Alésia...

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alesiaetdependances
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Re: Alésia...

Message par alesiaetdependances »

Thierry39 a écrit :
alesiaetdependances a écrit : Qu'avez vous dans votre texte latin du chapitre 62 livre 7 pour la dernière phrase ?
D'après vous , où Labienus et César se rencontrent il ?
La dernière phrase du chapitre 62 (toujours d'après Constans) : "Cette action terminée, Labiénus retourne à Agédincum, où avaient été laissés les bagages de toute l’armée ; puis, avec toutes ses troupes, il rejoint César."
On en a déjà parlé sur ce forum, certains manuscrits comportent la précision "IN DIE III", soit en trois jours. Pour ma part, je trouve assez plausible cette version, d'autant plus qu'aux dernières nouvelles César est chez les Sénons (chapitre 56).
Je situerais donc la rencontre entre César et Labiénus chez les Sénons, à environ 3 jours de Sens, soit dans les envions de Saint-Florentin, où se trouve un oppidum le Mont Avrollot qui aurait pu accueillir toute l'armée romaine le temps qu'elle se reconstitue et qu'elle recoive les renforts germains.
M de Bermond n'est pas contre cette situation de la bataille de cavalerie... une chose est sûre c'est que cette rencontre ne s'est pas faite à Alésia car il y a une journée de marche de différence (20 à 25 km ? ). Il lui semble que cette bataille de cavalerie doit se situer à 20 ou 25 km d'alésia.... Saint florentin vérifie t il cette condition ? Pas sûr....

Il est à noter que M. de Bermond , contrairement à d'autres sites et thèses défendues, n'a aucune attache géographique particulière ... n'étant pas du tout originaire de cette région, mais c'est seulement par gout de la vérité historique qu'il s'est intéressé depuis plus de 20 ans à cette énigme historique.
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Re: Alésia...

Message par alesiaetdependances »

Beuillot a écrit :Bienvenue dans le pavillon des alésiopathes, alesiaetdépendances. :hat:
N'hésite pas à te promener dans les autres parties du forum, le règlement de l'établissement étant assez souple, tu as le droit de sortir d'ici. :;)
Merci pour l'accueil et l'invitation :oui:
Je vais parfaire ma visite de ce site .
cordialement
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obelix
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Re: Alésia...

Message par obelix »

Thierry39 a écrit :
obelix a écrit : On sait de César, qu'il avait rejoint le pays des Sénons, la rencontre se fait donc dans le pays des Sénons, mais pas à Agedincum (Sens) . Il me paraît logique que ce soit aux alentours d'Auxerre ...
D'accord avec toi, sauf pour Auxerre qui est certes chez les Sénons mais tout près du territoire des Eduens alors qu'à Saint-Florentin il est tout près du territoire des Lingons (et pas loins des Eduens non plus) qu'il a l'intention de traverser pour se rendre chez les Séquanes puis chez les Allobroges.
Pour moi, les environs d'Auxerre incluent Saint-Florentin qui se trouve à 28 km seulement . Si je cite Auxerre, c'est à cause du trajet de César qui, à mon avis après avoir passé l'Allier, puis la Loire aux environs de Nevers doit logiquement passer par Clamecy et se diriger vers Auxerre . Rien ne laisse supposer que L'armée réunie reste au point de jonction . Au contraire l'armée de César au complet devrait chercher un endroit suceptible d'accueuillir un si grand nombre de Soldat, tout en se rapprochant d'un lieu de jonction avec les germains vers le nord-est, donc . Si attente il y a eu, il serait logique qu'elle ait eu lieu sur le territoire Lingon, le seul peuple resté fidèle à César, dans cette région de la Gaule . Je suis donc d'accord avec une jonction de Labienus avec César aux environs d'Auxerre/Saint Florentin, celle-ci revêtant un caractère d'urgence, l'armée se trouvant renforcée par cette reunion . par contre si l'armée a dû attendre un certain temps les germains, en profitant pour se ravitailler et reconstruire une partie du matériel perdu lors des dernières batailles, il est probable qu'elle l'ait fait sur le territoire des Lingons . Ces derniers étant les seuls suceptibles de les approvisionner pour le reste du parcours . Il ne faut pas oublier que le camp où César avait laissé ses provisions et bagages (Noviodunum = Nevers) a été pillé par les Héduens .

