Bestiaire patois des clos du Doubs

Les questions et remarques sur le patois comtois
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Pieume
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Enregistré le : ven. 01 sept. 2006, 9:18

Bestiaire patois des clos du Doubs

Message par Pieume »

(de Jules Surdez, folklore des clos du Doubs, extraits de : http://quartlatin.isuisse.com/patois.htm )

Le Cheval (Tchvâ)

(Le chien. (Le tchïn).
Une "tiaigne" est un mauvais chien. Un chien de chasse qui se
roule par terre le matin est un mauvais présage. Les chiens qui hurlent sous les
fenêtres annoncent la mort prochaine d'un membre de la famille. S'ils mangent de
l'herbe, il fera mauvais temps.

Le chat. (Le tchait, le bisse).
Le "mairgat" est le matou, "lai tchaitte" la chatte, les "minons", les "bissons",
les "tchaitats", les petits chats. Le chat qui se lave avec persistance
annonce la pluie, la neige ou une visite imminente. Ce dicton: "En peute tchaitte, bés minons", trouve une application fréquente.


Le lapin. (Le cni, le couni, le miki.

Le mulet. (Mulet).
L'un ou l'autre moulin des bords du Doubs et quelques fermes isolées employaient le
mulet comme bête de somme. Quelques noms de lieux-dits nous le rappellent: Roche
aux mulets, Sentier aux mulets, Pré aux mulets...

L'âne. (Aîne).
L'âne a également complètement disparu de nos Clos-du-Doubs. La ferme franc-com-
toise du Bail, à quelques minutes d'Epiquerez, employait une bourrique
pour transporter le lait au village voisin.

Le mouton. (Moton).
Le "belïn" est le bélier, la "berbis" la brebis, la "foueyate" la jeune brebis,
l"aigné" l'agneau, l"aignelat" l'agnelet. "Quitche bê!" ou "Tchu bê!", crie-t-on
pour appeler les brebis ou "Tchou" ! ou "Tchè" ! pour les chasser. Il y a natu-
rellement de nombreuses variantes.

La chèvre. (Lai tchievre, lai migui, lai miguate, lai geisse, lai bique).
Le boc est le bouc qu'on appelle aussi bouétchat; lai tchevratte est la chevrette,
le tchevri, le chevreau.

La musaraigne. (Lai meûsate, le seri).
On dit parfois d'une personne maigre qu'elle a un "mouère de seri". On dirait un
chat devant une "meusâte", dit-on aussi d'un mangeur dédaigneux.

La souris. (Lai raite, lai raitate)."
Lai raite reûjiale" est la souris des champs.

La chauve-souris. (Le tchâvé-seri, lai raite voulainne).
Beaucoup de chauves-souris annoncent le beau temps; s'il
n'y en a guère, la pluie est certaine pour le lendemain. Une chauve-souris qui
entre dans une maison est un présage de mort.

La taupe. (Lai taupe, lai raite, le draivie, le bousse-reû).
On croit que les taupes sont aveugles. De nombreuses taupinières sont un signe de
pluie; si elles sont faites à travers une mince couche de neige, il fera beau
temps.

Le lérot. (Le rait de ciôs, le rait boyaîd).
On le trouve assez rarement dans les vieux murs. On le prend parfois pour un petit
écureuil à cause de sa queue en panache.

Le loir. (Le rait djâne).
On dit souvent "grais cment ïn rait djâne." On le prend parfois pour un petit mus-
cardin. Il se fait un nid dans les coudres.

Le rat. (Le rait).
La "fôle" de la "rate", qui cuisait des gaudes, est des plus touchantes.

Le mulot. (Le rait de tchaimps).
Pour s'en débarasser, on creuse des trous qu'on remplit d'eau et il vient s'y
noyer.

La belette. (Lai môtelle, lai vouidate).
En hiver, les poils blancs sont plus longs que les jaunes; c'est pourquoi l'on dit
qu'une belette blanche annonce la neige. Elle dévaste la basse-cour pendant la
nuit. Quand, vers la fin de l'hiver, on voit une belette brune, le printemps n'est
plus éloigné.

L'écureuil. (L'étiureû, le tchaitgairia).
On faisait autrefois des blagues à tabac avec sa peau. On nomme parfois "écureuil" celui qui
a les cheveux rouges.

