragie des cadres et des compétences Il y a une autre échéance fin janvier. C'est à cette période que les clients décident de leur engagement pour le Noël suivant. Sans lisibilité et sans garantie de livraison, ils pourraient se rediriger vers d'autres fabricants.
>> Un plan de restructuration a été annoncé par les administrateurs judiciaires ?
Même si je n'en connais pas le contenu, pour moi le livre 4 est un pansement sur une jambe cassée. Il aurait fallu prendre des décisions avant. Aujourd'hui, Berchet perd deux millions d'euros par mois, alors que les autres sites - Ecoiffier, Majorette - sont rentables.
Il faudra avoir le courage de le fixer. Il faudrait un vrai plan de restructuration, avec la fermeture du siège de Berchet cours de Verdun, qui fait doublon, du site de Groissiat. Cela concernerait peut-être 15 % des salariés, mais si on ne fait rien, 30 % des salariés du groupe pourraient être concernés d'ici la fin décembre, et selon mon analyse, 50 % d'ici la fin janvier.
Aujourd'hui, il faut des actionnaires, un patron et un vrai plan de continuité.
>> Est-ce que cela peut-être M.G.A. ?
Je pense que M.G.A., comme la Deutsche Bank, font aujourd'hui partie des acteurs brûlés sur ce dossier. M.G.A. a loupé sa reprise : ils ont envoyé des managers, fait appel à des consultants qui n'ont pas compris le dossier. Aujourd'hui, ils veulent se racheter une virginité. La Deutsche Bank a envoyé une bardée de consultants. Mais est-ce qu'ils ont la capacité de présenter un vrai plan industriel ?
>> Qui d'autre sinon ?
Je sais qu'il y a un certain nombre d'investisseurs sérieux.
>> Ou en est l'enquête financière en cours, sur la gestion de ces dernières années ?
Il y a un certain nombre de gens concernés. Je me rendrai disponible pour toutes les entrevues. Mes actes de gestion, j'en répondrai. Mais il ne faut surtout pas faire d'amalgame entre ce qu'on essaie de me reprocher et la situation de l'entreprise.
Propos recueillis par Julien Vandelle
jvandelle@leprogres.fr
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Comité central d'entreprise : « Au moins nous aurions su »
Une nouvelle fois, les salariés de Smoby vont devoir prendre leur mal en patience avant de connaître leurs destinés.
« Annoncé » pour être présenté, lundi 17 septembre en Comité Central d'Entreprise, « le livre IV », recensant les postes concernés par des procédures de licenciement, ne figure plus à l'ordre du jour de la réunion.
« C'est une nouvelle fois reculer pour mieux sauter » déclare Pierre Gamonet de Force Ouvrière, « si on nous l'avait annoncé lundi, au moins nous aurions su. Là, il va falloir encore attendre et les salariés n'en peuvent plus de s'inquiéter ».
Normal, tous ou presque tous, constatent comme le syndicaliste la nécessité d'un tel livre « lors des transactions avec Majorette, il y a quatre ans, il aurait déjà dû exister un livre III. A l'époque nous n'avions licencié personne, nous retrouvant avec un encadrement multiplié par trois et des bureaux d'étude surchargés. Résultat aujourd'hui, il existe encore au sein de l'entreprise, des personnes qui viennent chaque matin sans avoir de travail à effectuer ».
Une constatation certainement dure à entendre et encore plus à admettre pour ceux qui après avoir travaillé, dans des conditions on ne peut plus floues, à la production des jouets d'hiver, viennent d'entamer, sans broncher, celle des jeux d'été. Ceci en ignorant, si oui ou non, MGA sera encore de la partie après le verdict de la cour d'appel de Besançon le 18 décembre.
C.L
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En bref
La situation de Dany Breuil
Selon Jean-Christophe Breuil, sa mère Dany se trouve dans la même situation juridique que lui : sous contrat, « mais non fonctionnelle et non rémunérée ».
Report de l'audience de la cour d'appel
L'appel de M.G.A. contre la décision en référé du tribunal de commerce du 12 novembre sommant le groupe américain de verser 30,3 millions d'euros devait être examiné hier par la cour d'appel de Besançon. L'audience a été reportée au 18 décembre.
Une étude comptable
Patrick Taller, du cabinet d'expertise comptable Secafi-Alpha, doit présenter aujourd'hui un rapport à la direction et aux représentants du Comité d'établissement.
Tractage à Lons-le-Saunier
Le syndicat CFTC organise jeudi 13 décembre une campagne de sensibilisation de la population sur le thème « Consommez des jouets français » à Lons-le-Saunier, à partir de 10 heures, sur le marché, au Géant Casino et à la cantine municipale.
Une cellule psychologique pour les salariés
Gérald Grosfilley, délégué CFTC, a pris contact avec la médecine du travail pour mettre en place une cellule psychologique d'accompagnement aux salariés, en prévision des annonces de licenciement.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
- Thierry39
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Article du jeudi 20 décembre 2007
Smoby: en attendant l'appel
Data room en ligne, délégation à Paris et plaidoiries en cour d'appel. Le point sur la semaine du fabricant de jouets jurassien
Mardi, la Cour d'appel de Besançon entendait les plaidoiries des avocats de MGA et ceux des administrateurs judiciaires, Maître Jeannerot et Maître Picard. Pour mémoire, le magistrat des référés du tribunal de commerce de Lons-le-Saunier avait, début novembre, sommé MGA Entertainment de verser au groupe Smoby une somme de 30,3 millions d'euros, sous astreinte de dix mille euros de pénalité par jour de retard. A titre conservatoire, MGA Entertainment avait décidé de faire appel de cette décision, estimant que le tribunal n'avait pas tenu compte des engagements pris pendant la procédure de sauvegarde.
À l'issue de l'audience, mardi, l'avocat de MGA ne souhaitait pas faire de commentaire « apparemment cela ne s'est pas trop mal passé mais il vaut mieux attendre fin décembre/début janvier que la Cour d'Appel ait rendu son jugement ».
Il est plus que probable, selon les acteurs du dossier, que les nouveaux candidats potentiels à la reprise du groupe Smoby, attendent eux aussi cette décision de justice avant de s'avancer aux côtés de ceux déjà connus Deutsche Bank, Butler Capital et le Groupe Caravelle « repreneur potentiel extrêmement important » selon le député-maire Jacques Pélissard.
Renseignements en ligne
Cependant, depuis le début de la semaine, tous peuvent consulter la « data room » mise en ligne par Maître Jeannerot, l'un des deux administrateurs du groupe.
Cette data room, constitue, lorsqu'elle n'est pas « internétisée », la pièce à l'accès limité située en dehors des locaux de l'entreprise cédante et contenant un ensemble d'informations juridiques (statuts, extrait du K bis, brevets, etc.), opérationnelles, comptables et fiscales (comptabilité analytique, comptes prévisionnels), et sociales (différents accords, CV des personnes clés, etc.) sur une entreprise.
La principale règle réside dans l'interdiction d'emporter ou de reproduire les informations.
De façon moins virtuelle, une délégation de tous les syndicats du groupe Smoby, sera reçue aujourd'hui à Paris à 14 h 45 par le conseiller technique du Président de la République. Ils seront accompagnés de députés du Jura et de l'Ain (Jacques Pélissard, Marie-Christine Dalloz et Charles de la Verpillère). M.Taller, du cabinet d'expertise-comptable Secaphi-Alpha, après avoir fait état de son expertise mardi dans la journée au Comité d'Entreprise du groupe, accompagnera lui aussi la délégation, à ce rendez-vous tant attendu.
Christelle Lalanne
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Article du jeudi 20 décembre 2007
Smoby: en attendant l'appel
Data room en ligne, délégation à Paris et plaidoiries en cour d'appel. Le point sur la semaine du fabricant de jouets jurassien
Mardi, la Cour d'appel de Besançon entendait les plaidoiries des avocats de MGA et ceux des administrateurs judiciaires, Maître Jeannerot et Maître Picard. Pour mémoire, le magistrat des référés du tribunal de commerce de Lons-le-Saunier avait, début novembre, sommé MGA Entertainment de verser au groupe Smoby une somme de 30,3 millions d'euros, sous astreinte de dix mille euros de pénalité par jour de retard. A titre conservatoire, MGA Entertainment avait décidé de faire appel de cette décision, estimant que le tribunal n'avait pas tenu compte des engagements pris pendant la procédure de sauvegarde.
À l'issue de l'audience, mardi, l'avocat de MGA ne souhaitait pas faire de commentaire « apparemment cela ne s'est pas trop mal passé mais il vaut mieux attendre fin décembre/début janvier que la Cour d'Appel ait rendu son jugement ».
Il est plus que probable, selon les acteurs du dossier, que les nouveaux candidats potentiels à la reprise du groupe Smoby, attendent eux aussi cette décision de justice avant de s'avancer aux côtés de ceux déjà connus Deutsche Bank, Butler Capital et le Groupe Caravelle « repreneur potentiel extrêmement important » selon le député-maire Jacques Pélissard.
Renseignements en ligne
Cependant, depuis le début de la semaine, tous peuvent consulter la « data room » mise en ligne par Maître Jeannerot, l'un des deux administrateurs du groupe.
Cette data room, constitue, lorsqu'elle n'est pas « internétisée », la pièce à l'accès limité située en dehors des locaux de l'entreprise cédante et contenant un ensemble d'informations juridiques (statuts, extrait du K bis, brevets, etc.), opérationnelles, comptables et fiscales (comptabilité analytique, comptes prévisionnels), et sociales (différents accords, CV des personnes clés, etc.) sur une entreprise.
La principale règle réside dans l'interdiction d'emporter ou de reproduire les informations.
De façon moins virtuelle, une délégation de tous les syndicats du groupe Smoby, sera reçue aujourd'hui à Paris à 14 h 45 par le conseiller technique du Président de la République. Ils seront accompagnés de députés du Jura et de l'Ain (Jacques Pélissard, Marie-Christine Dalloz et Charles de la Verpillère). M.Taller, du cabinet d'expertise-comptable Secaphi-Alpha, après avoir fait état de son expertise mardi dans la journée au Comité d'Entreprise du groupe, accompagnera lui aussi la délégation, à ce rendez-vous tant attendu.
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Article du vendredi 21 décembre 2007
Smoby : une délégation reçue par la ministre
La délégation jurassienne, composée de trois parlementaires et des représentants du personnel, a été reçue hier après-midi par la ministre Christine Lagarde et un conseiller technique de l'Elysée
«Une réunion constructive, pas de question taboue et pas de réponse sur tout » Marie-Christine Dalloz, député et présidente de la maison de l'Emploi du haut Jura, a fait le déplacement à Paris avec Jacques Pélissard et Gérard Bailly pour rencontrer la ministre Christine Lagarde et un conseiller technique de l'Elysée. Une réunion à laquelle participaient également les représentants des syndicats du groupe Smoby.
Ce qui ressort de cette entrevue, c'est que l'Elysée s'intéresse toujours au dossier Smoby sans toutefois annoncer quoi que ce soit de vraiment nouveau, les demandes des uns et des autres ont été écoutées, la situation financière analysée et pour les représentants du personnel, la demande de création d'un label « jouet français » a été formulée à nouveau.
Pour la député du haut Jura, la situation est compliquée du fait qu'il existe une procédure judiciaire, mais il existe des perspectives de reprise : « Il y aura, bien sûr, une restructuration. Dire que tous les emplois seront préservés serait mentir, mais il y aura pérennité du groupe.
Personne n'imagine qu'il n'y ait plus rien après Smoby, mais c'est à chacun d'agir dans son domaine. La justice est une chose, l'accompagnement en est une autre et la volonté des salariés encore une autre. Ce qu'on peut dire, c'est que l'entreprise telle qu'on l'a connue ces derniers temps avec son déficit, c'est fini. Il faut que la justice puisse faire son travail. »
Nous reviendrons en détail sur cette entrevue dans notre journal de demain.
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Smoby : une délégation reçue par la ministre
La délégation jurassienne, composée de trois parlementaires et des représentants du personnel, a été reçue hier après-midi par la ministre Christine Lagarde et un conseiller technique de l'Elysée
«Une réunion constructive, pas de question taboue et pas de réponse sur tout » Marie-Christine Dalloz, député et présidente de la maison de l'Emploi du haut Jura, a fait le déplacement à Paris avec Jacques Pélissard et Gérard Bailly pour rencontrer la ministre Christine Lagarde et un conseiller technique de l'Elysée. Une réunion à laquelle participaient également les représentants des syndicats du groupe Smoby.
Ce qui ressort de cette entrevue, c'est que l'Elysée s'intéresse toujours au dossier Smoby sans toutefois annoncer quoi que ce soit de vraiment nouveau, les demandes des uns et des autres ont été écoutées, la situation financière analysée et pour les représentants du personnel, la demande de création d'un label « jouet français » a été formulée à nouveau.
Pour la député du haut Jura, la situation est compliquée du fait qu'il existe une procédure judiciaire, mais il existe des perspectives de reprise : « Il y aura, bien sûr, une restructuration. Dire que tous les emplois seront préservés serait mentir, mais il y aura pérennité du groupe.
Personne n'imagine qu'il n'y ait plus rien après Smoby, mais c'est à chacun d'agir dans son domaine. La justice est une chose, l'accompagnement en est une autre et la volonté des salariés encore une autre. Ce qu'on peut dire, c'est que l'entreprise telle qu'on l'a connue ces derniers temps avec son déficit, c'est fini. Il faut que la justice puisse faire son travail. »
Nous reviendrons en détail sur cette entrevue dans notre journal de demain.