Mais, ceci n'est qu'une hypothèse, le texte n'est pas assez précis pour avoir des certitudes!

Concernant la phrase, "cum Caesar in Sequanos per extremos Lingonum fines iter faceret, quo facilius subsidium provinciae ferri posset", que j'aurais tendance à traduire par "pendant que César faisait route à travers les confins du territoire des Lingons vers le territoire des Séquanes" , plutôt que par "pendant que César traversait la frontière des Lingons vers les Séquanes", ce qui serait possible puisque "fines" peut se traduire par "frontière" ou par "territoire", je pense qu'elle a un sens qui ne peut que signifier que la bataille préliminaire se situe près de la frontière séquano-lingonne, en séquanie . Je m'explique! Cette phrase est en fait subordonnée à "Vercingétorix forme de ceux-ci un corps nombreux et, il s’établit, dans trois camps, à environ dix mille pas des Romains" . Entre le fait que Vercingétorix forme un corps nombreux de ses hommes et le fait qu'il s'établit dans trois camps à 10 000 pas des romains, il s'écoule un certain temps . Et pendant ce temps (cum ...) César qui fait route à travers(iter faceret) l'extremité du territoire Lingon (extremos lingonum fines) continue de marcher . Si selon cette phrase, César est déjà à l'extremité du territoire Lingon et qu'il continue à marcher, il arrive forcément en territoire Séquane . Vous me suivez ?

Toute cette démonstration n'est peut-être pas très claire . Voici de quoi l'étayer un peu ...

D'après le texte on sait que César est à l'extremité du territoire Lingon, pays ami des romains . D'autre part, on sait que Vercingetorix part de Bibracte, chez les Héduens . A mon avis il est impensable que Vercingétorix attaque les romains chez ses ennemis les lingons . De plus il a un autoroute qui longe ce territoire et qui en est la frontière, la vallée de la Saône . Quoi de plus facile pour lui de se poster sur les premières hauteurs bordant la rive gauche de la Saône pour tendre une embuscade à ses ennemis embarassés et marchant en colonne . Cela me paraît d'une logique largement supérieure à celle qui voudrait que César ait longé la frontière entre Lingons et héduens, pour finalement atterrir à Alise Saint Reine . Personnellement je ne longerais pas la frontière d'un pays où je sais que se regroupe une armée prête à tout pour m'aneantir, alors que je cherche le salut dans une retraite vers la province . Vous me direz que je ne suis pas un spécialiste de stratégie militaire ... C'est vrai, je n'ai même pas effectué mon service militaire! :invis:

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vieux sage
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Re: Alésia...

Message par vieux sage »

Très bien, ton exposé, mon cher Obélix !
J'y ajoute un petit grain de sel :
Si les spécialistes ont tant ratiociné sur cette phrase (in Sequanos) c'est parce qu'ils voulaient localiser le combat de cavalerie dans un lieu compatible avec la situation géographique d'Alise-Sainte-Reine. Ils disent que si César se fût trouvé en Séquanie, il aurait écrit in Sequanis (il n'écrit pas non plus "ad Sequanos" = vers la Séquanie).
Quand la préposition "in" est construite avec l'accusatif (in Sequanos) le contexte contient l'idée de mouvement, vers ou dans un lieu.
Exemple : V,38 : "Ambiorix in Nervios pervenit", (Ambiorix parvient en Nervienie). La préposition IN est construite avec l'accusatif, et pourtant Ambiorix est bien EN Nervienie !
César fait route in Sequanos, il n'a pas indiqué qu'il avait changé de direction. En I, 23, Il ne manque pas de signaler que les Helvètes modifièrent leur projet et qu'ils firent demi-tour (commutato consilio atque itinere coverso).
Pour justifier la localisation d'un site assez profondément situé à l'intérieur de la Séquanie, certains interprètent le terme "postero die" par le SURLENDEMAIN, d'autres traduisent LE LENDEMAIN.
Qui à raison ?
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Thierry39
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Message par Thierry39 »

alesiaetdependances a écrit : M de Bermond n'est pas contre cette situation de la bataille de cavalerie... une chose est sûre c'est que cette rencontre ne s'est pas faite à Alésia car il y a une journée de marche de différence (20 à 25 km ? ). Il lui semble que cette bataille de cavalerie doit se situer à 20 ou 25 km d'alésia.... Saint florentin vérifie t il cette condition ? Pas sûr....
Attention quand je situe la jonction de César et de Labiénus à Saint-Florentin, je ne parle évidemment pas du combat de cavalerie (ou bataille préliminaire) puisqu'entre temps César doit traverser le territoire des Ligons (Plutarque), pour en atteindre l'extrémite, entrer chez les Séquanes, et c'est là (re-Plutarque, mais aussi César et Dion Cassius) que Vercingétorix l'attaque.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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Thierry39
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Message par Thierry39 »

obelix a écrit : Concernant la phrase, "cum Caesar in Sequanos per extremos Lingonum fines iter faceret, quo facilius subsidium provinciae ferri posset", que j'aurais tendance à traduire par "pendant que César faisait route à travers les confins du territoire des Lingons vers le territoire des Séquanes" , plutôt que par "pendant que César traversait la frontière des Lingons vers les Séquanes", ce qui serait possible puisque "fines" peut se traduire par "frontière" ou par "territoire", je pense qu'elle a un sens qui ne peut que signifier que la bataille préliminaire se situe près de la frontière séquano-lingonne, en séquanie . Je m'explique! Cette phrase est en fait subordonnée à "Vercingétorix forme de ceux-ci un corps nombreux et, il s’établit, dans trois camps, à environ dix mille pas des Romains" . Entre le fait que Vercingétorix forme un corps nombreux de ses hommes et le fait qu'il s'établit dans trois camps à 10 000 pas des romains, il s'écoule un certain temps . Et pendant ce temps (cum ...) César qui fait route à travers(iter faceret) l'extremité du territoire Lingon (extremos lingonum fines) continue de marcher . Si selon cette phrase, César est déjà à l'extremité du territoire Lingon et qu'il continue à marcher, il arrive forcément en territoire Séquane . Vous me suivez ?
Je suis tout à fait d'accord avec ton analyse (à part le "IN" que tu traduis par "vers"). Voici comment je traduirais la phrase :
Alors que César faisait route à travers l'extrême frontière des Lingons (entrant) chez les Séquanes". Le "entrant" étant contenue implicitement dans "verbe de déplacement + IN + accusatif".

obelix a écrit : Cela me paraît d'une logique largement supérieure à celle qui voudrait que César ait longé la frontière entre Lingons et héduens, pour finalement atterrir à Alise Saint Reine . Personnellement je ne longerais pas la frontière d'un pays où je sais que se regroupe une armée prête à tout pour m'aneantir, alors que je cherche le salut dans une retraite vers la province . Vous me direz que je ne suis pas un spécialiste de stratégie militaire ... C'est vrai, je n'ai même pas effectué mon service militaire! :invis:
Là je ne suis pas d'accord. En effet, pour moi l'armée romaine s'étant regroupée chez les Sénons (Auxerre ou Saint-Florentin), avec le but de gagner la Province par les territoires des Lingons (alliés des Romains) et des Séquanes (dont le ralliement à Vercingétorix n'était probablement pas officialisé) et en évitant le territoire des Eduens (où Vercingétorix a regroupé son armée), la route la plus directe et la plus facile (quo facilius subsidium Provinciae ferri posset) bien celle qui longe la frontière lingono-eduenne (et qui passe éffectivement par Alise, Dijon, Auxonne). Je ne suis pas convaincu que César ait gagné le territoire des Lingons immédiatement après la jonction avec Labiénus mais si il l'a fait il n'a pas dû s'éloigner beaucoup de cette route préférencielle, je le verrai donc plutôt aller vers Tonnerre (ou pourquoi pas Alise :invis: ) plutôt qu'à Langres qui lui fait faire un détour important que rien ne justifie, avant de reprende sa route vers la Séquanie.
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
mandubios
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Message par mandubios »

obelix a écrit : Je m'explique! Cette phrase est en fait subordonnée à "Vercingétorix forme de ceux-ci un corps nombreux et, il s’établit, dans trois camps, à environ dix mille pas des Romains" . Entre le fait que Vercingétorix forme un corps nombreux de ses hommes et le fait qu'il s'établit dans trois camps à 10 000 pas des romains, il s'écoule un certain temps .
Petite remarque sur "dans trois camp". J'ai parfois fois lu que "dans trois camps" peut se traduire également "en trois camps", soit en trois étapes.
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Thierry39
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Re: Alésia...

Message par Thierry39 »

mandubios a écrit :
obelix a écrit : Je m'explique! Cette phrase est en fait subordonnée à "Vercingétorix forme de ceux-ci un corps nombreux et, il s’établit, dans trois camps, à environ dix mille pas des Romains" . Entre le fait que Vercingétorix forme un corps nombreux de ses hommes et le fait qu'il s'établit dans trois camps à 10 000 pas des romains, il s'écoule un certain temps .
Petite remarque sur "dans trois camp". J'ai parfois fois lu que "dans trois camps" peut se traduire également "en trois camps", soit en trois étapes.
Bienvenue sur le forum Mandubios,

Effectivement le débat existe, nous l'avons eu précédemment mais je crois qu'Obélix qui défendait initialement la traduction "en trois étapes" en est revenu pour "dans trois camps", ce qui est l'opinion de la plupart des latinistes qui ont étudié la question, que ça soit Christian de Mérona, Richard Adam, Danielle Porte, etc. A ma connaissance, seul Michel Reddé défend en trois étapes.
N'étant pas latiniste, je n'avais pas tranché la question mais je trouvais la formulation "en trois étapes" plus élégante (et plus riche en information pour la localisation des évènements) mais il semblerait que la grammaire impose "dans trois camps".
Tu m'prends t'y pour un idiot, de pas m'être renseigné là-d'ssus ? Un litre de vin chaque midi qu'on a droit ! et la chopine le soir !
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Message par jost »

Thierry39 a écrit :N'étant pas latiniste, je n'avais pas tranché la question mais je trouvais la formulation "en trois étapes" plus élégante (et plus riche en information pour la localisation des évènements)
Je te comprends.
Mais vois-tu il est bien que les latinistes expliquent. :oui:

D’autres part, commençant à connaître César et ses notes, l’important serait, à ce moment précis du texte, juste avant l’engagement militaire, de savoir comment est positionné l’ennemi, et non pas d’apprendre qu’il arrivé en trois étapes. Je suis donc d’accord avec la traduction « dans trois camps » :plussoie:
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Message par jost »

mandubios a écrit :Petite remarque sur "dans trois camp". J'ai parfois fois lu que "dans trois camps" peut se traduire également "en trois camps", soit en trois étapes.
Bienvenue à toi mandubios
Petite question
Le "u" latin se prononce "ou"
Pourquoi n'as tu pas choisi mandoubios ? Le journaliste, hier soir à la télé, parlait de mandoubiens
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Re: Alésia...

Message par Beuillot »

Bienvenue mandubios, deuxième nouvel alésiopathe en deux jours. :hat:
Il va falloir songer à agrandir le pavillon. :invis:
Si j'y suis t'été, c'est pas pour y rêtre.

