Riolettes-Racontottes

Les questions et remarques sur le patois comtois
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Le riolu
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Rue Pergaud.
la rue du père Go.

Le père Hugo, vous le connaissez, voyons, on en parle même dans le dictionnaire. Il s'est mis à l'anglais.
En menant les vaches aux prés, par la rue des champs, il a trouvé très pratique de répéter ses leçons et de parler à ses bètes dans la langue de Shakespeare. Toujours au cul les vaches, il fut bien étonné de constater que son bétail réagissait de manière semblable à l'anglais qu'au comtois pourtant bien adapté aux comtoises. Le père victor, car tel est son prénom, célébré dans toute la comté franche, a une plaque à son nom à Besançon. Vous la verrez sur la place qui porte aussi son nom.
Il a remplacé ses hues & dias, communs à tous les paysans de France par de stop, left, right, mais surtout par des Gos, Go!, Go!, pour les pousser avant.
Les gamins du coin riaient bien avec leur oreilles tellement grandes qu'elles trainent par terre. Il est étrange de remarquer l'élasticité de ces droles de personnages qui arrivent à les rétrécir, jusqu'à les fermer lousqu'ils sont à l'école.
Come que comme, ils l'avaient surnommé le père Go. Bien entendu, ce surnom lui est resté. Il a aussi réuusi à s'accrocher au panneau qui décore l'entrée de la rue Pergaud.


Pergaud Louis (1882) mort à la guerre à Marchéville en Woëvre. Ecrivain franc-comtois , ses récits composent un tableau savoureux de la vie des bètes ( de Goupil à Margot) et des moeurs enfantines (La guerre des boutons) 1912

ndlr : A Saone il y a effectivement un paysan nommé VICTOR HUGO.
Modifié en dernier par Le riolu le dim. 11 janv. 2009, 13:53, modifié 1 fois.
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pieradam
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par pieradam »

T'es sûr que c'est GO qui est marqué,regarde bien,je crois que c'est un panneau de limitation à 60,la confusion est possible :lol:
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Pivoine
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Pivoine »

Le riolu a écrit :
Rue du vert pré
Je ne sais pas si c'est ma vue qui baisse (je ne veux rien entendre) mais j'avoue avoir un peu de mal à lire quand c'est en vert. -:(
Je cligne mes beaux yeux de velours parce que je ne veux pas en perdre une ligne ::)
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pieradam
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par pieradam »

:plussoie: C'est vrai,vert ou orange d'ailleurs ,c'est un peu dûr pour la lecture !!!!!!!!!
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Le riolu
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

pieradam a écrit ::plussoie: C'est vrai,vert ou orange d'ailleurs ,c'est un peu dûr pour la lecture !!!!!!!!!
Ok ! j'avais repéré que les bleus ciels ou jaunes, n'étaient pas terribles, donc je vais en éditer et recolorer en plus sombre.
Mais désolé toujours pas de photos. Je n'arrive pas à joindre mon hébergeur pour savoir ce qu'il se passe. Pas de raison de supprimer mon compte (ni politique, ni copie, ni porno, je ne pige pas.) et le mot de passe ne fonctionne plus. Ils ont surement eux-mème un problème.
Je change déjà d'hébergeur, mais le temps de me mettre à leur méthode... Je suis un peu lent.
Modifié en dernier par Le riolu le dim. 11 janv. 2009, 21:12, modifié 1 fois.
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par pieradam »