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Article du mercredi 23 janvier 2008
Smoby : les conséquences sociales se précisent
Le comité central d'entreprise qui se tient toute la journée à Lavans-lès-Saint-Claude doit préparer l'avenir social du groupe, et plus particulièrement du site administratif de Berchet à Oyonnax
Programmée à 10 h 30 au siège de Lavans-lès-Saint-Claude, la réunion de ce jour devrait durer longtemps. Les administrateurs judiciaires détailleront avec les représentations syndicales les Livres 3 et 4 du groupe. Le second concerne la situation économique du groupe et le projet de restructuration. Le Livre 3 détaille, quant à lui, le plan de sauvegarde de l'emploi, qui devrait être ouvert ce même jour, les critères d'ordre de licenciement, les mesures d'accompagnement
« Il s'agit de préparer les conséquences de la décision que prendra le tribunal de commerce dans les semaines à venir, précise Me Maurice Picard, l'un des deux coadministrateurs judiciaires. Nous allons commencer à examiner avec les représentations syndicales toutes les répercutions sociales ».
Seule information qui transpire pour l'heure, la prévision d'un plan social pour quatre-vingt-seize salariés du site Berchet du cours de Verdun à Oyonnax (administration et ensachage) dans l'Ain.
« Cela n'a pas beaucoup de sens, note Gilles Rizzi, délégué CGT. Le dépôt des offres des repreneurs se clôture vendredi à midi ». « On ne peut pas imaginer fermer un site sans savoir qui va reprendre, complète Pierre Gamonet, délégué FO. Il faut voir ce qui va être décidé en terme de reprise : si un investisseur est intéressé par les sites Berchet et de Groissiat, il aura besoin des bureaux du cours de Verdun ».
Il n'y aura aucune annonce officielle à l'issue du comité central d'entreprise. Quoi qu'il en soit, les syndicats ne peuvent « accepter des licenciements ».
Ils ont préparé la rencontre de ce jour avec le cabinet comptable Secafi-Alpha. Et entendent obtenir des explications de l'administration judiciaire. La proximité de ce CCE et de la clôture du dépôt d'offres ne va pas sans poser de questions.Aucune nouvelle information n'était connue hier concernant les candidatures de repreneurs, que ce soit pour Smoby Engineering, dont l'audience au tribunal de commerce est fixée à vendredi, ou pour le groupe dans son ensemble.
Julien Vandelle
jvandelle@leprogres.fr
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Article du mercredi 23 janvier 2008
Smoby : les conséquences sociales se précisent
Le comité central d'entreprise qui se tient toute la journée à Lavans-lès-Saint-Claude doit préparer l'avenir social du groupe, et plus particulièrement du site administratif de Berchet à Oyonnax
Programmée à 10 h 30 au siège de Lavans-lès-Saint-Claude, la réunion de ce jour devrait durer longtemps. Les administrateurs judiciaires détailleront avec les représentations syndicales les Livres 3 et 4 du groupe. Le second concerne la situation économique du groupe et le projet de restructuration. Le Livre 3 détaille, quant à lui, le plan de sauvegarde de l'emploi, qui devrait être ouvert ce même jour, les critères d'ordre de licenciement, les mesures d'accompagnement
« Il s'agit de préparer les conséquences de la décision que prendra le tribunal de commerce dans les semaines à venir, précise Me Maurice Picard, l'un des deux coadministrateurs judiciaires. Nous allons commencer à examiner avec les représentations syndicales toutes les répercutions sociales ».
Seule information qui transpire pour l'heure, la prévision d'un plan social pour quatre-vingt-seize salariés du site Berchet du cours de Verdun à Oyonnax (administration et ensachage) dans l'Ain.
« Cela n'a pas beaucoup de sens, note Gilles Rizzi, délégué CGT. Le dépôt des offres des repreneurs se clôture vendredi à midi ». « On ne peut pas imaginer fermer un site sans savoir qui va reprendre, complète Pierre Gamonet, délégué FO. Il faut voir ce qui va être décidé en terme de reprise : si un investisseur est intéressé par les sites Berchet et de Groissiat, il aura besoin des bureaux du cours de Verdun ».
Il n'y aura aucune annonce officielle à l'issue du comité central d'entreprise. Quoi qu'il en soit, les syndicats ne peuvent « accepter des licenciements ».
Ils ont préparé la rencontre de ce jour avec le cabinet comptable Secafi-Alpha. Et entendent obtenir des explications de l'administration judiciaire. La proximité de ce CCE et de la clôture du dépôt d'offres ne va pas sans poser de questions.Aucune nouvelle information n'était connue hier concernant les candidatures de repreneurs, que ce soit pour Smoby Engineering, dont l'audience au tribunal de commerce est fixée à vendredi, ou pour le groupe dans son ensemble.
Julien Vandelle
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Smoby: 8 repreneurs potentiels.
Selon le tribunal de commerce de Lons, 8 candidats auraient déposé un dossier. 3 sont jugés sérieux.
Il y a d'abord un tandem d'entreprises françaises "Abcia" et "Caravelle", puis un groupe financier "MIE" qui proposent de reprendre la quasi-totalité des activités. Un autre groupe de jouet allemand, "Simba", propose, lui, de reprendre Smoby mais sans Majorette.
Mais le CE du groupe à Lavans-lès-Saint-Claude a également permis de pointer du doigt une situation financière inquiétante. Selon l'administrateur judiciaire, le budget prévisionnel pour 2008 n'afficherait plus un chiffre d'affaire de 370 millions d'euros mais de 200 millions d'euros. Une chute vertigineuse qui laisse à penser que l'année en cours sera celle des licenciements. La CFTC avance déjà 400 suppressions de postes nécessaires pour que le groupe survive. Un plan de suppression d'emplois qui viendrait s'ajouter aux 96 licenciements envisagés chez Berchet.
Le groupe Smoby-Majorette emploie au total 2750 salariés dans le monde, dont 1300 dans le massif jurassien
http://bourgogne-franche-comte.france3. ... 604-fr.php
Selon le tribunal de commerce de Lons, 8 candidats auraient déposé un dossier. 3 sont jugés sérieux.
Il y a d'abord un tandem d'entreprises françaises "Abcia" et "Caravelle", puis un groupe financier "MIE" qui proposent de reprendre la quasi-totalité des activités. Un autre groupe de jouet allemand, "Simba", propose, lui, de reprendre Smoby mais sans Majorette.
Mais le CE du groupe à Lavans-lès-Saint-Claude a également permis de pointer du doigt une situation financière inquiétante. Selon l'administrateur judiciaire, le budget prévisionnel pour 2008 n'afficherait plus un chiffre d'affaire de 370 millions d'euros mais de 200 millions d'euros. Une chute vertigineuse qui laisse à penser que l'année en cours sera celle des licenciements. La CFTC avance déjà 400 suppressions de postes nécessaires pour que le groupe survive. Un plan de suppression d'emplois qui viendrait s'ajouter aux 96 licenciements envisagés chez Berchet.
Le groupe Smoby-Majorette emploie au total 2750 salariés dans le monde, dont 1300 dans le massif jurassien
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Article du samedi 23 février 2008
Smoby : MGA se retire de la course
La nouvelle est tombée hier. L'entreprise américaine n'a pas pu trouver d'accord avec les banques
On sait depuis hier, que dans la course à la reprise du groupe Smoby-Berchet-Ecoiffier, MGA Entertainment et son associé GMS Investissement, ne prendront plus le départ.
Si le doute planait encore, et que tous attendaient que le tandem franco-américain dépose son plan de continuation, au tribunal de commerce, cette fois il n'en est plus question.
Dans un communiqué à la presse, Didier Pietri, (chief operating officer), soit directeur général de MGA se dit « déçu et inquiet pour l'avenir de Smoby et de ses salariés » et rappelle en lançant quelques menues accusations « durant tous ces derniers mois, nous avons beaucoup travaillé dans l'unique but de garantir la pérennité de Smoby. Nous avons toujours été convaincus de l'intérêt d'allier MGA et Smoby, très complémentaires, et il est regrettable que les conditions de travail difficiles avec l'administration judiciaire et la défection de certaines banques conduisent maintenant le Groupe Smoby à un plan de cession dont les conséquences sociales risquent d'être lourdes. »
Et effectivement, un plan de cession aurait sans doute pu être évité si MGA et son associé avaient réussi, « après avoir apporté 50 millions d'euros à Smoby pour son fond de roulement » et après de longs mois de tractation, à s'entendre avec toutes les banques créancières. L'unique condition, impliquée par le redressement judiciaire (déclaré par le tribunal de commerce le 9 novembre et confirmé en appel) pour que MGA puisse présenter, son plan de continuation.
Mais force est de constater, qu'ils n'y sont pas parvenus en globalité. Car c'est avec seulement « trois banques et neuf établissement financiers représentant plus de 50 % des créances bancaires sur Smoby (parmi lesquelles la Deutsche Bank) que des accords ont été possibles » expliquent les représentants de MGA déplorant que « quelques banques françaises, dont la Société Générale qui détient environ 35 % de la dette, la BNP et Natixis, n'aient pas souhaité participer aux efforts nécessaires à la préservation du groupe Smoby »
.
MI29 pour Majorette ?
Sommé par le magistrat des référés du tribunal de commerce de Lons-le-Saunier, à verser 30,3 millions d'euros, sous astreinte de dix mille euros de pénalité par jour de retard, MGA en avait pourtant été exempté depuis l'infirmation du jugement la semaine dernière par la cour d'appel de Besançon. En décembre dernier, en visionnaire Jean-Christophe Breuil (lire par ailleurs) déclarait à notre journal « Je pense que M.G.A., comme la Deutsche Bank, font aujourd'hui partie des acteurs brûlés sur ce dossier ».
Aujourd'hui, c'est sûr, MGA n'est plus là .
Et même si, côté syndicat, on déclare « les avoir déjà vu sortir par la porte et rentrer par la fenêtre », pour Maître Picard, l'un des co-administrateurs « Il ne reste que deux offres vraiment sérieuses. Celles des tandem Abcia/Caravelle et Simba/Ecoiffier ». Interrogé sur l'offre du fonds d'investissement MI29, l'administrateur a déclaré « leur avoir conseillé de ne proposer qu'une offre concernant Majorette ».
Le choix s'éclairci pour le tribunal de commerce, qui se réunira lundi 25 février à 15 h 30 (lire par ailleurs).
Christelle Lalanne
L'intersyndicale en rangs serrés
Tous les syndicats du groupe Smoby-Berchet appellent l'ensemble des salariés à se mobiliser le lundi 25 février, avec rassemblement devant le Tribunal de Lons-le-Saunier à partir de 14 h 30.
Craignant « qu'une reprise très partielle de l'activité, cache en réalité la volonté des repreneurs de ne reprendre que les marques, les licences, la technologie, les machines, et supprimer ensuite au fil des mois l'activité de production en France », l'intersyndicale n'a jamais eu autant besoin de toutes les forces vives de l'entreprise « pour peser sur les projets de reprise ».
Par ailleurs, dans l'attente des aides financières sollicitées par courrier, en date du 11 février, auprès de tous les actionnaires, anciens ou actuels, les organisations syndicales et représentants au Comité central s'adresse personnellement à Jean-Christophe Breuil en « exigeant qu'il rembourse les quelques milliers d'euros qu'il doit à l'entreprise. Ces derniers seront en effet bien utile aux salariés menacés ».
De l'ombre à la lumière
Dans l'affaire Smoby, et comme l'ont déjà regretté les syndicats, les élus locaux ne sont pas montés souvent sur le devant de la scène. Pour mémoire, la manifestation organisée à Moirans-en-Montagne, début décembre, n'avait vu que la présence de deux élus locaux. Une grosse déception pour l'intersyndicale qui avait eu l'impression de n'être pas soutenue. Mais tout ce qui brille n'est pas or, et ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas sous les feux des projecteurs, que les élus haut jurassiens, et même au delà, ne sont pas inquiets du sort des salariés de Smoby.
En invitant, par courrier, ses homologues de Saint-Lupicin, Jura Sud et du Plateau du Lizon, « à rencontrer ensemble, sans délai, le futur repreneur, dès que le choix en aura été fait par le tribunal de commerce », le maire de Saint-Claude prouve le contraire. « S'il est temps que cette affaire trouve son terme, (...) poursuit-il dans sa lettre, « Nous devons unir nos efforts pour aider au reclassement de celles et ceux qui se trouveront privés d'emploi
Je sais pouvoir compter sur vous pour une démarche commune ».
Et en parlant de démarche commune, pourquoi ne pas, élus de tous bords, passer de l'ombre à la lumière et répondre à l'invitation de mobilisation des syndicats lundi après-midi, devant le tribunal de commerce ?
Ce serait un autre moyen de prouver à tous que l'on s'en soucie.
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Article du samedi 23 février 2008
Smoby : MGA se retire de la course
La nouvelle est tombée hier. L'entreprise américaine n'a pas pu trouver d'accord avec les banques
On sait depuis hier, que dans la course à la reprise du groupe Smoby-Berchet-Ecoiffier, MGA Entertainment et son associé GMS Investissement, ne prendront plus le départ.
Si le doute planait encore, et que tous attendaient que le tandem franco-américain dépose son plan de continuation, au tribunal de commerce, cette fois il n'en est plus question.
Dans un communiqué à la presse, Didier Pietri, (chief operating officer), soit directeur général de MGA se dit « déçu et inquiet pour l'avenir de Smoby et de ses salariés » et rappelle en lançant quelques menues accusations « durant tous ces derniers mois, nous avons beaucoup travaillé dans l'unique but de garantir la pérennité de Smoby. Nous avons toujours été convaincus de l'intérêt d'allier MGA et Smoby, très complémentaires, et il est regrettable que les conditions de travail difficiles avec l'administration judiciaire et la défection de certaines banques conduisent maintenant le Groupe Smoby à un plan de cession dont les conséquences sociales risquent d'être lourdes. »
Et effectivement, un plan de cession aurait sans doute pu être évité si MGA et son associé avaient réussi, « après avoir apporté 50 millions d'euros à Smoby pour son fond de roulement » et après de longs mois de tractation, à s'entendre avec toutes les banques créancières. L'unique condition, impliquée par le redressement judiciaire (déclaré par le tribunal de commerce le 9 novembre et confirmé en appel) pour que MGA puisse présenter, son plan de continuation.
