Thierry39 a écrit :Et comme il n'y a pas d'incompatibilité entre le texte de César et celui de Plutarque, j'aurais tendance à m'y référer.
Serait-ce le cas aussi pour ce passage et cette lecture ?
"Aussi le péril extrême auquel il fut exposé devant Alésia lui acquit, à plus d'un titre, la gloire la mieux méritée ; c'est de tous ses exploits celui où il montra le plus d'audace et le plus d'habileté. Mais ce qui doit singulièrement surprendre, c'est que; et ce qui est plus étonnant encore, les Romains qui gardaient la muraille que César avait tirée contre la ville n'apprirent sa victoire que par les cris des habitants d'Alésia et par les lamentations de leurs femmes, qui virent, des différents quartiers de la ville, les soldats romains emporter dans leur camp une immense quantité de boucliers garnis d'or et d'argent, des cuirasses souillées de sang, de la vaisselle et des pavillons gaulois. Toute cette puissance formidable se dissipa et s'évanouit avec la rapidité d'un fantôme ou d'un songe ; car ils périrent presque tous dans le combat. Les assiégés, après avoir donné bien du mal à César, et en avoir souffert eux-mêmes, finirent par se rendre. Vercingétorix, qui avait été l'âme de toute cette guerre, s'étant couvert de ses plus belles armes, sortit de la ville sur un cheval magnifiquement paré ; et après l'avoir fait caracoler autour de César, qui était assis sur son tribunal, il mit pied à terre, se dépouilla de toutes ses armes, et alla s'asseoir aux pieds du général romain, où il se tint dans le plus grand silence. César le remit en garde à des soldats et le réserva à l'ornement de son triomphe. »
Plutarque.
Plutarque n’est pas témoin, il rapporte ces faits quelques décennies plus tard.
Ainsi, il mentionne les cris des habitants d’Alésia, alors que nous savons qu’ils se sont rendus bien avant la reddition de Vercingétorix.
Peu importe, des Gaulois et leurs femmes sont dans la ville, ils se lamentent et crient lorsque les Soldats romains viennent chercher leur part du butin, y compris « des cuirasses souillées de sang ». Sans doute s’agit-il là de celles des Gaulois de retour en Alésia, blessés lors des assauts en plaine et aux « praerupta ». Toujours est-il, que ce n’est qu’à ce moment-là, que « les Romains qui gardaient la muraille que César avait tirée contre la ville n'apprirent sa victoire. ».
L’auteur ne mentionne là que les Romains gardant les lignes autour de la ville, pas les autres stationnant ailleurs, notamment dans la plaine, sur les flancs de la colline du Nord et sur les sommets des collines.
Plutarque s’étonne aussi que « les assiégés n'aient été instruits du combat qu'il livra à tant de milliers d'hommes qu'après qu'il les eut défaits ».
De deux choses, l’une :
- Soit après que Vercingétorix se soit rendu.
- Soit après avoir été informé par des Gaulois témoins de la déroute.
Mais en tout cas, depuis la ville, ils n’auraient rien vu.
Les écrits de Plutarque, concorderaient à quelques sites que nous présentons sur ce forum : depuis leur ville (urbs) l’on ne voit pas l’engagement final.
Son texte ne prouve en rien qu’une montagne au Nord, et qu’une colline attenante oblige César à installer des camps romains à l’extérieur des deux lignes de défense. De plus, ce cas de figure, serait en complète contradiction.
En effet, un peu plus avant, le cadre des positions romaines est fixé entre la circonvallation et la contrevallation :
« César, ainsi enfermé et assiégé entre deux armées si puissantes, fut obligé de se remparer de deux murailles, l'une contre ceux de la place, l'autre contre les troupes qui étaient venues au secours des assiégés : si ces deux armées avaient réuni leurs forces, c'en était fait de César. »
Plutarque.