Riolettes-Racontottes

[Le riolu]

Rue du Collège.

Tous les matins les élèves se pressent pour entrer en classe ; Professeurs ne croyez pas que vos cours soient si captivants, en fait les nouveaux ont peur du petit bonhomme vert ! Pas de retards, pas d’absentéisme sont les gloires de l’école. Au collège de Saone, une rumeur s’est répandue : Un petit homme vert hanterait les marais. Gare à celui ou celle qui trainerait sur le chemin.
Dès que les cars roulent dans la plaine, tout le monde se poste aux fenètres pour entrapercevoir une tache verte dans les buissons des marais. Les jours de brouillard sont les plus favorables, car il ose s’aventurer plus à découvert.
Lors du cross de  l’école, nombre d’élèves coupent le fromage pour éviter de le rencontrer.
La peur devint si grande que les enfants décidèrent de s’organiser en syndicat. De grands conseils furent tenus. Une seule question à l’ordre du jour : Comment se débarrasser du petit bonhomme vert. Divers moyens furent envisagés : En premier s’en occuper soi même. Lui faire peur ; oui mais que craignait-il ? L’attire ailleurs ; Mais que désirait-il ? S’il était là, c’est qu’il s’intèressait aux enfants, petits de préférence. Faire appel aux parents serait la dernière solution à envisager ; Il est de notoriété enfantine que les parents ne comprennent pas grand chose aux problèmes les plus graves.
Ce syndicat décida de déposer de la nourriture à l’orée du marais. Personne n’y toucha hormis quelques chiens errants.
Il fut décidé de faire une battue, qui fut présentée comme une chasse au dahut. Les parents acceptèrent en riant.
Par un beau mercredi ils s’égayèrent par groupes de deux. Une fois le bois pénétré, les groupes ne bougèrent plus tellement la frousse les tenait. Ils se retrouvèrent vite ensemble blottis les uns contre les autres.
Souvent les adultes font visiter le marais, mais si les enfants y participent c’est pour repérer le petit homme vert tout en étant à l’abri du groupe.

le riolu




J'ai sculpté cette statuette juste avant que ma femme accouche. Eh bien mon fils ressemblait exactement à ça.
Je vous rassure, il est né sans chapeau, mais sa barre de sourcils lui donnait cette expression.

[Beuillot]

Il est né renfrog?
Je veux dire: renfrogné.

[Le riolu]

Il est né renfrog?
Je veux dire: renfrogné.

toutafait.

[Le riolu]

Rue de la glacière

Savez vous pourquoi il y a des grottes, un seul soleil, un hiver, et des marais à Saone ? Alors, écoutez !

En ce temps, trois soleils tournaient dans le ciel. Pas de nuit possible, à peine parfois quelques crépuscules. La terre était brulée par tant de rayons ardents et de lumière. C'est pourquoi les hommes devaient creuser la terre et s'y terrer pour avoir un semblant de fraicheur. Baladez vous par la Franche-Comté, tout partout vous les verrez ces grottes.
Le roi de la contrée décida que c'en était trop. Il partit un jour, évidemment ce ne pouvait pas étre une nuit, avec un grand arc de six métres et neuf flèches de trois mètres de long. Arrivé sur la plus haute éminence qu'il put trouver : La montagne de Montfaucon. Il installa son arc dans une anfractuosité et l'arrima. Avec des leviers il banda l'arc, y plaça trois flèches, et se mit à appeler le premier soleil, à l'invectiver. Curieux l'astre s'approcha de cette fourmi qui osait lui adresser la parole. Alors le roi déclencha le mécanisme, et le soleil touché à mort tomba. La chute de ce corps si grand écrasa toute la contrée et creusa mème un cra (trou) au pied de la montagne. Le roi réarma son arc de trois nouvelles flèches, et recommença son manège. Le deuxième soleil s'approcha, et reçut une flèche dans l'oeil. Des larmes tombèrent, tombèrent si tant (tellement) que l'on ne voyait plus les soleils. Mais il faisait si chaud que l'eau s'évaporait aussitot. Puis il mourut. En tombant il éclaboussa toute la région qu'il inonda aussitot, et créa les marais de Saone. Effrayé, le troisième soleil alla se cacher. Et pour la première fois il y eut la nuit. Cette nuit parut si froide que tout le monde claqua des dents et grelotta. Le lendemain le dernier soleil reparut timidement, et très haut dans le ciel. Le roi décida que cela suffisait, mais pour que le soleil ne s'approche pas trop, il laissa en place son arc que vous verrez peut-ètre si vous vous promenez du coté de la montagne. Alors vint l'hiver.
En souvenir du froid qui suivit cet exploit on baptisa cet endroit qui regarde la colline de Montfaucon la rue de la Glaciére.