Mais force est de constater, qu'ils n'y sont pas parvenus en globalité. Car c'est avec seulement « trois banques et neuf établissement financiers représentant plus de 50 % des créances bancaires sur Smoby (parmi lesquelles la Deutsche Bank) que des accords ont été possibles » expliquent les représentants de MGA déplorant que « quelques banques françaises, dont la Société Générale qui détient environ 35 % de la dette, la BNP et Natixis, n'aient pas souhaité participer aux efforts nécessaires à la préservation du groupe Smoby »
.
MI29 pour Majorette ?
Sommé par le magistrat des référés du tribunal de commerce de Lons-le-Saunier, à verser 30,3 millions d'euros, sous astreinte de dix mille euros de pénalité par jour de retard, MGA en avait pourtant été exempté depuis l'infirmation du jugement la semaine dernière par la cour d'appel de Besançon. En décembre dernier, en visionnaire Jean-Christophe Breuil (lire par ailleurs) déclarait à notre journal « Je pense que M.G.A., comme la Deutsche Bank, font aujourd'hui partie des acteurs brûlés sur ce dossier ».
Aujourd'hui, c'est sûr, MGA n'est plus là .
Et même si, côté syndicat, on déclare « les avoir déjà vu sortir par la porte et rentrer par la fenêtre », pour Maître Picard, l'un des co-administrateurs « Il ne reste que deux offres vraiment sérieuses. Celles des tandem Abcia/Caravelle et Simba/Ecoiffier ». Interrogé sur l'offre du fonds d'investissement MI29, l'administrateur a déclaré « leur avoir conseillé de ne proposer qu'une offre concernant Majorette ».
Le choix s'éclairci pour le tribunal de commerce, qui se réunira lundi 25 février à 15 h 30 (lire par ailleurs).
Christelle Lalanne
L'intersyndicale en rangs serrés
Tous les syndicats du groupe Smoby-Berchet appellent l'ensemble des salariés à se mobiliser le lundi 25 février, avec rassemblement devant le Tribunal de Lons-le-Saunier à partir de 14 h 30.
Craignant « qu'une reprise très partielle de l'activité, cache en réalité la volonté des repreneurs de ne reprendre que les marques, les licences, la technologie, les machines, et supprimer ensuite au fil des mois l'activité de production en France », l'intersyndicale n'a jamais eu autant besoin de toutes les forces vives de l'entreprise « pour peser sur les projets de reprise ».
Par ailleurs, dans l'attente des aides financières sollicitées par courrier, en date du 11 février, auprès de tous les actionnaires, anciens ou actuels, les organisations syndicales et représentants au Comité central s'adresse personnellement à Jean-Christophe Breuil en « exigeant qu'il rembourse les quelques milliers d'euros qu'il doit à l'entreprise. Ces derniers seront en effet bien utile aux salariés menacés ».
De l'ombre à la lumière
Dans l'affaire Smoby, et comme l'ont déjà regretté les syndicats, les élus locaux ne sont pas montés souvent sur le devant de la scène. Pour mémoire, la manifestation organisée à Moirans-en-Montagne, début décembre, n'avait vu que la présence de deux élus locaux. Une grosse déception pour l'intersyndicale qui avait eu l'impression de n'être pas soutenue. Mais tout ce qui brille n'est pas or, et ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas sous les feux des projecteurs, que les élus haut jurassiens, et même au delà, ne sont pas inquiets du sort des salariés de Smoby.
En invitant, par courrier, ses homologues de Saint-Lupicin, Jura Sud et du Plateau du Lizon, « à rencontrer ensemble, sans délai, le futur repreneur, dès que le choix en aura été fait par le tribunal de commerce », le maire de Saint-Claude prouve le contraire. « S'il est temps que cette affaire trouve son terme, (...) poursuit-il dans sa lettre, « Nous devons unir nos efforts pour aider au reclassement de celles et ceux qui se trouveront privés d'emploi
Je sais pouvoir compter sur vous pour une démarche commune ».
Et en parlant de démarche commune, pourquoi ne pas, élus de tous bords, passer de l'ombre à la lumière et répondre à l'invitation de mobilisation des syndicats lundi après-midi, devant le tribunal de commerce ?
Ce serait un autre moyen de prouver à tous que l'on s'en soucie.
- Thierry39
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Article du lundi 25 février 2008
Smoby : l'heure de vérité
L'audience du tribunal de commerce, cet après-midi, à partir de 15 h 30, verra les différents groupes candidats à la reprise du leader français des fabricants de jouets présenter leurs projets : le fonds d'investissement MI29, la holding grenobloise Abcia associée au groupe Caravelle et Simba, numéro un allemand du jouet.
Où l'on sait désormais que l'avenir de ce qui fut une entreprise familiale passera par le démantèlement. Et malheureusement, par d'importants licenciements.
Les syndicats appellent donc les salariés à manifester cet après-midi à 14 h 30 devant le tribunal, « pour peser sur les projets de reprise ».
Les élus se mobilisent -un peu tard sans doute- pour être à leurs côtés en cette journée clé.
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Article du lundi 25 février 2008
Smoby : l'heure de vérité
L'audience du tribunal de commerce, cet après-midi, à partir de 15 h 30, verra les différents groupes candidats à la reprise du leader français des fabricants de jouets présenter leurs projets : le fonds d'investissement MI29, la holding grenobloise Abcia associée au groupe Caravelle et Simba, numéro un allemand du jouet.
Où l'on sait désormais que l'avenir de ce qui fut une entreprise familiale passera par le démantèlement. Et malheureusement, par d'importants licenciements.
Les syndicats appellent donc les salariés à manifester cet après-midi à 14 h 30 devant le tribunal, « pour peser sur les projets de reprise ».
Les élus se mobilisent -un peu tard sans doute- pour être à leurs côtés en cette journée clé.
Le repreneur de Smoby sera connu le 3 mars
Le repreneur de Smoby sera connu le 3 mars.
« MAINTENANT, on attend plus notre lettre de licenciement qu'un miracle. »
A l'image de cette salariée, les Smoby ont le moral en berne. Hier, ils étaient 500 à s'être rassemblés devant le tribunal de Lons-le-Saunier (Jura), alors que les juges examinaient les offres de reprise du fabricant de jouets.
Objectif : « Assurer la pérennité de l'emploi en mettant la pression sur la justice. »
A l'issue de l'audience, deux des trois candidats à la reprise sortaient du lot :
-
le groupe bavarois Simba ;
-
la holding grenobloise Abcia, associée à Caravelle, un repreneur d'entreprises en difficultés.
Le procureur a déclaré préférer Simba, du fait de son expérience dans le secteur du jouet.
Pourtant, l'allemand conserverait moins de personnes qu'Abcia (408 contre 480).
Le groupe Smoby Majorette emploie en Franche Comté, 1.080 de ses 2.300 salariés répartis dans le monde.
Le fabricant est en grande difficulté.
Sa dette atteint les 277 millions d'euros.
De plus, le groupe aurait été lâché par des clients importants comme Carrefour, selon les syndicats.
Pour Gilles Rizzi de la CGT : « Une restructuration qui porterait sur 250 suppressions d'emplois serait nécessaire au vu des carnets de commandes (...). Une suppression plus importante empêcherait Smoby de tourner normalement. »
Les salariés en veulent à Jean-Christophe Breuil, le petit-fils du fondateur, d'avoir ruiné l'entreprise.
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 3 mars.
Source : http://www.leparisien.fr
« MAINTENANT, on attend plus notre lettre de licenciement qu'un miracle. »
A l'image de cette salariée, les Smoby ont le moral en berne. Hier, ils étaient 500 à s'être rassemblés devant le tribunal de Lons-le-Saunier (Jura), alors que les juges examinaient les offres de reprise du fabricant de jouets.
Objectif : « Assurer la pérennité de l'emploi en mettant la pression sur la justice. »
A l'issue de l'audience, deux des trois candidats à la reprise sortaient du lot :
-
le groupe bavarois Simba ;
-
la holding grenobloise Abcia, associée à Caravelle, un repreneur d'entreprises en difficultés.
Le procureur a déclaré préférer Simba, du fait de son expérience dans le secteur du jouet.
Pourtant, l'allemand conserverait moins de personnes qu'Abcia (408 contre 480).
Le groupe Smoby Majorette emploie en Franche Comté, 1.080 de ses 2.300 salariés répartis dans le monde.
Le fabricant est en grande difficulté.
Sa dette atteint les 277 millions d'euros.
De plus, le groupe aurait été lâché par des clients importants comme Carrefour, selon les syndicats.
Pour Gilles Rizzi de la CGT : « Une restructuration qui porterait sur 250 suppressions d'emplois serait nécessaire au vu des carnets de commandes (...). Une suppression plus importante empêcherait Smoby de tourner normalement. »
Les salariés en veulent à Jean-Christophe Breuil, le petit-fils du fondateur, d'avoir ruiné l'entreprise.
Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 3 mars.
Source : http://www.leparisien.fr
Smoby : le tribunal de commerce choisit l'Allemand Simba
Smoby: le tribunal de commerce choisit l'Allemand Simba comme repreneur.
Le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier (Jura) a choisi lundi comme repreneur de Smoby-Majorette le groupe bavarois Simba, No1 du jouet allemand. Selon le plan présenté à la justice, Simba conserverait au moins 401 personnes chez Smoby sur quelque 1.100 salariés dans le Jura et dans l'Ain.
La société se serait par ailleurs engagée à reprendre 20 salariés supplémentaires chez Smoby et une cinquantaine chez Majorette, a précisé Gilles Rizzi, délégué central syndical à la CGT.
Les juges ont donc suivi l'avis du procureur de la République délégué en poste à Dole qui estime le groupe allemand "plus à même d'assurer la pérennité de l'entreprise étant donné son expérience dans le domaine du jouet" que l'autre candidat à la reprise, la PME grenobloise Abcia.
L'offre d'Abcia, spécialiste du moulage en matière plastique, associé à Caravelle, société spécialisée dans la reprise des entreprises en difficulté, avait pourtant les faveurs des syndicats CFDT, CGT, FO et CFTC: la holding aurait conservé un peu plus d'emplois (480) et n'est pas en concurrence avec certaines productions, telles les voitures miniatures. En outre, il est implanté non loin des sites Smoby-Majorette. Mais sa couverture financière est moins importante.
"On a été très surpris parce qu'on s'attendait plutôt à ce que soit Abcia-Caravelle, plus proche du plan de sauvegarde pour l'emploi", a confié à l'Associated Press Gilles Rizzi. Le syndicaliste s'est notamment inquiété d'une "grosse casse" sur le site de production de Groissiat (Ain) où, "sur 112 personnes, ils n'en garderaient que 25".
Bénéficiaire jusqu'en 2005, la société Smoby, qui emploie 2.750 personnes dans le monde, est aujourd'hui endettée à hauteur de 276 millions d'euros. Avec ce rachat, les syndicats estiment à environ 1.200 le nombre d'emplois indirects menacés.
Smoby-Majorette avait déjà été racheté en avril 2007 par le groupe américain MGA Entertainment, No3 mondial du jouet, pour un euro symbolique. Mais le repreneur n'a pas, selon le tribunal de commerce, tenu ses engagements. Smoby avait donc été placé en redressement judiciaire en octobre.
Par ailleurs, la gestion de l'ancien PDG avant la reprise par MGA a conduit le procureur de la République de Lons-le-Saunier à ouvrir en juillet une enquête préliminaire confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire à Dijon (Côte-d'Or) afin d'étudier le montage d'un certain nombre de sociétés à l'étranger. Jean-Christophe Breuil a toujours démenti être à l'origine de détournements de fonds. AP
Source : http://www.latribune.fr
Le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier (Jura) a choisi lundi comme repreneur de Smoby-Majorette le groupe bavarois Simba, No1 du jouet allemand. Selon le plan présenté à la justice, Simba conserverait au moins 401 personnes chez Smoby sur quelque 1.100 salariés dans le Jura et dans l'Ain.
La société se serait par ailleurs engagée à reprendre 20 salariés supplémentaires chez Smoby et une cinquantaine chez Majorette, a précisé Gilles Rizzi, délégué central syndical à la CGT.
Les juges ont donc suivi l'avis du procureur de la République délégué en poste à Dole qui estime le groupe allemand "plus à même d'assurer la pérennité de l'entreprise étant donné son expérience dans le domaine du jouet" que l'autre candidat à la reprise, la PME grenobloise Abcia.
L'offre d'Abcia, spécialiste du moulage en matière plastique, associé à Caravelle, société spécialisée dans la reprise des entreprises en difficulté, avait pourtant les faveurs des syndicats CFDT, CGT, FO et CFTC: la holding aurait conservé un peu plus d'emplois (480) et n'est pas en concurrence avec certaines productions, telles les voitures miniatures. En outre, il est implanté non loin des sites Smoby-Majorette. Mais sa couverture financière est moins importante.
"On a été très surpris parce qu'on s'attendait plutôt à ce que soit Abcia-Caravelle, plus proche du plan de sauvegarde pour l'emploi", a confié à l'Associated Press Gilles Rizzi. Le syndicaliste s'est notamment inquiété d'une "grosse casse" sur le site de production de Groissiat (Ain) où, "sur 112 personnes, ils n'en garderaient que 25".
Bénéficiaire jusqu'en 2005, la société Smoby, qui emploie 2.750 personnes dans le monde, est aujourd'hui endettée à hauteur de 276 millions d'euros. Avec ce rachat, les syndicats estiment à environ 1.200 le nombre d'emplois indirects menacés.
Smoby-Majorette avait déjà été racheté en avril 2007 par le groupe américain MGA Entertainment, No3 mondial du jouet, pour un euro symbolique. Mais le repreneur n'a pas, selon le tribunal de commerce, tenu ses engagements. Smoby avait donc été placé en redressement judiciaire en octobre.
Par ailleurs, la gestion de l'ancien PDG avant la reprise par MGA a conduit le procureur de la République de Lons-le-Saunier à ouvrir en juillet une enquête préliminaire confiée à la direction interrégionale de la police judiciaire à Dijon (Côte-d'Or) afin d'étudier le montage d'un certain nombre de sociétés à l'étranger. Jean-Christophe Breuil a toujours démenti être à l'origine de détournements de fonds. AP
Source : http://www.latribune.fr
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Autre article !!!
Jura : Smoby repris par l'allemand Simba
Le tribunal de commerce de Lons le Saunier a choisi le groupe allemand pour reprendre le numéro français du jouet
Dans le plan présenté ce lundi 3 mars à la justice, le leader allemand du jouet Simba prévoit de ne conserver que 401 emplois en France sur les 1.080 actuellement, mais il n'a donné aucune précision pour l'emploi à l'étranger. Le groupe Smoby-Majorette emploie 2.300 personnes dans le monde.
Le tribunal a préféré un professionnel du jouet à la holding grenobloise Abcia, spécialisée dans la reprise d'entreprises en difficulté, suivant ainsi les réquisitions du procureur de la République. Asphyxié par une dette de 277 millions d'euros, Smoby-Majorette, alors placé en sauvegarde, avait été repris au printemps par le fabricant de jouets américain MGA Entertainment pour un euro symbolique. Mais le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier, estimant que l'Américain n'avait pas tenu ses engagements, avait placé le groupe en redressement judiciaire en octobre dernier. MGA Entertainment avait indiqué le 22 février qu'il n'était pas en mesure de présenter un plan de continuation, laissant la voie libre à un démantèlement du groupe.
http://bourgogne-franche-comte.france3
Jura : Smoby repris par l'allemand Simba
Le tribunal de commerce de Lons le Saunier a choisi le groupe allemand pour reprendre le numéro français du jouet
Dans le plan présenté ce lundi 3 mars à la justice, le leader allemand du jouet Simba prévoit de ne conserver que 401 emplois en France sur les 1.080 actuellement, mais il n'a donné aucune précision pour l'emploi à l'étranger. Le groupe Smoby-Majorette emploie 2.300 personnes dans le monde.
Le tribunal a préféré un professionnel du jouet à la holding grenobloise Abcia, spécialisée dans la reprise d'entreprises en difficulté, suivant ainsi les réquisitions du procureur de la République. Asphyxié par une dette de 277 millions d'euros, Smoby-Majorette, alors placé en sauvegarde, avait été repris au printemps par le fabricant de jouets américain MGA Entertainment pour un euro symbolique. Mais le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier, estimant que l'Américain n'avait pas tenu ses engagements, avait placé le groupe en redressement judiciaire en octobre dernier. MGA Entertainment avait indiqué le 22 février qu'il n'était pas en mesure de présenter un plan de continuation, laissant la voie libre à un démantèlement du groupe.
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Articles du mardi 4 mars 2008
Simba / Ecoiffier reprend Smoby mais supprime 679 emplois
Le tandem franco-allemand s'empare du groupe et de sa dette, mais ne conserve que 401 salariés sur 1080

Photo D.R.
« Nous sommes des spécialistes du jouet et allons pousser Ecoiffier et Smoby vers les sommets » déclarait confiant et ravi Michael Sieber, dirigeant du groupe allemand Simba, à l'issue de l'audience du Tribunal de Commerce hier à Lons-le-Saunier.
Officiellement « nouveau propriétaire » du groupe Smoby, le tandem franco-allemand Simba/Ecoiffier n'a pas boudé sa réussite en annonçant « aujourd'hui est un beau jour et nous allons nous mettre au travail immédiatement pour redémarrer l'entreprise ».
Hélas, pour redémarrer cette entreprise qui poursuit d'année en année sa descente aux abîmes, 679 personnes devront perdre leur emploi (lire par ailleurs). Un lourd prix à payer, mais « nous n'avions aucune autre solution pour redresser un peu la barre » reconnaît Michael Sieber. Par contre, une réembauche de 23 personnes dans l'année est d'ores et déjà prévue, si comme l'espère le duo gagnant, « l'activité ne tarde pas à redémarrer ».
Pour cela, le dirigeant allemand se propose de « remotiver les troupes restantes », soit 401 salariés répartis sur les sites d'Arinthod, Moirans-en-Montagne, Lavans-les-St-Claude, Bellignat et Groissiat. S'il ne dit pas de quelle façon, Michael Sieber espère « que les salariés qui continueront de travailler avec nous, croirons en nous ». Lui, en tout cas, semble être convaincu du savoir-faire Smoby et compte bien l'étendre au delà des deux régions Franche-Comté et Rhône-Alpes.
Une initiative applaudit par Jacques Ecoiffier qui reconnaît que « grace au très bon réseau de Simba, nous allons pouvoir renforcer Smoby non seulement dans toute l'Europe de l'Est mais aussi en Chine et pourquoi pas en Inde ».
Un nouvel organigramme d'ici la fin de la semaine
Une vision européenne des projets, une capacité d'amortissement et des marchés étendus, sont donc les atouts proposés par le numéro un du jouet allemand pour tenter de pallier à la dette de 257 millions d'euros du groupe Smoby-Berchet-Ecoiffier. Quant aux inquiétudes des salariés concernant des gammes de produits trop similaires, Michael Sieber, là aussi, s'est voulu rassurant : « Il n'y aura pas de cannibalisme, les produits sont différents et nous créerons des synergies entre l'Allemagne et la France pour que tout se passe au mieux ».
Avant cela, il faudra mettre en place un nouvel organigramme au sein du groupe Smoby. Ce qui devrait être fait dans la semaine. Simba qui, depuis quelques années, s'est fait « spécialiste des reprises » compte déjà nommer un français à la tête du groupe mais son nom n'a pas encore été dévoilé.
Avec lui, et avant le 3 avril, c'est toute la liste des licenciés qui sera établie. En attendant, dans chaque site de production, et à la demande de l'intersyndicale et de l'inspection du travail, une cellule d'écoute sera mise en place.
Christelle Lalanne
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Des réalités individuelles à gérer
Christian Rouyer, Préfet du Jura, qui s'était selon ses propres mots « abstenu de prendre jusqu'alors position pour s'en remettre à la sagesse des juges » n'est pas pour autant resté inactif.
Après avoir rencontré lors de plusieurs rendez-vous les candidats à la reprise, le Préfet et les administrateurs judiciaires sont arrivés à la même conclusion : « On ne fera pas l'économie d'une grosse restructuration » induisant de nombreuses pertes d'emplois.
De façon préventive, le Préfet avait prolongé le plan de revitalisation du haut Jura. Parallèlement, en collaboration très étroite avec François Fouquard de la Direction Départementale du Travail, l'Anpe, les Assedic, l'Afpa et la Maison de l'emploi du haut Jura, un dispositif pour le reclassement des salariés a été mis en place. Trois grands objectifs pour ce dispositif : donner la priorité aux emplois durables, apporter à tous une formation qualifiante et aider à la création d'entreprise.
Cette « Plateforme emploi », prise en charge par l'État à hauteur de 2000 euros par salariés « traités » (ayant retrouvé au minimum un emploi en cdd de 6 mois), sera composée de 15 à 20 intervenants sur les deux départements. Ces intervenants, après avoir étudié chaque réalité individuelle, pourront proposer grâce aux OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) de nouvelles directions aux salariés. Les élus du haut Jura ont, eux aussi, déjà commencé à entrer en contact avec les entreprises pour connaître leurs besoins.
C.L
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Le cas Majorette
Les 80 salariés de la filiale Majorette devront attendre encore un peu pour connaître leur sort. S'ils savent déjà que quelques repreneurs se sont positionnés en leur faveur, dont le fonds d'investissement MI29, ils ne connaissent pas encore les tenants et aboutissants de toutes les offres.
Et pour cause : le président du Tribunal de commerce a déclaré hier, lors de l'audience Smoby, une réouverture des offres. Le temps de peaufiner pour certains, ou de proposer pour d'autres, les nouvelles offres devront être rendues à Maitre Picard, l'un des administrateurs judiciaires du groupe, avant le 6 mars à 17 heures.
Le Tribunal de Commerce statuera, quant à lui, lundi 10 mars à9h30.
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Réactions
Rodolphe Tarnaud (directeur général d'Abcia)
«Nous avions travaillé au mieux pour la sauvegarde de l'emploi, car nous avions conscience du savoir-faire local mais apparemment cela n'a pas suffi. Je souhaite bonne chance aux gagnants mais surtout aux salariés de Smoby qui vont entrer dans une phase difficile.»
Marie-Guite Dufay (présidente de la Région Franche-Comté)
« Cette nouvelle, qui était hélas attendue dans le Jura, est un coup dur pour notre région. Nous serons maintenant très vigilants quant au maintien et à la valorisation du savoir-faire de cette entreprise, et nous veillerons à ce que les compétences de ses salariés ne soient pas gaspillées. La Région sera particulièrement attentive au reclassement des salariés licenciés, qu'elle accompagnera dans le cadre de ses compétences en matière de formation, avec l'ensemble des partenaires, État et Conseil Général en particulier, qui ne peuvent pas rester indifférents à ce drame social».
Philippe Passot (maire de Lavans-les-St-Claude)
«Si nous n'avons pas forcément les éléments nécessaires pour juger cette décision, la tâche a dû être ardue pour le président du Tribunal. Espérons que cette solution soit la meilleure, c'est en tout cas celle qui démontrait une vraie logique industrielle et non financière».
Jean-Louis Millet (maire de Saint-Claude)
«Avant, il n'y avait pas de pilote dans l'avion. Aujourd'hui nous savons à qui nous adresser et la proposition de Simba semble être la plus à même de faire rebondir le groupe Smoby. Comme nous l'avions annoncé, nous demanderons rapidement avec les présidents des Communautés de communes Jura Sud et Plateau du Lizon à avoir un entretien avec Simba».
Marie-Christine Dalloz (députée du haut Jura)
«Le Tribunal a statué, dont acte. Je souhaite que l'engagement clairement énoncé soit maintenu en matière d'emploi. Par contre, si d'un côté je salue l'offre commerciale de Simba et sa réputation, je redoute les conséquences de la complémentarité de la gamme de produits».
Jacques Pelissard (député-maire de Lons-le-Saunier)
«Nous maintenons pour le dossier Monneret notre proposition de départ. Si un projet industriel pertinent garantissant la durabilité de l'entreprise et le maintien significatif de l'emploi est proposé, la CCBL prendra totalement ou partiellement en charge les travaux de réhabilitation du site, soit environ, après estimation, 350 000 euros HT».
Pierre Gamonet (représentant FO)
«Nous ne sommes pas satisfaits. Comment le pourrions-nous avec plus de 600 emplois supprimés ? Mais ce qui est certain, c'est que les clients attendaient de connaître le nom du repreneur avant de valider leurs commandes. Nous espérons qu'elles se concrétiseront car notre champ d'action est de plus en plus court».
Gilles Rizzy (représentant CGT)
«Le tribunal n'a pas choisi le mieux disant en matière de sauvegarde de l'emploi, nous verrons bien à l'usure ce que cela donnera. Mais je reste persuadé qu'une gamme de produits trop similaire et des noms de dirigeants trop connus dans l'entreprise, ne représentent pas une bonne nouvelle».
Denis Vuillermoz (vice-président du conseil régional)
« Peu importe le repreneur : tout ce que je vois, c'est qu'il y a six cents salariés qui restent sur le carreau. J'espère seulement que Simba aura une stratégie industrielle qui permette de sauvegarder le savoir-faire du haut Jura et que les salariés restant puissent continuer à travailler ».
Jean Burdeyron, (président de la communauté de communes Jura Sud)
« Je n'ai pas de certitude absolue : j'ai cru comprendre que ceux qui ont été choisis ont une approche d'industriels du jouet. La décision du tribunal paraît assez sage. Je vais demander un rendez-vous à Ecoiffier et au patron de Simba. Le rôle des collectivités locales est aujourd'hui de travailler sur l'environnement de l'entreprise. Mais on va voir maintenant ce que va faire la Maison de l'emploi du haut Jura».
Raymond Bruneau (vice-président de la communauté de communes du Plateau du Lizon)
«Ce n'est pas seulement un problème économique, mais aussi un problème social grave. J'ai l'impression que dans ce groupe plus qu'ailleurs, les gens sont démunis en terme de formation. Je crains que la sous-qualification de la main d'oeuvre ne la rende très difficile à reclasser».
Recueillies par C.L. et J. Va.
