Michel Dieudonné : «Les entreprises ne s'en sor

Economie et autres faits de société en Franche-Comté
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Thierry39
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Michel Dieudonné : «Les entreprises ne s'en sor

Message par Thierry39 »

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Article du mercredi 19 septembre 2007


Michel Dieudonné : «Les entreprises ne s'en sortiront pas seules»


Le président de la chambre de commerce et d'industrie jette un regard sans concession sur l'économie jurassienne, une lucidité qui n'a rien à voir avec le pessimisme.



>> L'ambiance économique est plutôt morose. Y a-t-il vraiment lieu d'être pessimiste ?

La vision qu'ont les Jurassiens de l'économie a quelque chose de paradoxal. Pendant longtemps, le Jura échappait aux difficultés, il y avait une sorte d'optimisme généralisé et brusquement on est passés à une vision négative, or la situation est plus positive qu'on pourrait le croire. Le Jura a eu un choc économique dans la mesure où de grandes entreprises et des secteurs complets se sont trouvés en difficulté, mais pendant que Smoby va mal, Solvay connaît des succès mondiaux. Pour moi, le Jura s'appuie sur des bases solides et ça lui permet de limiter les dégâts, on n'aura jamais le cataclysme qui s'est produit dans le Nord. Il n'existe pour moi aucune raison objective de ne pas garder espoir.
>> Y a-t-il des mesures à prendre d'urgence pour préparer l'avenir ?
Il faut mutualiser les moyens au maximum, les entreprises ne peuvent plus s'en sortir seules ! On en a l'exemple avec la lunette où il y avait une tradition individualiste. Il a fallu de grosses difficultés pour amener les gens à se regrouper. Tout n'est pas gagné mais ils ont relevé la tête, le fond du trou a été atteint il y a deux ans et sur un certain nombre d'actions, ils se présentent unis. Il faut que les entreprises travaillent ensemble.


>> Comment voyez-vous l'avenir à quatre ans ?

Il y a trop de grandes surfaces alimentaires, la surface au mètre carré par habitant est la plus importante de France. Si on continue, je vois de grosses difficultés. Beaucoup de petits commerces ont disparu, si ceux qui restent changent leurs méthodes, ils s'en sortiront. En agriculture, on se réveille, on s'aperçoit enfin qu'il faut arrêter les jachères et que le rôle premier du paysan est de nourrir les gens. Dans la filière bois, certaines scieries devront se regrouper face aux concentrations qu'on voit à nos portes. Dans l'industrie, l'enjeu c'est de tout faire pour aider à installer les jeunes qui ont des idées. Évidemment, on ne fait pas assez, on ne fait jamais assez et je suis sans illusions. Ce n'est pas demain la veille qu'on verra venir une grande entreprise qui embauchera deux cents personnes, mais des zones comme Innovia à Dole ou celle de Courlans sont des atouts si on privilégie l'environnement humain, on a été très mauvais sur ce sujet, on ne sait pas communiquer. Les entreprises doivent travailler en réseau pour offrir un emploi à l'épouse d'un cadre à moins d'une demi-heure de route. C'est mieux qu'une autoroute pour aller aux Rousses ! Si on fait ça, il n'y a pas de raison que l'économie ne retrouve pas les performances qu'elle a connues.
>> Si vous étiez jeune chef d'entreprise, dans quel secteur vous lanceriez-vous ?
Je regarderais tout ce qui touche au développement durable, la rudologie. Les ressources de développement sont considérables avec des applications dans la chimie, les services et on a un peu d'avance.


>> Est-ce que le jouet c'est fini ?

Non, dans la mesure où il restera toujours de petites entreprises spécialisées dans le bois. Pour le plastique, il ne faut pas rêver, j'espère que Smoby restera dans le Jura pour ce qui touche au marketing, à la conception, mais au niveau production je ne sais pas quoi dire. Il y a trois mois, j'aurais dit : l'avenir c'est l'Asie, la Chine, mais imaginons que la parité dollar/Euro soit égale, ça change totalement la donne du jouet en général. Personne ne peut dire que c'est fini, il faut se battre pour garder dans le Jura la maîtrise technologique.


Propos recueillis par Armand Spicher
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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