250 postes de travail ont été identifiés « en sureffectif » par la direction de Peugeot-Motocycles (PMTC), soit un quart de l’effectif. D’où un plan de 250 départs « volontaires » dans les six mois à venir.
Selon la CFDT, syndicat majoritaire chez PMTC dans le Doubs, la direction a annoncé hier lors d’un comité central extraordinaire « un sureffectif de l’ordre de 250 personnes, dont 56 ouvriers, employés, techniciens, agents de maîtrise à Dannemarie dans le Haut-Rhin et 174 à Mandeure. Les 20 postes de cadres sont répartis sur les deux établissements ».
174 ouvriers à Mandeure
Pour justifier ce sureffectif, la direction a fait valoir « le recul des ventes en Europe et à l’international, qui s’est traduit directement par une forte diminution des fabrications des deux sites de Mandeure et de Dannemarie ».
L’explication suscite l’indignation de la CFDT qui, rappelons-le, a signé récemment, après la CFE-CGC, la CFTC, FO, un accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC), ouvrant la porte à des « départs volontaires ».
La CFDT accuse la direction de PMTC d’« occulter les ventes issues du joint-venture en Chine de véhicules badgés Peugeot », qui représentent à ce jour 35 % des ventes de deux roues motorisés.
Les départs volontaires concerneront en majorité des salariés de production (179 ouvriers) : opérateurs monteurs, opérateurs sur machine de ferrage et usinage ou liés au montage en ligne. Sont concernés par ailleurs 51 techniciens, agents de maîtrise (ATAM), responsables d’unité, maintenance et mise au point.
Sont exclus de ce plan les métiers en tension (recherche, développement, marketing forces de vente) ainsi que les salariés âgés de plus de 59 ans.
Une cellule de reclassement doit être rapidement mise en place pour accompagner les candidats au départ volontaires.
Une vingtaine de salariés ont d’ores et déjà été reclassés à Peugeot Sochaux.
D’autres propositions de reclassement en interne (dans le périmètre de PSA Peugeot-Citroën) ou en externe devraient être faites dans les semaines à venir. Le dispositif prévoit, par ailleurs, un accompagnement aux salariés, qui souhaiteraient créer leur propre activité.
Ce dispositif ressemble « comme un petit frère » à celui mis en œuvre chez PSA Peugeot-Citroën en 2007 (6 000 départs volontaires) et 2008 (un peu plus de 400 nouveaux départs).
Reste à savoir si dans un contexte aujourd’hui d’incertitude totale, les salariés se bousculeront au portillon, sachant par ailleurs que la direction de PMTC ne souhaite pas à l’issue de ce plan GPEC, le prolonger par un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).
Climat délétère
Quoi qu’il en soit, ce train attendu depuis juin dernier de départs volontaires est sur les rails dans un climat général que l’on peut qualifier de délétère.
« Nous étions encore 1 500 salariés en 2004 - confie un ancien salarié — De lancement en lancement de nouveaux produits en Chine, il ne restera que peu de choses chez nous en production ».
De mauvaise humeur, la CFDT revient sur le nouvel accord des 35 heures applicable dès la fin de l’année dans certains secteurs. « Le personnel est contre ! ».
Jacques Balthazard, site internet du Pays, 03/10/2008