Comme ça. Pour rien.
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Message par obelix »

mandubios a écrit :
obelix a écrit : Je m'explique! Cette phrase est en fait subordonnée à "Vercingétorix forme de ceux-ci un corps nombreux et, il s’établit, dans trois camps, à environ dix mille pas des Romains" . Entre le fait que Vercingétorix forme un corps nombreux de ses hommes et le fait qu'il s'établit dans trois camps à 10 000 pas des romains, il s'écoule un certain temps .
Petite remarque sur "dans trois camp". J'ai parfois fois lu que "dans trois camps" peut se traduire également "en trois camps", soit en trois étapes.
J'ai longtemps pensé comme toi, Mandubios! Mais après avoir épluché pas mal de textes latins, je n'ai pas pu y trouver l'expression "trinis castris" autrement que pour exprimer "dans trois camps" . Je me suis donc rangé à l'avis déjà partagé par la majorité . Dommage, car c'était un argument de taille pour une localisation de la bataille préliminaire vers Dole et donc une localisation d'Alésia à Salins les Bains .

Voici un exemple du BG VII;46

Milites dato signo celeriter ad munitionem perueniunt eamque transgressi trinis castris potiuntur .

Traduction française :

[7,46] XLVI. Au signal donné, nos soldats arrivent promptement aux retranchements, les franchissent et se rendent maîtres de trois camps.

Un autre cas où aucun doute n'est permis:

César, Commentaires sur la Guerre d'Afrique

[67] Scipio interim cognito Caesaris discessu cum uniuersis copiis per iugum Caesarem subsequi coepit atque ab eius castris milia passuum VI longe trinis castris dispertitis copiis consedit.

Traduction française :

[67] Scipion, de son côté, apprenant que César était parti, le suivit par les hauteurs avec toutes ses troupes, et prit position à une distance de six mille pas, où il forma trois camps séparés. (Ici, c'est dispertitis qui signifie "séparés")

Le seul endroit où "castris" signifie "étape", c'est dans le BG VII;36, où "Caesar ex eo loco quintis castris Gergouiam peruenit", signifie "César parvient à Gergovie en cinq étapes" .

Ceci dit, comme je l'ai expliqué plus haut, il n'est pas besoin de traduire "trinis castris" par trois étapes pour avoir par le texte, la certitude que la bataille préliminaire s'est déroulée en Séquanie .

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Re: Alésia...

Message par peqa »

Merci Obe de reprendre tout cela pas à pas!
Peut être avons-nous, avec la localisation de la bataille préliminaire sur la rive gauche de la Saone, un accord unanime des participants de ce forum.
Je pose donc à tous cette question. S'il y a unanimité ce serait une grande première ici.
A bientôt
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Re: Alésia...

Message par obelix »

Toujours à propos de la phrase "cum Caesar in Sequanos per extremos Lingonum fines iter faceret", on trouve dans les recits de César, une phrase à construction proche de cette dernière (BG I;10):

[1,10] Caesari renuntiatur Heluetiis esse in animo per agrum Sequanorum et Haeduorum iter in Santonum fines facere, qui non longe a Tolosatium finibus absunt, quae ciuitas est in prouincia.
Traduction française :

[1,10] (1) On rapporte à César que les Helvètes ont le projet de traverser les terres des Séquanes et des Héduens, pour se diriger vers celles des Santons, peu distantes de Toulouse, ville située dans la province romaine.