Le riolu

[Le riolu]

Rue de la poste
Faut qu'ça claque,

Saone, Oh, Saone ! Chantent les joyeux sportifs en entrant sur le terrain ceinturé de bleu. Dans leur tenue : short rouge, maillot blanc à parements rouges, ils s'échauffent.
Bientôt ils pourront défaire leur adversaire en servant, passant réceptionnant et en smatchant.
Ils pourront se servir de leurs dix doigts, de leurs manchettes et de tout le reste du corps s'ils le veulent. Il va falloir additionner les pains, les sacs, les plombs et les sacoches, sans oublier bien entendu les quéquettes. Ils vont la jouer haute, tendue, basse, rapide, ou courte. Chinoise, gazelle, décalée, corse, croix, fausse croix, feinte, chausse, boite à lettre, carotte, pompe, piston, serpillère, roulade, service smatché, flottant, à la cuillère, asiatique, balancier, ou plongeon poisson tout y passera. Par contre, pas de fil ou de porté ni de pénétration s'il vous plait! Chaque point ne peut s'ajouter aux autres que par la force ou la ruse.
Chacun à son POSTE. La solidarité et le collectif en sortiront vainqueurs,
La partie de VOLLEY peut s'engager.
Ils vont clamer un vigoureux : Fautqu'ça claque SAONE,

Allez tous à vos POSTES !


Le riolu

[Le riolu]

Grande rue

Un ogre passait par là. Il était connu de toute la région pour son appétit pour les enfants (Est ce la définition du pédophile? d'un pédagogue? ou du pédiatre ?) . Toutes les mamans cachaient leurs petits sous leur devanti (tablier), dès que ses pas résonnaient dans la rue.
Les mamans en avaient assez de ce monstre qui dévorait leurs enfants, croyait-on!Il les époirit (épouvanter ). Un jour l’une d’elles, toute petite, toute petite,s'aquéra (se facha) prit son vetda (courage) dans ses deux petites menottes et se planta au beau milieu de la vie (chemin), leva les yeux vers les nuages et fixa le géant dans les yeux. – Vas t’en gros lourdaud, tu fais peur à nos bouèbs (filles), tu fais tourner le lait et pourrir les trouquets (patates).
Debout sur la pointe des pieds, elle foudroyait le géant qui, étreulé (étonné) par une telle volonté, sentit des larmes lui monter dans les yeux et couler, couler, couler. Le lac s'est rempli ce jour là. C’est comme cela que sont nés les marais de Saône. Le géant se sentit rapetisser, rapetisser, comme un gamin pris en faute. Tout épouéri (abasourdi) et penaud, il partit en mouinant (pleurnicher).
Tout le village en liesse, porta en triomphe la petite maman sur ses épaules. Et comme elle dépassait la foule, on lui donna le surnom de GRANDE.
Ainsi est née la rue de la grande.

Le riolu.

[Le riolu]

L’èconatte
(L'arc en ciel)