tu sais Le Riolu,le noir c'est très bien,et depuis quelque temps en plus,c'est à la mode
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Gustave Gautherot
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Gustave Gautherot, né en 1880 et mort en 1948, professeur d'histoire à l'Institut catholique. Il consacra l'essentiel de ses travaux à la Révolution française, à une époque où l'école radicale, menée par Alphonse Aulard, exerçait son monopole à l'Université.
Biographie [modifier]
En 1908, l'Académie française couronne son ouvrage La Démocratie révolutionnaire, mais cela ne suffit pas à lui permettre de sortir d'une certaine marginalité. Après la Première Guerre mondiale, il devient le correspondant français de l'Entente internationale contre la IIIe Internationale (Internationale communiste). Il publie La Revue antibolchévique puis La Vague rouge, cette dernière financée par Ernest Mercier, le fondateur du Redressement français. À partir d'une documentation puisée dans la presse et les revues communistes, Gautherot élabore toute une série d'ouvrages visant à fournir des informations fiables sur l'idéologie, la stratégie et les méthodes communistes
En 1922 il publie la biographie du député catholique Emile Keller avec le sous-titre 1828 - 1909 un demi-siècle de défense nationale et religieuse. Il s'engage aussi sur le terrain électoral et sera élu sénateur.
Le 8 avril 1927, il survola Paris en avion pour lancer un tract anticommuniste : « L'araignée bolchéviste tisse à travers le monde ses toiles perfides. [...] En Russie [...], elle a massacré des millions d'ouvriers et de paysans ; elle a réduit un vaste empire à la misère et au plus brutal des esclavages ».
Après la Seconde Guerre mondiale, il est un des rares à s'intéresser au sort réservé aux pays tombés sous la domination soviétique, publiant à compte d'auteur, Derrière le rideau de fer. La vague rouge déferle sur l'Europe (1946).
Rue Claude Gautherot
Quand notre héros apprit la nouvelle, Il s'habilla de pied en cap et se fit introduire au château. En se réclamant haut et fort qu'il gagnerait le concours. En effet pour donner la main de sa fille chérie, le Roy promit au premier chevalier qui parviendrait à satisfaire à trois épreuves deviendrait son gendre
Le roi, enfin le paysan, reçut ce premier candidat.
Tu viens de loin ? – Oh oui ! De la capitale. - De Paris ? - Non ! De Besançon ! - Ah ? Tu sais qu'il faut satisfaire à trois épreuves difficiles. - Oh oui, mon Roy. - Mais je ne suis pas roi. Roy, c'est juste mon nom. - Oui, vous ètes juste. - Oui, mais c'est Roy mon nom. - Ah ? juste. - Non Roy. - Alors ce n'est pas juste? - Si c'est juste. Mais c'est mon prénom. - Roy? - Non juste ! - Roi juste ? - Non Juste Roy, Mais je suis juste ! - Juste quoi ? - Ben! juste quoi ! Je m'appelle Juste Roy et j'aime la justice! Je suis juste avec tous! - AH ?
Il n'entend goutte ce héros.

- Ma fille, très parfumée, soit dit en passant, va te conduire aux champs pour t'éprouver. - Ah les champs d'honneurs j'en ai toujours révé. - Mais non ! Les champs de labours Il est temps de retourner la terre. - J'irai retourner la terre et extirper le dragon qui s'y cache.
Sur cette belle déclaration il s'agenouilla devant le fils de Juste Roy. Le fils venait de curer l'étable de son fumier.
- mais ce n'est pas ma fille je t'ai dit qu'elle se parfumait mais pas au purin.
Il ne sent goutte ce héros.

Comme l'hospitalité est un règle sacrée chez ces gens là, Le chevalier fut invité à partager le repas. Comme il était ébloui par le soleil, il rata la première marche, s'affala contre le chambranle et s'assomma. Tout le monde se précipita à son secours, sauf Juste Roy, de plus en plus réticent à donner sa main à un tel incapable.
Il n'y voit goutte ce héros

Le repas se passa sans encombre jusqu'au café. Le chevalier pour honorer son hote mangea plus que de coutume, car il acceptait sans sourciller de se resservir quand la maitresse de maison lui présentait les plats pour la troisième fois. Repu il commençait à somnoler. - Je vais maintenant t'expliquer ce que j'attends de mon futur gendre. - Tu devras en une journée retourner ce champ de mille pas de long. - Je dois m'en retourner de mille pas ? - Tu devras labourer cette planche à la fois. -Je dois la bourrer sept fois sur une planche ? - Enfin, tu dois faire de l'argent pour subvenir à vos besoins. - je dois faire mes besoins dans un pot en argent ?- Mais, ma parole, il se fout de moi, ce type ! - Moi je me fous de ma parole ?
Il n'y comprend goutte ce héros.

Le chevalier fut jeté de la maison sans ménagement, et donc éliminé, en n'ayant même pas pu passer une seule épreuve.
C'est ainsi que pour se moquer de lui les gens lui donnèrent un surnom.
Il devint le chevalier Gouthérod