On peut rapidement dégager les mots communs aux deux phrases;
per agrum sequanorum et haeduorum (per extremos lingonum fines), in Sequanos (in Santonum), iter faceret (iter facere)

La principale difference entre les deux phrases est l'emploi de l'accusatif dans "in sequanos" et l'emploi du génitif dans "in santonum" . La raison en est simple . Les helvètes projettent un trajet (animo=projet) pour se rendre dans le territoire Santon . Ce n'est pas le cas de César qui s'apprête à entrer dans le territoire Séquane avec indication de mouvement qui est en train de se produire . On a donc par la grammaire, la certitude que César est en train de passer la frontière entre les Lingons et les Séquanes grace à cette préposition "in" . A moins que je me trompe ... :euh:

Voici pour ceux qui voudraient vérifier, un petit rappel de grammaire latine:

Le complément circonstanciel de lieu

Ubi (lieu où l'on est)

On peut employer un adverbe :

Hic Illic Ibi
Ici Là-bas Là, y

On peut mettre le nom à l'ablatif avec la prépositon IN (dans, sur, en, à)

On met le locatif (qui a la même terminaison que le génitif sg.) s'il s'agit d'un nom propre de ville singulier de la 1re et de la 2e déclinaison.

S'il s'agit d'un nom de ville pluriel, on emploie l'ablatif seul.

Athenae, arum, f pl : Athènes Syracusae, arum, f pl : Syracuse


Ante, prope + accusatif


Quo (lieu où l'on va ou vers lequel on se dirige)

On peut employer un adverbe :

Huc Illuc Eo
Ici Là-bas Là, y

On peut mettre le nom à l'accusatif avec la préposition in; ad

In pour le lieu où l'on entre
Ad pour le lieu vers lequel on se dirige

On n'emploie pas la préposition IN (vers, chez, près de) devant un nom de ville ou de petite île.



Unde (lieu d'où l'on vient)

On peut le traduire par un adverbe :

Hinc Illinc Inde
D'ici De là-bas De là

Un nom à l'ablatif précédé de la préposition e/ex (hors de, de)
On peut aussi mettre les prépositons :
de : du haut de, de
a/ab : loin de, de
On ne met jamais la préposition e/ex devant un nom de ville ou de petite île.


QUA (lieu par lequel on passe)

On peut le traduire par un adverbe :

Hac Illac Ea
Par ici Par là Y (par là)

Un nom à l'accusatif précédé de la préposition per (par, à travers)
Un nom à l'ablatif SANS préposition s'il s'agit d'un moyen de communication (c.c.moyen) : Route (appiã), pont (ponte), porte (portã).
© Le Web Scolaire : http://www.eleves.jeaneudes.qc.ca

Donc, si vercingetorix vient s'installer pendant que César passe la Saône, la bataille a bien lieu en Séquanie! :yes:

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Re: Alésia...

Message par obelix »

Voici une indication sur la longueur parcourue par l'armée romaine lors d'une étape . Elle provient du livre de Vègèce, "De l'art militaire" livre I:

"Au pas militaire, on fera vingt milles (30 km) en cinq heures, dans la saison d'été ; mais au pas allongé, qui est plus rapide, la distance à parcourir, dans le même espace de temps, sera de vingt-quatre milles (36 km)" .

Pour une durée de 8h l'armée peut parcourir 57 km au pas allongé ... :invis:

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Re: Alésia...

Message par letouriste »

obelix a écrit : Ceci dit, comme je l'ai expliqué plus haut, il n'est pas besoin de traduire "trinis castris" par trois étapes pour avoir par le texte, la certitude que la bataille préliminaire s'est déroulée en Séquanie .
Il est évident qu'il faudra bien un jour ou l'autre que la communauté scientifique se range dérrière l'avis des historiens qui sont sans doute majoritairement convaincus qu'Alésia est en Franche-Comté !!!
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Re: Alésia...

Message par letouriste »

Beuillot a écrit :Bienvenue mandubios, deuxième nouvel alésiopathe en deux jours. :hat:
Il va falloir songer à agrandir le pavillon. :invis:
ça tombe bien , on recrute massivement , le secteur n'est pas en crise !!!

Et bienvenue à Mandubios et Alésiaetdépendances .
jost
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Re: Alésia...

Message par jost »

obelix a écrit :La principale difference entre les deux phrases est l'emploi de l'accusatif dans "in sequanos" et l'emploi du génitif dans "in santonum" . La raison en est simple . Les helvètes projettent un trajet (animo=projet) pour se rendre dans le territoire Santon . Ce n'est pas le cas de César qui s'apprête à entrer dans le territoire Séquane avec indication de mouvement qui est en train de se produire . On a donc par la grammaire, la certitude que César est en train de passer la frontière entre les Lingons et les Séquanes grace à cette préposition "in" .
Je pense que César est déjà en Séquanie. Mais cette phrase à tellement fait couler d’encre depuis près de 150 ans.
Merci, aux les latinistes distingués qui nous laissent dans ce flou artistique.

En attendant notre Vieux Sage et notre Obélix ont positionné Filo Musiaco. Un grand bravo à eux. :bravo: :hat:

Je sais, que cette localisation ne relève pas du latin, mais nous ne situeront précisément Alésia que par l’observation du terrain, l’étude des cartes, des textes, ajoutés des considérations géométriques et architecturales. Les fouilles archéologiques viendront par la suite, confirmer ou infirmer.
Chaque mot a son importance, pour preuve, « animo » dans la phrase ci-dessous que nous livre Obélix.

« [1,10] Caesari renuntiatur Heluetiis esse in animo per agrum Sequanorum et Haeduorum iter in Santonum fines facere, qui non longe a Tolosatium finibus absunt, quae ciuitas est in prouincia. »

Dans cette logique je rappelle l’importance du mot « Jugum »

Après « …cum Caesar in Sequanos per extremos Lingonum fines iter faceret,...”
Il y a César 67.5 “...Tandem Germani ab dextro latere summum iugum nacti hostes loco depellunt… »
Constant
« …Enfin les Germains, sur la droite, avisant une hauteur qui dominait le pays, bousculent les ennemis qui s’y trouvaient … »
« summum jugum » traduit par « … une hauteur qui domine le pays… » n’est pas assez précis.

Summum = le sommet
Jugum = joug
soit pour pour la topographie un passage entre deux sommet, tout comme un joug de boeuf.
Jugum est un passage entre deux sommets. Le combat préliminaire de cavalerie a lieu sur les hauteurs de droite d’un passage entre deux sommets.
jost
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Re: Alésia...

Message par jost »

L’importance du petit « MOT » que l’on ne traduit pas…
César 67.1
« …Tandem Germani ab dextro latere (1)summum iugum (2)nacti hostes loco (3) depellunt; fugientes (4)usque ad flumen, ubi Vercingetorix cum pedestribus copiis consederat, persecuntur compluresque interficiunt… »
Constans
« …Enfin les Germains, sur la droite, avisant une hauteur qui dominait le pays, bousculent les ennemis qui s’y trouvaient ; ils les poursuivent jusqu’à la rivière, où Vercingétorix avait pris position avec son infanterie, et en font un grand carnage…

1-« summum jugum » nous en avons déjà parlé : le sommet du Joug (un passage à deux sommets)
2- nacti : par surprise. En effet, les Gaulois sont surpris par la qualité des chevaux germains.
3- depellunt : chasser et non pas bousculer.
4- usque : sans interruption, en continu. Se sont des cavaliers germains qui poursuivent des cavaliers gaulois. Cela s’appelle une poursuite de cavalerie et César de préciser « sans interruption » ce mot là a toute son importance, il est là pour indiquer, que le cours d’eau était à bonne distance du joug, en tout cas suffisamment éloigné pour insisté sur « en continu ».
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obelix
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Re: Alésia...

Message par obelix »

J'ajouterais même que "jugum" est formé à partir de "jugulum" = la gorge, le col, le cou . Nous utilisons encore le terme "jugulaire" = du cou . Ce même mot à donné le mot jugum = joug (collier pour reunir deux boeufs par le cou), puis le verbe jugo = attacher, unir . en Français, on utilise le mot col pour désigner un passage entre deux collines ou deux monts . J'en déduis que jugum = col ... :;)

Obé ...
Solem lucerna non ostenderent
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