A chaque génération les mêmes bêtises!
Autour du sanglier (sainghia) le conseil municipal a décidé de construire un Arc de Triomphe comme en faisaient les Romains. Alors les notables se sont dit : qui dit Arc romain, dit pierres romaines. Avec des charrettes ils sont partis dépaver la voie romaine, vous savez ben, celle qui passe à travers les marais. V’la t’y pas qu’y s’mettent à tout rebouiller(Chercher, fouiller en mettant du désordre), à arracher les cadettes(pierres de pavage). Au bout de cent mètres, les carrioles pleines, comment les rapatrier(récupérer, ranger) puisqu’il n’y avait plus de pesson (passage) dari (derrière) les chars. Alors sous les quolibets des enfants il fallut repaver. La dernière benne a chaviré dans une fondrière, et le conseil exténué la laissa là. Promenez vous sur cette voie vous verrez bien qu’au niveau des deux masaules (saules) les restes de la carriole et un pierrier jouxtent la riote (route) décadettée.
Le conseil décida à l’unanimité qu’il n’était plus temps de faire des économies. Il embaucha un maçon et lui demanda une arche monumentale qui mit un an à se construire. Celle-ci était si grande que l’on pouvait s’y abriter des rabasses (pluie violente de courte durée). Le maçon bucolique avait dressé ses pierres par couches ce qui lui donnait un air d’arc en ciel. Or il est bien connu qu’au pied des èconattes se trouve un trésor et depuis tous les ans aux conscrits des courageux démolissent l’arche et creusent aux pieds. Personne ne s’est jamais vanté d’y avoir trouvé même une ripaupette (objet de peu de valeur). Tous les ans ce maçon le rebâtit, juqu’à tant que l’un des conseillers, désolé du travail de maignin (ou magnin : rafistoleur, rétameur), et de la petitesse de l’ouvrage propose de poser les cadettes en éventail. Ne voyant plus d’arc en ciel, les conscrits le laissèrent tranquille sur la butte de pierres ou vous pouvez le voir maishui (désormais).

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Rue du colombier.

En ce temps le seigneur avait seul le droit de posséder des pigeons. Celui de Saone avait de telle ambitions que le sien était énorme. Les volailles s’étaient organisées en sociétés qu’ils avaient appelées syndicats du nom de leur saint patron Saint Dis Quoi !
Le village voisin qui s’appelait Milan, surement fondé par des italiens, avait des vues sur la populace syndiquée. Il se mit à faire des incursions dans le batiment. Batiment qui se défendit en transformant la masure en forteresse. De petites ouvertures permirent d’entrer et sortir aisément, ce qui empéchait le milan avec son envergure de 1 m 50 d’entrer. Des niches furent installées à l’intèrieur pour s’y reposer. On l’appela le Colombier. Cela ne découragea pas le milan qui les harcela à chaque sortie.
La misère et la mort s’installèrent au colombier. La peur du grand oiseau les contraignit à la claustration. Une nuit les représentants du saint-ducat des finances proposa d’aller demander de l’aide aux habitant de la ville voisine , Montfaucon, en échange de ducats d’or. Pour sortir les pigeons durent attendre la nuit qu’ils détestent comme la plupart des oiseaux. Un accord fut conclu aux termes duquel Milan devait disparaître.
En effet ; Les faucons attaquèrent les milans, qui ne purent résister à la fougue et à l’adresse des petits oiseaux de proie. Milan fut pillé et depuis se trouve dans la gène ; Ce qui lui vaut actuellement le nom de Gennes. Italiens, avez vous dit ?
Les montfauconais vinrent chercher leur du. Ils entrèrent par les petites portes et mangèrent toute la population.
Moralité : Qui veut se défaire d’un mal ne pactise pas avec le diable.

Le riolu.

[Le riolu]

Rue du réservoir

Francis était le souffre douleur de toute sa classe. A force de subir les brimades de ses congénères, il devenait malin pour s'échapper à la fin de la classe et courrait aussi vite que le vent.
mais un jour, poursuivi par toute la compagnie des gosses du quartier, il finit par se faire coincer sur les hauts de Saone. Grand-Pierre le chef arriva bon dernier sur le théatre des représailles, tout essoufflé. Pour se montrer plus grand encore, il voulut se montrer magnanime.
Francis ! Tu as été un valeureux combattant. Si tu nous prouves que tu es plus fort que nous tous, Tu auras la vie sauve.
Hurlant de rire, les tortionnaires virent se profiler une bagarre mémorable, en particulier par ce qu'elle serait sans danger, vu qu'ils seraient quinze contre un camarade pas exceptionnellement doté par la nature de biscottos extraordinaire.
Non, non ! Je vous propose de kisser (pisser) vers Saone.
Tous les garçons criérent de joie. Kisser le plus loin a toujours été le jeu favori des gars.
Allez les gars, tous en ligne ! Sortez votre zozio qu'on lui fasse voir à ce petit tuyau ce qu'on vaut !
A trois ! Un ! Deux ! Trois !
De conserve tous les jets partirent. Avec des grimaces et les sourcils froncés les garçons forcèrent leur jet le plus fort possible et en se courbant en arrière pour avoir le plus de distance possible. Sans se démonter Francis n'avait qu'un jet moyen voire médiocre. Alors que tout le monde s'arrétait lui imperturbable continuait, continuait, continuait, et ne s'arrètait plus. Impressionnés, les gamins se tournaient tous vers cette fontaine qui prit fin au bout de deux minutes.
Alors là, mon vieux, tu nous a estomaqué, mon vieux. dit l'un d'eux.
Le fait d'avoir dit ''mon vieux'' l'avait rangé au sein de la communauté gamine du quartier.
Ben vouais alors !
L'en a des réserves le Francis
Ouais ! Un sacré réservoir.
C'est ainsi que ce mot ''Réservoir'' s'est répandu. On a fini par oublier Francis la quisse, mais ce nom de réservoir est resté attaché au lieu où tous les garçons du village aiment aller quisser dans le vent en rendant un hommage humide sans le savoir à Francis le quisseux.

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[Le riolu]

Rue de la Croix de mission

Une croix de mission est érigée à l’occasion de pèlerinages.
Quelle croix cette mission !

En cette année 1349 la peste Noire faisait des ravages en Franche-Comté.
La population de Saone fut invitée par les autorités ecclésiastiques à faire pénitence & à donner non plus la dime mais un maximum de ses ressources à l’église, afin de faire fuir le malin qui amenait cette terrible maladie. Les habitants, croyant bien faire, accrochaient sur leur porte d’entrée ou les portes de grange les animaux de la nuit. Ainsi les chouettes qui font peur par leur hululements, les chats qui se déplacent sans bruit furent cloués en croix. Cette barrière superstitieuse fut au contraire un grand avantage pour la transmission de cette maladie inoculée par les puces, parasites des rats. Ces rats qui n’étaient plus chassés par les hiboux ou les chats.
Une mission fut alors confiée au croque-mort : Il lui fallait mettre sur le toit de chaque maison une croix pour y faire venir le salut du ciel. Il s’acquitta de sa tache avec toute la conscience que chacun lui connait. A la fin de son travail il s’écria : » quelle croix cette mission ! «
Depuis ce temps on voit au sommet des maisons des croix en fer qui tentent de capter les messages venus du ciel. On y a adjoint dans l’outo (pièce principale) de petits autels où les images s’animent. Ces images sont religieusement & quotidiennement observées par tous les membres de la famille.

Le riolu.

[Le riolu]

La ruelle de la riotte.

En comtois une riotte est une petite rue. Comme l'endroit s'appelait la riotte la municipalité a trouvé très drole d'appeler cette toute petite rue : la ruelle de la riotte.


Un petit garçon chantonne en poussant le petit autocar que la Tante Arie vient de lui offrir.

Gare de Saone toutes les connes descendent
Rue du chaseau tous les idiots descendent,
-Tais-toi !
Rue du moulin tous les crétins descendent,
Rue de pied de roche tous les moches descendent,
-Mais tais-toi, bon sang !
Rue des hurlevents tous les méchants descendent,
Grande rue tous les cocus descendent,
-Tu ne peux pas arrèter ton cirque !
Au hameau du canton tous les cons descendent ...

Excédée, a maman confisque le jouet en criant :
‘’ rue de la gare y’en a vraiment marre. ‘’

2 heures se passent et la maman tranquillisée rend le jouet en espérant le calme.
Alors le petit garçon reprend l’autocar et chante :
Ruelle de la riotte 2 heures de retard à cause d’une idiote.

Le riolu.

[Le riolu]

La rue des arondes

Vous connaissez sûrement l’impasse du bas, où l’on se perd volontiers et surtout avec plaisir. Mais connaissez vous la rue du haut ? Les habitantes s’étaient fait une réputation telle qu’on en entendait parler jusqu’à Pititglio en Italie et même Heckendalheim en Allemagne. En effet ces dames s’étaient fait la spécialité de nourrir les poupons de tout le canton. Pour les nourrir il leur fallait du lait. Pour avoir du lait il leur fallait de belles tétines. Mais surtout pour avoir du lait il leur fallait faire des enfants. C’est pourquoi tous les hommes du canton allaient jour et nuit les honorer de leur visite et les rassurer pour avoir une descendance nombreuse. Comme les arondes on les voyait partir et revenir dans ces maisons de grande réputation. Il est étrange de voir qu’il n’y avait pas que le printemps qui les ramenait, toutes les saisons étaient bonnes. Et ces dames confiantes et avenantes les accueillaient à bras ouverts.
Et l’on disait pour chaque dame de cette rue, les tétines elle les a rondes. C’est ainsi que la rue du haut est devenue la rue des Arondes. N’y voyez aucun rapport avec les hirondelles.

Le riolu

[Le riolu]

Impasse du Bas

Ne croyez pas qu’est né là l’inventeur du bas nylon. Il est né dans un petit village plus bas, du nom de Besançon. L’inventeur de la soie artificielle y a même installé une petite usine qui doit s’appeler la Rhodia. Il a fait le bonheur de milliers de femmes et d’autant de chats qui ont pu y faire leur griffes.

Croyez-vous qu’en haut de bas il y ait une impasse? Ne serait-ce pas le début de toute histoire?
Dans la vie, il arrive qu’on ait des hauts et des bas. Parfois on est en haut, parfois on est en bas, ça dépend des jours.
Zézette, elle, a des bas. De beaux bas nylon qu’elle porte haut. Quand on lui dit :
- Oh ! Regarde! Elle répond : -Bah ! J’en ai vu d’autres!
Zézette, elle est toute en ‘’Oh !’’ et toute en ‘’Bah ! ‘’ Ca va un moment et puis ça lasse. Finalement, elle n’est pas intéressante.
Moi aussi, j’ai des bas et des hauts. Surtout des bas. Et c’est quand j’ai des bas que ma copine Kiki la Sardine a des hauts. Rien que pour me contrarier, c’est sûr! D’ailleurs Kiki la Sardine n’a jamais de bas, même pas une paire. Kiki la Sardine, elle, n’a que des chaussettes trouées. Trouées en haut, trouées en bas ! Une catastrophe !
J’ai une autre amie : Rita-Tapon, celle-là, elle a des baobabs. Des baobabs plein son chapeau. C’est une originale, Elle a des baobabs hauts et des baobabs bas. La sœur de Rita-Tampon s’appelle Nini-Qui-Rit. C’est une joueuse. Quand on lui dit : -Haut les mains! Elle répond : -Bas les pattes!
Avec elle je me marre. La cousine de Nini-Qui-Rit, c’est Gégé-Pied de Poule. Je ne l’aime pas. Quand je la regarde de haut, elle me met plus bas que terre. La tante de Gégé pied de Poule, c’est Poussette. Elle parle tout bas. Quand je lui dis des gros mots, elle le prend de haut! Une vraie peste.
Yoyo Tirolienne, c’est ma préférée. Elle n’a ni hauts ni bas, seulement un juste milieu. Toujours égale à elle-même. D’ailleurs elle m’aime ! Moi aussi je m’aime.Elle le sait, mais elle n’est pas jalouse.
Yoyo Tyrolienne, elle a des os, rien que des os. Elle est toute maigre, tellement maigre que ses jambes sont au large dans ses bas.
Moi jel’ai déjà dit, j’ai mes hauts et mes bas. Comme tout le monde. Mais je n’ai pas envie de m’étendre sur le sujet. Ma vie privée ne regarde personne. Ni les voisins du haut, ni les voisins du bas.
Tiens ça me fait penser que la voisine du haut a filé ses bas.
Elle pousse des hauts cris
En haut des bas, y aurait’il une impasse ou le début de tout?

Le riolu

[Le riolu]

Rue du cheneau blond

Quercus pubescens.

Cet arbre est caractéristique des versants situés entre 200 et 900 m. Il est facile à reconnaître au duvet qui couvre la partie infèrieures des feuilles et des pétioles.


En ce temps, se dressait fièrement un chêne. Oh ce n’était pas un chêne pédonculé commun, oh non ! C’était un chêne blond, haut et majestueux, d’ailleurs facile à reconnaître. En effet, sous ses feuilles on y voit un duvet si agréable que les oiseaux viennent le récolter pour agrémenter leurs nids. Mais, il avait la particularité d’être magique. Maintes fois les bûcherons avaient essayé de l’abattre, jamais ils n’y avaient réussi. Soit leurs haches se brisaient sur la dureté du bois, soit l’entaille se refermait sur le passe-partout, soit une branche trésillait gênant l’homme dans sa tâche.
Or il advint qu’un soir d’orage, une Vouivre passa par là, fort en colère. Voyant ce superbe arbre dont le houppier dépassait de la forêt, se mit en rogne. Elle lui cracha des éclairs dans la ramure, lui brûla les feuilles lui carbonisa les branches. Magie contre magie, qui gagnerait. Ce combat dura une semaine, L’arbre vaincu vécut le feu de l’enfer. La Vouivre satisfaite, alla se reposer dans les marais voisins dans des panaches de fumées et de vapeurs.
Juste avant le combat le chêne avait pris soin de laisser tomber dans quelque poutius (trous) trois glands encore verts. Ils mirent longtemps à trésir (poindre). Enfin ils sortirent de terre,mais ils étaient petits et avaient perdu tous pouvoirs magiques : ce sont maintenant des cheneaux blonds.

Le riolu

[Le riolu]

Rue ROUMOTTE

Emilie était une gentille fille aux cheveux noirs de cra (corbeau). Bien évidemment tous les gaichons voulaient sortir avec elle. En effet ses cheveux d’un noir si profond accompagné de taches de rousseur lui donnaient un parfum d’exotisme qui excitait tous les gars.
Pour toutes choses elle faisait des mystères. La fille était tellement détachée du monde qu’elle en semblait hautaine. Alors les gars engagèrent un pari secret : Qui la ferait danser le premier pour le 14 juillet. A partir de ce jour elle vit un nombre innombrable de paons faisant la roue autour d’elle. Fine mouche, comme toutes les filles, elle les fit marcher en bataillons serrés, à ses pieds. Malheureusement, l’amour finit par envahir le coeur de la belle Emilie. Elle se donna à lui dans le plus grand romantisme.
Le lendemain tout le monde savait qu’elle s’était teint les cheveux , mais surtout qu’elle avait la rousse motte.
D’aucun prétendent que cette colline s’appelle ainsi parce qu’exposée au soleil les herbes y roussissent plus rapidement qu’ailleurs. Moi je suis persuadé que c’est à cause d’Emilie et de la perfidie des garçons de Saône
Le riolu.

[Le Grangeard]

Merci Le riolu pour tes Riolettes-Racontottes.
C'est vraiment avec plaisir que je les lis. (J'ai un doute sur l'orthographe du verbe lire )
Continue comme ça !!

[Le riolu]

Merci Le riolu pour tes Riolettes-Racontottes.
C'est vraiment avec plaisir que je les lis. (J'ai un doute sur l'orthographe du verbe lire )
Continue comme ça !!

Merci de tes encouragements. Mias ça va finir dans 15 jours à peu près. J'aurai passé en revue toutes les rues de saone auxquelles j'aurai donné mon explication.
"Lis" est juste. Mai noeud temps faits pas, laid photes dors-taux-graphes son père-mises. (Pas trop tout de mèem)
As-tu remarqué que je refusais de mettre de petits chapeaux inutiles aux lettres ?

Ce soir une autre, bien entendu.
Je ne prends pas assez de temps pour les peaufiner, mais surtout pour les illustrer de dessins.

[Le riolu]

Rue des genévriers

Au temps des croisades, un saonois avait ramené de Palestine un bout de bois qu’il affirmait être une partie de la croix du Christ. Il en perdit une écharde qui tomba dans la boue. Peu de temps plus tard une pousse trésit (poindre), et une épine sortit de terre, puis un rameau, enfin un jeune arbre. Quelques années plus tard il donna de fausses baies, pour que les hommes puissent en faire un alcool qui serait l’imitation du sang. Il ne les fit pas rouges, mais bleues

Il n’est pas dit dans les saintes écritures de quel bois était fait la croix, mais tous les arbres le savent :Le Christ a bien dit qu’il portait tous les péchés du monde. C’était du genévrier. De honte, ce grand arbre, s’est fait tout petit, par humilité il vit dans des terres pauvres, et a gardé ses épines pour rappeler toutes les souffrances du monde.


Le riolu

[Le riolu]

Je souhaite la bienvenue à un autre conteur comtois comme moi comme ça ;

Eul' MOBLOT !

IL m'a fait parvenir une riole que je trouve

J'en veux d'autres s'il te plait. On ne sera pas trop de deux face à la meute de cancoillaunautes.



Je connaissais un peu le village, pour l’avoir traversé plusieurs fois. Et je l’avais remarqué, lui, et sa jambe manquante. Cela me faisait sourire. Un représentant des "poilus" estropié, c’était plutôt rare.
Quelques années plus tard, je vins habiter dans ce village. Il était toujours là, se dressant fièrement, sur sa jambe, et son fusil, toujours amputé au niveau du genou. Je demandai à plusieurs personnes la raison de cela, mais personne ne le savait, ne se souvenait. Un soir, je rencontrai une vieille dame, elle devait avoir plus de quatre-vingt dix ans. Elle était singulière, cette bonne femme, vu qu’elle parlait à ce soldat. Au cours de l’année, je la vis recommencer plusieurs fois. Alors, un soir, j’allais la voir, pour lui parler… Elle me dit qu’elle le connaissait bien, ce soldat. Il s’agissait de son Jean, mort à Verdun. « Un sacré gaillard, mon Jean », me disait-elle. Je lui demandais si elle savait pourquoi il manquait une jambe à cette statue. Elle me raconta alors cette histoire :
« Mais ce n’est pas une statue, c’est mon Jean. Déjà, avant de partir, il avait toujours faim….Toujours en train de casser une petite croute. Et lorsqu’il est revenu, là, dans cet état, personne pour lui donner à manger. Pour sûr. Il devait se débrouiller seul. Ce n’est pas avec les quelques fleurs qu’on lui apportait de temps à autre qu’il pouvait se nourrir. Alors, à la nuit tombée, il partait à la chasse. Faut dire qu’avant de partir, c’était une bonne gâchette, mon Jean. Mais par une nuit sans lune, dans la forêt, il se prit les pieds dans une crevasse, et Crac, il se cassa net la jambe. Sous le choc, il perdit un peu connaissance. Et lorsqu’il se réveilla, il vit quelques animaux qui entrainaient au loin sa jambe. Et comme le soleil allait bientôt se lever, il dû rentrer, en rampant, en se soutenant avec son fusil. Il arriva juste à temps, juste avant que les premiers habitants ne se lèvent. Ce fut la stupeur, certes. On chercha bien aux alentours, sans rien trouver. Puis on n’y pensa plus. Et c’est pour cela qu’il est ainsi, mon Jean…. »
Pour plaisanter, je lui dis que depuis le temps, il devait avoir bien faim. « Mais non, tout les soirs, je lui apporte du pain, et du saucisson, quand je peux lui en acheter…. C’est pour cela que je viens le soir, comme cela, il peut vite manger un petit bout….»

Je lui souhaitai le bonsoir. Je croisais un autre villageois, qui m’avait vu parler avec elle. Il me dit qu’il ne fallait pas la croire, que c’était la folle du village, mais pas méchante pour un sou. Il me dit qu’elle croyait vraiment à ce qu’elle racontait, pensant que c’était bien la statue qui mangeait. Alors que pour lui, il devait s’agir des chats, des chiens, voir même des renards….. Mais si cela pouvait lui faire plaisir de croire cela…

La petite vieille est morte peu de temps après notre entrevue. Elle ne put donc voir l’effort consenti par la Mairie pour rendre une nouvelle jambe, au soldat.
Hier, revenant tard dans la nuit, il me sembla que la statue n’était pas dans sa position habituelle. Sûrement une illusion d’optique. Et ce matin, au pied de la statue, il y avait quelques plumes…...

[Sobi]

encore...........