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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Rameau : Jean-Phillipe 1683 / 1764. claveciniste & organiste. Il contribua à fixer la science de l’harmonie. Tragédies lyriques, opéras ballets, cantates & livres de pièces de clavecin. Il ; porta l’émotion et le sentiment dramatique à leur sommet grace à la souplesse de sa rythmique & à la vigueur de son style instrumental , à la puissance ou à la tendresse de ses thèmes.
rue Rameau
Noé débarqua à Saone ; Le saviez-vous ?
Dans ce lieu que les hommes ont fini par appeler Saone ( qui veut dire lieu sacré où il y a de l’eau ) en effet les marais y concentrent l’eau de tout le plateau pour le restituer au fur et à mesure jusque dans la ville de Besançon. D’ailleurs pour s’en assurer la bonne tenue Besançon en est devenue propriétaire puis récupère l’eau aux sources d’ Arcier.
Remarque par contre que Saone ne se trouve pas sur la rivière ni dans les départements de Haute-Saone ni celui de Saone & Loire.
Bref. Lorsque l’arche de Noé voguait au milieu des tempètes Noé se demandait bien ce qui allait se passer pour sa famille et tous les animaux qu’il avait embarqué. Quand le beau temps revint, il envoya une colombe qui vola longtemps, longtemps pour trouver une terre émergée. Finalement elle trouva une toute petite colline qui pointait son bout de terre hors des flots. Elle se reposa quelque temps et ramena une branche d’aubépine jusqu’à l’Arche. Vous savez cet arbuste sauvage qui compose nos haies. La légende veut que ce soit une branche d’olivier, mais non ! vous savez comme sont les gens ils inventeraient n’importe quoi pour se rendre intèressants! Noé fou de joie dirigea son navire pour débarquer tous les animaux de la terre et les humains qui s’étaient embarqués avec lui. C’est donc de Saone, ce lieu sacré entre tous que la terre s’est repeuplée.
C’est pour rappeler cet épisode que les veaux, vaches cochons, chevaux et autre bétail sortent en courant des étables et batifolent dans les prés lorsque le printemps revient.
Le temps a passé, les animaux qui se souviennent bien de ce moment appellent toujours cet endroit rue du Rameau.
Les humains qui ont toujours beaucoup de mal à les comprendre l’ont appelée rue Rameau.

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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Moblot »

Tu es certain que ce soit l'Arche de Noé...... Ce n'était pas plutôt les quelques planches assemblées du "Rameau de la Méduse" :;)
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Le riolu
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

rue des Thuyas.
François, Paul, jacques et Jean étaient de fervents amateurs de tarot. Ils décidèrent un jour de faire un concours de tarot. ils décidèrent d'inviter tous les habitants de leur rue : celle des thuyas.
Ce concours se nomma le tournoi révolutionnaire. A force de délirer sur les sans-culotte, le gage pour les perdants devint de ne plus porter de culotte. Bien que ce terme ait changé de signification de 1789. En effet la culotte était un vètement qui ressemblerait à ce que nous appelons un corsaire. le peuple avait des braies ou un pantalon.
L'enjeu accepté fit sourire tout le monde, mais accepté.
Le jour vint et tous les adultes de la rue affluèrent. Les discussions autour de la buvette allaient bon train, l'alcool aussi d'ailleurs. Une certaine fébrilité s'empara de tous les joueurs. Chacun voulait faire perdre son voisin, pour en rire. Les parties se succédèrent sans arrèt. Les perdants allaient dans la pièce contigue enlever la pièce de vètement en jeu. Un fil à linge fut tendu dans la pièce. Chaque perdant vint lui-mème y accrocher sa pièce de lingerie. Comme tous étaient décents, cela se fit dans la bonne humeur et les rire de tous. Personne ne pensait qu'en fait il n'y aurait qu'un vainqueur.
A la fin de la soirée, tout le monde était un peu ivre. Et le vainqueur, pour fèter sa victoire demanda qu'en souvenir de la révolution, tout le monde continua à étre de vrais sans culotte. Pris par cette plaisanterie, ils acceptèrent.
Le lendemain, les discussions sur le sujet allaient bon train. Tous acceptèrent cranement le jeu.
- Tu y as ta culotte ?
Non bien sur !
- Et toi , tu y as ?
- Non pas plus !
Par contre beaucoup de poils firent mal ou ont été arrachés par les braguettes et les fermetures éclairs. Certains se décidèrent au rasage total. Mais la repousse fit apparaître de petites brosses. En marchant et surtout en faisant l'amour, ils trouvèrent ces petites brosses agréables et se caressèrent avec. Cela faisait des démangeaisons fort agréables.
Tu y as? Ta petite brosse ?
- Non pas encore !
Et toi tu y as ?
- Ah, oui! C'est tellement agréable, je ne pourrai plus m'en passer!
Et c'est ainsi que dans la rue une sorte de code secret fleurit.
Alors Tu y as ?
- Et toi? Tu y as ?
Le code a si bien fonctionné que personne à saone n'a compris pourquoi les habitants voulurent qu'on appelle cette rue : la rue des thuyas, sauf bien sur quelques initiés. Mais n'en dites rien, il ne faut pas divulguer le secret.

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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Peut-ètreun jour aura t'on l'immense joie de connaitre la racontotte de Mancenans ?
Et de vos bourgades ? Aussi.
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Moblot »

Peut-être......
Demain, si j'y pense. et j'ai ai d'autre......
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Je te, vous propose un autre traj qui s'appellerait Bourgades comtoises. Ca vous va ?
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Allée du Collège.

