Médecin de campagne... et de vocation
- Thierry39
- Cancoillotte Addict
- Messages : 10702
- Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
- Localisation : Belfort, TdB
- Contact :
Médecin de campagne... et de vocation
LES DEPECHES LE PROGRES
http://www.leprogres.fr
Article du lundi 10 septembre 2007
Michel Gaillard : médecin de campagne... et de vocation
Témoin du temps. Enfant déjà , le médecin de Voiteur voulait « faire docteur ». Mais généraliste en milieu rural est davantage un engagement qu'une profession ou une ambition
Sur son répondeur, Michel Gaillard se présente comme médecin retraité. Mais, s'il a fermé son cabinet de Voiteur, il conserve une activité médicale à la maison départementale des personnes handicapées. C'est dire s'il a du mal à raccrocher stéthoscope et thermomètre comme d'autres les gants.
« La médecine, c'était une vocation, se souvient-il. Enfant, je voulais faire du bien aux gens, venir à bout de leur douleur soigner, quoi. » Pour avoir vu ses parents, agriculteurs du côté de Villevieux, parfois contraints de vendre des bêtes pour pouvoir payer des soins à sa mère malade, il savait les difficultés et inégalités d'accès à la santé. Il mesurait aussi l'importance d'un corps qu'on utilisait en véritable outil de travail et qu'à défaut de beau, on voulait robuste et fiable.
Six jours sur sept, dix heures par jour, en pleine nuit malgré la neige ou au beau milieu d'un dimanche ensoleillé, un téléphone commun à son cabinet et à son domicile pouvait sonner pour exiger sa présence.
« Pour accéder à l'intimité des gens sans violer leur pudeur, il faut établir des liens de confiance. C'est cette fragile construction qui permet de mieux comprendre ses patients et les maux dont ils souffrent. Mais pour cela, il faut savoir prendre son temps ». Derrière sa voix douce et peu assurée, on devine l'archétype du médecin de famille à l'ancienne comme celui que décrivait Cronin dans les « Vertes années ». Un modèle qui tend à se raréfier, explique-t-il sans nostalgie : « D'un côté, les médecins veulent une frontière plus étanche entre leur activité et leur vie privée. De l'autre, les patients se comportent davantage comme des consommateurs et perçoivent plus les médecins comme des prestataires de services. Alors c'est sûr que la médecine moderne est moins personnelle, mais elle est aussi plus scientifique et peut-être un peu plus efficace.» «De même avec l'assurance maladie, rappelle M. Gaillard, elle est devenue bien plus accessible. On oublie trop la situation d'avant-guerre où la médecine moderne était réservée aux riches. La sécu a été un progrès phénoménal ! »
A bon entendeur
Emmanuel Caen
--------------------------------------------------------------------------------
78 ans en quelques lignes
Cadet de quatre enfants, Michel Gaillard naît à Villevieux. Après un bac littéraire, il part à Lyon en 41 pour faire médecine. A partir de 1949, il commence à effectuer des remplacements et à préparer l'internat. Mais une année en Algérie, de 56 à 57, le casse humainement, moralement. « On me demandait de ranimer les gars qu'on torturait pour pouvoir prolonger les interrogatoires ; une fois, deux fois J'étais totalement hostile à cette guerre inutile, coûteuse et écoeuré par ces pratiques. J'ai fini par les refuser. Je n'étais pas devenu médecin pour ça. Comme sanction, on m'a isolé en me mutant sur la frontière marocaine où je suis resté trois mois ». A son retour en 57, il n'a plus ni la force, ni la motivation de repasser l'internat. Il revient au pays dont il aime les doux paysages et le monde paysan pour créer son cabinet à Voiteur où il exerce jusqu'en 97.
A partir de 1998 et pendant 6 ans, il travaille comme médecin du travail avant d'intégrer cette année la maison départementale des personnes handicapées.
http://www.leprogres.fr
Article du lundi 10 septembre 2007
Michel Gaillard : médecin de campagne... et de vocation
Témoin du temps. Enfant déjà , le médecin de Voiteur voulait « faire docteur ». Mais généraliste en milieu rural est davantage un engagement qu'une profession ou une ambition
Sur son répondeur, Michel Gaillard se présente comme médecin retraité. Mais, s'il a fermé son cabinet de Voiteur, il conserve une activité médicale à la maison départementale des personnes handicapées. C'est dire s'il a du mal à raccrocher stéthoscope et thermomètre comme d'autres les gants.
« La médecine, c'était une vocation, se souvient-il. Enfant, je voulais faire du bien aux gens, venir à bout de leur douleur soigner, quoi. » Pour avoir vu ses parents, agriculteurs du côté de Villevieux, parfois contraints de vendre des bêtes pour pouvoir payer des soins à sa mère malade, il savait les difficultés et inégalités d'accès à la santé. Il mesurait aussi l'importance d'un corps qu'on utilisait en véritable outil de travail et qu'à défaut de beau, on voulait robuste et fiable.
Six jours sur sept, dix heures par jour, en pleine nuit malgré la neige ou au beau milieu d'un dimanche ensoleillé, un téléphone commun à son cabinet et à son domicile pouvait sonner pour exiger sa présence.
« Pour accéder à l'intimité des gens sans violer leur pudeur, il faut établir des liens de confiance. C'est cette fragile construction qui permet de mieux comprendre ses patients et les maux dont ils souffrent. Mais pour cela, il faut savoir prendre son temps ». Derrière sa voix douce et peu assurée, on devine l'archétype du médecin de famille à l'ancienne comme celui que décrivait Cronin dans les « Vertes années ». Un modèle qui tend à se raréfier, explique-t-il sans nostalgie : « D'un côté, les médecins veulent une frontière plus étanche entre leur activité et leur vie privée. De l'autre, les patients se comportent davantage comme des consommateurs et perçoivent plus les médecins comme des prestataires de services. Alors c'est sûr que la médecine moderne est moins personnelle, mais elle est aussi plus scientifique et peut-être un peu plus efficace.» «De même avec l'assurance maladie, rappelle M. Gaillard, elle est devenue bien plus accessible. On oublie trop la situation d'avant-guerre où la médecine moderne était réservée aux riches. La sécu a été un progrès phénoménal ! »
A bon entendeur
Emmanuel Caen
--------------------------------------------------------------------------------
78 ans en quelques lignes
Cadet de quatre enfants, Michel Gaillard naît à Villevieux. Après un bac littéraire, il part à Lyon en 41 pour faire médecine. A partir de 1949, il commence à effectuer des remplacements et à préparer l'internat. Mais une année en Algérie, de 56 à 57, le casse humainement, moralement. « On me demandait de ranimer les gars qu'on torturait pour pouvoir prolonger les interrogatoires ; une fois, deux fois J'étais totalement hostile à cette guerre inutile, coûteuse et écoeuré par ces pratiques. J'ai fini par les refuser. Je n'étais pas devenu médecin pour ça. Comme sanction, on m'a isolé en me mutant sur la frontière marocaine où je suis resté trois mois ». A son retour en 57, il n'a plus ni la force, ni la motivation de repasser l'internat. Il revient au pays dont il aime les doux paysages et le monde paysan pour créer son cabinet à Voiteur où il exerce jusqu'en 97.
A partir de 1998 et pendant 6 ans, il travaille comme médecin du travail avant d'intégrer cette année la maison départementale des personnes handicapées.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
- Beuillot
- Cancoillotte Addict
- Messages : 22079
- Enregistré le : mer. 27 déc. 2006, 23:52
- Localisation : Pars collis ad orientem solem :invis: .
Soyons toutes et tous vigilant(e)s pour ne pas faire machine arrière. Ceci n'est pas de la pol...Message original: Thierry39
«De même avec l'assurance maladie, rappelle M. Gaillard, elle est devenue bien plus accessible. On oublie trop la situation d'avant-guerre où la médecine moderne était réservée aux riches. La sécu a été un progrès phénoménal ! »
A bon entendeur

Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.
Comme ça. Pour rien.
Comme ça. Pour rien.


- Thierry39
- Cancoillotte Addict
- Messages : 10702
- Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
- Localisation : Belfort, TdB
- Contact :
Le sujet est effectivement délicat. Mais l'avenir de l'églité devant l'accès au soins est en enjeu à la fois territorial et social. C'est certes proche de la pol******, mais c'est aussi une question d'aménagement du territoire.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
- Domi
- Cancoillotte Addict
- Messages : 8052
- Enregistré le : mar. 26 sept. 2006, 12:31
- Localisation : SPM
- Contact :
je pense aussi que c'est avant tous une question d'argent, je ne voudrais pas que notre régime social essemble à celui des E U les pauvres gens ps de soin et les riches en prioritée!Message original: Thierry39
Le sujet est effectivement délicat. Mais l'avenir de l'églité devant l'accès au soins est en enjeu à la fois territorial et social. C'est certes proche de la pol******, mais c'est aussi une question d'aménagement du territoire.

puis aujurd'hui c'est plus rentable d'être en ville qu'a la campagne ,il faut se deplacer et le service le WE , ils se déplacent le moins possible car ils sont aussi une plus grande zone !
que dirent des personnes agées , qui n(ont pas les moyens matériel de se deplacer!
je pense que c'est avant tous un probléme de société ,qui nous concerne tous (quoiqu'ici j'ai aps se probléme)
sauvons les médecins de campagne!
- Thierry39
- Cancoillotte Addict
- Messages : 10702
- Enregistré le : jeu. 13 juil. 2006, 14:00
- Localisation : Belfort, TdB
- Contact :
LES DEPECHES LE PROGRES
http://www.leprogres.fr
Article du jeudi 11 octobre 2007
Les futurs médecins dans la rue
Les internes de Lons ont sensibilisé la population hier au centre ville
« Des mesures arithmétiques et hâtives » : C'est ainsi que les internes en médecine générale qualifient les dispositions prévues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008 concernant l'installation des jeunes médecins. Pour les douze internes de l'hôpital de Lons, actuellement en grève totale, comme pour leurs homologues de nombreux centres hospitaliers, ces mesures n'auront pour conséquence que « l'aggravation des problèmes de démographie médicale ».
Ils suggèrent plutôt une réforme globale et des incitations pour s'installer en zones rurales, qui relèvent davantage de l'aménagement du territoire que de l'encouragement financier. « Nous avons des propositions et nous voulons un échange construit » insistent les étudiants qui sont allés hier à la rencontre de la population au centre ville de Lons.
K. J.
http://www.leprogres.fr
Article du jeudi 11 octobre 2007
Les futurs médecins dans la rue
Les internes de Lons ont sensibilisé la population hier au centre ville
« Des mesures arithmétiques et hâtives » : C'est ainsi que les internes en médecine générale qualifient les dispositions prévues dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2008 concernant l'installation des jeunes médecins. Pour les douze internes de l'hôpital de Lons, actuellement en grève totale, comme pour leurs homologues de nombreux centres hospitaliers, ces mesures n'auront pour conséquence que « l'aggravation des problèmes de démographie médicale ».
Ils suggèrent plutôt une réforme globale et des incitations pour s'installer en zones rurales, qui relèvent davantage de l'aménagement du territoire que de l'encouragement financier. « Nous avons des propositions et nous voulons un échange construit » insistent les étudiants qui sont allés hier à la rencontre de la population au centre ville de Lons.
K. J.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !