jost a écrit :Thierry39 a écrit :Je suis d'accord avec ta traduction altero die = le jour suivant mais pas forcément avec ta chronologie.
En effet César utilise postero die (chapitre 67) pour désigner le jour de la bataille préliminaire.
Ce qui nous donne :
Jour J : franchissement de la Saône par les Romains et installation des Gaulois à 15km eud'là.
Jour J+1 : Postero die : Bataille préliminaire, poursuite des Gaulois par les Romains, bataille d'arière garde.
Jour J+2 : Altero die : César campe devant Alésia.
César arrive bien le lendemain de la bataille préliminaire à Alésia ce qui ne veut pas dire que les Romains n'ont pas marché toute la journée J+2 (et une partie de la journée J+1).
Tout à fait d'accord avec Thierry
César 67 et 68 sont liés, c'est absolument évident.
Les partisans de Chaux-des-Crotenay sont gênés aux entournures par la phrase du chapitre 66
"Cum Caesar in Sequanos ..." qui tendrait à situer la bataille préliminaire à moins d'une quinzaine de kilomètre de la Saône, et certainement pas à Crotenay à plus de 70 km de cette frontière. C'est pour celà qu'ils évitent en général de la traduire du moins en entier (Berthier/Wartelle, Ferrand, etc.) et qu'ils ont (autrefois) estimé la longueur de la colone romaine à 120 km, l'avant garde étant déjà à Poligny alors que l'arrière garde était toujours en Lingonie.
Voici comment je traduis la phrase clef :
"Alors que César faisait route à travers l'extrême frontière des Lingons (entrant) chez les Séquanes, afin de porter un plus facile secours à la Province, Vercingétorix vint s'établir dans trois camps à 10 000 pas des Romains".
Voir aussi
ici sur le sujet.
Voici des extraits du premier livre sur Chaux,
Le génie militaire de Vercingétorix et le mythe Alise Alésia de René Potier :
René Potier ([i]Le Génie militaire de Vercingétorix[/i], p. 225-226) a écrit :Certains commentateurs, en imaginant que l'arrivée des Romains sur les confins lingons-séquanes et l'installation des camps gaulois à 10 000 pas des Romains avaient eut lieu le même jour, ont compris que Vercingétorix attendait César à 15 kilomètres à l'est de la Saône. Cette distance étant approximativement celle qui sépare la Saône du Doubs entre Auxonne-Saint-Jean-de-Losne et Dole, M. Jeandot, par exemple, a abrité l'armée gauloise derrière le Doubs à une quanrantaine de kilomètres de Salins où il voudrait localiser Alésia.
[...]
Le raisonnement de M. Jeandot (ainsi que celui ces promoteurs d'Alaise) repose sur une fausse interprétation de B.G. VII,66, 2. La subordonnée cum in Sequanos per extremos lingonum fines iter faceret, n'indique pas spécifiquement un lieu de franhissement de frontière : c'est un axe de marche qui équivaut à une flèche de direction sur une carte d'état-major. L'extrémité de la hampe part, à l'ouest de la Saône, d'un endroit non précisé mais proche de la rivière et la pointe aboutit à l'est de la Saône, en bordure du territoire séquane.
[...]
Est-ce au moment où ce renseignement lui parvint que le Gaulois installa son armée en trois camps ? Absolument pas ! Prendre des dispositions de combat à 10 000 pas d'un axe de marche ne signifie rien. Et comment pourrait-on fixer une distance par rapport à une armée en marche ? Surtout si l'on tient compte que le délai nécessaire à la transmission du renseignement eût écourté cette distance et faussé ce renseignement.
[...]
Le franchissement de la zone frontière des Lingons n'est donc pas relaté pour indiquer essentiellement le moment mais la raison de la décision gauloise. Le mouvement naturel de la phrase de César est, en effet, celui-ci : Si Vercingétorix, à l'instant où quinze kilomètre seulement le séparainet de l'amrée romaine, a pu décider de prendre position , a pu décider de prendre des dispositions tactiques pour attaquer le lendemain, c'est, d'abord, qu'il disposait de forces considérables (magno ... coacto) ; c'est ensuite qu'il avait été tenu au courant de la direction que prenaient les Romains qui abandonnant le couloir rhodanien, s'apprêtaient à passer en Séquanie, mesure hasardeuse que justifie la troisième circonstancielle : quo facilius ...
Ainsi donc les 10 000 pas situent la distance qui séparait encore les deux armées, un soir d'étape, quelque part en Séquanie, c'est tout.
René Potier ([i]Le Génie militaire de Vercingétorix[/i], p. 230) a écrit :
Au matin du quatrième jour, César franchit la Saône et avance en pays séquane. Combien d'étapes lui faudra-t-il effectuer pour couvrir les 55 km qui le séparent de Poligny ? J'avoue avoir tiré du texte latin, dans une première interprétation plus qu'il ne concède ; c'est l'occupation du point d'embuscade - et non pas l'installation du dispositif d'attaque, comme je le laissais entendre - qui fut commandée par le franchissement de la Saône. En réalité, au moment où les Gaulois occupent leur lieu d'embuscade, les Romains, pour atteindre Poligny et déclencher, en se trouvant ainsi à "environ 10 000 pas" des Gaulois, le dispositif d'attaque de Vercingétorix, devaient parcourir 55 km. Les légons auraient donc eu, dans ma première hypothèse 55 km en une seule journée au soir de laquelle Vercingétorix décida de les attaquer le lendemain. C'était leur demander d'éffectuer une forte étape (magnum iter) malgré l'encombrement d'un énorme train de combat, qui ralentissait sensiblement leur marche ; mais je l'ai montré la proposition principale : trinis castris consedit (Vercingétorix établit ses troupes en trois camps) trouve sa justification non pas dans le fait que César franchit la Saône, mais dans le fait que Vercingétorix n'étant plus séparé des colonnes romains en marche par une distance de 15 km, donne à son armée le dispositif qui s'impose pour bloquer, le lendemain, la marche des légions.
Entre la Saône et Poligny les légions, normalement, progressèrent durant deux jours. Ce serait donc au cours de leur troisième étape en territoire séquane qu'elles se heurtèrent à la cavalerie éduenne.
René Potier ([i]Le Génie militaire de Vercingétorix[/i], annexe V, p. 353) a écrit :Nous avons vu que l'indication de 10 000 pas (15 km) précise la distance qui séparait encore, à la veille du combat de cavalerie, le camp gaulois du camp romain, à la fin d'une étape de pénétration en Séquanie, (circiter milia passum decem ab Romanis ... Vercingétorix consedit) mais ne pouvait avoir aucun rapport avec le verbe de la circonstancielle : cum ... in Sequanos per extremos lingonum fines iter faceret, dont il ne fait pas partie. Les 15 km furent donc compté d'un camp à l'autre et non pas de la Saône (lieu de franchissement de frontière) au camp gaulois.
Voilà. Pas convainquant du tout à mon avis. Je n'ai mis que les passages les plus importants. Toutes ces interprétations pour justifier que la bataille préliminaire à Crotenay collerait avec le texte ! Mais toujours pas de traduction de la phrase clef.