Tous les matins les élèves se pressent pour entrer en classe ; Professeurs ne croyez pas que vos cours soient si captivants, en fait les nouveaux ont peur du petit bonhomme vert ! Pas de retards, pas d’absentéisme sont les gloires de l’école. Au collège de Saone, une rumeur s’est répandue : Un petit homme vert hanterait les marais. Gare à celui ou celle qui trainerait sur la vie (le chemin.)
Dès que les cars roulent dans la plaine, tout le monde se poste aux fenètres pour entrapercevoir une tache verte dans les buissons des marais. Les jours de brouillard sont les plus favorables, car il ose s’aventurer plus à découvert.
Lors du cross de  l’école, nombre d’élèves coupent le fromage pour éviter de le rencontrer.
La peur devint si grande que les enfants décidèrent de s’organiser en syndicat. De grands conseils furent tenus. Une seule question à l’ordre du jour : Comment se débarrasser du petit bonhomme vert. Divers moyens furent envisagés : En premier s’en occuper soi même. Lui faire peur ; oui mais que craignait-il ? L’attirer ailleurs ; Mais que désirait-il ? S’il était là, c’est qu’il s’intèressait aux enfants, petits de préférence. Faire appel aux parents serait la dernière solution à envisager ; Il est de notoriété enfantine que les parents ne comprennent pas grand chose aux problèmes les plus graves.
Ce syndicat décida de déposer de la nourriture à l’orée du marais. Personne n’y toucha hormis quelques chiens errants. Le petit bonhomme vert ne parut pas.
Il fut décidé de faire une battue, qui fut présentée aux adultes comme une chasse au dahut. Les parents acceptèrent en riant.
Par un beau mercredi, les jeunes s’égayèrent par groupes de deux. Une fois le bois pénétré, les groupes ne bougèrent plus tellement la frousse les fouaillait. Au bout de deux heures de fouilles sur place, Ils se retrouvèrent grosjeans comme devant. Et le petit bonhomme vert était toujours invisible.

Souvent les adultes font visiter le marais, mais si les enfants y participent c’est pour repérer le petit homme vert tout en étant à l’abri du groupe.
Et les parents insistent ils répètent sans cesse allez au collège.


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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Rue le pied de roche
La troupe du 25° RI du Valdahon est passée, sous les aboiement du petit caporal. Une heure plus tard, la voilà qui revient et encore et encore. La nuit survient enfin. Débrouillez vous auprès des habitants pour vous loger. Tous les soldats réussissent à se loger, malgré leur mauvaise réputation et grace à la gentillesse des habitants.
Le lendemain, revue des troupes. Tout le monde est présent. Mais tout autour des rangs, une foule en colère crie sa désapprobation, d'avoir été victime de vols, dégradations et d'autres exactions propres aux vainqueurs  en temps de paix ou autres.
- Qu'est ce que c'est que ces civils qui osent protester contre notre protection bienveillante ? En avant marche ! On va tourner en rond dans le village pour leur apprendre la politesse !
Et la troupe s'ébranle en tapant des pieds pour soulever la poussière et embèter les gens.
Seul à l'arrière bien entendu, un troufion ne bouge pas. Au bout de quelques pas le caporal s'en aperçoit en se retournant.
En Avant ! J'ai dit.
Le soldat ne bouge pas.
Demi-tour, vous autres !
Prévoyant le pire, la population s'avance et se met entre le soldat et le commandant rejoint par les autres. La tension devient palpable, les dents se découvrent. Le repli stratégique étant une vertu militaire quand on se sent en infériorité, & le commandement de s'éloigner. Il tombe alors.
Puisque vous voulez le garder, ce pied de roche, qui ne sait même pas avancer, gardez-le !
Non ! ce n'est qu'un homme comme tous les gens sains d'esprit, et qui refuse les ordres idiots.
Nous reviendrons le chercher pour le conseil de guerre; Il sera fusillé !
Etre fusillé pour avoir été intelligent ? Mais ça ne va pas la tète !
Effectivement le lendemain un détachement armé chercha le pied de roche qui n'avait pas voulu bouger. La population le cacha si bien qu'il fut introuvable. Et à la dernière guerre, ils surent en faire de même contre l'armée occupante. Je me demande s'ils le font toujours pour protéger les sans-papiers.

Cet endroit qui ressemble à un petit Danemark, a gardé ce nom de pied de roche pour sa rue.

