Les « ti-chorts » franc-comtois
Mode
Jean-Paul Marquiset et Denis Maraux s'amusent à reprendre des mots francs-comtois sur des tee-shirts.
Une idée originale qui plaît.
Beugner, beuillot, cancoillotte, cheni, daubot, daubotte, oïwah, viôsse se déclinent sur les « ti-chorts 100 % francs-comtois » conçus par Jean-Paul et Denis. Les deux compères ont eu envie de parler de la Franche-Comté à leur manière, avec un peu d'humour.
Et ça donne ceci :
Viôsse n. f. injure à un animal. « Ça fait des heures que c'te viôsse aboie. »
Ou encore :
Daubotte adj. et n. Idiote, folle. « Elle est complétement daubotte depuis qu'elle fréquente le Gérard. »
On est pas loin de l'humour de la Madeleine Proust.
Denis Maraux et Jean-Paul Marquiset portant leur création : le « ti-chort à mot(s) comté ».
Une idée décalée et rigolote qui séduit les Francs-Comtois d'ici et d'ailleurs.
Au départ commerçant, Jean-Paul Marquiset a eu envie de créer des tee-shirts à partir de visuels sur la Franche-Comté. «
De façon inconsciente, je me suis rendu compte qu'il y avait un déficit d'images sur la Franche-Comté. » C'est ainsi qu'il a contacté le photographe Denis Maraux. «
Je connais Jean-Paul depuis longtemps, c'est lui qui a crée le carnaval de Maîche. »
De l'image aux mots
Finalement, les deux compères ont abandonné l'idée d'utiliser des images. Denis Maraux, s'inspirant de l'humour des Irlandais - qui n'hésitent pas à mettre en avant le fait qu'il pleuve tous les jours - a eu l'idée d'ironiser sur la Franche-Comté à partir d'expressions régionales. «
Hormis ça, il n'y a pas de choses propres à chez nous. Ça me semblait évident, l'expression avec le côté dictionnaire. »
Plutôt qu'une expression, Jean-Paul et Denis ont cherché des mots francs-comtois. «
On est plus sur le parler, que le patois », précise Denis Maraux.
Partis d'une pré-sélection de 15 à 20 mots, ils en ont finalement retenus six.
Depuis la gamme s'est un peu étendue.
Lancés en mai 2006, les premiers « ti-chorts » ont d'abord fait un flop.
Jean-Paul Marquiset a démarché les sites touristiques. Mais l'idée n'a pas séduit.
C'est en septembre, au salon du livre les
Mots Doubs, que Denis Maraux a causé un véritable électrochoc autour de lui.
Revêtant chaque jour un « ti-chort », il a très vite fait l'unanimité. «
Les gens me disaient que c'était super. Deux librairies, Cart à Besançon et Forum à Montbéliard, ont souhaité les mettre en vente. »
Chez Cart, les « ti-chorts » s'exhibent en vitrine. Très vite, ils sont remarqués par les médias, le public. «
Entre octobre et décembre, le ti-chort représentait la première vente chez Cart ! »
Un véritable succès.
De fil en aiguille, d'autres magasins et les sites touristiques, réfractaires à l'origine, l'ont mis en vente.
On trouve également le « ti-chort » sur le site
www.beuillot.com
« Quand tu portes daubot, tu ne le deviens pas »
Vendu dans un emballage « à mot(s) comté » chaque « ti-chort » se décline en
noir ou en
blanc, et depuis ce printemps une ligne féminine est apparue, avec un « ti-chort » plus près du corps et une couleur supplémentaire : le
rose.
Les deux complices réfléchissent à de nouveaux modèles, notamment à manches longues.
Ce qui s'impose vu l'été frais et pluvieux, qui ne fera pas mentir l'adage, bien connu des Francs-Comtois : «
En Franche-Comté il y a deux saisons : l'hiver et le 15 août ».
Ils envisagent aussi de reprendre leur mots préférés sur d'autres objets, type « mugs ».
Jean-Paul Marquiset et Denis Maraux sont en tout cas heureux de faire passer une idée un peu décalée et marrante de la Franche-Comté.
Un concept compris par ses habitants. «
On fait l'unanimité, quel que soit l'âge, la catégorie sociale ».
Et puis ajoute Denis : «
Quand tu portes daubot, tu ne le deviens pas. »
Source : http://www.laterredecheznous.com