La fouine. (Le foiyïn, le fouïn).
Elle est rusée; l'on dit d'une personne rusée: "Elle ât malïnne cment ïn foyïn".
Les fouines sont des mangeuses d'Å“ufs qui sortent habituellement pendant les temps orageux.

La martre. (Le maître).
Pour que sa fourrure très estimée soit bonne, la martre doit être tuée en hiver.
Elle vit dans les sapins et chasse les petits animaux.

Le hérisson. (L'heurson, l'hèneusson).
Celui qui a le nez pointu se nomme "mouére de poue"; l'autre espèce s'appelle
"mouére de tchïn".

Le blaireau. (Le téchon, le tésson).
Son terrier est la "técheniere". Il se couche en rond, dit-on, au seuil de l'hiver,
enfoui sous la mousse et les herbes, le museau dans une pochette qu'il a sous la
queue.

Le lièvre. (Lai lievre, le mouérayaîd).
D'une personne niaise l'on dit: "En y ferait bïn encraire que les lievres ôvant
chu les bôs".

Le renard. (Le renaîd).
"Faire le renard", c'est faire l'école buissonnière. "Tirer au renard", c'est trou-
ver un moyen de ne pas faire un travail. "Renarder", c'est tromper quelqu'un; c'est
aussi vomir (faire des renards). Quand on voit de petits brouillards se traîner au
flanc des côtes du Doubs, on dit que "les renards font au four". Quand les renards
glapissent, c'est signe de pluie.

Le chevreuil. (Le tchevireû).
"El ât vi cment ïn tchevireû", dit-on d'une personne agile.

Le sanglier. (Le poue sayaî, le sayaî).
La femelle est "lai baque, lai true"; les petits sont les "marcaissïns". Sa bauge
est la "soueye"; ses défenses, les "grés".

L'ours. (L'oué).
Il n'y a plus d'ours, ni de loups dans nos Clos-du-Doubs, mais l'on dit encore:
"En lai Tchaindelou le soroille, l'oué po quarante djoués dans sai bâme". Ce
qui veut dire: soleil à la Chandeleur, l'ours en a pour 40 jours dans sa grotte)

Le loup. (Le loup).
Le repaire du loup était "lai louviere". On dit que "le loup ne raivaidge pe le
toué de sai louviere", c'est-à-dire qu'il ne fait pas de ravages autour de son
repaire.

Poissons du Doubs :

Le brochet. (Boitchat).

Ce géant des poissons du Doubs peut peser 20 livres et plus. C'est "la bête du
Doubs" qui happe parfois, croit-on, des chiens, des chats, ou même de petits en-
fants.

La truite. (Traite).
On pêche la truite à la ligne, au verveux ou à la nasse, au filet ou à la foène
(foeûne). Les braconniers d'eau douce préfèrent celle au grand truble (bouéron)
ou celle à la main. "Se te veux de lai traite, mouéye-te les pies", si tu veux
de la truite, mouille-toi les pieds, dit un dicton.

L'ombre. (le gros biainc).
L'ombre pêchée dans les "gottes" (courants) ou dans les "lains" (rapides) est
presque aussi bonne que la truite

La perche. (Lai piertche, le pertchet)
La perche assez méprisée de nos jours, passait jadis pour un excellent poisson

Le barbeau. (Bairbé).
Le "bairbeuyat" est le petit barbeau. Il peut dépasser un demi-mètre de longueur.
Les gourmets prétendent que la tête en est la meilleure partie. D'un gars mousta-
chu l'on dit: "Bé cman ïn bairbé", beau comme un barbeau.

Le chavot. (Tchaivat, baivou).
Quoiqu'on le méprise, il est néanmoins excellent en friture. Les enfants pêchent
le chavot avec une foène formée d'une fourchette aplatie fixée à l'extrémité
d'une baguette.

L'âpron. (Le roi du Doubs, le roi des tchaivats).
On considère l'âpron, qui ressemble à un très gros chavot, comme le roi des
chavots.

La loche. (Môtelle).
Ce petit poisson qu'on trouve sous les pierres sert d'amorce pour pêcher l'an-
guille.
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