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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Rue Paul Dukas
DUKAS (paul): (Paris 1865 - Paris 1935) Compositeur français, réputé pour son sens de l'orchestration.l'apprenti sorcier, (1897 scherzo-symphonique), Ariane et Barbe bleue(1907 conte lyrique), la Péri (1912 poëme lyrique).


Le fouletot (sorte de lutin comtois qui s’apparente aux tourbillons) de la rue prit en grippe chez (la famille) Pauvre Paul et décida de la tracasser. Tous les jours, ce n’était que petites misères ou peines qui lui tombaient sur le dos. Pauvre Paul souffrait en silence, mais décida un jour d’empêcher cette murie de nuire d’avantage. Après une énième vacherie, il décida d’en avoir le cœur net et de dire deux mots à ce fouletot qui lui éparpillait ses bêtes ou faisait tourner le lait, il se posta dans un coin de la grange et se cacha dans la grange. A minuit une ombre passa silencieusement. Rassemblant son courage, et lui sauta dessus et l’enferma dans un sac qui avait contenu de la farine. Voyant qu’il ne pouvait sortir par les mailles du sac, la peute (mauvaise) bête tempêta, hurla s’agita trois heures durant. Constatant l’inanité de ses efforts, il dut se résoudre à un compromis. Paul ouvrit un peu le sac pour discuter. C’était suffisant pour le fouletot qui en tourbillon s’échappa et pour se moquer de Pauvre Paul, lui fit le pari suivant :Tu sais que je suis de parole ; alors si tu me ramènes dans ce sac la famille des vents je veux bien le remplir d’or. Je te laisse le choix du lieu de rendez-vous.
Pauvre Paul, malheureux, alla se confier à sa Pauvre femme. Et chacun sait bien que les femmes sont malignes, plus encore que le Tsancre (diable) lui- même. Elle cuisina alors un énorme plat de haricots secs. Le soir venu, à la fin du repas, elle souleva son jupon, posa son coeuche sur le sac et mouisa (pêta), mouisa, mouisa. Ce fut au tour de Pauvre Paul, puis des Pauvres enfants. Pauvre Paul ferma hermétiquement le sac. Le soir même, Pauvre Paul monta sur le toit et appela le fouletot qui arriva en riant bien qu’un peu intrigué. Voilà ce que tu as demandé. La peute bête plongea dans le sac que Pauvre Paul maintint un instant fermé. Délivrant le tourbillon, il lui dit : Qu’est que tu pues ! Que penses-tu des vents de la famille. A toi maintenant de remplir mon sac de ducats d’or ! Mettant le sac dans la cheminée il pria son adversaire de se mettre en devoir de respecter sa parole. Le fouletot commença à verser les ducats demandés. Peu de temps après, la couture du fond qui avait reçu quelques coups de ciseaux céda, et dans l’âtre les enfants et leur mère déblayèrent les pièces qui tombaient, en les entassant dans la cave , puis les chambres et enfin le grenier.
Plus jamais personne n’appela Paul du nom de pauvre Paul, mais Paul Dukas.
Si jamais vous sentez une odeur de mouise retournez vous vite vous pourriez voir un tourbillon.


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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Rue du Lac
La R’noglie


Il y a bel age (longtemps) une R’noglie (Animal mythique, sorte de gorgone en forme de grenouille) dévastait tout la contrée du lac de Sagona. La plupart des habitants avaient fui la région qui était devenue très sauvage. La R’noglie s’était bintsée (établie) près du lac, car il lui fallait beaucoup d’eau pour tomber (étancher) sa soif, tant elle crachait de flammes. Tous les soirs d’orage elle en profitait pour se dégourdir les ailes. Ainsi on pouvait confondre ses crachats avec le feu du ciel (éclairs), mais c’était bien elle qui mettait le feu aux granges et abattait les tchaines (chênes) plusieurs fois centenaires. Un jour, tout de même, la petite Pierrette s’en alla la trouver car dans la nuit ce dragon avait burgnié (brûlé) la petite cabanne qu’elle s’était construite dans le pré-bois (entre pré et bois). La Pierette se mit à la tancer vertement. La R’noglie qui était habituée aux baulées (pleurs) et aux imprécations n’avait jamais eu affaire à des remontrances. Appeurée elle s’en fut creuser un trou pour se cacher. Elle creusa tant ce creux sous roche que l’eau du lac s’y perdit. Une rue le rappelle : la rue du lac.
On dit que cette peute bête (ignoble) n’aurait pas disparu. Regardez bien ce larmier (soupirail) de la rue de la gare, à la Roche, sur la route, près de la maison blanche. On y voit la fumée du dragon qui s’en échappe parfois. N’allez pas ouvrir la grille car elle pourrait s’échapper et Dieu sait quelles catastrophes pourraient s’abattre sur nous.
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Re: Riolettes-Racontottes