À Lavans-les-Saint-Claude, une nouvelle accueillie dans le calme
Lundi 14 heures : il pleut à Lavans et il fait froid. L'annonce du repreneur n'a pas déclenché la moindre réaction, tout au plus quelques commentaires désabusés
« Tout ça, c'est du théâtre. Aujourd'hui, c'est chacun pour soi, notre direction est affligeante, elle ne donne aucune information et les syndicats se tirent dans les pattes ». Devant le portail de Smoby, cet employé est amer : « De toute façon, quel que soit le repreneur, mon poste sera supprimé, mais il va falloir attendre la fin mars pour savoir si on sera licencié ». Quelques minutes plus tard, quand la nouvelle tombe, pas de réaction, tout reste calme, les employés sont à leur poste, même si la plupart ne font plus rien. Impossible d'obtenir une réaction de groupe, ici tout le monde a peur de parler de tout. C'est comme ça dans les moments difficiles
« C'est le choix entre la peste et le choléra »
Pour ce technicien, l'offre allemande est « la moins mauvaise, les employés sont plutôt satisfaits, surtout parce que Jean-Louis Berchet a été éradiqué une fois pour toute, on craignait de le voir revenir. Simba, c'est quelqu'un de la grande famille du jouet. On a appris par la soeur d'une collègue que le groupe a remonté son offre en termes d'emplois, mais on ne sait pas combien il y aura de licenciements, ni dans quels sites. De toutes façons, c'est le choix entre la peste et le choléra, mais il n'y a pas de tristesse, pas de haine, les réactions sont assez neutres, on avait tous envie que ce soit Simba ».
Un autre technicien traverse la cour, lucide lui aussi : « Au niveau de la production qui doit quitter l'entreprise dans les semaines à venir, on pense que les réseaux existent chez le repreneur. Si on reçoit des ordres de fabrication des Allemands, on pourra être réactif, ils peuvent encore renforcer leurs catalogues avec nos propres jouets. Et puis, je veux être positif, Simba, Smoby Phonétiquement, c'est très proche et les lettres sont presque les mêmes. C'est peut-être un signe »
« Il faudra partir, il faut bien que je mange »
Pour cet employé à la création, c'est un tournant : « Heureusement, ma femme ne travaille pas chez Smoby, mais pour retrouver du travail si je perds le mien il faudra partir, soit dans le nord de la Franche-Comté, soit dans l'Ain, il faut bien que je mange. J'aime bien cette région, mais je partirai s'il le faut »
Du côté des ateliers, on esquive les questions, mais parfois, un ouvrier se lâche : « On n'a rien à espérer, notre atelier a été condamné quel que soit le repreneur, alors vous savez Il va falloir repartir une nouvelle fois à zéro, mon mari est du Nord, il connaît ce genre de situation, mais si notre ancien patron, Jean-Christophe Breuil a quelques sous en trop, ce n'est pas de refus »
A. Spicher
Oyonnax: les ex-Berchet espèrent «partir dignement»
L'annonce du choix du tribunal marque un gros coup dur pour les deux sites d'Oyonnax et Groissiat. Le repreneur Simba avait prévu de ne maintenir que 27 salariés sur 246
Dépité, c'est le sentiment qui anime les salariés du site du cours de Verdun qui veulent bien encore s'exprimer sur le sujet. La nouvelle est tombée, c'est l'Allemand Simba qui est le repreneur officiel. Si côté syndicat la déception est forte, chez les employés, le choix qui restait s'apparentait à celui entre « la peste et le choléra ».
C'est le sentiment d'Elise, « que ce soit l'un ou l'autre, de toutes manières, il y avait trop de licenciements. Depuis le temps qu'on nous baladait Simba ou Abcia, on était ni pour l'un ni pour l'autre. L'ambiance est très morose mais elle l'est depuis longtemps. On n'aurait pas pu vraiment se réjouir pour Abcia mais c'est sûr, ça faisait quelques emplois de sauvés. Au moins on est fixé Cela dit c'est bien dommage qu'il y ait tant de casse ».
Ce qui leur fait le plus peur c'est la difficulté à retrouver un emploi, « pour moi ça va être direct à l'ANPE. Avec le salaire que j'ai, même s'ils me le proposaient, je ne pourrais pas aller tous les jours à Lavans. On ne s'est pas senti soutenu par les élus du bassin.
« Qu'ils nous disent avec combien on part »
La semaine dernière au tribunal il y avait tous les maires du Jura dont les communes sont concernées, nous, il n'y avait personne. Et pendant l'audience, on n'a pas parlé de nous. J'ai 52 ans, l'âge le plus difficile pour retrouver du travail. Il y a quelques années je me suis arrêtée pour élever mes enfants. Quand ils ont été plus grands j'ai fait plusieurs mois de formation au GRETA pour retrouver un emploi. Cela faisait six ans que j'étais chez Berchet. Et là, de me dire qu'il va falloir tout recommencer Et mes enfants, ils sont adolescents aujourd'hui, comment les motiver quand ils voient ce qui nous arrive » explique Jaqueline du service logistique. Virginie, depuis un peu plus de 6 ans au service logistique, fait le compte, « on va être 600 à chercher du travail sur Oyonnax et dans le Jura, ça va être très dur ». Vincent, quant à lui, n'attend plus qu'une chose, « savoir comment on va être mis à la porte. Qu'au moins ce soit un licenciement propre, sinon ce serait se moquer du monde ». Tout comme Adelino, « moi j'attends de savoir le goût de la sauce à laquelle on va être mangé. Après Smoby, puis MGA, que ce soit Simba ou un autre Cela fait trois ans qu'on attend de savoir comment ça va se finir. Alors qu'ils nous disent avec combien on part ! » Isabelle voit aussi un savoir-faire disparaître, « c'est tout un savoir-faire français qui va être amené à disparaître. On était fier de travailler chez Berchet. Et puis quand on voit ce que c'était et comment ça finit Ca fait encore plus de peine ».
Emilie Charrel
«On a perdu le combat social»
Laurence Prud'homme Déléguée syndicale centrale CFDT à Oyonnax
« Le tribunal vient de se prononcer. On est ensemble avec les représentants du personnel, tout le monde est en pleur. Le site du cours de Verdun va disparaître, on est 134 là-bas. Et pour celui de Groissiat, il ne devrait rester que 27 personnes sur 112. On a envoyé des messages aux employés des deux sites tout de suite pour prévenir que la décision était en faveur de Simba mais tout le monde était déjà au courant. Au tribunal, c'est allé très vite. On a le sentiment qu'ils veulent mettre un peu le tort sur les salariés en disant que les CCE ne s'étaient pas mis d'accord
On a du mal à exprimer notre sentiment, c'est une horreur. L'avenir du bassin d'Oyonnax nous parait très noir. On est balayé comme des moins que rien. On a subi pendant deux ans, on a essayé de se battre avec les moyens qu'on avait mais on est pas des avocats, on est juste des salariés. On a perdu le combat social. Mais il faut que l'on reste sur le terrain, il y a beaucoup de choses à mettre en place. Et on voulait dire un grand merci à l'entreprise TransJura qui s'est montrée solidaire en nous faisant des tarifs sur les cinq bus qui nous ont permis d'aller au tribunal de Lons-le-Saunier la semaine dernière. Cette aide nous a été précieuse et c'était important pour nous de le souligner ».
Propos recueillis
par Emilie Charrel
http://www.leprogres.fr
Articles du mardi 4 mars 2008
Simba / Ecoiffier reprend Smoby mais supprime 679 emplois
Le tandem franco-allemand s'empare du groupe et de sa dette, mais ne conserve que 401 salariés sur 1080
Photo D.R.
« Nous sommes des spécialistes du jouet et allons pousser Ecoiffier et Smoby vers les sommets » déclarait confiant et ravi Michael Sieber, dirigeant du groupe allemand Simba, à l'issue de l'audience du Tribunal de Commerce hier à Lons-le-Saunier.
Officiellement « nouveau propriétaire » du groupe Smoby, le tandem franco-allemand Simba/Ecoiffier n'a pas boudé sa réussite en annonçant « aujourd'hui est un beau jour et nous allons nous mettre au travail immédiatement pour redémarrer l'entreprise ».
Hélas, pour redémarrer cette entreprise qui poursuit d'année en année sa descente aux abîmes, 679 personnes devront perdre leur emploi (lire par ailleurs). Un lourd prix à payer, mais « nous n'avions aucune autre solution pour redresser un peu la barre » reconnaît Michael Sieber. Par contre, une réembauche de 23 personnes dans l'année est d'ores et déjà prévue, si comme l'espère le duo gagnant, « l'activité ne tarde pas à redémarrer ».
Pour cela, le dirigeant allemand se propose de « remotiver les troupes restantes », soit 401 salariés répartis sur les sites d'Arinthod, Moirans-en-Montagne, Lavans-les-St-Claude, Bellignat et Groissiat. S'il ne dit pas de quelle façon, Michael Sieber espère « que les salariés qui continueront de travailler avec nous, croirons en nous ». Lui, en tout cas, semble être convaincu du savoir-faire Smoby et compte bien l'étendre au delà des deux régions Franche-Comté et Rhône-Alpes.
Une initiative applaudit par Jacques Ecoiffier qui reconnaît que « grace au très bon réseau de Simba, nous allons pouvoir renforcer Smoby non seulement dans toute l'Europe de l'Est mais aussi en Chine et pourquoi pas en Inde ».
Un nouvel organigramme d'ici la fin de la semaine
Une vision européenne des projets, une capacité d'amortissement et des marchés étendus, sont donc les atouts proposés par le numéro un du jouet allemand pour tenter de pallier à la dette de 257 millions d'euros du groupe Smoby-Berchet-Ecoiffier. Quant aux inquiétudes des salariés concernant des gammes de produits trop similaires, Michael Sieber, là aussi, s'est voulu rassurant : « Il n'y aura pas de cannibalisme, les produits sont différents et nous créerons des synergies entre l'Allemagne et la France pour que tout se passe au mieux ».
Avant cela, il faudra mettre en place un nouvel organigramme au sein du groupe Smoby. Ce qui devrait être fait dans la semaine. Simba qui, depuis quelques années, s'est fait « spécialiste des reprises » compte déjà nommer un français à la tête du groupe mais son nom n'a pas encore été dévoilé.
Avec lui, et avant le 3 avril, c'est toute la liste des licenciés qui sera établie. En attendant, dans chaque site de production, et à la demande de l'intersyndicale et de l'inspection du travail, une cellule d'écoute sera mise en place.
Christelle Lalanne
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Des réalités individuelles à gérer
Christian Rouyer, Préfet du Jura, qui s'était selon ses propres mots « abstenu de prendre jusqu'alors position pour s'en remettre à la sagesse des juges » n'est pas pour autant resté inactif.
Après avoir rencontré lors de plusieurs rendez-vous les candidats à la reprise, le Préfet et les administrateurs judiciaires sont arrivés à la même conclusion : « On ne fera pas l'économie d'une grosse restructuration » induisant de nombreuses pertes d'emplois.
De façon préventive, le Préfet avait prolongé le plan de revitalisation du haut Jura. Parallèlement, en collaboration très étroite avec François Fouquard de la Direction Départementale du Travail, l'Anpe, les Assedic, l'Afpa et la Maison de l'emploi du haut Jura, un dispositif pour le reclassement des salariés a été mis en place. Trois grands objectifs pour ce dispositif : donner la priorité aux emplois durables, apporter à tous une formation qualifiante et aider à la création d'entreprise.
Cette « Plateforme emploi », prise en charge par l'État à hauteur de 2000 euros par salariés « traités » (ayant retrouvé au minimum un emploi en cdd de 6 mois), sera composée de 15 à 20 intervenants sur les deux départements. Ces intervenants, après avoir étudié chaque réalité individuelle, pourront proposer grâce aux OPCA (organisme paritaire collecteur agréé) de nouvelles directions aux salariés. Les élus du haut Jura ont, eux aussi, déjà commencé à entrer en contact avec les entreprises pour connaître leurs besoins.
C.L
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Le cas Majorette
Les 80 salariés de la filiale Majorette devront attendre encore un peu pour connaître leur sort. S'ils savent déjà que quelques repreneurs se sont positionnés en leur faveur, dont le fonds d'investissement MI29, ils ne connaissent pas encore les tenants et aboutissants de toutes les offres.
Et pour cause : le président du Tribunal de commerce a déclaré hier, lors de l'audience Smoby, une réouverture des offres. Le temps de peaufiner pour certains, ou de proposer pour d'autres, les nouvelles offres devront être rendues à Maitre Picard, l'un des administrateurs judiciaires du groupe, avant le 6 mars à 17 heures.
Le Tribunal de Commerce statuera, quant à lui, lundi 10 mars à9h30.
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Réactions
Rodolphe Tarnaud (directeur général d'Abcia)
«Nous avions travaillé au mieux pour la sauvegarde de l'emploi, car nous avions conscience du savoir-faire local mais apparemment cela n'a pas suffi. Je souhaite bonne chance aux gagnants mais surtout aux salariés de Smoby qui vont entrer dans une phase difficile.»
Marie-Guite Dufay (présidente de la Région Franche-Comté)
« Cette nouvelle, qui était hélas attendue dans le Jura, est un coup dur pour notre région. Nous serons maintenant très vigilants quant au maintien et à la valorisation du savoir-faire de cette entreprise, et nous veillerons à ce que les compétences de ses salariés ne soient pas gaspillées. La Région sera particulièrement attentive au reclassement des salariés licenciés, qu'elle accompagnera dans le cadre de ses compétences en matière de formation, avec l'ensemble des partenaires, État et Conseil Général en particulier, qui ne peuvent pas rester indifférents à ce drame social».
Philippe Passot (maire de Lavans-les-St-Claude)
«Si nous n'avons pas forcément les éléments nécessaires pour juger cette décision, la tâche a dû être ardue pour le président du Tribunal. Espérons que cette solution soit la meilleure, c'est en tout cas celle qui démontrait une vraie logique industrielle et non financière».
Jean-Louis Millet (maire de Saint-Claude)
«Avant, il n'y avait pas de pilote dans l'avion. Aujourd'hui nous savons à qui nous adresser et la proposition de Simba semble être la plus à même de faire rebondir le groupe Smoby. Comme nous l'avions annoncé, nous demanderons rapidement avec les présidents des Communautés de communes Jura Sud et Plateau du Lizon à avoir un entretien avec Simba».
Marie-Christine Dalloz (députée du haut Jura)
«Le Tribunal a statué, dont acte. Je souhaite que l'engagement clairement énoncé soit maintenu en matière d'emploi. Par contre, si d'un côté je salue l'offre commerciale de Simba et sa réputation, je redoute les conséquences de la complémentarité de la gamme de produits».
Jacques Pelissard (député-maire de Lons-le-Saunier)
«Nous maintenons pour le dossier Monneret notre proposition de départ. Si un projet industriel pertinent garantissant la durabilité de l'entreprise et le maintien significatif de l'emploi est proposé, la CCBL prendra totalement ou partiellement en charge les travaux de réhabilitation du site, soit environ, après estimation, 350 000 euros HT».
Pierre Gamonet (représentant FO)
«Nous ne sommes pas satisfaits. Comment le pourrions-nous avec plus de 600 emplois supprimés ? Mais ce qui est certain, c'est que les clients attendaient de connaître le nom du repreneur avant de valider leurs commandes. Nous espérons qu'elles se concrétiseront car notre champ d'action est de plus en plus court».
Gilles Rizzy (représentant CGT)
«Le tribunal n'a pas choisi le mieux disant en matière de sauvegarde de l'emploi, nous verrons bien à l'usure ce que cela donnera. Mais je reste persuadé qu'une gamme de produits trop similaire et des noms de dirigeants trop connus dans l'entreprise, ne représentent pas une bonne nouvelle».
Denis Vuillermoz (vice-président du conseil régional)
« Peu importe le repreneur : tout ce que je vois, c'est qu'il y a six cents salariés qui restent sur le carreau. J'espère seulement que Simba aura une stratégie industrielle qui permette de sauvegarder le savoir-faire du haut Jura et que les salariés restant puissent continuer à travailler ».
Jean Burdeyron, (président de la communauté de communes Jura Sud)
« Je n'ai pas de certitude absolue : j'ai cru comprendre que ceux qui ont été choisis ont une approche d'industriels du jouet. La décision du tribunal paraît assez sage. Je vais demander un rendez-vous à Ecoiffier et au patron de Simba. Le rôle des collectivités locales est aujourd'hui de travailler sur l'environnement de l'entreprise. Mais on va voir maintenant ce que va faire la Maison de l'emploi du haut Jura».
Raymond Bruneau (vice-président de la communauté de communes du Plateau du Lizon)
«Ce n'est pas seulement un problème économique, mais aussi un problème social grave. J'ai l'impression que dans ce groupe plus qu'ailleurs, les gens sont démunis en terme de formation. Je crains que la sous-qualification de la main d'oeuvre ne la rende très difficile à reclasser».
Recueillies par C.L. et J. Va.
À Lavans-les-Saint-Claude, une nouvelle accueillie dans le calme
Lundi 14 heures : il pleut à Lavans et il fait froid. L'annonce du repreneur n'a pas déclenché la moindre réaction, tout au plus quelques commentaires désabusés
« Tout ça, c'est du théâtre. Aujourd'hui, c'est chacun pour soi, notre direction est affligeante, elle ne donne aucune information et les syndicats se tirent dans les pattes ». Devant le portail de Smoby, cet employé est amer : « De toute façon, quel que soit le repreneur, mon poste sera supprimé, mais il va falloir attendre la fin mars pour savoir si on sera licencié ». Quelques minutes plus tard, quand la nouvelle tombe, pas de réaction, tout reste calme, les employés sont à leur poste, même si la plupart ne font plus rien. Impossible d'obtenir une réaction de groupe, ici tout le monde a peur de parler de tout. C'est comme ça dans les moments difficiles
« C'est le choix entre la peste et le choléra »
Pour ce technicien, l'offre allemande est « la moins mauvaise, les employés sont plutôt satisfaits, surtout parce que Jean-Louis Berchet a été éradiqué une fois pour toute, on craignait de le voir revenir. Simba, c'est quelqu'un de la grande famille du jouet. On a appris par la soeur d'une collègue que le groupe a remonté son offre en termes d'emplois, mais on ne sait pas combien il y aura de licenciements, ni dans quels sites. De toutes façons, c'est le choix entre la peste et le choléra, mais il n'y a pas de tristesse, pas de haine, les réactions sont assez neutres, on avait tous envie que ce soit Simba ».
Un autre technicien traverse la cour, lucide lui aussi : « Au niveau de la production qui doit quitter l'entreprise dans les semaines à venir, on pense que les réseaux existent chez le repreneur. Si on reçoit des ordres de fabrication des Allemands, on pourra être réactif, ils peuvent encore renforcer leurs catalogues avec nos propres jouets. Et puis, je veux être positif, Simba, Smoby Phonétiquement, c'est très proche et les lettres sont presque les mêmes. C'est peut-être un signe »
« Il faudra partir, il faut bien que je mange »
Pour cet employé à la création, c'est un tournant : « Heureusement, ma femme ne travaille pas chez Smoby, mais pour retrouver du travail si je perds le mien il faudra partir, soit dans le nord de la Franche-Comté, soit dans l'Ain, il faut bien que je mange. J'aime bien cette région, mais je partirai s'il le faut »
Du côté des ateliers, on esquive les questions, mais parfois, un ouvrier se lâche : « On n'a rien à espérer, notre atelier a été condamné quel que soit le repreneur, alors vous savez Il va falloir repartir une nouvelle fois à zéro, mon mari est du Nord, il connaît ce genre de situation, mais si notre ancien patron, Jean-Christophe Breuil a quelques sous en trop, ce n'est pas de refus »
A. Spicher
Oyonnax: les ex-Berchet espèrent «partir dignement»
L'annonce du choix du tribunal marque un gros coup dur pour les deux sites d'Oyonnax et Groissiat. Le repreneur Simba avait prévu de ne maintenir que 27 salariés sur 246
Dépité, c'est le sentiment qui anime les salariés du site du cours de Verdun qui veulent bien encore s'exprimer sur le sujet. La nouvelle est tombée, c'est l'Allemand Simba qui est le repreneur officiel. Si côté syndicat la déception est forte, chez les employés, le choix qui restait s'apparentait à celui entre « la peste et le choléra ».
C'est le sentiment d'Elise, « que ce soit l'un ou l'autre, de toutes manières, il y avait trop de licenciements. Depuis le temps qu'on nous baladait Simba ou Abcia, on était ni pour l'un ni pour l'autre. L'ambiance est très morose mais elle l'est depuis longtemps. On n'aurait pas pu vraiment se réjouir pour Abcia mais c'est sûr, ça faisait quelques emplois de sauvés. Au moins on est fixé Cela dit c'est bien dommage qu'il y ait tant de casse ».
Ce qui leur fait le plus peur c'est la difficulté à retrouver un emploi, « pour moi ça va être direct à l'ANPE. Avec le salaire que j'ai, même s'ils me le proposaient, je ne pourrais pas aller tous les jours à Lavans. On ne s'est pas senti soutenu par les élus du bassin.
« Qu'ils nous disent avec combien on part »
La semaine dernière au tribunal il y avait tous les maires du Jura dont les communes sont concernées, nous, il n'y avait personne. Et pendant l'audience, on n'a pas parlé de nous. J'ai 52 ans, l'âge le plus difficile pour retrouver du travail. Il y a quelques années je me suis arrêtée pour élever mes enfants. Quand ils ont été plus grands j'ai fait plusieurs mois de formation au GRETA pour retrouver un emploi. Cela faisait six ans que j'étais chez Berchet. Et là, de me dire qu'il va falloir tout recommencer Et mes enfants, ils sont adolescents aujourd'hui, comment les motiver quand ils voient ce qui nous arrive » explique Jaqueline du service logistique. Virginie, depuis un peu plus de 6 ans au service logistique, fait le compte, « on va être 600 à chercher du travail sur Oyonnax et dans le Jura, ça va être très dur ». Vincent, quant à lui, n'attend plus qu'une chose, « savoir comment on va être mis à la porte. Qu'au moins ce soit un licenciement propre, sinon ce serait se moquer du monde ». Tout comme Adelino, « moi j'attends de savoir le goût de la sauce à laquelle on va être mangé. Après Smoby, puis MGA, que ce soit Simba ou un autre Cela fait trois ans qu'on attend de savoir comment ça va se finir. Alors qu'ils nous disent avec combien on part ! » Isabelle voit aussi un savoir-faire disparaître, « c'est tout un savoir-faire français qui va être amené à disparaître. On était fier de travailler chez Berchet. Et puis quand on voit ce que c'était et comment ça finit Ca fait encore plus de peine ».
Emilie Charrel
«On a perdu le combat social»
Laurence Prud'homme Déléguée syndicale centrale CFDT à Oyonnax
« Le tribunal vient de se prononcer. On est ensemble avec les représentants du personnel, tout le monde est en pleur. Le site du cours de Verdun va disparaître, on est 134 là-bas. Et pour celui de Groissiat, il ne devrait rester que 27 personnes sur 112. On a envoyé des messages aux employés des deux sites tout de suite pour prévenir que la décision était en faveur de Simba mais tout le monde était déjà au courant. Au tribunal, c'est allé très vite. On a le sentiment qu'ils veulent mettre un peu le tort sur les salariés en disant que les CCE ne s'étaient pas mis d'accord
On a du mal à exprimer notre sentiment, c'est une horreur. L'avenir du bassin d'Oyonnax nous parait très noir. On est balayé comme des moins que rien. On a subi pendant deux ans, on a essayé de se battre avec les moyens qu'on avait mais on est pas des avocats, on est juste des salariés. On a perdu le combat social. Mais il faut que l'on reste sur le terrain, il y a beaucoup de choses à mettre en place. Et on voulait dire un grand merci à l'entreprise TransJura qui s'est montrée solidaire en nous faisant des tarifs sur les cinq bus qui nous ont permis d'aller au tribunal de Lons-le-Saunier la semaine dernière. Cette aide nous a été précieuse et c'était important pour nous de le souligner ».
Propos recueillis
par Emilie Charrel
- Thierry39
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LE PAYS
http://www.lalsace.fr
Article du Mercredi 5 mars 2008
Franche-Comté
Social : Reprise de Smoby-Majorette : une catastrophe industrielle et humaine

Le siège de Smoby à Lavans-lès-Saint-Claude, dans le Jura : 597 emplois seront supprimés en France. Photo Jean Becker
Le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier a choisi lundi le groupe allemand Simba pour reprendre le n° 1 français du jouet Smoby-Majorette, placé en redressement judiciaire en octobre.
Le leader allemand du jouet s’est « déclaré très heureux » de reprendre ce fleuron jurassien qui « possède un grand savoir-faire », selon son président Michael Sieber, qui a précisé que son offre de reprise portait sur Smoby, Berchet et Ecoiffier mais pas sur la filiale Majorette (notre édition d’hier).
Selon le plan de reprise présenté à la justice, Simba prévoit de conserver pendant cinq ans 401 emplois en France sur les 1080 actuellement, mais n’a donné aucune précision pour l’emploi à l’étranger. Le groupe Smoby-Majorette emploie 2300 personnes dans le monde. A l’audience, Simba a indiqué qu’il pourrait conserver une vingtaine d’emplois supplémentaires.
Le tribunal a donc préféré un professionnel du jouet à la holding grenobloise Abcia, spécialisée dans la reprise d’entreprises en difficulté, suivant ainsi les réquisitions du procureur de la République.
Asphyxié par une dette de 277 millions d’euros, Smoby-Majorette, alors placé en sauvegarde, avait été repris au printemps dernier par le fabricant de jouets américain MGA Entertainment pour un euro symbolique.
Mais le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier, estimant que l’Américain n’avait pas tenu ses engagements, avait placé le groupe en redressement judiciaire en octobre.
MGA Entertainment avait indiqué le 22 février qu’il n’était pas en mesure de présenter un plan de continuation, laissant la voie libre à un démantèlement du groupe.
Un coup dur pour notre région
L’offre de reprise présentée par Simba prévoit le licenciement de 597 personnes en France. « Cette nouvelle, qui était hélas attendue dans le Jura, est un coup dur pour notre région, indique Marie-Guite Dufay, présidente du Conseil régional de Franche-Comté. Nous serons maintenant très vigilants quant au maintien et à la valorisation du savoir-faire de cette entreprise, et nous veillerons à ce que les compétences de ses salariés ne soient pas gaspillées. La Région sera particulièrement attentive au reclassement des salariés licenciés, qu’elle accompagnera dans le cadre de ses compétences en matière de formation, avec l’ensemble des partenaires, État et Conseil général en particulier, qui ne peuvent pas rester indifférents à ce drame social ».
La présidente du conseil régional devait rencontrer les délégués syndicaux du groupe Smoby hier.
Une solution pour chaque salarié
La fédération Chimie Énergie de la CFDT déplore que le critère financier et non le critère social ait été pris en compte pour le choix du repreneur.
« C’est une catastrophe industrielle et humaine pour les salariés, car la quasi totalité des sites de Berchet dans l’Ain sont rayés de la carte, réagit le syndicat. Le nouveau repreneur ne maintenant les sites que dans le Jura. 600 emplois sur 1000 sont supprimés au total. Avec les sous traitants ce sont 1500 à 2000 emplois qui sont menacés ».
Pour la CFDT, « l’objectif principal est une solution concrète en termes d’emploi pour chaque salarié, donc aucun licenciement sec. Les négociations vont démarrer avec le repreneur, elles doivent permettre de diminuer le nombre de suppressions d’emplois et d’améliorer le plan social, avec des indemnités conséquentes pour ceux qui doivent quitter l’entreprise ».