Message par Le riolu »

Les tilleuls de la rue des tilleuls


En ce temps là les arbres avaient des yeux et des oreilles comme tout le monde. Chacun avait son caractère : le chêne solide le tremble peureux, le saule pleureur, le charme charmant, l’épicéa tout debout, mais dites moi, le tilleul! Lui ne s’était pas encore fait un caractère. En voyant que l’on pouvait faire des outils du cormier , des meubles du sapin, du chêne ou du hêtre, du feu du foyard, des piquets de pâture de l’acacia, et des autres il se dit : je vais faire mieux que mes frères. Mais je serai discret.
Il pensa, sans faire attention qu'il grandissait tranquillement,qu'il en devenait majestueux.
Un soir de printemps allez vous promener sous les immenses tilleuls de cette rue. Ecoutez le léger gazouillis des feuilles qui vous raconteront l’histoire de ces arbres qui ont aidé les hommes à s’abriter des intempéries, aidé dans leur travaux agricoles, embelli leurs intérieurs et leur vies, etc…
Savourez la tisane de ses fleurs, les beignets, et admirez les sculptures ou les sabots que l’on peut tirer de son tronc.
Maintenant, je peux fermer les yeux, je sais que je serais utile à tous.


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Conte à partir de la légende de la Dame Verte

Message par Isafc70 »

GUSTAVE ET LA DAME VERTE


Le pays était écrasé de chaleur, en ce jour de printemps 1864. La campagne rayonnait de partout, offrant aux yeux du promeneur, un festival de couleurs chatoyantes. Arbres en fleurs, et ruisseaux murmurants étaient un ravissement pour les yeux.

L’homme, à la carrure solide, lourdement chargé, allait d’un bon pas à travers prés. Il avait l’allure des paysans du cru, et semblait bien connaître les lieux. Et pour cause… Il était ici chez lui, en son pays. Les plaines et montagnes n’avaient aucun secret pour lui, qui les aimait tant. Pourtant, sous son air bourru se cachait un artiste, mais chut… J’en ai déjà trop dit !

Après une longue marche, il arriva enfin à destination. Cet endroit, il l’aimait plus que tout, pour le mystère qu’il représentait. Dame nature avait créé là l’une de ses plus belles merveilles. Au fin fond d’une haute falaise de calcaire, jaillissait une eau pure, s’écoulant en cascades fabuleuses. En cette saison, l’écrin de verdure qui l’enchâssait la rendait plus belle encore, délicieusement envoûtante.

L’homme descendit par un mauvais chemin, jusqu’aux eaux du torrent, prenant un soin minutieux à choisir l’endroit propice. Luminosité, orientation, il étudiait tout. Tranquillement, il se déchargea. Un chevalet de bois d’abord, qu’il installa face à la grotte, d’où jaillissait la vie. Lentement, avec précision, il l’installa, puis posa une lourde boîte de couleurs à ses pieds, et enfin, mit une toile vierge sur le support.

« Le Gustave », comme on l’appelait ici, passait pour un original. Fils d’une riche famille de paysan du cru, il n’avait point voulu travailler à la terre, ni même dans autre chose. Non, il préférait perdre son temps à courir alentour, dessinant tout ce qui lui tombait sous les yeux. Ici, les gens étaient âpres à la tâche, aussi regardaient-ils d’un œil suspicieux cet hurluberlu, qu’ils traitaient, lorsqu’ils étaient entre eux, de fou, quand ça n’était pas de fainéant. Mais il n’en avait cure. Très jeune, il s’était découvert une passion pour le dessin, et ne vivait désormais que pour son art, et il avait acquis, à force de travail, une réputation qui semblait prometteuse. Ses cheveux noirs que la bise avait dérangés encadraient un visage rond mangé par une barbe fournie. Il déplia un siège, et s’installa face à la toile, laissant vagabonder son imagination, et détaillant le spectacle naturel qui s’étendait devant lui.

Il était là depuis un moment, sa main noircissant la toile, lorsqu’une voix cristalline se fit entendre.

« Gustave ! Quel honneur de te voir en ces lieux ! »

Suspendant son œuvre, le peintre se retourna, mais ne vit personne. Il n’était pas encore midi, le soleil n’avait pu lui cogner sur la tête. Secouant la tête, il se remit à la tâche.