« Il faut aussi mettre en place des cellules emploi/reclassement, impliquant les élus, l’État, les entreprises et les syndicats de salariés, pour prendre en compte les effets de ce plan social dans le groupe et chez les sous traitants, poursuit la CFDT. Enfin les pouvoirs publics doivent mettre en œuvre des dispositifs et des aides spécifiques, compte tenu de l’impact de cette restructuration sur les territoires ».
Une erreur de gestion colossale
« Les élus UMP, PS et Verts ou encore UMPF sont coupables parce qu’à leur niveau, local ou régional, ils sont les complices des gouvernements qui se succèdent dans notre pays depuis 30 ans, commente pour sa part Sophie Montel, membre du bureau politique du Front national et conseillère régionale. De plus, les difficultés du groupe Smoby étaient connues par bon nombre d’entre eux. Concrètement, qu’ont-ils fait ? Rien. Ils ont juste voté au conseil régional de Franche-Comté, fin 2006, une subvention de 50 000 euros à la société Smoby pour la réalisation d’une étude visant "à adapter par anticipation les ressources humaines de l’entreprise tant au niveau quantitatif que qualitatif en fonction des évolutions structurelles". Ils ont donc distribué l’argent des contribuables pour une étude qui pouvait aboutir à des licenciements économiques ».
La conseillère régionale du FN accuse également la direction de Smoby. « 277 millions d’euros de dettes, dit-elle, ce n’est pas une paille et un tel déficit n’apparaît pas un beau matin. L’erreur de gestion est colossale et dramatique pour les salariés et leurs familles ».
http://www.lalsace.fr
Article du Mercredi 5 mars 2008
Franche-Comté
Social : Reprise de Smoby-Majorette : une catastrophe industrielle et humaine

Le siège de Smoby à Lavans-lès-Saint-Claude, dans le Jura : 597 emplois seront supprimés en France. Photo Jean Becker
Le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier a choisi lundi le groupe allemand Simba pour reprendre le n° 1 français du jouet Smoby-Majorette, placé en redressement judiciaire en octobre.
Le leader allemand du jouet s’est « déclaré très heureux » de reprendre ce fleuron jurassien qui « possède un grand savoir-faire », selon son président Michael Sieber, qui a précisé que son offre de reprise portait sur Smoby, Berchet et Ecoiffier mais pas sur la filiale Majorette (notre édition d’hier).
Selon le plan de reprise présenté à la justice, Simba prévoit de conserver pendant cinq ans 401 emplois en France sur les 1080 actuellement, mais n’a donné aucune précision pour l’emploi à l’étranger. Le groupe Smoby-Majorette emploie 2300 personnes dans le monde. A l’audience, Simba a indiqué qu’il pourrait conserver une vingtaine d’emplois supplémentaires.
Le tribunal a donc préféré un professionnel du jouet à la holding grenobloise Abcia, spécialisée dans la reprise d’entreprises en difficulté, suivant ainsi les réquisitions du procureur de la République.
Asphyxié par une dette de 277 millions d’euros, Smoby-Majorette, alors placé en sauvegarde, avait été repris au printemps dernier par le fabricant de jouets américain MGA Entertainment pour un euro symbolique.
Mais le tribunal de commerce de Lons-le-Saunier, estimant que l’Américain n’avait pas tenu ses engagements, avait placé le groupe en redressement judiciaire en octobre.
MGA Entertainment avait indiqué le 22 février qu’il n’était pas en mesure de présenter un plan de continuation, laissant la voie libre à un démantèlement du groupe.
Un coup dur pour notre région
L’offre de reprise présentée par Simba prévoit le licenciement de 597 personnes en France. « Cette nouvelle, qui était hélas attendue dans le Jura, est un coup dur pour notre région, indique Marie-Guite Dufay, présidente du Conseil régional de Franche-Comté. Nous serons maintenant très vigilants quant au maintien et à la valorisation du savoir-faire de cette entreprise, et nous veillerons à ce que les compétences de ses salariés ne soient pas gaspillées. La Région sera particulièrement attentive au reclassement des salariés licenciés, qu’elle accompagnera dans le cadre de ses compétences en matière de formation, avec l’ensemble des partenaires, État et Conseil général en particulier, qui ne peuvent pas rester indifférents à ce drame social ».
La présidente du conseil régional devait rencontrer les délégués syndicaux du groupe Smoby hier.
Une solution pour chaque salarié
La fédération Chimie Énergie de la CFDT déplore que le critère financier et non le critère social ait été pris en compte pour le choix du repreneur.
« C’est une catastrophe industrielle et humaine pour les salariés, car la quasi totalité des sites de Berchet dans l’Ain sont rayés de la carte, réagit le syndicat. Le nouveau repreneur ne maintenant les sites que dans le Jura. 600 emplois sur 1000 sont supprimés au total. Avec les sous traitants ce sont 1500 à 2000 emplois qui sont menacés ».
Pour la CFDT, « l’objectif principal est une solution concrète en termes d’emploi pour chaque salarié, donc aucun licenciement sec. Les négociations vont démarrer avec le repreneur, elles doivent permettre de diminuer le nombre de suppressions d’emplois et d’améliorer le plan social, avec des indemnités conséquentes pour ceux qui doivent quitter l’entreprise ».
« Il faut aussi mettre en place des cellules emploi/reclassement, impliquant les élus, l’État, les entreprises et les syndicats de salariés, pour prendre en compte les effets de ce plan social dans le groupe et chez les sous traitants, poursuit la CFDT. Enfin les pouvoirs publics doivent mettre en œuvre des dispositifs et des aides spécifiques, compte tenu de l’impact de cette restructuration sur les territoires ».
Une erreur de gestion colossale
« Les élus UMP, PS et Verts ou encore UMPF sont coupables parce qu’à leur niveau, local ou régional, ils sont les complices des gouvernements qui se succèdent dans notre pays depuis 30 ans, commente pour sa part Sophie Montel, membre du bureau politique du Front national et conseillère régionale. De plus, les difficultés du groupe Smoby étaient connues par bon nombre d’entre eux. Concrètement, qu’ont-ils fait ? Rien. Ils ont juste voté au conseil régional de Franche-Comté, fin 2006, une subvention de 50 000 euros à la société Smoby pour la réalisation d’une étude visant "à adapter par anticipation les ressources humaines de l’entreprise tant au niveau quantitatif que qualitatif en fonction des évolutions structurelles". Ils ont donc distribué l’argent des contribuables pour une étude qui pouvait aboutir à des licenciements économiques ».
La conseillère régionale du FN accuse également la direction de Smoby. « 277 millions d’euros de dettes, dit-elle, ce n’est pas une paille et un tel déficit n’apparaît pas un beau matin. L’erreur de gestion est colossale et dramatique pour les salariés et leurs familles ».
- Thierry39
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LES DEPECHES LE PROGRES
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Articles du mercredi 5 mars 2008
Cessar au secours des sous-traitants de Smoby
Six entreprises ont accepté de participer à ce diagnostic d'accompagnement, financé par l'État. Elles peuvent ainsi envisager de capter de nouveaux marchés dans l'avenir
Pas question dans le dossier « épineux » de Smoby, de négliger les sous-traitants et leur devenir. Toutes ces entreprises, dont l'activité est fortement liée à celle du numéro 1 français du jouet, ont fort à miser sur la réussite de la toute récente reprise par le tandem Simba/Ecoiffier. Non seulement pour leur production et leur chiffre d'affaires mais aussi pour tous les salariés qu'elles emploient.
Conscients de leur importance dans l'industrie jurassienne, les services de l'État (Drire et Trésorerie générale) ont, dès le mois de septembre dernier, procédé à un recensement exhaustif des entreprises susceptibles de connaître des difficultés en raison de leurs liens avec Smoby.
Un premier repérage a permis de dénombrer trente-quatre entreprises ayant des relations commerciales avec le groupe.
Après affinement des données transmises par le RDE, (composé des administrations, des organismes consulaires, des structures locales de développement et des collectivités locales), qui se donne pour objectif la mise en oeuvre des dispositifs d'accompagnement des projets industriels, la Drire a finalement identifié onze entreprises, dont le chiffre d'affaires liés à Smoby était important (plus de 20 %), représentant environ deux cents salariés potentiellement menacés.
A ces onze entreprises, la Drire a proposé de réaliser « un diagnostic complet de leurs situations et de dégager des pistes d'améliorations ».
Claude Mouteney, installé à Mesnois, est l'un des six entrepreneurs à avoir accepté ce diagnostic, financé par l'État et intitulé Cessar. Bien que peu touché par les problèmes de Smoby, cela « grâce à notre gamme de produits large et variée » développée en cette année de trouble, les dix employés de la petite structure et leur patron avouent « être un peu plombés ». Toutefois, Claude Mouteney le sait bien « si notre activité est un peu ralentie, ce n'est pas en pleurant que l'on va changer les choses, mais bien en cherchant d'autres pistes de travail ». Son diagnostic Cessar en fera certainement l'éclairage.
Les diagnostics effectués jusqu'ici montrent que c'est en particulier au niveau de la fonction commerciale, le point faible des PME de sous-traitance, qu'il faudra travailler mais qu'« il ne reste plus aujourd'hui de situation véritablement critique directement liée à Smoby ».
L'accompagnement des salariés
Toutefois, les salariés des sous-traitants qui perdraient leur emploi pourront avoir accès la plate-forme emploi-formation mise en place pour le personnel licencié de Smoby. Une cellule interentreprises sera constituée et intégrera la plate-forme emploi-formation pour accompagner ces salariés.
Christelle Lalanne
--------------------------------------------------------------------------------
455 licenciements d'après les derniers chiffres
De jour en jour, les calculs s'affinent et évoluent.
Hier matin, après le comité central d'entreprise réuni au siège de Lavans-lès-Saint-Claude avec la nouvelle direction, les syndicats retiennent les chiffres suivants :
Sur les 870 salariés concernés par la reprise de Simba/Ecoiffier (752 chez Smoby-Berchet ; 48 chez Ecoiffier ; 70 chez Jouets 39), 415 seront, pour l'heure, conservés.
Reste en suspens le sort des 45 employés de Smoby Engineering (Moirans), des 82 de Monneret (Lons) et des 78 de Majorette (Dagneux).
D'après les syndicats, ces chiffres sont amenés à varier « tous les jours ». En positif : pour sauver des emplois supplémentaires, persuadés « que le repreneur ne pourra pas fonctionner avec aussi peu de monde ». En négatif : en fonction des propositions de reprises qui seront déposées pour les trois sites restants.
Par ailleurs, un éventuel repreneur s'est présenté hier chez Smoby Engeenering.
«Smoby à l'origine de notre développement»
Claudie Bernard est P-dg de Verpillat SA (Moirans-en-Montagne)
«Jusqu'à maintenant Smoby était un client fiable. Enfin, jusqu'à l'année dernière, où nous avons vraiment senti que les choses commençaient à se dégrader. Nous avons alors décidé de nous ouvrir à d'autres secteurs d'activité et de faire de moins en moins de jouets. Notre chiffre d'affaires avoisinant les quatre millions d'euros en 2007, (dont 1,3 million pour la production de Smoby) n'a pour l'instant pas souffert des problèmes du groupe. Ce sont les années à venir qui nous inquiètent, car nous avons bien observé la gamme de produits de Simba et elle semble bien similaire à ce que produit déjà le groupe Smoby. Cependant, nous restons confiants, nous avons un bon navire et des marins efficaces que nous comptons bien conserver [40 avec les intérimaires].
Le diagnostic entrepris par la Drire, nous a permis d'avoir un regard extérieur et averti sur notre façon de travailler. Après leur avoir envoyé toutes sortes de données (bilan, pyramide des âges, secteur d'activité), ils nous ont donné quelques conseils, notamment celui d'embaucher un commercial. Ce que nous avons fait en contrat de professionnalisation. »
Propos recueillis par C.L
«Mis dehors comme des malpropres »
Un couple de salariés, 51 et 53 ans, depuis plus de 30 ans chez Smoby
« Il faut que les choses soient dites, c'est pour ça qu'on accepte de parler. » Angélique et François (prénoms d'emprunt) chez Smoby depuis plus de trente ans ne veulent pas dire leur nom, pas être pris en photo, ni chez eux ni au travail. Pourquoi ? Simplement parce qu'ils ont peur, ils n'ont plus guère d'illusions sur leurs chances de conserver leur emploi, mais on ne sait jamais : « Peut-être qu'un des deux ne sera pas licencié. Dans la région, à notre âge, il n'est plus possible de retrouver du travail. Pourtant, on pensait bien finir ici, tout s'est bien passé pendant 29 ans, on n'a rien vu arriver comme beaucoup. Vous pensez, une entreprise qui tourne, qui en achète d'autres, c'est que les banques sont derrière...»
La peur, la vraie a commencé à pointer son nez il y a un an : « On croyait au plan de MGA, c'était un espoir, même si on craignait un regroupement des activités. On ne comprend pas qu'on les ait laissé faire sans garantie derrière...» L'été dernier, nouvelle étape franchie : « On s'est dit : ils vont faire en sorte qu'on finisse l'année et à la fin de l'année, on n'y sera plus. On y est encore, mais dans quelles conditions, on attend notre lettre. On sent l'entreprise perdue, c'est cassé. Ils vont licencier 60 % du personnel. »
La situation d'Angélique et François n'est pas catastrophique, ils ont élevé leurs deux enfants qui travaillent aujourd'hui, ils ont payé leur maison. Malgré tout, l'avenir est sombre : « On ne peut pas aller voir les entreprises du secteur sans savoir si on fera partie du lot des licenciés, il faut attendre.
On est vraiment dégoûtés, à plat, on n'a plus envie de rien. Si on est les deux à gicler, qu'est-ce qu'on va faire ? Ce qui domine, c'est la colère, on va être mis dehors comme des malpropres, on a fait tout ce qu'il fallait pour bosser et on n'a rien au bout. On remercie bien la famille Breuil et les dirigeants de nous avoir mis dans une situation pareille, il faut que Jean-Christophe Breuil rende des comptes !» Colère contre les dirigeants, mais aussi les élus : « Les politiques n'ont pas joué leur rôle, ils se sont déplacés la semaine dernière à Lons, mais on n'a jamais rien vu avant. C'est lamentable de ne pas avoir fait quelque chose. »
Mais Angélique et François préfèrent ne pas ressasser tout ça : « Que ce soit un groupe ou l'autre qui reprenne, c'est une catastrophe humaine. Nous, on n'a rien imaginé, pas de futur, mais ce qu'on veut, c'est qu'on sache ce qui s'est vraiment passé, c'est important pour tout le monde, mais à notre avis, les responsables n'ont pas trop de souci à se faire...»
Recueilli par Armand Spicher
Le conseil général aux côtés des salariés de Smoby
Suite à la décision du tribunal de commerce de Lons-le-Saunier qui vient de choisir l'allemand Simba pour reprendre le groupe de jouets Smoby, le conseil général, dans un communiqué, tient à apporter « son soutien à l'ensemble des salariés du groupe. En effet, la reprise de seulement 401 salariés sur les 1 080 que compte le groupe de jouet en France, va avoir des conséquences dramatiques pour de nombreuses familles ».
Le conseil général va ainsi « poursuivre le travail qu'il fait en partenariat avec les services de l'État et les élus locaux dans le cadre du plan de revitalisation du haut Jura, dont le budget de 58,9 millions d'euros vise à redynamiser l'économie sur le secteur. La Maison de l'Emploi du haut Jura, qui en est le bras armé, a d'ailleurs déjà fait ses preuves dans le dossier de Manzoni-Bouchot. Elle va donc de nouveau se mobiliser avec l'APNE pour l'animation de la cellule de reclassement. »
«Afin de prendre en compte la situation des salariés de Smoby, » le président Gérard Bailly « est déjà intervenu auprès du Préfet du Jura et du ministère de l'Économie pour demander d'augmenter l'enveloppe allouée pour le plan de revitalisation.
Les services sociaux du département restent bien sûr de leur côté mobilisés pour soutenir les familles qui pourraient connaître des difficultés. »
Le Conseil général tient à rappeler « par ailleurs, que depuis 1994, aucune aide directe n'a été versée au groupe Smoby, contrairement à ce qui est parfois dit. Une seule subvention de 76 000 euros a été allouée en 1996 à la commune de Moirans-en-Montagne pour l'aménagement d'une plate-forme qui a été au final vendue à la société Smoby : en contrepartie, le groupe s'était engagé à embaucher plus de trente personnes, ce qui avait été fait puisque 45 emplois avaient été finalement créés. »
En parallèle, le conseil général « poursuivra ses efforts visant à favoriser l'attractivité du haut Jura. C'est tout l'enjeu du réseau départemental haut débit, qui doit permettre aux entreprises de disposer d'outils de communication efficace est ainsi d'accéder à de nouveaux marchés internationaux. Le département va également poursuivre les travaux de désenclavement routier du haut Jura, avec la liaison Morez-Saint-Claude et le contournement de Dortan dans l'Ain qui devrait faciliter l'accès à la Plastic-Valley.»
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Articles du mercredi 5 mars 2008
Cessar au secours des sous-traitants de Smoby
Six entreprises ont accepté de participer à ce diagnostic d'accompagnement, financé par l'État. Elles peuvent ainsi envisager de capter de nouveaux marchés dans l'avenir
Pas question dans le dossier « épineux » de Smoby, de négliger les sous-traitants et leur devenir. Toutes ces entreprises, dont l'activité est fortement liée à celle du numéro 1 français du jouet, ont fort à miser sur la réussite de la toute récente reprise par le tandem Simba/Ecoiffier. Non seulement pour leur production et leur chiffre d'affaires mais aussi pour tous les salariés qu'elles emploient.
Conscients de leur importance dans l'industrie jurassienne, les services de l'État (Drire et Trésorerie générale) ont, dès le mois de septembre dernier, procédé à un recensement exhaustif des entreprises susceptibles de connaître des difficultés en raison de leurs liens avec Smoby.
Un premier repérage a permis de dénombrer trente-quatre entreprises ayant des relations commerciales avec le groupe.
Après affinement des données transmises par le RDE, (composé des administrations, des organismes consulaires, des structures locales de développement et des collectivités locales), qui se donne pour objectif la mise en oeuvre des dispositifs d'accompagnement des projets industriels, la Drire a finalement identifié onze entreprises, dont le chiffre d'affaires liés à Smoby était important (plus de 20 %), représentant environ deux cents salariés potentiellement menacés.
A ces onze entreprises, la Drire a proposé de réaliser « un diagnostic complet de leurs situations et de dégager des pistes d'améliorations ».
Claude Mouteney, installé à Mesnois, est l'un des six entrepreneurs à avoir accepté ce diagnostic, financé par l'État et intitulé Cessar. Bien que peu touché par les problèmes de Smoby, cela « grâce à notre gamme de produits large et variée » développée en cette année de trouble, les dix employés de la petite structure et leur patron avouent « être un peu plombés ». Toutefois, Claude Mouteney le sait bien « si notre activité est un peu ralentie, ce n'est pas en pleurant que l'on va changer les choses, mais bien en cherchant d'autres pistes de travail ». Son diagnostic Cessar en fera certainement l'éclairage.
Les diagnostics effectués jusqu'ici montrent que c'est en particulier au niveau de la fonction commerciale, le point faible des PME de sous-traitance, qu'il faudra travailler mais qu'« il ne reste plus aujourd'hui de situation véritablement critique directement liée à Smoby ».
L'accompagnement des salariés
Toutefois, les salariés des sous-traitants qui perdraient leur emploi pourront avoir accès la plate-forme emploi-formation mise en place pour le personnel licencié de Smoby. Une cellule interentreprises sera constituée et intégrera la plate-forme emploi-formation pour accompagner ces salariés.
Christelle Lalanne
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455 licenciements d'après les derniers chiffres
De jour en jour, les calculs s'affinent et évoluent.
Hier matin, après le comité central d'entreprise réuni au siège de Lavans-lès-Saint-Claude avec la nouvelle direction, les syndicats retiennent les chiffres suivants :
Sur les 870 salariés concernés par la reprise de Simba/Ecoiffier (752 chez Smoby-Berchet ; 48 chez Ecoiffier ; 70 chez Jouets 39), 415 seront, pour l'heure, conservés.
Reste en suspens le sort des 45 employés de Smoby Engineering (Moirans), des 82 de Monneret (Lons) et des 78 de Majorette (Dagneux).
D'après les syndicats, ces chiffres sont amenés à varier « tous les jours ». En positif : pour sauver des emplois supplémentaires, persuadés « que le repreneur ne pourra pas fonctionner avec aussi peu de monde ». En négatif : en fonction des propositions de reprises qui seront déposées pour les trois sites restants.
Par ailleurs, un éventuel repreneur s'est présenté hier chez Smoby Engeenering.
«Smoby à l'origine de notre développement»
Claudie Bernard est P-dg de Verpillat SA (Moirans-en-Montagne)
«Jusqu'à maintenant Smoby était un client fiable. Enfin, jusqu'à l'année dernière, où nous avons vraiment senti que les choses commençaient à se dégrader. Nous avons alors décidé de nous ouvrir à d'autres secteurs d'activité et de faire de moins en moins de jouets. Notre chiffre d'affaires avoisinant les quatre millions d'euros en 2007, (dont 1,3 million pour la production de Smoby) n'a pour l'instant pas souffert des problèmes du groupe. Ce sont les années à venir qui nous inquiètent, car nous avons bien observé la gamme de produits de Simba et elle semble bien similaire à ce que produit déjà le groupe Smoby. Cependant, nous restons confiants, nous avons un bon navire et des marins efficaces que nous comptons bien conserver [40 avec les intérimaires].
Le diagnostic entrepris par la Drire, nous a permis d'avoir un regard extérieur et averti sur notre façon de travailler. Après leur avoir envoyé toutes sortes de données (bilan, pyramide des âges, secteur d'activité), ils nous ont donné quelques conseils, notamment celui d'embaucher un commercial. Ce que nous avons fait en contrat de professionnalisation. »
Propos recueillis par C.L
«Mis dehors comme des malpropres »
Un couple de salariés, 51 et 53 ans, depuis plus de 30 ans chez Smoby
« Il faut que les choses soient dites, c'est pour ça qu'on accepte de parler. » Angélique et François (prénoms d'emprunt) chez Smoby depuis plus de trente ans ne veulent pas dire leur nom, pas être pris en photo, ni chez eux ni au travail. Pourquoi ? Simplement parce qu'ils ont peur, ils n'ont plus guère d'illusions sur leurs chances de conserver leur emploi, mais on ne sait jamais : « Peut-être qu'un des deux ne sera pas licencié. Dans la région, à notre âge, il n'est plus possible de retrouver du travail. Pourtant, on pensait bien finir ici, tout s'est bien passé pendant 29 ans, on n'a rien vu arriver comme beaucoup. Vous pensez, une entreprise qui tourne, qui en achète d'autres, c'est que les banques sont derrière...»
La peur, la vraie a commencé à pointer son nez il y a un an : « On croyait au plan de MGA, c'était un espoir, même si on craignait un regroupement des activités. On ne comprend pas qu'on les ait laissé faire sans garantie derrière...» L'été dernier, nouvelle étape franchie : « On s'est dit : ils vont faire en sorte qu'on finisse l'année et à la fin de l'année, on n'y sera plus. On y est encore, mais dans quelles conditions, on attend notre lettre. On sent l'entreprise perdue, c'est cassé. Ils vont licencier 60 % du personnel. »
La situation d'Angélique et François n'est pas catastrophique, ils ont élevé leurs deux enfants qui travaillent aujourd'hui, ils ont payé leur maison. Malgré tout, l'avenir est sombre : « On ne peut pas aller voir les entreprises du secteur sans savoir si on fera partie du lot des licenciés, il faut attendre.
On est vraiment dégoûtés, à plat, on n'a plus envie de rien. Si on est les deux à gicler, qu'est-ce qu'on va faire ? Ce qui domine, c'est la colère, on va être mis dehors comme des malpropres, on a fait tout ce qu'il fallait pour bosser et on n'a rien au bout. On remercie bien la famille Breuil et les dirigeants de nous avoir mis dans une situation pareille, il faut que Jean-Christophe Breuil rende des comptes !» Colère contre les dirigeants, mais aussi les élus : « Les politiques n'ont pas joué leur rôle, ils se sont déplacés la semaine dernière à Lons, mais on n'a jamais rien vu avant. C'est lamentable de ne pas avoir fait quelque chose. »
Mais Angélique et François préfèrent ne pas ressasser tout ça : « Que ce soit un groupe ou l'autre qui reprenne, c'est une catastrophe humaine. Nous, on n'a rien imaginé, pas de futur, mais ce qu'on veut, c'est qu'on sache ce qui s'est vraiment passé, c'est important pour tout le monde, mais à notre avis, les responsables n'ont pas trop de souci à se faire...»
Recueilli par Armand Spicher
Le conseil général aux côtés des salariés de Smoby
Suite à la décision du tribunal de commerce de Lons-le-Saunier qui vient de choisir l'allemand Simba pour reprendre le groupe de jouets Smoby, le conseil général, dans un communiqué, tient à apporter « son soutien à l'ensemble des salariés du groupe. En effet, la reprise de seulement 401 salariés sur les 1 080 que compte le groupe de jouet en France, va avoir des conséquences dramatiques pour de nombreuses familles ».
Le conseil général va ainsi « poursuivre le travail qu'il fait en partenariat avec les services de l'État et les élus locaux dans le cadre du plan de revitalisation du haut Jura, dont le budget de 58,9 millions d'euros vise à redynamiser l'économie sur le secteur. La Maison de l'Emploi du haut Jura, qui en est le bras armé, a d'ailleurs déjà fait ses preuves dans le dossier de Manzoni-Bouchot. Elle va donc de nouveau se mobiliser avec l'APNE pour l'animation de la cellule de reclassement. »
«Afin de prendre en compte la situation des salariés de Smoby, » le président Gérard Bailly « est déjà intervenu auprès du Préfet du Jura et du ministère de l'Économie pour demander d'augmenter l'enveloppe allouée pour le plan de revitalisation.
Les services sociaux du département restent bien sûr de leur côté mobilisés pour soutenir les familles qui pourraient connaître des difficultés. »
Le Conseil général tient à rappeler « par ailleurs, que depuis 1994, aucune aide directe n'a été versée au groupe Smoby, contrairement à ce qui est parfois dit. Une seule subvention de 76 000 euros a été allouée en 1996 à la commune de Moirans-en-Montagne pour l'aménagement d'une plate-forme qui a été au final vendue à la société Smoby : en contrepartie, le groupe s'était engagé à embaucher plus de trente personnes, ce qui avait été fait puisque 45 emplois avaient été finalement créés. »
En parallèle, le conseil général « poursuivra ses efforts visant à favoriser l'attractivité du haut Jura. C'est tout l'enjeu du réseau départemental haut débit, qui doit permettre aux entreprises de disposer d'outils de communication efficace est ainsi d'accéder à de nouveaux marchés internationaux. Le département va également poursuivre les travaux de désenclavement routier du haut Jura, avec la liaison Morez-Saint-Claude et le contournement de Dortan dans l'Ain qui devrait faciliter l'accès à la Plastic-Valley.»