« Non, tu n’es pas fou. Je te parle Gustave. C’est la moindre des politesses que d’accueillir un hôte, lorsque l’on a de la visite. » Dit la voie douce. « Oh, mais suis-je sotte, je ne me suis pas présentée, je suis la Dame Verte ! »

Relevant aussitôt la tête, Gustave vit en face de lui, sur un rocher bas de l’entrée de la grotte, une longiligne silhouette féminine qui le regardait d’un air moqueur. D’une très grande beauté, la jeune femme avait une peau très pâle, et le visage encadré par de très longs cheveux d’or. Une couronne de fleurs ornait sa tête.

La Dame Verte, ici, tout le monde en avait entendu parler. C’était la fée des forêts et des prairies des légendes populaires. Mais aujourd’hui, la fée était là, vivante, debout devant lui, et lui parlait. Quelle diablerie se cachait donc derrière tout cela ?

« Tu es une légende, une fée dont on narre les bienfaits aux petits-enfants ! Comment peux-tu me parler, puisque tu n’existes pas ? » Demanda Gustave, de sa belle voix grave.

« Les hommes ont fait de moi une légende, oui en effet. Mais les enfants savent bien, eux, que j’existe. Car ils regardent toute chose avec l’émerveillement qui est dans leur nature. Mais en grandissant, ils perdent cette faculté, et s’ils se souviennent de moi, ils se convainquent que je ne suis qu’un rêve, une fée imaginaire. Toi qui est un artiste, je sais que tu as gardé ton âme d’enfant, c’est pourquoi tu me vois et m’entends aujourd’hui. »

Gustave n’en croyait pas ses yeux. Elle s’approcha de lui, doucement. Son corps se matérialisait de plus en plus au fur et à mesure qu’elle avançait. Sa peau évoquait les montagnes enneigées du Jura, ses yeux semblaient le reflet des eaux claires de la Loue, toute proche. Lorsqu’elle s’arrêta, elle était si proche qu’elle eut pu le toucher.

«Tu aimes la nature Gustave. Il n’y a qu’à voir la façon dont tu la glorifies par ton art… Laisse moi t’en remercier aujourd’hui. »

Il est vrai qu’il était amoureux de sa campagne. Combien de fois avait-il transporté son matériel, pour peindre une rivière, une source, une grotte… Il voulait les immortaliser pour n’en jamais perdre la beauté, pour les garder avec lui, où qu’il soit.

« Cette grotte d’où sort l’onde pure et bouillonnante de la Loue, c’est ma maison, Gustave. On a du te dire, lorsque tu étais enfant, que je vivais dans une grotte… Et bien, c’est celle-ci. Et je suis très heureuse que tu sois venu me rendre visite. Viens, suis-moi… » Rajouta-t-elle en le prenant par la main.

Il la suivit, le long des berges vertes, jusqu’à l’entrée de la caverne où le vrombissement de l’eau devenait assourdissant. Mais au lieu d’être dans l’ombre, il fut ébloui. Les parois rocheuses scintillaient de mille feux, donnant une aura magique à la grotte. La Dame Verte continuait sa marche.

« Prends garde, les pierres sont glissantes, pour qui n’y est point habitué. Il serait dommage que tu te rompes le cou. » Lui dit-elle d’un ton narquois.

Il peinait quelque peu derrière elle. Il faut dire qu’il n’avait ni sa finesse, ni sa souplesse.

« Où m’emmènes-tu comme cela ? » Demanda Gustave

« J’ai décidé de te montrer mon royaume, nous y sommes presque. Voilà, tourne à droite… Là. »

Une faille entre deux roches se dessinait, elle s’y engouffra aussitôt, Gustave à sa suite. Ils se retrouvèrent alors dans une salle de pierre aux dimensions respectables. Etrangement, bon nombre de fleurs de toutes espèces y poussaient. Devant les yeux médusés de Gustave, elles saluèrent en chœur l’arrivée de la Dame Verte.

« Bonjour jolie Dame, soit la bienvenue chez toi. » Dirent les marguerites, en s’inclinant sur son passage. « Tu nous amènes de la visite, c’est inhabituel ! »

« Merci mes amies, je vous présente Gustave, artiste de son état. Il était installé sur l’herbe, peignant avec talent notre belle rivière. Mon ami, saluez donc mes compagnes je vous prie. »

Stupéfait, il s’exécuta maladroitement, ayant conscience du ridicule de la situation. Si ses amis parisiens le voyaient, saluer un parterre de fleurs, ils le penseraient bon pour l’asile, à n’en pas douter !

S’installant sur une roche moussue taillée en siège, la Dame lui fit signe de prendre place en face d’elle.

« Je reçois peu en ce lieu, mon cher Gustave. Il y a bien longtemps d’ailleurs, que je ne l’ai fait. Mais je sais que tu es tout indiqué pour apprécier cet honneur à sa juste valeur. Bien entendu, tout ce que tu auras vu ou entendu devra rester secret ! Je connais la folie des hommes, ils n’hésiteraient pas une seconde à profaner mon sanctuaire, par cupidité ou par bêtise. »

Gustave acquiesça gravement, conscient de vivre un moment que peu d’hommes avaient la chance de vivre. L’œil de l’artiste détaillait les lieux, pour fixer en sa mémoire chaque détail. Sur les parois rocheuses couraient des lianes de lierre fournies, scintillantes des cristaux minéraux. Une voûte massive les surplombait, sous laquelle pendaient, tels de majestueux glaçons, de magnifiques concrétions.

« Comme tu dois le savoir, je suis la protectrice de la nature et de la vie, d’où cette présence peu ordinaire de végétaux en cette grotte. »

« Qu’attends-tu de moi, chère Dame ? » Demanda Gustave.

« Mais rien du tout cher ami… Je t'ai invité, pour te remercier de si bien glorifier mes trésors, au travers de ton œuvre. J’ai aperçu ta toile tout à l’heure, alors que je t'observais. Il y a tellement de sensibilité sous tes pinceaux, tellement de vérité que cela m’a émue. »

Un elfe arriva, portant un plateau de bois sur lequel étaient deux verres.

« Permets que je t'offre un rafraîchissement. Ma plus belle création, s’il en est… L’absinthe. Cette boisson divine, je l’ai fait découvrir à tes congénères il y a bien longtemps. Regardes, ici… » Dit la Dame Verte.

Noyé au milieu du tapis de fleur, trônait majestueusement un pied d’absinthe dont la couleur argentée des feuilles se mariait fort bien aux couleurs chatoyantes qui l’entouraient.

« Le premier pied vient d’ici… J’en avais fait don à un paysan, après la lui avoir fait goûter, il y a fort longtemps. Mais les hommes l’ont pervertie ! Ils en ont abusés, comme de beaucoup des dons que leur fait la nature. De moi, de mes mises en garde, qu’ont-ils retenu ? Rien… Juste le nom, quand ils croient voir ma silhouette dans leur verre ! La fée verte… Alors que je n’ai jamais rendu malade personne. Les hommes ont corrompu ce nectar des dieux, pour leur malheur. »

Gustave se sentit coupable, d’un seul coup. Il était lui-même, comme beaucoup de ses amis, grand amateur de cette divine boisson, et il avait conscience de ne pas toujours être raisonnable. Mais après tout, quel mal y avait-il à aimer les bonnes choses ?

La Dame Verte le regarda, et partit d’un rire clair.

« Ne prends pas cet air penaud, mon cher Gustave… Tu n’es qu’un pauvre humain, avec tes faiblesses ! Mais prends garde, il se pourrait qu’un jour tes excès te soient fatals. Le corps se rebelle toujours lorsqu’on le maltraite ! »

L’elfe servit le breuvage, faisant fondre délicatement des cristaux de sucre sous une eau cristalline.

« Je bois à ta santé mon ami. Buvons à l’amitié, et à ton talent. Puisse mon royaume t'inspirer encore longtemps ! »

La Dame porta le verre à sa bouche, et bu une gorgée du nectar.

Ils passèrent ainsi quelques heures à deviser, parlant des hommes, des richesses de ce pays, et d’art. Il apprit ainsi que non seulement la Dame Verte était déesse de la nature, mais aussi par extension, de la féminité. Le jour, elle courait dans les prairies, dansant dans le soleil. Parfois, lorsqu’elle rencontrait un homme qui lui plaisait, elle n’hésitait pas à l’emmener partager un bain dans l’eau fraîche… Mais les occasions étaient rares, car peu d’hommes étaient capables de la voir.

Puis il fut l’heure pour lui de prendre congé. L’elfe le raccompagna jusqu’à la sortie de la grotte, et bientôt, il se retrouva ébloui par le soleil printanier. Son chevalet était là, tel qu’il l’avait abandonné. Etrangement, le soleil indiquait la même heure que lorsqu’il était parti. Avait-il rêvé ? Etait-ce la réalité ? Il ne le savait plus… Fiévreusement, il reprit ses pinceaux, et travailla de façon acharnée, à rendre toute la beauté du lieu, mais aussi son mystère.

Le soleil déclinait, lorsque, enfin satisfait de son travail, il mit un point final au tableau. D’une main sûre, il traça sa signature au-bas de la toile… A gauche, on pouvait lire « G. C. »…

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Pivoine
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Re: Conte à partir de la légende de la Dame Verte

Message par Pivoine »

Isafc70 a écrit :GUSTAVE ET LA DAME VERTE
Je garde pour raconter à mes petites-filles + tard.
:bravo:
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